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Les lettres et les récits de Christophe Colomb et de ses compagnons, qui s’étendaient complaisamment sur l’abondance de l’or et des perles trouvés dans les pays découverts, avaient enflammé l’imagination d’un certain nombre de commerçants avides et d’une foule de gentilshommes, amoureux des aventures. Le 10 avril 1495, le gouvernement espagnol avait publié une permission générale d’aller découvrir de nouvelles terres ; mais les abus qui se produisirent aussitôt et les plaintes de Colomb, sur les privilèges duquel on empiétait ainsi, amenèrent le retrait de cette cédule, le 2 juin 1497. Quatre ans plus tard, il fallut encore renouveler la prohibition et lui donner, comme sanction, des peines plus sévères. Il se produisit alors une sorte d’entraînement général, favorisé, du reste, par l’évêque de Badajoz, Fonseca, dont Colomb eut tant à se plaindre, et par les mains de qui passaient toutes les affaires des Indes. À peine l’Amiral venait-il de quitter San-Lucar pour son troisième voyage, que quatre expéditions de découverte s’organisèrent presque simultanément aux frais de riches armateurs, au premier rang desquels figurent les Pinzon et Améric Vespuce…
Avant de résumer très brièvement l’historique de ce voyage, nous donnerons quelques détails sur ces trois hommes, dont le dernier surtout joue dans l’histoire de la découverte du nouveau monde un rôle d’autant plus important que celui-ci a reçu son nom.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Jules Verne, né le 8 février 1828 à Nantes et décédé le 24 mars 1905 à Amiens, est un écrivain français célèbre pour ses romans d'aventures, souvent axés sur les progrès scientifiques du XIXe siècle. Bien qu'il débute en écrivant des pièces de théâtre, son premier grand succès survient en 1863 avec "Cinq Semaines en ballon", publié par l'éditeur Pierre-Jules Hetzel. Ce succès marque le début des Voyages extraordinaires, une série emblématique comprenant 62 romans et 18 nouvelles. Ces œuvres, parfois publiées en feuilletons dans des revues comme le Magasin d'éducation et de récréation ou dans des journaux destinés aux adultes, allient rigueur documentaire et imagination.
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Seitenzahl: 134
Veröffentlichungsjahr: 2024
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Les Conquistadors de l’Amérique Centrale
Les Conquistadors de l’Amérique Centrale
Améric Vespuce. — Son nom donné au Nouveau-Monde. — Juan de la Cosa. — Ponce de Léon et la Floride. — Balboa découvre l’océan Pacifique. — Grijalva explore les côtes du Mexique.
Les lettres et les récits de Christophe Colomb et de ses compagnons, qui s’étendaient complaisamment sur l’abondance de l’or et des perles trouvés dans les pays découverts, avaient enflammé l’imagination d’un certain nombre de commerçants avides et d’une foule de gentilshommes, amoureux des aventures.
Le 10 avril 1495, le gouvernement espagnol avait publié une permission générale d’aller découvrir de nouvelles terres ; mais les abus qui se produisirent aussitôt et les plaintes de Colomb, sur les privilèges duquel on empiétait ainsi, amenèrent le retrait de cette cédule, le 2 juin 1497. Quatre ans plus tard, il fallut encore renouveler la prohibition et lui donner, comme sanction, des peines plus sévères.
Il se produisit alors une sorte d’entraînement général, favorisé, du reste, par l’évêque de Badajoz, Fonseca, dont Colomb eut tant à se plaindre, et par les mains de qui passaient toutes les affaires des Indes.
À peine l’Amiral venait-il de quitter San-Lucar pour son troisième voyage, que quatre expéditions de découverte s’organisèrent presque simultanément aux frais de riches armateurs, au premier rang desquels figurent les Pinzon et Améric Vespuce.
De ces expéditions, la première, composée de quatre navires, quitta le port de Santa-Maria, le 20 mai 1499, sous le commandement d’Alonso de Hojeda, qui emmenait avec lui Juan de La Cosa, comme pilote, et Améric Vespuce, dont les fonctions ne sont pas déterminées, mais qui semble avoir été l’astronome de la flotte.
