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L'Australie, île-continent située entre l'océan Pacifique sud et l'océan Indien, ne compte que 22 millions d'habitants (2010) sur un territoire de 7 682 300 kilomètres carrés. Le territoire australien est une partie de l'ancien Gondwana et fut habité il y a 60 000 ans par des populations venues de l'ancien continent de Sahul, aujourd'hui l'Asie...
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ISBN : 9782852297722
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L’Australie, île-continent située entre l’océan Pacifique sud et l’océan Indien, ne compte que 22 millions d’habitants (2010) sur un territoire de 7 682 300 kilomètres carrés. Le territoire australien est une partie de l’ancien Gondwana et fut habité il y a 60 000 ans par des populations venues de l’ancien continent de Sahul, aujourd’hui l’Asie. La montée des eaux au Quaternaire isola ces populations qui maintinrent un mode de vie fondé sur la chasse et la cueillette. Plus de cinq cents langues étaient parlées sur l’ensemble du territoire par une population évaluée à environ un million d’habitants au moment de l’arrivée des Européens au XVIIIe siècle. Les Aborigènes, plus nombreux dans les zones tempérées ou humides que dans les déserts arides du cœur australien, menaient une existence nomade.
Occupée par les Britanniques à partir de 1788, l’Australie sert de colonie pénale de 1788 à 1868 et reçoit plus de 160 000 convicts originaires d’Angleterre, d’Irlande et d’Écosse. Le développement de l’élevage et la production de la laine à partir de 1815, puis la découverte de l’or en 1850 et l’expansion de l’économie australienne attirent de nombreux émigrants britanniques. À la fin du XIXe siècle, l’Australie compte 3,5 millions d’habitants. En 1901, elle devient une fédération dont l’un des fondements est la défense de « l’Australie blanche » contre l’immigration asiatique ou de couleur, et au mépris des droits aborigènes. L’engagement du pays dans la Première Guerre mondiale est un moyen de prouver sa fidélité à la Couronne et à l’Empire britanniques et de nourrir le patriotisme des dominions britanniques du Pacifique, australiens et néo-zélandais.
Durant la Seconde Guerre mondiale, la menace japonaise, l’isolement géographique et la faiblesse de la démographie australienne obligent Canberra à repenser le positionnement du pays. La nécessité d’accroître la population pousse l’Australie à s’ouvrir à l’Europe du Nord, de l’Est puis à l’Europe du Sud, au Moyen-Orient et, depuis les années 1970, à l’Asie. Les transformations de la société australienne se traduisent par l’abandon de la politique de l’Australie blanche en 1975 et par l’affirmation du multiculturalisme. Les États-Unis deviennent, après la guerre, le principal protecteur du pays, tandis que les liens commerciaux avec le Royaume-Uni se distendent progressivement. Les pays asiatiques sont désormais les partenaires économiques privilégiés et Canberra affirme de plus en plus son rôle de puissance régionale dans le Pacifique.
L’Australie est une monarchie constitutionnelle à régime parlementaire dont le souverain est la reine Elisabeth II ; celle-ci est représentée sur l’île par un gouverneur général. Le pays est dirigé en alternance par un gouvernement conservateur (Liberal Party) ou travailliste (Labor Party). Premier producteur mondial de laine et principal fournisseur de produits minéraux, l’Australie est un pays riche, désormais lié à la région Asie-Pacifique.
Australie : drapeau. Australie (1908). L'« Australian Blue Ensign », première version de l'actuel drapeau national australien, date du début du XXe siècle et présentait déjà l'Union Jack britannique au guindant supérieur (ou canton) et les étoiles, mais la grande étoile du guindant inférieur ne comportait alors que six branches ; c'est en 1908 qu'il fut décidé de la remplacer par une étoile à sept branches, symbolisant les six États et les territoires, c'est-à-dire l'ensemble du Commonwealth d'Australie ; quant aux cinq étoiles du battant, elles représentent la constellation de la Croix du Sud, ou Crux (Alpha Crucis en bas, Beta Crucis à dextre, Gamma Crucis en haut et Delta Crucis à senestre, également à sept branches ; Epsilon Crucis, plus petite, à cinq branches).
Bastien BOSA
Isabelle MERLE
Le continent australien est classiquement divisé en cinq provinces orogéniques et en quatre groupes de couvertures de plate-forme. À ces grandes unités il faut ajouter quatre ensembles métamorphiques dont l’attribution à un cycle donné est incertaine : il s’agit des blocs d’Arunta, en Australie centrale, de Lichtfield et d’Arnhem, dans la partie la plus septentrionale du Territoire du Nord, et de Georgetown, dans le nord du Queensland.
De plus, deux domaines, situés, l’un, dans la partie occidentale de la Tasmanie, l’autre, dans la partie sud-ouest de l’Australie-Occidentale, ont été déformés au Protérozoïque, mais on connaît mal leur rôle dans l’évolution structurale générale du continent australien.
