Survivre à l’enfer familial - Cristina Casado - E-Book

Survivre à l’enfer familial E-Book

Cristina Casado

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Beschreibung

La manipulation mentale est de plus en plus courante dans notre vie quotidienne, que ce soit sous forme de chantage affectif dans les familles, d’abus de pouvoir au travail ou de domination dans les relations. Cristina Casado, à travers son histoire familiale, dévoile des exemples de comportements d’individus malfaisants dont l’objectif est de servir leurs intérêts aux dépens des autres. Beaucoup de personnes vivent sous l’emprise d’un manipulateur sans en être conscientes, ce qui les épuise émotionnellement.



À PROPOS DE L'AUTRICE

Cristina Casado, ayant survécu à des années d’emprise de quatre pervers narcissiques au sein de sa propre famille, nous offre un ouvrage richement documenté sur la manipulation mentale. Huit ans après avoir commencé à prodiguer des conseils en ligne pour aider les victimes à se libérer des manipulateurs, elle propose un livre qui plonge profondément dans cette thématique.

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Cristina Casado

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Survivre à l’enfer familial

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

© Lys Bleu Éditions – Cristina Casado

ISBN :979-10-422-2100-3

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

 

 

 

 

 

Introduction

 

 

 

Il y a peut-être dans votre proche entourage une personne difficile : un père tyrannique, une mère envahissante, un mari violent, un frère ou un fils au comportement abusif, un ami extrêmement possessif et influent…

Si cette personne ment régulièrement, se contredit, est de mauvaise foi, si elle critique et dévalorise, si elle se plaint, menace, culpabilise autrui, si son immaturité, sa lâcheté et sa méchanceté sont habilement dissimulées derrière une image sociale irréprochable, il s’agit bien d’une personne manipulatrice qui empoisonne la vie de son entourage.

Le profil des manipulateurs ainsi que la relation qu’ils entretiennent avec leurs victimes sont toujours similaires. Cette relation d’emprise a donc, à chaque fois, le même impact et les mêmes conséquences en termes de somatisation. J’ai écrit ce livre pour aider les victimes à sortir d’emprise, à se libérer de la cage mentale dans laquelle elles se sont laissées enfermer.

La manipulation mentale ne s’applique pas seulement à des manœuvres politiciennes, à des stratégies commerciales ou à l’emprise des sectes ; elle concerne aussi plus couramment la vie familiale, conjugale, amicale ou professionnelle. Ces climats d’emprise sont souvent méconnus et incompris, ce qui permet aux manipulateurs de bénéficier d’une incroyable impunité. Leurs agissements ont pourtant de graves conséquences sur la santé physique et psychique de leurs victimes. Dans le milieu professionnel, leur incompétence, les sabotages insidieux, les jeux de pouvoir, la démotivation et le changement d’effectifs qu’ils provoquent nuisent sérieusement à la productivité.

 

Les litiges qu’ils prennent plaisir à créer et envenimer sont la cause directe de nombreuses affaires portées devant les tribunaux.

C’est pourquoi certaines catégories professionnelles seraient plus efficaces si elles étaient mieux informées sur le profil et le comportement des manipulateurs : médecins, psychologues, travailleurs sociaux, juges, avocats, enseignants, policiers et gendarmes…

Le principal objectif des manipulateurs consiste à satisfaire leurs priorités à nos dépens. La mise sous emprise est un mécanisme insidieux qui s’installe progressivement ; c’est pour cela qu’il est difficile à déceler. Beaucoup de personnes vivent une relation d’emprise ou de harcèlement sans même en avoir conscience. Elles sont angoissées, stressées et des somatisations physiques finissent par apparaître. Elles se sentent mal psychiquement et physiquement et ne réalisent pas qu’une personne de leur entourage, tel un vampire, les vide de leur énergie vitale et les pousse sournoisement à leur perte. Quand la manipulation mentale est intense et qu’elle dure très longtemps, elle peut même tuer. L’entreprise de destruction peut dépasser le harcèlement moral et déraper jusqu’à la violence physique, la torture, le viol et le meurtre.

Dans tous les cas, lorsqu’on vit avec un alcoolique, un toxicomane, une personne violente ou abusive, il est impératif de se faire protéger physiquement et juridiquement le plus rapidement possible par les services compétents. Pourtant, je sais par expérience qu’il faut souvent un long mûrissement pour que la personne qui est sous emprise et donc inconsciente du danger objectif puisse enfin agir.