Avant de résumer très brièvement l’historique de ce voyage, nous donnerons quelques détails sur ces trois hommes, dont le dernier surtout joue dans l’histoire de la découverte du nouveau monde un rôle d’autant plus important que celui-ci a reçu son nom.
Hojeda, né à Cuenca vers 1465, élevé dans la maison des ducs de Médina-Celi, avait fait ses premières armes dans les guerres contre les Maures. Enrôlé parmi les aventuriers que Colomb avait recrutés pour son second voyage, il s’était à plusieurs reprises fait remarquer par sa froide résolution en même temps que par les ressources de son esprit ingénieux. Quelles causes amenèrent entre Colomb et Hojeda une rupture complète, après les services éminents que ce dernier avait rendus, notamment en 1495, où il avait décidé de la bataille de La Vega dans laquelle la confédération caraïbe fut anéantie ? On ne sait. Toujours est-il qu’à son arrivée en Espagne, Hojeda trouva auprès de Fonseca appui et protection. Le ministre des Indes lui aurait même communiqué, dit-on, le journal du dernier voyage de l’Amiral et la carte des pays qu’il avait découverts.
Le premier pilote de Hojeda était Juan de La Cosa, né vraisemblablement à Santona, dans le pays biscayen. Il avait souvent navigué à la côte d’Afrique avant d’accompagner Colomb dans son premier voyage et dans la seconde expédition, où il remplissait les fonctions d’hydrographe (maestro de hacer cartas).
Comme témoignage de l’habileté cartographique de La Cosa, nous possédons deux cartes très curieuses : l’une enregistre toutes les données acquises sur l’Afrique en 1500 ; l’autre, sur vélin et enrichie de couleurs comme la précédente, retrace les découvertes de Colomb et de ses successeurs.
Le second pilote était Barthélemy Roldan, qui avait fait également avec Colomb le voyage de Paria.
Quant à Améric Vespuce, ses fonctions étaient, comme nous l’avons dit, assez mal définies ; il était là pour aider à découvrir (per ajutare a discoprire, dit le texte italien de sa lettre à Soderini).
Né à Florence le 9 mars 1451, Amerigo Vespucci appartenait à une famille considérable et très-aisée. Il avait étudié avec fruit les mathématiques, la physique et l’astrologie, comme on disait alors. Ses connaissances en histoire et en littérature, si l’on juge d’après ses lettres, étaient assez vagues et mal dirigées. Il avait quitté Florence vers 1492, sans but bien déterminé, et s’était rendu en Espagne, où il s’occupa d’abord de transactions commerciales. C’est ainsi qu’on le voit à Séville facteur dans la puissante maison de commerce de son compatriote Juanoto Berardi. Comme cette maison avait fait à Colomb les avances pour son second voyage, il y a lieu de penser que Vespuce avait connu l’amiral à cette époque. À la mort de Juanoto, en 1495, Vespuce fut placé par ses héritiers à la tête de la comptabilité de la maison.
Soit qu’il fût fatigué d’une situation qu’il ne croyait pas à la hauteur de ses capacités, soit qu’il fût pris, à son tour, de la fièvre des découvertes, ou qu’il pensât faire rapidement fortune dans ces pays neufs qu’on disait si riches, Vespuce se joignit, en 1499, à l’expédition de Hojeda, comme en fait foi la déposition de ce dernier dans le procès intenté par le fisc aux héritiers de Colomb.
La flottille, composée de quatre bâtiments, mit à la voile de Santa-Maria le 20 mai, et, se dirigeant au sud-ouest, n’employa que vingt-sept jours pour découvrir le continent américain dans un endroit qui fut appelé Vénézuéla, parce que les habitations, construites sur pilotis, rappelaient celles de Venise. Hojeda, à la suite de quelques tentatives inutiles pour s’aboucher avec les indigènes, qu’il dut maintes fois combattre, vit l’île Marguerite ; après un voyage de quatre-vingts lieues à l’est de l’Orénoque, il arriva au golfe de Paria, dans une baie qui fut nommée baie de las Perlas, parce que les indigènes s’y livraient à la pêche des huîtres perlières.