La cinquième province orogénique correspond en fait à la Papouasie - Nouvelle-Guinée. Il s’agit d’une zone orogénique dont la phase initiale remonte au Trias, mais qui est toujours active. Située à l’extérieur du continent australien proprement dit, cet orogène est toutefois rattaché à l’évolution géodynamique de cet ensemble.
Cette zone, qui comprend les roches les plus anciennes d’Australie, est composée des blocs de Yilgarn et de Pilbara, et de quelques zones de moindre importance. Les granites du bloc de Pilbara et du sud-ouest du bloc de Yilgarn, datés de 3 050 à 3 100 millions d’années, recoupent des roches métamorphiques plus anciennes. Les formations représentées dans ces blocs contiennent des gneiss et des migmatites ainsi que des métasédiments recoupés par des intrusions de roches basiques et ultrabasiques. Ce type de formation, caractéristique de l’Archéen, est connu sous le nom de greenstone belt dans les boucliers du Canada et de l’Afrique australe ; contenant du nickel et de l’or, ces zones présentent un grand intérêt économique.
Des formations appartenant à ce cycle se retrouvent dans d’autres zones, notamment dans celle de Rum Jungle (synclinal de Pine Creek), dans le Territoire du Nord. Les datations isotopiques y donnent des âges de 2 550 à 2 400 millions d’années, donc nettement moins élevés que dans le Yilgarn.
Unités structurales de l'Australie. Principales unités structurales du continent australien (d'après N. H. Fisher & R. G. Warren, 1975).
Les plissements se terminent entre 2 900 et 2 200 millions d’années dans l’aire d’influence de l’orogène ouest-australien. Les dépôts de couverture transgressifs sont localisés au nord du bloc de Yilgarn, dans le bassin de Hamersley Range, discordant sur le socle de Pilbara. Il s’agit de formations déposées dans un bassin subsident calme, avec, essentiellement vers la base, de nombreuses intercalations de coulées de laves surtout basiques. Les sédiments sont constitués de grès, de pélites, de dolomies et de cherts. Cette unité est particulièrement importante du point de vue économique car elle contient d’importantes concentrations de fer, les Banded Iron Formations, ou B.I.F.
Dans cette province, les formations sont essentiellement constituées de roches sédimentaires d’âge protérozoïque qui ont subi un métamorphisme peu intense. Cet ensemble est recoupé par des granites et par des roches volcaniques non métamorphisées. D’après des travaux récents, les blocs d’Arunta et d’Arnhem seraient rattachés à cette province qui recèle par ailleurs d’importants gisements d’uranium.
Après l’orogenèse nord-australienne, la majeure partie du nord de l’Australie subit une transgression et des sédiments de plate-forme s’y déposent. Le socle apparaît uniquement en boutonnières sous cette couverture.
Ces dépôts sédimentaires du Carpentarien (de 1 800 à 1 400 Ma) sont à dominante pélitique, avec des intercalations dolomitiques et des roches volcaniques. Ils comprennent le bassin de Kimberley et le grand bassin qui va du bord du golfe de Carpentarie jusqu’à Mount Isa.
Ces dépôts de plate-forme contiennent des gîtes métallifères stratiformes qui figurent parmi les plus importants d’Australie (gîtes de plomb-zinc-argent du bassin de McArthur, gîtes de fer, de cuivre, de tungstène, etc.).
On rapporte essentiellement à cet ensemble des formations métamorphiques mises en place et déformées entre 1 800 et 1 200 millions d’années, donc contemporaines des dépôts carpentariens de plate-forme. Le métamorphisme, mésozonal à catazonal, est généralement plus intense que dans l’unité nord-australienne.
Cette province comprend différentes unités, blocs ou ceintures : la ceinture de Mount Isa, les blocs d’Ophtalmia-Gascoyne, de Willyama, de Wonaminta, les unités de Denison et du Mount Painter, le bloc de Gawler, la ceinture d’Albany-Frazer, les blocs de Musgrave, de Northampton, etc.
La ceinture de Mount Isa et le bloc de Willyama contiennent de très importants filons de plomb-zinc-argent sans doute contemporains des dépôts stratiformes du bassin de McArthur, mais repris et remobilisés au cours des phases tectoniques et métamorphiques centro-australiennes.
Des dépôts qui vont de l’Adelaïdien (1 000 Ma) au Paléozoïque supérieur recouvrent et masquent la plus grande partie de la zone orogénique de l’Australie centrale. Les séries sédimentaires faiblement plissées des bassins d’Amadeus et de Ngalia vont du Précambrien au Dévonien et contiennent des gisements d’hydrocarbures. Vers le sud, les dépôts du fossé d’Adélaïde, plissés et métamorphisés postérieurement, sont datés de 1 400 millions d’années (Cambrien). D’autres bassins, plus limités (de Bangemall, au Protérozoïque, de Carnarvon, d’Officer, de Canning, au Paléozoïque moyen et supérieur), sont situés en Australie de l’Ouest. Dans l’Australie du Nord, les bassins sont souvent recouverts par de puissantes coulées basaltiques, d’âge adélaïdien tardif ou cambrien basal, annonciatrices de l’ouverture du bassin de Georgina, qui contient d’importants gisements de phosphates cambriens.
