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Beschreibung

L'Andalousie est la séduction de l'Espagne. On croit la saisir d'emblée sous son apparence brillante et facile, mais elle plonge des racines profondes dans le passé. L'art andalou, à la rencontre de l'Orient et de l'Occident, permet de suivre ces antiques cheminements...

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ISBN : 9782341002561

© Encyclopædia Universalis France, 2019. Tous droits réservés.

Photo de couverture : © Manczurov/Shutterstock

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Andalousie

Introduction

L’Andalousie est la séduction de l’Espagne. On croit la saisir d’emblée sous son apparence brillante et facile, mais elle plonge des racines profondes dans le passé. L’art andalou, à la rencontre de l’Orient et de l’Occident, permet de suivre ces antiques cheminements.

L’Andalousie est la plus vaste des régions d’Espagne et celle dont le cadre naturel est le mieux défini. Deux chaînes de montagnes en forment l’ossature, mais tandis que celle du Nord, la sierra Morena, constitue la frontière avec la Castille et l’Estrémadure, celle du Sud, la sierra Nevada, n’est qu’un obstacle en arrière de la grande corniche andalouse sur la Méditerranée. Entre les deux chaînes, la plaine du Guadalquivir s’ouvre largement sur l’Atlantique.

Ces conditions géographiques expliquent le rôle essentiel joué dans l’histoire espagnole, notamment en ce qui concerne la création artistique, par cette contrée qui surveille l’entrée de la Méditerranée et constitue en même temps une façade de l’Espagne sur l’Océan. Son importance va de pair avec une diversité, née de la variété des paysages naturels et, plus encore, de la personnalité des villes qui ont toujours dominé l’économie et la culture.

Marcel DURLIAT

1. Histoire

« Pays d’al-Andalus » : c’est sous cette forme que très tôt presque tous les auteurs arabes ont désigné la partie de la péninsule Ibérique soumise à la domination musulmane. Cependant l’origine du mot reste assez mystérieuse : on a voulu y voir un rapport avec les Vandales, passés d’Espagne en Afrique du Nord au début du Ve siècle. Mais quelles traces leur nom y aurait-il laissées, pour être ainsi repris ? Ce qui est certain, c’est que, par la suite, lorsque l’Espagne musulmane perdit ses territoires, l’application du mot subit la même restriction ; il désigne aujourd’hui les huit provinces du Sud : Cordoue, Séville, Grenade, Huelva, Cadix, Jaén, Málaga et Almería.

• La conquête

L’Afrique du Nord à peine conquise, son gouverneur Mūsā eut l’idée de détourner vers l’extérieur les forces vives de ces Berbères qui lui avaient opposé une si farouche résistance. En 711 (année 92 de l’hégire), il envoya, sous le commandement de Ṭāriq, 7 000 Berbères conquérir l’Espagne dont la richesse et les divisions promettaient un facile butin. L’écrasement imprévu du roi wisigoth Rodrigue à la bataille du Guadalete (19-26 juill.) amena Mūsā, non sans réticences de la part du calife, à passer lui-même en Espagne, à y faire sa jonction avec Ṭāriq et à entrer avec lui à Tolède. La faiblesse du parti wisigothique, mené par le prétendant Akhila dont l’appel lui avait servi de prétexte, lui inspira même l’idée d’une occupation durable, et il commença à conclure des accords en ce sens avec les chefs locaux. En 94/713 il parvenait au-delà de Saragosse. Mais en 95/714, Mūsā et Ṭāriq furent appelés à Damas pour enquête : Akhila ayant renoncé à toute prétention royale, la conquête de la péninsule fut achevée (sauf une petite partie de la chaîne cantabrique) par le nouvel émir al-Ḥurr, qui détruisit Tarragone et occupa Barcelone (de 97/716 à 100/719). Ses successeurs occupèrent même, au-delà des Pyrénées, la Septimanie wisigothique (bas Languedoc) et lancèrent de là des expéditions en direction du nord.

L’arrêt de la conquête arabe en Occident s’explique surtout par l’insurrection berbère en Afrique du Nord, appuyée sur le kharidjisme (121/740). Les Berbères d’Espagne se soulevèrent eux aussi, formant plusieurs colonnes qui menacèrent Cordoue et Tolède. Face à ce péril, les Arabes, peu nombreux, n’étaient même pas unis : une opposition traditionnelle se perpétuait entre Kaisites, Bédouins nomades de l’Arabie septentrionale et centrale, et Kalbites, cultivateurs sédentaires originaires du Yémen. L’insurrection ne fut matée que grâce à l’arrivée du Kaisite Baldj, avec quelques milliers de Syriens qui avaient été évacués de Ceuta assiégée, et qui restèrent finalement en Espagne. Plusieurs années de cruelles famines (d’env. 132/750 à 137/755) apaisèrent ces luttes. Malgré tout, la situation restait fort confuse en Espagne durant cette « époque des gouverneurs » et ceux-ci, bien que peu puissants et souvent remplacés, dépendaient en fait de moins en moins du calife damascène.

• De l’émirat au califat de Cordoue

L’émancipation de fait de l’Espagne musulmane fut assurée par la fondation de l’émirat umayyade (ou omeyyade). Abd al-Raḥmān, petit-fils du dernier calife de cette dynastie, échappé au massacre de celle-ci par les ‘Abbāssides triomphants, se réfugia en Afrique du Nord, parmi les tribus berbères, dont sa mère était issue. Son affranchi Badr lui ayant obtenu le ralliement des Syriens et d’une partie des Kalbites d’Espagne, il passa dans ce pays et s’empara de Cordoue, où il se contenta de se proclamer émir (138/756). Son autorité ne s’y imposa pas sans peine, tant aux Berbères, qui résistèrent longtemps dans le Centre, qu’aux chefs arabes. Deux d’entre eux, les gouverneurs de Barcelone et de Saragosse, provoquèrent même l’intervention de Charlemagne (161/778). Cependant, après la mort d’‘Abd al-Raḥmān (172/788), ses descendants – non sans lutte de succession pour les premiers – réussirent à consolider sa dynastie dans l’émirat cordouan : Hisḥām Ier (de 172/788 à 180/796), puis al-Ḥakam Ier (de 180/796 à 206/822), ‘Abd al-Raḥmān II (de 206/822 à 238/852), Muḥammad Ier (de 238/852 à 273/886). Ce siècle d’histoire andalouse apparaît très troublé.