Pardonne-moi - Christine Muller - E-Book

Pardonne-moi E-Book

Christine Müller

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Beschreibung

Pardonne-moi est une œuvre autobiographique dans laquelle l’auteure décrit son comportement névrotique, en lien avec sa mère, développé à la suite d’un traumatisme à l’âge de 5 ans. Cette relation douloureuse et complexe décida de son destin. Elle raconte toutes les perceptions ressenties, exacerbées par sa douance – l’hyper sensibilité – reconnue très tard. Tout en révélant la magie de la rencontre avec le monde subtil, elle dévoile les clefs d’un chemin de résilience et nous fait découvrir ses tuteurs – comme les appelle Boris Cyrulnik, neuropsychiatre – qui se sont mis sur sa route et ont changé son regard tout en transformant sa vie.


À PROPOS DE L'AUTEURE


Christine Muller s’est toujours intéressée aux ouvrages qui traitent du développement personnel, de la découverte d’un niveau de conscience plus élevé, plus subtil. Son hypersensibilité lui permet d’accéder à un éveil de conscience plus élargi. Ce récit s’inspire d’une communication qu’elle a eue avec sa mère décédée. Elle y décrit sa souffrance et son cheminement. Pardonne-moi clôture un pan de son histoire et ouvre un nouveau chapitre de sa vie.

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Christine Muller

Pardonne-moi

Roman

© Lys Bleu Éditions – Christine Muller

ISBN : 979-10-377-6266-5

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122- 5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122- 4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335- 2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

À mes enfants,

Maxime,

Pauline,

Romain

Pour s’en sortir, il faut disposer très tôt de ressources en soi et pouvoir bénéficier des mains tendues ou tuteurs de résilience.

Boris Cyrulnik – Neuropsychiatre

Préambule

Nous sommes en juin 2021, Maman est partie depuis plusieurs semaines, elle a rejoint Papa, décédé trois mois plus tôt.

Dans le brouhaha de la succession, sur mon cahier d’écriture inspirée1, depuis quelque temps, tu te manifestes. Au milieu de mes écrits se répète cette injonction : « Pardonne-moi ! ».

Les jours se succèdent. Chaque soir, au moment de me coucher, dans ma tête résonne ce « Pardonne-moi ! ». Le mental bien trop présent, je n’intègre pas tout de suite ce qui se passe, ou plutôt, je ne veux pas comprendre.

Décidée à en avoir le cœur net, je téléphone à Swati Sharma2, énergéticienne, qui m’a accompagnée dans le travail de mes mémoires, en enlevant les empreintes énergétiques liées à celles-ci (nous sommes faits d’énergie, c’est ainsi que les traumas que nous vivons laissent une empreinte.) Nous portons en nous, chacun, chacune, les mémoires de nos ancêtres ou nos propres mémoires parfois erronées. C’est tard que je compris qu’en intervenant sur celles-ci, nous pouvions nous libérer de bien des maux.

Je fais part à Swati de mon malaise avec ce « Pardonne-moi ! » qui revient sans cesse, sur le papier, dans ma tête.

En même temps, je connais déjà la réponse, mon corps n’est que vibrations. Elle ressent très vite l’âme de Maman, ne perçoit pas celle de Papa, déjà partie.

Swati me révèle alors ce que mon esprit, mon mental d’humaine ancrée dans la matière, ne veut pas entendre.

— Christine, votre mère voudrait que vous lui pardonniez. Elle ne pourra pas partir, sinon. Est-ce que ça vous parle ?

Évidemment oui ! Oh oui ! Ça me parle.

Je laisse couler ces larmes qui ne coulaient pas depuis son départ. Je libère et je lâche ces blessures maintes fois travaillées.

« Ma mère vient de me dire je t’aime. »

Pardonner ! Lui pardonner de ne pas m’avoir aimée ? De m’avoir mal aimée ? C’est si difficile, incompréhensible et irrecevable pour ma famille, mais c’est un fait. J’ai grandi ainsi.

Je vais vous raconter.