J’espère que ce livre pourra aider les victimes empêtrées dans une toile d’araignée relationnelle aliénante à trouver la force et le courage de s’enfuir.

Dans la première partie, je relate mon histoire personnelle en décrivant la personnalité et le comportement de quatre membres de ma famille très proche dont le profil correspond sans nul doute à celui des pervers narcissiques qui sont de dangereux manipulateurs.

La seconde partie présente les techniques que j’utilise pour réduire mon anxiété et tenter de préserver mon psychisme.

La troisième partie met en lumière les comportements des manipulateurs ainsi que leurs conséquences sur la santé psychique de leurs victimes.

La quatrième partie vous apprendra à reconnaître une personne manipulatrice.

Enfin, dans la dernière partie, je vous donne quelques conseils pour vous protéger en résistant aux injonctions, en restaurant l’estime de soi et son intégrité, pour vous permettre de retrouver votre liberté d’action et ainsi mettre à votre disposition des moyens qui vous aideront à sortir d’emprise.

J’espère que cet ouvrage vous fournira des outils utiles pour gérer ces situations souvent dramatiques et vous permettre de vous en libérer.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Première partie

Survivre à une famille toxique

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bien que les acteurs changent, le cycle du comportement peut se perpétuer de génération en génération. Le drame familial peut paraître différent d’une génération à l’autre, mais tous les schémas toxiques sont remarquablement semblables dans leurs effets : peine et souffrances.

Susan Forward avec Craig Buck,

Parents toxiques, Comment échapper à leur emprise

 

 

 

 

 

Élevée par des parents toxiques, un père pervers, tyrannique, extrêmement possessif, au comportement incestueux, une mère consentante et atteinte d’une grave maladie mentale, mon enfance fut bridée et ma vie d’adulte mutilée1.

Telle une fleur à peine éclose qui manqua d’air et de soleil, je fus très tôt totalement privée de liberté par des parents excessivement possessifs.

Alors que je tentai de me relever en m’éloignant de cet univers étouffant et destructeur dans lequel je dépéris dangereusement, un mari despote m’humilia et me rabaissa plus bas que terre.

Enfin, je me suis étiolée au fil des années à cause du comportement toxique de mes fils qui reprirent à leur tour le flambeau de leur père et de leur grand-père décédés.

Ma famille qui aurait dû être un refuge harmonieux, rassurant et protecteur, fut malheureusement, pour moi, le pire des environnements ! Emprisonnée, étouffée, opprimée, battue, violée, humiliée et dénigrée, le milieu familial où j’aurais pu m’épanouir s’avéra un véritable enfer !

 

 

 

 

 

Chapitre 1

Le calvaire familial

 

 

 

[…] pour que je vive heureux, il fallait que les êtres que j’élisais ne vécussent point.

Albert Camus,

La chute

 

Aussi loin que remontent mes souvenirs, dès la petite enfance – j’avais alors deux ou trois ans – ma mère me promenait tous les après-midi en poussette jusqu’à un joli petit parc situé à la campagne où je ne voyais aucun enfant ; il n’y avait jamais personne lorsque ma mère m’y amenait. De toute la période de mon enfance, en dehors de l’école, je ne me souviens pas avoir été en présence d’autres enfants, hormis un cousin et une cousine que je voyais parfois lors de certaines vacances scolaires.

En effet, à l’exception d’une petite partie de ma famille, je ne voyais personne. Je ne pouvais pas inviter une copine d’école ni me rendre chez elle, même pour fêter un anniversaire. Cela m’était interdit !

Je fus donc isolée, dès ma petite enfance, pour mieux assouvir le comportement extrêmement possessif de mes parents ainsi que le désir de domination de mon père. Pour mieux exercer son emprise, il avait besoin d’avoir en permanence sa femme et sa fille sous la main.

J’étais contrainte de rester au sein du couvent familial, cloîtrée dans les murs parentaux.

De plus, j’eus une grand-mère paternelle particulièrement dure et toxique qui m’en voulut jusqu’à sa mort d’avoir fréquenté, pour la première fois à l’âge de vingt et un ans, un jeune homme dont j’étais éperdument amoureuse.

Comme ce garçon ne leur plut pas, certains membres de ma famille (mes parents, ma grand-mère paternelle, mes tantes maternelles) ayant un ascendant sur moi se liguèrent tous pour m’empêcher de continuer à le voir. Ayant été une enfant sage et respectueuse, puis une adolescente studieuse qui ne posa aucun problème à ses parents, je vécus d’autant plus leur réaction excessivement négative à mon égard comme une énorme injustice.

