Les fables de Jean de La Fontaine (livres 1-4) - Jean de La Fontaine - E-Book

Les fables de Jean de La Fontaine (livres 1-4) E-Book

Jean de La Fontaine

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Beschreibung

Jean de La Fontaine est un poète français de grande renommée, principalement pour ses Fables et dans une moindre mesure ses contes licencieux. On lui doit également des poèmes divers, des pièces de théâtre et des livrets d'opéra qui confirment son ambition de moraliste. Proche de Nicolas Fouquet, Jean de La Fontaine reste à l'écart de la cour royale mais fréquente les salons comme celui de Madame de La Sablière et malgré des oppositions, il est reçu à l'Académie française en 1684. Mêlé aux débats de l'époque, il se range dans le parti des Anciens dans la fameuse Querelle des Anciens et des Modernes. C'est en effet en s'inspirant des fabulistes de l'Antiquité gréco-latine et en particulier d'Ésope, qu'il écrit les Fables qui font sa renommée. Le premier recueil qui correspond aux livres I à VI des éditions actuelles est publié en 1668, le deuxième (livres VII à XI) en 1678, et le dernier (livre XII actuel) est daté de 1694. Le brillant maniement des vers et la visée morale des textes, parfois plus complexes qu'il n'y paraît à la première lecture, ont déterminé le succès de cette œuvre à part et les Fables de La Fontaine sont toujours considérées comme un des plus grands chefs-d’œuvre de la littérature française. Le fabuliste a éclipsé le conteur d'autant que le souci moralisant a mis dans l’ombre les contes licencieux publiés entre 1665 et 1674.

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Veröffentlichungsjahr: 2016

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Les fables de

Jean de La Fontaine

Livres 1 – 4

Table

Livre premier

La Cigale et la Fourmi

Le Corbeau et le Renard

La Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le boeuf

Les deux Mulets

Le Loup et le Chien

La Génisse, la Chèvre, et la Brebis en société avec le Lion

La Besace

L’Hirondelle et les petits Oiseaux

Le Rat de ville et le Rat des champs

Le Loup et l’Agneau

L’Homme et son Image

Le Dragon à plusieurs têtes et le Dragon à plusieurs queues

Les voleurs et l’Âne

Simonide préservé par les Dieux

La Mort et le Malheureux

La Mort et le Bûcheron

L’Homme entre deux âges et ses deux Maîtresses

Le Renard et la Cigogne

L’Enfant et le Maître d’école

Le Coq et la Perle

Les Frelons et les Mouches à miel

Le Chêne et le Roseau

Livre deuxième

Contre ceux qui ont le goût difficile

Conseil tenu par les Rats

Le Loup plaidant contre le Renard par-devant le Singe

Les deux Taureaux et une Grenouille

La Chauve-souris et les deux Belettes

L’Oiseau blessé d’une flèche

La Lice et sa compagne

L’Aigle et l’Escarbot

Le Lion et le Moucheron

L’Âne chargé d’éponges et l’Âne chargé de sel

Le Lion et le Rat

La Colombe et la Fourmi

L’Astrologue qui se laisse tomber dans un puits

Le Lièvre et les Grenouilles

Le Coq et le Renard

Le Corbeau voulant imiter l’Aigle

Le Paon se plaignant à Junon

La Chatte métamorphosée en Femme

Le Lion et l’Âne chassant

Testament expliqué par Ésope

Livre troisième

Le Meunier, son Fils, et l’Âne

Les Membres et l’Estomac

Le Loup devenu Berger

Les Grenouilles qui demandent un Roi

Le Renard et le Bouc

L’Aigle, la Laie, et la Chatte

L’Ivrogne et sa Femme

La Goutte et l’Araignée

Le Loup et la Cigogne

Le Lion abattu par l’homme

Le Renard et les Raisins

Le Cygne et le Cuisinier

Les Loups et les Brebis

Le Lion devenu vieux

Philomèle et Progné

La Femme noyée

La Belette entrée dans un grenier

Le Chat et un vieux Rat

Livre quatrième

Le Lion amoureux

Le Berger et la Mer

La Mouche et la Fourmi

Le Jardinier et son Seigneur

L’Âne et le petit Chien

Le Combat des Rats et des Belettes

Le Singe et le Dauphin

L’Homme et l’Idole de bois

Le Geai paré des plumes du Paon

Le Chameau et les Bâtons flottants

La Grenouille et le Rat

Tribut envoyé par les animaux à Alexandre

Le Cheval s’étant voulu venger du Cerf

Le Renard et le Buste

Le Loup, la Chèvre et le Chevreau

Le Loup, la Mère et l’Enfant

Parole de Socrate

Le Vieillard et ses Enfants

L’Oracle et l’Impie

L’Avare qui a perdu son trésor

L’Oeil du Maître

L’Alouette et ses Petits, avec le maître d’un champ

Livre premier

La Cigale et la Fourmi

La Cigale, ayant chanté

Tout l’été,

Se trouva fort dépourvue

Quand la bise fut venue :

Pas un seul petit morceau

De mouche ou de vermisseau.

Elle alla crier famine

Chez la Fourmi sa voisine,

La priant de lui prêter

Quelque grain pour subsister

Jusqu’à la saison nouvelle

« Je vous paierai, lui dit-elle,

Avant l’août, foi d’animal,

Intérêt et principal. »

La Fourmi n’est pas prêteuse ;

C’est là son moindre défaut.

« Que faisiez-vous au temps chaud ?

Dit-elle à cette emprunteuse.

– Nuit et jour à tout venant

Je chantais, ne vous déplaise.