Sans ce désamour, je ne serais pas celle que je suis aujourd’hui, épanouie, en paix, heureuse et confiante. À travers mon histoire, vous découvrirez les chemins de ma résilience. Mon livre aurait pu s’appeler ainsi.

Il parle d’espoir aux âmes brisées, en difficulté, désespérées, perdues. Il s’adresse aux personnes en quête de paix intérieure. Il vous invite à élargir votre champ de conscience, à ne pas juger et à lire avec votre cœur.

***

L’histoire commence. Ma mère est enceinte pour la seconde fois. Je vais bientôt pointer le bout de mon nez.

Ce bonheur d’avoir un enfant va brutalement se ternir. Le père de Maman, qu’elle adore, vient d’apprendre qu’il est atteint d’un cancer du poumon. Sa maladie ne laisse aucun espoir.

Maman éprouve une profonde admiration pour son père. Des années après, je me souviens lui avoir demandé de me parler de lui. Les souvenirs qui remontaient faisaient état d’une grande gentillesse et de beaucoup de douceur.

Elle vit sa grossesse avec une grande tristesse. Je ne connaîtrai pas mon grand-père, qui meurt le 21 novembre 1961, un peu plus de deux mois avant mon arrivée.

Ces circonstances peuvent paraître anodines.

Il n’en est rien. On sait depuis longtemps que le fœtus, in utero, se développe en lien avec les émotions de sa mère. Je porte déjà à mon arrivée son lourd chagrin.

Le 4 février 1962, je nais à Lyon, sous le signe du Verseau. Pour toute personne s’intéressant à l’astrologie, il ne passera pas inaperçu que ce signe possède des constantes importantes, comme le goût de l’indépendance et un immense besoin de liberté. Sa créativité n’a pas de limites.

Il est anticonformiste et avant-gardiste. Ce qui me définit bien aujourd’hui.

L’astrologie ne disposant pas de bases rationnelles n’est pas reconnue comme une science, et pour cause. Elle m’a personnellement toujours attirée. C’est un paramètre qu’il me semble important d’écrire.

À la clinique, ma mère est très vite rejointe par une de ses belles-sœurs, Jeanne, qui y met au monde mon cousin, quelques jours après ma naissance. Elles sont admises dans le même service, Jeanne se porte donc au chevet de ma mère pour faire ma connaissance.

Ce fait est important dans la suite de l’histoire.

Son regard posé sur moi, des années après, est chargé de sens. Tel un ange, elle ne savait pas encore le rôle qu’elle jouerait dans mon existence…

Trois ans plus tard, Maman donna naissance à mon frère, Luc. Deux filles et un garçon, mes parents semblaient comblés. Notre famille ressemblait à toutes les familles privilégiées de cette époque. Nous avions la télévision en noir et blanc, une voiture. Les Beatles cartonnaient, Johnny Halliday aussi. L’homme allait bientôt marcher sur la lune.

Mon père, de profession libérale, ne comptait pas ses heures. Il soufflait le vent d’un bonheur tranquille dans la maisonnée.

Pourtant la vie, plusieurs mois après, redistribua les cartes de manière imprévisible. Au moment où j’écris ces lignes, mon cœur se serre. L’émotion est présente.

Tout traumatisme, quel qu’il soit et quelle que soit la perception de chacun, est engrammé dans nos cellules.

Travaillé, des années après, il peut ressortir avec plus ou moins d’intensité. Devant mon ordinateur, aujourd’hui, j’écris cette histoire, mon histoire.

Le jour où tout bascule

Les faits qui vont suivre ne sont nullement romancés. Malgré mon très jeune âge, les images restent nettes et précises.

Nous habitons à Lyon, dans un grand appartement. J’ai cinq ans, la journée débute. Il fait beau, je joue dans la cuisine sur le sol. Âgé de dix-huit mois, mon petit frère Luc, installé dans sa chaise haute, babille de plus belle. Sa chaise dispose d’un système d’attaches pour sécuriser les bébés. Ce jour-là, il ne porte pas ce harnais ou bien les liens sont défaits.