Je ressentis alors un terrible désespoir, une souffrance telle, que j’eus l’impression de recevoir des coups de poignard en plein cœur. Ils me tuèrent psychologiquement ! Ce fut d’une violence si intense que je m’effondrai complètement.

Mon désarroi se traduisit par l’apparition de fortes crises d’angoisse et d’une importante dépression mentale. Mon psychisme gravement perturbé inhiba mon corps et je perdis le goût de vivre. Alors que je venais de terminer mes études, je fus donc dans l’incapacité de me procurer un emploi.

Il y a plusieurs façons d’anéantir un individu. Pour moi, cette grande blessure psychologique me fut fatale. Ils brisèrent mon élan de vie, tel un oisillon à qui l’on rompit les frêles ailes dès son premier envol.

Depuis lors, je n’ai plus vécu, j’ai survécu !

Souffrant pendant mon enfance de la difficulté à communiquer avec une mère qui était fréquemment dans son univers délirant, je me rapprochai affectivement de mon père despote qui m’accordait beaucoup plus d’attention. L’impact paternel fut tel que je l’ai inconsciemment recherché, plus tard, dans mes relations sentimentales. C’est ainsi qu’à l’âge de vingt-quatre ans, devenue dépressive, anxieuse et anorexique, en raison des violences psychologiques exercées par mes parents à mon encontre pour m’empêcher de les quitter, j’épousai un homme de vingt-cinq ans mon aîné qui sut m’apporter, à ce moment-là, la chaleur humaine dont j’avais tant besoin.

Malheureusement, peu après mon mariage, cet homme alcoolique, au comportement paternaliste, tout aussi possessif et pervers que mon père, se révéla être un mari violent physiquement et psychologiquement. Frappée, trompée et humiliée, j’étais devenue l’objet sexuel de cet homme avec qui je conçus néanmoins trois enfants auxquels je donnai tout mon amour et qui comblèrent le manque affectif dont je souffrais cruellement. Après quatorze ans de vie commune, cet homme alcoolique qui était par ailleurs un gros fumeur fut emporté subitement une nuit de janvier par un infarctus massif. J’étais triste pour mes enfants, mais, une fois passé le choc de cette nuit éprouvante, je me sentis rapidement libérée.

Les années qui suivirent, je ne ressentis pas le besoin de refaire ma vie, craignant de rencontrer à nouveau un homme violent, et me consacrai entièrement à mes enfants.

Hélas, l’aîné commença à me poser des problèmes à l’âge de seize ans lorsqu’il utilisa ma carte bancaire à mon insu pour retirer de l’argent sur mon compte. Comme je l’avais initié à la conduite automobile, à sa demande, à quinze ans, et inscrit dans une auto-école en vue de préparer sa conduite accompagnée un an plus tard, il ne trouva rien de mieux que de dérober les clés de ma voiture pour aller se promener avec des copains. C’est ainsi qu’en l’espace de deux ans, je dus aller le récupérer à trois reprises au poste de police, car il était encore mineur. À dix-huit ans, il sombra dans une addiction au cannabis et commença à recevoir chez moi, contre ma volonté, de jeunes drogués. Pour déjouer ma vigilance, il les faisait passer par la fenêtre de sa chambre située en rez-de-chaussée. Son comportement avait changé et nos relations devinrent de plus en plus conflictuelles. Il se laissait aller complètement, se négligeait et ne parvenait plus à se lever le matin pour se rendre sur son lieu de travail. Quelques mois après ses vingt ans, n’en pouvant plus de son comportement extrêmement rebelle et de sa grande instabilité, je fus contrainte, le cœur déchiré, de le mettre à la porte alors qu’il venait de rencontrer sa future compagne. La drogue avait détruit notre relation ! Il s’installa alors chez elle, mais continua néanmoins à me spolier financièrement pour satisfaire ses addictions (cannabis, alcool, tabac), ne parvenant à conserver aucun emploi et manquant surtout de motivation pour en rechercher.

 

Mon second fils, qui était celui avec lequel j’avais le plus d’affinités, ne me posa aucun problème particulier et fut un soutien durant plusieurs années, mais devint au fil du temps de plus en plus dépendant à internet. Le plus jeune, au tempérament très rebelle, n’a jamais voulu étudier, et s’est même mis à faire l’école buissonnière lorsqu’il était au collège.

Comme je ne parvenais plus à le faire aller en cours, il fut placé à l’âge de quinze ans par les Services sociaux.

