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Découvrez l'univers des sports extrêmes en poèmes.
La liberté de la glisse
C’est comme le bonheur d’aimer
On ne cesse de penser,
Je ne me sens pas un aventurier
Un recueil au ton "free-ride" où se confrontent poésie classique et modernisme contemporain.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Vincent Boucard pratique le free-ride depuis son plus jeune âge. Il s’est engagé en montagne, en glisse urbaine, à l’océan… Il nous livre ici un recueil où la poésie classique heurte de plein fouet le modernisme contemporain des univers du sport dit « extrême » pour son plus grand plaisir et le vôtre.
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Seitenzahl: 46
Vincent Boucard
Une glisse libre
Recueil
© Lys Bleu Éditions – Vincent Boucard
ISBN : 979-10-377-1069-7
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Photo de couverture prise par Camille Dudoubs
Une préface de Frédéric Beigbeder aurait-elle été possible ?
« J’aimai le désert, les vergers brûlés, les boutiques fanées, les boissons tiédies. Je me traînais dans les ruelles puantes et, les yeux fermés, je m’offrais au soleil, dieu de feu. »
Arthur Rimbaud
« Find what you love and let it kill you. »
Charles Bukowski
J’en ai à profusion, ça dégouline
En free-ride j’ai accumulé une mine
D’histoires géniales et d’autres stupides
Une vie de glisse risquée, avide
Sur mon surf avant que je ne tombe
Ta silhouette féminine m’attire, une bombe
Oubliant ce mot pris au piège des courbes
Je dois rester droit, éviter d’être fourbe
Qu’est-ce que le free-ride, me direz-vous ?
Un songe, un rêve, au fond de nous
Une croisade, la quête de la beauté
Sur chaque élément, faire plus que passer
Une bourrasque derrière nous éconduit là
Mes terribles erreurs de kite n’en sont pas
Terrassant ma foi mon swing mon cœur
Ce surf restera immobile jusqu’à l’heure
Un champ de neige fraîche
Est comme une page blanche
Cela vous donne la pêche
C’est là que l’on s’épanche
D’est en ouest dans le dédale, le long des champs,
J’ai partout flâné
Mais il n’y a qu’à tes côtés
Que j’aime skater vraiment
Sur l’horizon pourpre du soleil couchant
Je touche du doigt tes traits sexy
Devant moi pas une roue avant
Ne parviens à rouler ici
Je croyais être parti glisser
Alors que j’avais déjà débuté
Devant l’obstacle mon muscle tremble
C’est notre paradis superficiel ensemble
Pris en étau dans ce stupide piège
Je commence à rider dur, j’allège
Pour un sourire scintillant à tes lèvres
Je n’aurais jamais dû crier, abandonnant la trêve
Triste apeuré touché en plein vol
Paradoxe d’avoir dû quitter cette école
Comme un con rancunier, je vais chialer
Devant l’infirmière aux seins carnassiers
Gavé d’écume salée, devant ce célèbre Dieu
Rien n’efface ma condition humaine mortelle
J’expose mes conneries aventurier délicieux
Flirtant aux confins du chaos, déployant mes ailes.
Flashé par tant de honteuses attitudes
Mon planchon me porte au-delà des habitudes
La franchise supporte mal de fausses excuses
J’aurais dû clasher bien avant que tu ne m’uses
De mon plus gros banco sur le park
Je reviens toujours à cette sinistre embarque
Prisonnier satisfait de multiples efforts
Sans me sortir les doigts, j’avais vraiment eu tort
D’un coup de dé à trois cent soixante
Je me retourne pour t’observer lascive
Avançant simplement ton idée me hante
Le sens des mots donne une idée très vive
Au Grands Montets j’évite l’hélico
D’une benne à l’autre sous les câbles
La montagne s’offre ainsi au plus haut niveau
Ma session de poudreuse restera valable
Parcourant la lagune à la rame
Le line-up change sans cesse
Des efforts tranchants me pâme
D’une vague blanche que je te laisse
Les cris s’entendent sur le skate park
Nous jouissons tous d’une certaine hargne
Avoir un skate c’est plusieurs cordes à son arc
À condition qu’un de nous se magne
Je me suis vautré lamentablement
Les oracles ne sont pas fiables
Mon free-board lui jamais ne me ment
Ta douce présence était palpable
Dans tes cheveux je retrace mon ride
Contre ta peau il y a la plage
Je sens ici que « something is hide »
Pourquoi attendrais-je le vieil âge ?
Dans le liquide émeraude, je nage
Entre chaque vague ma respiration
Me demande de revenir sur la plage
En gourmand je vais me gaver d’émotion
Une tristesse m’envahit très lentement
Ma souffrance était sûrement prévisible
J’évoluais loin sans discernement
Mon shuffle hasardeux n’était pas assez crédible
Où étais-je dans cet océan infini ?
Entre chaque vague la peur m’étreint
Jamais mon surf ne sera bien compris
Si cette sensation de crainte m’atteint
Les gens me croisent et me regardent
J’ai travaillé mon style
À l’ombre du bloc je skatai tranquille
Mon valdingue s’est passé par mégarde
Sur ces modules je ne cesse de chuter
Il faut que j’arrête je n’ai plus de jus
Ces mecs chelous ont fini par me tuer
Ce sera la dernière fois que je les ai crus
Le vent caresse mon visage froid
Je prends trop de vitesse
Sur cette route je n’ai qu’un seul droit
Juste rouler tout en finesse
Ma chute en roller fut fatale
J’aurais dû rendre les armes
Amertume lâchait cette larme
Peut-on trouver ce sport banal
D’un engagement total en montagne
Les sommets alentour se contemplent
Mes skis me guident au val de Bagne
Est-ce que j’égalerai ces sauts amples
Au milieu de cette terrible compétition
Une sensation incroyable décuple ma force
Le contest bas son plein, je suis en mission
Toute erreur sera sensiblement atroce
La société moderne ne représente rien
Seul votre free-ride importe au quotidien
Quelle que soit la vaine et futile réalité