Guidé par les cartes de Colomb, Hojeda passa par la Bouche-du-Dragon, qui sépare la Trinité du continent, et revint dans l’ouest jusqu’au cap de la Vela. Puis, après avoir touché aux îles Caraïbes où il fit un grand nombre de prisonniers qu’il comptait vendre en Espagne, il dut relâcher à Yaquimo, dans l’île Espagnole, le 5 septembre 1499.
L’Amiral, connaissant la hardiesse et l’esprit remuant de Hojeda, craignit de le voir apporter un nouvel élément de trouble dans la colonie. Il dépêcha donc Francisco Roldan avec deux caravelles afin de connaître les motifs de sa venue et de s’opposer, si besoin était, à son débarquement. L’Amiral avait été bien inspiré. À peine débarqué, Hojeda s’aboucha avec un certain nombre de mécontents, excita un soulèvement à Xaragua et résolut d’expulser Colomb. Après quelques escarmouches qui n’avaient pas tourné à son avantage, il fallut que, dans une entrevue, Roldan, Diego de Escobar et Juan de La Cosa s’interposassent pour décider Hojeda à quitter Española. Il emmenait, dit Las Casas, une prodigieuse cargaison d’esclaves, qu’il vendit sur le marché de Cadix pour des sommes énormes. Au mois de février 1500. il rentra en Espagne, où il avait été précédé par A. Vespuce et B. Roldan, qui avaient opéré leur retour le 18 octobre 1499.
La latitude la plus méridionale qu’Hojeda ait atteinte dans ce voyage est le 4e degré N., et l’expédition de découvertes proprement dite ne dura que trois mois et demi.
Si nous nous sommes un peu étendu sur ce voyage, c’est qu’il est le premier qu’ait accompli Vespuce. Certains auteurs, notamment Varnhagen et, tout dernièrement encore, M. H. Major, dans son histoire du prince Henri le Navigateur, admettent que le premier voyage de Vespuce est de 1497 et qu’il aurait, par conséquent, vu le continent américain avant Christophe Colomb. Nous avons tenu à bien établir la date de 1499 en nous étayant de l’autorité de Humboldt, qui a consacré tant d’années à l’examen de l’histoire de la découverte de l’Amérique, de M. Ed. Charton et de M. Jules Codine, qui a traité cette question dans le Bulletin de la Société de géographie de 1873 à propos de l’ouvrage de M. Major.
« Quand même il serait vrai, dit Voltaire, que Vespuce eût fait la découverte de la partie continentale, la gloire n’en serait pas à lui ; elle appartient incontestablement à celui qui eut le génie et le courage d’entreprendre le premier voyage, à Colomb. La gloire, comme dit Newton dans sa dispute avec Leibnitz, n’est due qu’à l’inventeur. » Mais comment admettre en 1497, dirons-nous avec M. Codine, « une expédition qui aurait découvert huit cent cinquante lieues de côtes de la terre ferme, sans qu’il en soit resté la moindre trace ni dans les grands historiens contemporains, ni dans les dépositions juridiques où, à propos des réclamations de l’héritier de Colomb contre le gouvernement espagnol, est exposée contradictoirement la priorité des découvertes de chaque chef d’expédition sur chaque partie de la côte parcourue ? »
Enfin les documents authentiques extraits des archives de la Casa de contratacion établissent que Vespuce fut chargé de l’armement des navires destinés à la troisième expédition de Colomb à Séville et à San-Lucar, depuis la mi-août 1497 jusqu’au départ de Colomb, le 30 mai 1498.