C’est à ce moment-là que j’ai commencé enfin à penser un peu à moi et à rechercher une relation amicale ou sentimentale, ce que désapprouvait mon fils aîné. Quelques mois plus tard, je rencontrai un homme sensible, gentil et attentionné qui fut quelques jours après notre rencontre menacé par mon fils aîné. Ce dernier avait compris qu’il aurait dorénavant plus de difficultés à exercer son emprise sur moi. Je fus alors contrainte de quitter mon domicile pour échapper au harcèlement dont j’étais l’objet. Le comportement de mon fils aîné toxicomane, celui du plus jeune qui était devenu au fil des années de plus en plus dur et difficile à gérer, l’état de santé de mes parents qui déclinait avec le vieillissement et dont je devais m’occuper de plus en plus régulièrement, avaient eu un impact sur ma santé psychique déjà fragilisée depuis de nombreuses années.

C’est au domicile de celui qui allait devenir mon compagnon que je tentai de me remonter tout doucement. Ce fut un véritable déchirement pour moi d’être dans l’obligation de prendre de la distance avec mes fils, car nous étions liés, surtout depuis le décès de leur père, par une relation fusionnelle.

Un an plus tard, j’emménageai dans un nouvel appartement dans lequel je continuai à recevoir mon plus jeune fils, toujours en mesure de placement, pendant les week-ends et les vacances scolaires. Quelques mois après sa majorité, alors qu’il persistait à transgresser les règles chez moi, il menaça à son tour mon compagnon. Dans ces conditions, il m’était difficile de continuer à l’accueillir.

Aujourd’hui, mes relations avec mon fils aîné, qui étaient de plus en plus tendues depuis mon départ, sont devenues très ponctuelles, mon second a sombré dans la schizophrénie et le dernier, devenu lui aussi toxicomane, dont la situation reste très instable, présente tous les signes du comportement paranoïaque.

Quelle détresse pour moi ! Et quel désespoir !

 

 

 

 

 

Chapitre 2

Les conséquences pathologiques

 

 

 

La violence [...] reste cachée derrière les symptômes de la souffrance psychique : passages à l’acte, troubles des comportements et des conduites, états dépressifs récurrents ou chroniques. [...] Derrière les représentations classiques de la violence comme la brutalité et la destruction, se cachent d’autres réalités telles la souffrance et la peur.

Patrick Jury,

Violence intrafamiliale ordinaire, une clinique systémique de l'individu, Thérapie Familiale 2003/3

 

Les maltraitances psychologiques que j’ai subies de la part de mes parents toxiques2 m’ont fait sombrer à l’âge adulte dans un état prépsychotique déficitaire caractérisé par une importante inhibition psychomotrice, de fortes crises d’angoisse et de dépression. Après mes études et une courte période de travail, je fus enfermée et coupée de la société. Ne parvenant plus à trouver une raison de vivre, je sombrai dans une anorexie mentale qui m’affaiblit et me fit décliner physiologiquement. Ce fut inconsciemment la seule issue que je trouvai à ce moment-là pour échapper à leur emprisonnement et quitter cette vie qui ne m’apportait plus que souffrance et douleur.

Je fus sauvée par un membre de ma famille maternelle qui constatant mon état, après avoir convaincu mes parents, m’accompagna consulter un médecin psychiatre. Face à mon état psychique, mais aussi physiologique qui devenait de plus en plus critique, il jugea vital de m’éloigner de cet environnement familial nocif et me fit hospitaliser dans une maison de santé située en montagne pour me permettre de reprendre des forces, de me reposer, et de retrouver une certaine liberté.

Deux mois après, l’homme que j’allais épouser plus tard par désespoir arriva alors dans l’établissement où je séjournais. Il me repéra rapidement au réfectoire, car, comme j’avais encore des difficultés à m’alimenter correctement, j’étais souvent l’une des dernières pensionnaires à terminer mes repas. Il fut installé à ma table à sa demande et me parla immédiatement avec sympathie et compassion. Il commença à nouer avec moi une amitié paternaliste et « à me prendre sous son aile telle un petit oiseau blessé » comme il se plaisait à le répéter. Seule et désemparée, il m’apporta à ce moment-là l’attention et l’affection qui me manquaient tant. Le piège était tendu !

