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Encyclopaedia Universalis

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Beschreibung

Pays de 83 855 km2, l'Autriche, quoique deux fois plus vaste que la Suisse, est à peine plus peuplée (8,38 millions d'habitants en 2010) ; elle est aussi plus alpestre : les Alpes et les Préalpes couvrent près de 70 p. 100 du pays alors qu'elles n'occupent que 58 p. 100 du sol …

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ISBN : 9782852298828

© Encyclopædia Universalis France, 2019. Tous droits réservés.

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Autriche

Introduction

Pays de 83 855 km2, l’Autriche, quoique deux fois plus vaste que la Suisse, est à peine plus peuplée (8,38 millions d’habitants en 2010) ; elle est aussi plus alpestre : les Alpes et les Préalpes couvrent près de 70 p. 100 du pays alors qu’elles n’occupent que 58 p. 100 du sol helvétique. La vigueur du relief y conditionne étroitement la vie régionale et l’économie nationale. Par chance, une configuration physique favorable, des cols de haute montagne et la vallée du Danube, qui ouvre une voie entre le massif bohémien et les Préalpes autrichiennes, permettent à cet État alpin, limitrophe de huit pays (Suisse, Italie, Slovénie, Hongrie, Slovaquie, République tchèque, Allemagne et Liechtenstein), d’être le carrefour obligatoire des principales voies de communication de l’est à l’ouest et du sud au nord, en Europe centrale. Cette situation au cœur de l’Europe, à l’intersection des trois grandes civilisations latine, germanique et slave, a fait connaître à l’Autriche des vicissitudes politiques telles que sa situation économique actuelle en reste profondément marquée : la République fédérale d’Autriche n’est en effet qu’un lambeau, huit fois moins étendu, de l’Empire d’Autriche-Hongrie démembré en 1919. En revanche, l’Autriche actuelle bénéficie de l’incomparable avantage de l’unité ethnique, linguistique et religieuse. Devenue une nation essentiellement germanique, l’Autriche a noué spontanément des liens très serrés, fondamentaux pour son économie, avec l’Allemagne voisine.

Autriche : drapeau. Autriche (1919 ; 1945). C'est en fait un des plus vieux drapeaux du monde : la légende affirme que ses couleurs rappellent la tunique de Léopold V, duc de Babenberg, blessé à la IIIe croisade lors de la bataille de Ptolémaïs (Saint-Jean-d'Acre) en 1191 : le rouge symbolise le sang, le blanc la partie de la tunique protégée par son large ceinturon. Avec ses trois bandes horizontales rouge, blanche et rouge, le pavillon est nu ; c'est pourquoi nous ne présentons pas les armoiries de l'État (l'aigle noire aux chaînes rompues), qui ne doivent figurer que sur le pavillon de l'Etat.

La dislocation du bloc économique danubien fut une catastrophe. Réduite, au lendemain de la guerre de 1914-1918, de 625 000 km2 à 84 000 km2, coupée de terres riches en matières premières et en marchés agricoles, l’Autriche n’était plus qu’un tronc essentiellement montagneux, incapable de ravitailler une capitale hypertrophique conçue pour un empire, excentrée aux confins orientaux d’un territoire démesurément allongé, d’ouest en est, sur 550 km. Ce corps qui paraissait peu viable a pourtant survécu à un aussi grave déséquilibre ; il a trouvé en lui-même, comme dans ses alliances extérieures, les bases d’un développement économique normal et favorable. Ainsi s’explique que, en 1938, 99 p. 100 des Autrichiens aient plébiscité l’Anschluss : beaucoup ont cru voir là le moyen d’obtenir du IIIe Reich l’aide financière et technique qui permettrait de vaincre la misère née de l’amputation économique et renforcée par la crise mondiale. Mais, dès 1945, l’Autriche s’est voulue neutre et l’a proclamé en 1955. C’est le seul pays d’Europe centrale qui ne soit pas devenu une démocratie populaire. Dans les années 1990, l’effondrement du bloc communiste rend caduque la question de la neutralité et Vienne entre dans l’Union européenne.

Annie DELOBEZ

1. Géographie

La république d’Autriche est un pays dont les contradictions et les stéréotypes semblent ancrés autant dans la géographie que dans l’histoire. Les images des Alpes du Tyrol, du Danube ou du Prater à Vienne constituent les paysages emblématiques d’une réalité pourtant plus complexe. L’Autriche est un petit pays (83 855 km2), fondé sur une base nationale après avoir été à la tête d’une des constructions multinationales les plus ambitieuses de l’histoire de l’Europe ; ce fut un pays entreprenant sur le plan international lorsqu’il était isolé dans les années 1970, susceptible aujourd’hui de reconstituer son ancienne zone d’influence centre-européenne, et pourtant traversé de tentations de repli depuis que les horizons se sont rouverts. Car l’Autriche a bien changé depuis le début des années 1990, tant à l’intérieur de ses frontières que dans ses relations avec ses nombreux voisins.