Il s’agit là des formations de la chaîne tasmanienne, qui s’étend depuis la Tasmanie jusqu’à l’extrême nord du Queensland. L’âge des formations varie d’ouest en est ; les plus anciennes, celles de la ceinture de Kanmantoo, à l’ouest, ont des âges éocambrien à cambrien moyen, tandis que d’autres formations, plus à l’est, ont des âges paléozoïques supérieurs et constituent les dernières zones d’accrétion de la plaque continentale vers l’est.
Unités structurales de l'Australie. Principales unités structurales du continent australien (d'après N. H. Fisher & R. G. Warren, 1975).
La structure générale de la chaîne tasmanienne est particulièrement complexe. Les sédiments déposés couvrent l’ensemble du Paléozoïque et on note différentes phases de granitisation, probablement associées à divers contextes géodynamiques qui se sont succédé dans le temps.
Granitoïdes I et S. Distribution des granitoïdes de types I et S en Australie orientale (d'après T.N.G. Richards, 1980).
Ces formations occupent la plus grande partie de l’est de l’Australie, où elles reposent en discordance sur la chaîne d’Australie orientale. Toutefois, on les retrouve aussi plus à l’ouest, où elles sont plus minces et plus discontinues. Les dépôts de base, d’âge carbonifère, sont débordés par la sédimentation triasique ; cependant, c’est au Crétacé que l’extension des dépôts est maximale. À partir de la fin du Crétacé, le continent australien subit une régression, à l’exception du bassin à faciès marins de la Murray River et de quelques zones de la marge continentale.
Ces dépôts de couverture ont une grande importance économique, tant à terre que sur les plateaux continentaux. Ce sont eux, en effet, qui contiennent les principaux gisements d’hydrocarbures et de charbon d’Australie. En ce qui concerne les hydrocarbures, on trouve du pétrole dans le Permien du bassin de Surat et du bassin de Cooper, du gaz dans la bassin de Perth, dans le mésozoïque de la plate-forme du nord-ouest et à Scott Reef, du pétrole et du gaz dans le Tertiaire basal du bassin de Gipsland, du pétrole dans le Crétacé de Barrow Island... Des bassins permiens contiennent de beaux gisements de charbon (Bowen-Surat, Sydney, Collie et Tasmanie). Différents bassins contiennent également des charbons mésozoïques (Styx, Marysborough, Ipswich, Leigh Creek et Wonthagi) ; mais l’Australie est surtout riche en énormes gisements de lignite d’âge éocène (État de Victoria).
Bien que séparée de l’Australie par le détroit de Torres, la Papouasie - Nouvelle-Guinée constitue une zone mobile en bordure du craton australien. Ce craton recouvert par les sédiments de la plate-forme transaustralienne s’avance sous la mer jusqu’en Papouasie Nouvelle-Guinée, où il est entré en contact avec la zone mobile par l’intermédiaire d’une série de failles décrochantes. Au-delà de la zone orogénique de la Papouasie - Nouvelle-Guinée s’étend la plaque océanique Pacifique.
La sédimentation débute, à l’emplacement de la future chaîne de Papouasie - Nouvelle-Guinée, par des calcaires permiens et reste dominée au Trias par des dépôts clastiques traduisant un milieu marin peu profond. Parallèlement, un volcanisme andésitique commence à se développer. Au Jurassique et au Crétacé, le volcanisme est dominant tandis qu’apparaissent des faciès de sédimentation profonde. Un métamorphisme général dans le faciès des schistes verts s’affirme dès l’Éocène. Des intrusions dioritiques et ultrabasiques lui succèdent, et un volcanisme de type arc insulaire se met en place à partir du Miocène. Des intrusions miocènes ou plus récentes, de type porphyry copper, constituent les principaux métallotectes pour le cuivre et l’or. Cette succession, surtout valable dans la partie occidentale de la Papouasie - Nouvelle-Guinée, est évidemment plus complexe dans le détail.
Le bouclier précambrien de l’Australie occidentale est constitué par deux noyaux archéens, celui de l’Yilgarn et celui de Pilbara, séparés par des bassins protérozoïques plus ou moins métamorphisés et plissés.
Les deux blocs sont constitués par des ensembles de roches d’origine volcanique, les greenstone belts, intrudés et métamorphisés par des granitoïdes. Les greenstone belts comprennent des roches volcaniques ultrabasiques, basiques et acides, des sédiments pyroclastiques, des formations siliceuses, des pélites carbonées, des formations du type Banded Iron Formation, des arénites et des rudites. Les roches volcaniques archéennes possèdent des caractéristiques géochimiques propres et sont surtout constituées par des tholéiites faiblement potassiques et par des basaltes riches en magnésium. Les greenstone belts sont souvent structurées en synformes plus ou moins complexes.