Mon moral remonta alors peu à peu, je m’alimentais déjà mieux et repris quelques forces. Il continua à agir ainsi jusqu’au jour de notre mariage. Par la suite, son comportement devenu violent aggrava mon état dépressif et anxieux ce qui intensifia l’inhibition psychomotrice. Son dénigrement fut tel qu’il parvint même à me persuader que j’étais une personne anormale et incapable ! Pourtant, ses accès de furie déclenchés toujours par des faits anodins démontraient bien que son comportement était excessif et déséquilibré. C’est donc bien lui qui avait de gros problèmes ! C’est d’ailleurs depuis nos premières années de vie commune que j’ai commencé, sur les conseils avisés de ma psychiatre, à prendre un traitement médicamenteux à base d’antidépresseurs et d’anxiolytiques.

Je fus souvent anémiée, car, même si je m’alimentais mieux que pendant ma période anorexique, ma pathologie dépressive et anxieuse agissait sur le plan physiologique comme un cancer psychologique qui me rongeait de l’intérieur.

Aujourd’hui, j’ai repris des forces et je m’alimente bien grâce au soutien de mon compagnon, mais ma santé reste fragile et ce cancer poursuit son action surtout pendant les périodes de tourmente familiale.

Malgré tout, je ne baisse pas les bras et continue à me battre au quotidien !

 

La flamme vitale qui brille au fond de moi ne s’est jamais complètement éteinte, elle s’est simplement beaucoup affaiblie au cours de certaines périodes de ma vie.

 

 

 

 

 

Chapitre 3

Le combat à mener pour survivre

 

 

 

Cette emprise ne peut être rompue qu’en puisant des ressources ailleurs, dans des relations qui sont « bien traitantes ». Et voilà pourquoi le travail des professionnels […] devient si important […] Le positionnement éclairé et valorisant des personnes capables de porter leur soutien se révèle vital pour rompre le cycle de la violence.

Association AJC,

La violence morale au quotidien,

Préface de Karen Sadlier

 

Pour continuer à survivre dans un environnement familial aussi négatif, je fus contrainte de prendre de la distance avec mes proches afin de me protéger et de me permettre de poursuivre mes soins dans de meilleures conditions. Ce fut au départ extrêmement douloureux pour moi, mais malheureusement vital !

C’est ainsi que la prise en charge médicale dont j’ai encore besoin a pu être allégée, et qu’un traitement homéopathique, phytothérapeutique et arôme thérapeutique s’est substitué progressivement à mon traitement à base d’antidépresseurs et d’anxiolytiques. Après avoir été suivie par trois psychothérapeutes en vingt-quatre ans dont deux d’entre eux m’ont apporté un soutien important, j’ai entrepris une psychothérapie avec une psychologue clinicienne qui pratique l’E.M.D.R. afin de traiter et désensibiliser les traumatismes accumulés tout au long de mon parcours.

Néanmoins, je poursuis ma prise en charge avec le médecin psychiatre qui me suit depuis maintenant cinq ans. Il a eu l’intelligence de ne pas chercher à me prescrire à tout prix des psychotropes. Les entretiens sont dirigés vers un travail de réflexion sur soi, ainsi que sur une analyse objective et approfondie des diverses situations vécues jusqu’à ce jour. Sa compétence et son ouverture d’esprit m’ont fait entrevoir le chemin de la guérison sur lequel mon compagnon aidant, tuteur de résilience3, est extrêmement impliqué.

Parallèlement, je consulte un médecin homéopathe à l’approche psychologique enrichissante qui m’apporte également un soutien efficace dans mon parcours de soins. Sa finesse d’analyse m’a permis d’avoir une vision plus objective des divers comportements toxiques de mon entourage familial et de m’éclairer sur les personnalités manipulatrices et perverses dont il est constitué. Elle m’a ainsi aidée à clarifier bien des situations difficiles et complexes.

 

Enfin, afin d’atténuer l’intensité de mes troubles anxieux généralisés, ma thérapie est complétée par des séances d’acupuncture pratiquées par un médecin acupuncteur extrêmement compétent et pourvu de grandes connaissances en matière de psychologie. Ses qualités d’écoute et ses conseils avisés apportent un complément essentiel à ma prise en charge médicale.

Spoliée financièrement par mon fils aîné et ponctuellement par certaines personnes malveillantes qui abusèrent de ma confiance, je fus contrainte, sur les conseils de mon compagnon, de présenter une requête au Juge des tutelles afin d’être placée sous protection juridique. Tout d’abord, en vue de protéger mes intérêts, une curatrice qui se révéla d’emblée inefficace fut nommée. Heureusement, elle quitta sa fonction peu de temps après sa nomination.