Autriche : organisation de l'espace. Organisation de l'espace autrichien.

• Une géographie marquée par l’histoire du XXe siècle

La question des frontières

Les frontières de l’Autriche furent fixées par le traité de Saint-Germain (10 septembre 1919), complété par les plébiscites de 1920 pour la Carinthie et de 1921 pour le Burgenland ; elles sont depuis lors restées inchangées, et c’est à l’intérieur de ce cadre que s’est construite la république d’Autriche. Sur 2 564 kilomètres de frontière : 54,5 p. 100 correspondaient à de nouveaux tracés ; 4,7 p. 100 reprenaient le tracé d’anciennes limites intra-impériales entre Autriche et Hongrie ; et 40,8 p. 100 reprenaient les frontières impériales d’avant la Première Guerre mondiale, ce qui n’empêcha pas la contestation puisque la frontière avec l’Allemagne fut supprimée par l’Anschluss de 1938. Si l’on excepte donc la frontière avec la Suisse et le Liechtenstein (201 km), toutes les frontières posèrent des problèmes et il fallut construire le nouvel État dans cette nouvelle enveloppe.

Mais si les frontières sont les mêmes depuis 1919, leur signification a changé depuis 1989 : la chute du rideau de fer, la dislocation de la Yougoslavie puis la partition de la Tchécoslovaquie en 1993 ont modifié le rapport de force entre l’Autriche et ses voisins. En 1919, l’Autriche était le plus petit et le moins peuplé des États nés de la dislocation de l’Empire d’Autriche-Hongrie. Depuis 1993, l’Autriche est à la fois plus vaste que la République tchèque, et plus peuplée que la Slovaquie ou la Slovénie.

L’Autriche, pays alpin

L’Autriche est souvent présentée comme un pays essentiellement alpin, et, à ce titre, associé à la Suisse, ce qui est réducteur, car tout le nord du pays s’organise le long du Danube, dans la moyenne vallée entre Linz et Hainburg qui a vu naître l’Autriche des Babenberg au XIe siècle ; et à l’est, le Land du Burgenland ouvre le pays sur la plaine hongroise. Mais les Alpes ont vu leur importance s’accroître tout au long du XXe siècle, au fur et à mesure que les flux nord-sud s’intensifiaient, que le tourisme se développait et que les champions de ski devenaient les porte-étendard les plus en vue du pays. Et dans les années 1970, c’est au sein de forums de concertation à l’échelle des Alpes centrales (1972) et orientales (1977) que l’Autriche organisa ses relations avec les pays voisins. À l’extérieur, les Alpes autrichiennes sont souvent réduites au Tyrol et à ses hauts massifs englacés (Hohe Tauern : 3 798 m au Grossglockner ; Ötztal : 3 774 m au Wildspitze). Mais elles sont en réalité plus diverses, avec les grands massifs des Préalpes calcaires du nord qui dominent l’avant-pays (d’ouest en est : Karwendel, Kaisergebirge, Hochkönig, Dachstein...), ou la tonalité plus méridionale des chaînes frontalières de Carinthie ou de Styrie.

La question de l’enclavement

Cette question a fait couler beaucoup d’encre depuis 1919 et les géographes l’ont souvent considérée comme une tare originelle qui pèserait sur la viabilité même du pays. Certes, l’Empire d’Autriche-Hongrie lui-même était avant tout continental, même si la maison d’Autriche s’était ménagé une fenêtre littorale à Trieste depuis 1382 ; mais, dans ses frontières de 1919, l’Autriche se retrouva sans débouché maritime, Klagenfurt et Villach se situant à plus de 100 kilomètres de l’Adriatique.

Cet enclavement « physique » doit toutefois être relativisé car de grands axes transeuropéens parcourent le pays. D’ouest en est, le Danube est navigable depuis Ratisbonne en Bavière, traverse la Haute puis la Basse-Autriche, et ouvre le pays vers le bassin pannonien et la mer Noire. Du nord au sud, plusieurs grands axes franchissent l’Autriche et les Alpes : entre Munich et Vérone, la vallée de l’Inn et le col du Brenner forment l’axe transalpin le plus important, relayé plus à l’est par l’axe des Tauern et des Karawanken entre Munich et Ljubljana.

