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Ligaran

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Beschreibung

Extrait : "Pendant un jour, beaucoup d'hommes en chairs et en os avaient remué beaucoup d'hommes en livres. Ces derniers étaient tirés de leur coin où parfois, ils reposent en quiétude grande, montrant pour visage, leurs dos où est leur nom."

À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARAN

Les éditions LIGARAN proposent des versions numériques de qualité de grands livres de la littérature classique mais également des livres rares en partenariat avec la BNF. Beaucoup de soins sont apportés à ces versions ebook pour éviter les fautes que l'on trouve trop souvent dans des versions numériques de ces textes. 

LIGARAN propose des grands classiques dans les domaines suivants : 

• Livres rares
• Livres libertins
• Livres d'Histoire
• Poésies
• Première guerre mondiale
• Jeunesse
• Policier

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Seitenzahl: 20

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EAN : 9782335047806

©Ligaran 2015

UNE NUIT…

Tout le monde.

Pendant un jour, beaucoup d’hommes en chairs et en os avaient remué beaucoup d’hommes en livres.

Ces derniers étaient tirés de leur coin où parfois, ils reposent en quiétude grande, montrant pour visage, leurs dos où est leur nom.

Puis ensuite, leurs corps ouverts sur un tapis, sous le souffle du jeune et du vieux, mal touchés de certaines mains, disséqués par des regards ; leurs corps demandaient merci aux heures qui sonnaient lentes.

Enfin le moment qui devait les remettre en place arriva, – et les hommes en chairs et en os dirent adieu aux hommes en livres.

Voici venir une nuit sombre, avec un roulement infernal précédé d’éclairs, tantôt bleuâtres tantôt sanglants.

Rien qu’un bruit affreux, rien qu’un feu brûlant l’air, rien qu’une pluie fouettante, rien qu’une obscurité profonde si non les éclairs.

Pas un nuage blanc, pas une étoile, pas un rayon de lune.

Alors dans une grande salle que les hommes en chairs venaient de quitter, il y eut fête. Les lustres pendaient du ciel par éclats, le tambour battait sans cesse aussi au ciel, et il y avait sur la terre comme un fifre sous les doigts du vent.

Ces lustres, ce tambour, ce fifre, entrèrent dans les yeux et les oreilles de tous ces grands hommes debout sur les planches, – fixes sous leurs habits de cuir, ou de papier, ou de carton ; au point qu’ils tressaillirent, se remuèrent, se changèrent, et leurs soupirs commençaient à parcourir l’espace de la grande salle voutée.

Ils n’osaient point encore parler.

Cependant l’un d’eux, Young, sauta le premier de son dernier rayon sur la pierre, alla prendre Byron par la main, et tous deux s’assirent, pâles, se montrant, à chacun, leur beau front.

Young laissa tomber de ses lèvres ces paroles :

« Eh bien, Byron, voilà une belle nuit, toute d’orage, toute de voix de tombes et de spectres. Entendez-vous les vitres qui craquent, la pluie qui coule ? N’est-ce pas, que c’est beau ?

– Oui dit Byron, souvent j’ai eu l’âme égale à ce bouleversement, lorsque j’écrivais.