– Vous chantiez ? j’en suis fort aise :

Eh bien ! dansez maintenant. »

Le Corbeau et le Renard

Maître Corbeau, sur un arbre perché,

Tenait en son bec un fromage.

Maître Renard, par l’odeur alléché,

Lui tint à peu près ce langage :

« Hé ! bonjour, monsieur du Corbeau.

Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau !

Sans mentir, si votre ramage

Se rapporte à votre plumage,

Vous êtes le phénix des hôtes de ces bois. »

À ces mots le Corbeau ne se sent pas de joie ;

Et pour montrer sa belle voix

Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie.

Le Renard s’en saisit, et dit : « Mon bon monsieur,

Apprenez que tout flatteur

Vit aux dépens de celui qui l’écoute :

Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute. »

Le Corbeau, honteux et confus,

Jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus.

La Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le boeuf

Une Grenouille vit un Bœuf

Qui lui sembla de belle taille.

Elle, qui n’était pas grosse en tout comme un œuf,

Envieuse, s’étend, et s’enfle et se travaille,

Pour égaler l’animal en grosseur ;

Disant : « Regardez bien, ma sœur ;

Est-ce assez ? dites-moi ; n’y suis-je point encore ?

– Nenni. – M’y voici donc ? – Point du tout. – M’y voilà ?

– Vous n’en approchez point. » La chétive pécore

S’enfla si bien qu’elle creva.

Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages :

Tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs,

Tout petit prince a des ambassadeurs,

Tout marquis veut avoir des pages.

Les deux Mulets

Deux Mulets cheminaient, l’un d’avoine chargé,

L’autre portant l’argent de la gabelle.

Celui-ci, glorieux d’une charge si belle,

N’eût voulu pour beaucoup en être soulagé.

Il marchait d’un pas relevé,

Et faisait sonner sa sonnette ;

Quand, l’ennemi se présentant,

Comme il en voulait à l’argent,

Sur le Mulet du fisc une troupe se jette,

Le saisit au frein et l’arrête.

Le mulet, en se défendant,

Se sent percé de coups ; il gémit, il soupire.

« Est-ce donc là, dit-il, ce qu’on m’avait promis ?

Ce Mulet qui me suit du danger se retire ;

Et moi j’y tombe et je péris !

– Ami, lui dit son camarade,

Il n’est pas toujours bon d’avoir un haut emploi :

Si tu n’avais servi qu’un meunier, comme moi,

Tu ne serais pas si malade. »

Le Loup et le Chien

Un Loup n’avait que les os et la peau,

Tant les chiens faisaient bonne garde.

Ce Loup rencontre un Dogue aussi puissant que beau,

Gras, poli, qui s’était fourvoyé par mégarde.

L’attaquer, le mettre en quartiers,

Sire Loup l’eût fait volontiers ;

Mais il fallait livrer bataille,

Et le mâtin était de taille

À se défendre hardiment.

Le Loup donc, l’aborde humblement,

Entre en propos, et lui fait compliment

Sur son embonpoint, qu’il admire.

« Il ne tiendra qu’à vous, beau sire,

D’être aussi gras que moi, lui répartit le Chien.

Quittez les bois, vous ferez bien :

Vos pareils y sont misérables,

Cancres, hères, et pauvres diables,

Dont la condition est de mourir de faim.

Car, quoi ? rien d’assuré ; point de franche lippée ;

Tout à la pointe de l’épée.

Suivez-moi, vous aurez un bien meilleur destin. »

Le Loup reprit : « Que me faudra-t-il faire ?

– Presque rien, dit le Chien : donner la chasse aux gens

Portant bâtons, et mendiants ;

Flatter ceux du logis, à son maître complaire :

Moyennant quoi votre salaire

Sera force reliefs de toutes les façons :

Os de poulets, os de pigeons,

Sans parler de mainte caresse. »

Le Loup déjà se forge une félicité

Qui le fait pleurer de tendresse.

Chemin faisant, il vit le cou du Chien pelé.

« Qu’est-ce là ? lui dit-il. – Rien. – Quoi ? rien ?

– Peu de chose.

– Mais encore ? – Le collier dont je suis attaché

De ce que vous voyez est peut-être la cause.

– Attaché ? dit le Loup : vous ne courez donc pas

Où vous voulez ? – Pas toujours ; mais qu’importe ?

– Il importe si bien, que de tous vos repas

Je ne veux en aucune sorte,

Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor. »

Cela dit, maître Loup s’enfuit, et court encore.

La Génisse, la Chèvre, et la Brebis en société avec le Lion

La Génisse, la Chèvre, et leur sœur la Brebis,

Avec un fier lion, seigneur du voisinage,

Firent société, dit-on, au temps jadis,

Et mirent en commun le gain et le dommage.

Dans les lacs de la Chèvre un cerf se trouva pris.

Vers ses associés aussitôt elle envoie.

Eux venus, le Lion par ses ongles compta,

Et dit : « Nous sommes quatre à partager la proie. »

Puis, en autant de parts le cerf il dépeça ;

Prit pour lui la première en qualité de sire :

« Elle doit être à moi, dit-il, et la raison,

C’est que je m’appelle Lion :

À cela l’on n’a rien à dire.

La seconde, par droit, me doit échoir encore :

Ce droit, vous le savez, c’est le droit du plus fort.

Comme le plus vaillant, je prétends la troisième.

Si quelqu’une de vous touche à la quatrième,

Je l’étranglerai tout d’abord. »

Lesen Sie weiter in der vollständigen Ausgabe!

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