Les relations qu’on possède des voyages de Vespuce sont extrêmement diffuses, manquent de précision et de suite ; elles ne donnent sur les lieux qu’il a parcourus que des informations très vagues, pouvant s’appliquer à tel point de la côte aussi bien qu’à tel autre, et ne renferment enfin, sur les endroits dont ils ont été l’objet ainsi que sur les compagnons de Vespuce, aucune indication de nature à éclairer l’historien. Pas un seul nom de personnage connu, des dates qui se contredisent, voilà ce qu’on trouve dans ces lettres fameuses par le nombre de commentaires auxquels elles ont donné lieu. « Il y a, dit A. de Humboldt, comme un sort jeté pour embrouiller, dans les documents les plus authentiques, tout ce qui tient au navigateur florentin. »
Nous venons de raconter le premier voyage de Hojeda, avec lequel coïncide le premier voyage de Vespuce, suivant Humboldt, qui a comparé et mis en regard les principaux incidents des deux récits. Or, Varnhagen établit que, parti le 10 mai 1497, Vespuce pénétra le 10 juin suivant dans le golfe de Honduras, suivit les côtes du Yucatan et du Mexique, remonta le Mississipi et doubla, à la fin de février 1498, la pointe de la Floride. Après une relâche de trente-sept jours à l’embouchure du Saint-Laurent, il serait rentré en octobre 1498 à Cadix.
Si Vespuce avait réellement accompli cette navigation merveilleuse, il laisserait bien loin derrière lui tous les navigateurs ses contemporains. Ce serait en toute justice que son nom aurait été imposé au continent dont il aurait exploré une si longue ligne de littoral. Mais rien n’est moins établi, et l’opinion de Humboldt a semblé jusqu’ici, aux écrivains les plus autorisés, réunir la plus grande somme de probabilités.
Améric Vespuce fit trois autres voyages. A. de Humboldt identifie le premier avec celui de V. Yañez Pinzon, et M. d’Avezac avec celui de Diego de Lepe (1499-1500). À la fin de cette dernière année, Giuliano Bartholomeo di Giocondo se fit auprès de Vespuce l’interprète du roi Emmanuel et l’engagea à passer au service du Portugal. Vespuce accomplit aux frais de cette puissance deux nouveaux voyages. Dans le premier, il n’est pas plus le chef de l’expédition que dans ceux qui l’ont précédé, et ne joue à bord de la flotte que le rôle d’un homme dont les connaissances nautiques peuvent devenir utiles dans certaines circonstances données. L’étendue des rivages américains longés pendant ce troisième voyage est comprise entre le cap Saint-Augustin et le 52e degré de latitude australe.
La quatrième expédition de Vespuce fut signalée par le naufrage du vaisseau amiral près de l’île Fernando de Noronha, circonstance qui empêcha les autres navires de continuer leur route, de faire voile au delà du cap de Bonne-Espérance vers Malacca, et qui les contraignit à atterrir à la baie de Tous-les-Saints, au Brésil. Ce quatrième voyage a sans doute été fait avec Gonzalo Coelho. Quant au troisième, on ignore complètement quel en était le chef.
Ces différentes expéditions n’avaient pas enrichi Vespuce ; sa situation à la cour de Portugal était si peu brillante qu’il se détermina à reprendre du service en Espagne. Il y fut nommé piloto mayor le 22 mars 1508. Comme des émoluments assez importants furent, pour lui, attachés à cette charge, il acheva ses jours, sinon riche, du moins à l’abri du besoin, et s’éteignit à Séville, le 22 février 1512, dans la conviction que, comme Colomb, il avait touché aux rivages de l’Asie.
Améric Vespuce est surtout célèbre parce que le nouveau monde, au lieu de s’appeler Colombie, comme c’eût été justice, a reçu son nom. Ce n’est cependant pas à lui qu’il en faut faire remonter la responsabilité. Longtemps et bien à tort, on l’a accusé d’impudence, de supercherie et de mensonge, en prétendant qu’il avait voulu obscurcir la gloire de Colomb et s’attribuer l’honneur d’une découverte qui ne lui appartenait pas. Il n’en est rien. Vespuce était aimé, estimé de Colomb et de ses contemporains, et rien, dans ses écrits, ne vient à l’appui de cette imputation calomnieuse. Il existe sept documents imprimés attribués à Vespuce. Ce sont les relations abrégées de ses quatre voyages, deux autres récits des troisième et quatrième voyages sous forme de lettres adressées à Lorenzo de Pier Francesco de Medici, enfin une lettre adressée au même personnage et relative aux découvertes des Portugais dans les Indes. Ces documents, imprimés sous forme de petites plaquettes ou de livrets, furent bientôt traduits en plusieurs langues et se répandirent par toute l’Europe.