Ma mère, dans sa robe de chambre, les cheveux en bataille, me dit :

— Surveille ton frère pendant que je vais me laver les cheveux dans la salle de bain.

Moi, sage, obéissante, je m’exécute et le regarde fixement. Je l’adore, contente de me sentir importante dans cette tâche qui m’est demandée du haut de mes cinq ans.

Luc rit aux éclats en tapant des deux mains sur sa tablette et en poussant des cris de ravissement.

C’est le matin. La fenêtre de la cuisine se trouve ouverte. Le ciel montre un bleu lumineux. Mon regard se tourne, attirée par le bruissement des ailes d’un oiseau.

Un pigeon se pose sur le rebord de la balustrade de la fenêtre. Le temps suspend son vol. Mon regard est captivé.

Soudain, j’entends un bruit sourd à côté de moi et des pleurs. Je me retourne et vois presque simultanément mon frère sur le carrelage et ma mère les cheveux mouillés, se précipitant sur lui, à terre, puis son regard sur moi !

« Un regard dur, accusateur, froid, glacé, que je n’oublierai jamais. Il reste gravé dans ma mémoire et mes cellules. »

À l’instant même, hormis un bon bleu, Luc ne manifesta pas grand-chose. Mais dans la nuit qui suivit, il tomba dans un coma qui allait durer plusieurs semaines.

Le jour de l’accident, ma mère jeta un voile sur elle et sur moi. Une barrière infranchissable, un fossé allaient nous séparer définitivement.

« Mon âme vola en éclat. »

Elle m’embarqua dans une culpabilité douloureuse et sans nom que nous allions porter ensemble. Dès lors, je souffris de carence affective et ressentis un sentiment de grande insécurité. Je n’imaginais pas, si jeune, que ma vie prenait un tournant. Il me faudra surmonter de multiples épreuves.

J’allai subir ma vie. Un accident, qui ne m’impactait pas directement, entraînait des réactions, des comportements chez ma mère et chez moi, qui nous liaient douloureusement. J’allais ainsi développer des mécanismes de défense compensatoires pour briller à ses yeux.

Après l’accident, c’est le blackout total. Je n’ai plus de souvenirs. Ce « traumatisme », au sein de notre cellule familiale, nous affecta tous. On peut se représenter le souci de mes parents sur la santé future de leur fils. On imagine que ma sœur et moi avons souffert de l’absence de mes parents, lorsqu’ils étaient à l’hôpital, et du manque de clarté sur cette période. Dans les années soixante, il n’existait pas de cellule psychologique pour prendre en charge les parents ou la fratrie.

Quelle fut la solitude de la petite fille de 5 ans qui se sentait déjà tellement coupable ? Comment a-t-elle grandi avec ce secret ?

Car secret il y eut, puisqu’aucune parole ne fut prononcée – Luc est tombé de sa chaise, un accident domestique. Mais les circonstances restèrent très floues. Dans notre milieu, il fallait surtout paraître, ne jamais se plaindre, on vivait dans les non-dits.

Néanmoins, la petite fille que j’étais, curieuse de nature, qui cherchait à tout comprendre, sentait déjà à l’époque que quelque chose d’anormal se passait.

***

Revenons un instant sur le moment où je perçois, à l’âge de cinq ans, le regard accusateur de ma mère, où j’éprouve de la culpabilité et où je lis dans ses yeux, sa propre culpabilité, je crois.

Vous vous dites : si jeune, on ne peut se souvenir de rien… Et bien si ! et surtout d’un événement si traumatique… Ce mur glacé, je le visualise à présent. Évidemment que, petite fille, je ne pouvais pas l’exprimer, mais je l’ai ressenti dans tout mon être et je l’ai porté douloureusement pendant cinquante-quatre ans.

Il existe en moi déjà, à 5 ans, cette capacité, cette douance, cette hypersensibilité qui me fit sombrer à trois reprises dans des états que l’on qualifia de dépression.

Cette douance est une richesse à présent. Mais nous en reparlerons plus loin.

Maman ! Aime-moi !