Ce fut en 1507 qu’un certain Hylacolymus. dont le nom véritable serait Martin Waldtzemuller, dans un livre imprimé à Saint-Dié et intitulé Cosmographiæ introductio, propose le premier de donner à la nouvelle partie du monde le nom d’Amérique. En 1509 paraît à Strasbourg un petit traité de géographie qui suit la recommandation d’Hylacolymus ; en 1520 est imprimée à Bâle une édition de Pomponius Mela, qui contient une carte du nouveau monde avec le nom d’Amérique. Le nombre des ouvrages qui, depuis cette époque, employèrent la dénomination proposée par Waldtzemuller devint tous les jours plus considérable,
Quelques années plus tard, mieux renseigné sur le véritable découvreur et sur la valeur des voyages de Vespuce, Waldtzemuller faisait disparaître de son ouvrage tout ce qui était relatif à ce dernier, et substituait partout au nom de Vespuce celui de Colomb. Trop tard ! L’erreur était consacrée.
Quant à Vespuce, il est fort peu probable qu’il ait eu connaissance des bruits qui se répandaient en Europe et de ce qui se passait à Saint-Dié. Les témoignages unanimes, pour louer son honorabilité, doivent définitivement le laver d’une accusation imméritée qui a trop longtemps pesé sur sa mémoire.
Presque en même temps que Hojeda, trois autres expéditions quittaient l’Espagne. La première, composée d’un seul bâtiment, sortit de la Barra Slatès au mois de juin 1499. Le commandant en était Pier Alonso Niño, qui avait servi sous l’Amiral dans ses deux derniers voyages. Il s’était adjoint un marchand de Séville, Christoval Guerra, qui avait sans doute fait les frais de l’entreprise. Ce voyage à la côte de Paria semble avoir eu pour but un commerce lucratif bien plutôt que l’intérêt scientifique. Aucune découverte nouvelle ne fut faite ; mais les deux voyageurs rapportèrent en Espagne, au mois d’avril 1500, une quantité de perles assez considérable pour exciter la cupidité de leurs compatriotes et le désir de tenter semblables aventures.
La seconde expédition était commandée par Vicente Yañez Pinzon, frère cadet d’Alonso, le commandant de la Pinta, qui se montra si jaloux de Colomb et qui avait adopté cette menteuse devise :
A Castilla y a Leon
Nuevo Mundo dia Pinzon.
Yañez Pinzon, dont le dévouement à l’Amiral fut aussi grand que la jalousie de son frère, lui avait avancé le huitième des dépenses de l’entreprise et avait commandé la Niña dans l’expédition de 1492.
Il partit en décembre 1499 avec quatre navires, dont deux seulement rentrèrent à Palos à la fin de septembre 1500. Il aborda le continent un peu au-dessous des parages visités quelques mois auparavant par Hojeda, explora la côte sur une longueur de 700 à 800 lieues, découvrit le cap Saint-Augustin par 8°20’ de latitude australe, suivit la côte au N.-O. jusqu’au Rio Grande, qu’il nomma Santa-Maria de la Mar dulce, et dans la même direction parvint jusqu’au cap San-Vicente.
Enfin, de janvier à juin 1500, Diego de Lepe, avec deux caravelles, explora les mêmes parages. Nous n’avons à enregistrer pour ce voyage que l’observation, très-importante, faite sur la direction des côtes du continent à partir du cap Saint-Augustin.
À peine Lepe venait-il de rentrer en Espagne que deux bâtiments sortaient de Cadix. Ils étaient armés par Rodrigo de Bastidas, homme honorable et riche, pour aller à la découverte de terres nouvelles, mais surtout dans le but de récolter de l’or et des perles, qu’on échangeait alors contre des verroteries et autres objets sans valeur.