En revanche, l’enclavement « politique » a longtemps été une réalité : entre 1955 (signature du traité d’État) et 1989, 45 p. 100 des frontières de l’Autriche correspondaient au tracé du rideau de fer. À l’ouest, les voisins allemand et italien devenaient en 1957 membres fondateurs de la Communauté économique européenne (C.E.E.), ce qui n’empêchait pas les échanges, mais laissait l’Autriche à la porte du Marché commun ; si bien que celle-ci n’avait trouvé d’entente qu’avec les Suisses et les Scandinaves dans l’Association européenne de libre-échange (A.E.L.E.) créée en 1960. Les liens qui se sont développés à cette époque avec le voisin helvétique peuvent expliquer l’essor du Vorarlberg (2,1 p. 100 de la population en 1923 ; 4,4 p. 100 en 2001).

Du point de vue de l’enclavement, les années 1989-1994 ont marqué un tournant majeur dans la géographie de l’Autriche avec, successivement, la chute du rideau de fer et l’ouverture de frontières tchécoslovaque et hongroise ; la mise en service, en 1992, du canal Rhin-Main-Danube qui permet d’ouvrir les ports de la mer du Nord à la batellerie autrichienne (doublement du trafic international entre 1995 et 2002 sur le tronçon autrichien du Danube) ; et l’adhésion de l’Autriche à l’Union européenne (U.E.) en 1995. Cette phase a été complétée, en 2004, par l’élargissement de l’U.E. à tous les pays voisins d’Europe centrale, si bien que, par un retournement complet, c’est aujourd’hui la frontière de la Suisse qui paraît la moins ouverte...

Le problème du cloisonnement

L’enclavement vis-à-vis de l’extérieur s’est conjugué à un cloisonnement intérieur qui a posé au moins autant de problèmes. Le Vorarlberg est le seul Land qui s’inscrive dans le bassin versant du Rhin, séparé des autres Länder par le col de l’Arlberg (1 793 m). Le reste de l’Autriche (sauf une petite région tributaire de l’Elbe autour de Gmünd en Basse-Autriche) est tout entier drainé par le Danube. Les multiples affluents de rive droite, depuis la Lech à l’ouest du Tyrol jusqu’à la Drave en Carinthie, dessinent un large éventail de vallées rayonnantes autour de la longue échine des Alpes cristallines. Leur réseau laisse apparaître de longs sillons longitudinaux (vallées de l’Inn, de l’Enns ou de la Mur), reliés à l’avant-pays par de courtes cluses transversales parfois malaisées à franchir (vallée de la Salzach en amont de Salzbourg).

Si la Carinthie, la province de Salzbourg ou les Basse et Haute-Autriche sont restées dans leurs limites d’avant 1914, il n’en va pas de même du Tyrol qui a perdu le versant sud du col du Brenner, devenu italien ; la province se retrouve depuis lors coupée en deux, les cinq sixièmes se regroupant autour d’Innsbruck, alors que 2 000 kilomètres carrés détachés constituent le Tyrol oriental autour de Lienz. C’est pour relier ces deux parties disjointes que, dès 1930-1935, fut construite la route entre Kitzbühel et Lienz par trois cols dont l’un à plus de 2 500 mètres d’altitude ! Cette route elle-même fut doublée en 1966-1967 par le tunnel des Felbertauern (5,2 km). Le Burgenland, qui se trouvait avant 1914 rattaché au royaume de Hongrie, était à l’écart des axes ferroviaires et routiers qui reliaient Vienne au sud de l’empire, et se retrouva ainsi, après 1919, isolé et profondément désorganisé : les villes de Sopron et de Szombathely étant restées hongroises, les campagnes du Burgenland se retrouvaient déconnectées de tout réseau urbain.

Autant Salzbourg, Linz, Saint-Pölten et Vienne sont bien reliées par l’autoroute et la voie ferrée, autant une discontinuité majeure demeure entre Bregenz, Innsbruck et Salzbourg. Entre le Vorarlberg et le Tyrol, le tunnel autoroutier de l’Arlberg percé en 1978 (presque 14 km) a ouvert un itinéraire direct ; mais entre les trois villes de l’ouest, les routes les plus rapides passent encore par la Bavière. Relier Innsbruck à Salzbourg sans quitter le territoire autrichien suppose de franchir trois cols sur des routes très secondaires. Aucun autre pays d’Europe occidentale ne présente une telle discontinuité.

La Carinthie, enfin, est restée longtemps très isolée des Länder plus au nord, même si le tunnel ferroviaire des Tauern (1909 ; 8,5 km) assure le transit automobile. Les tunnels autoroutiers des Tauern et du Katschberg (1974-1975) mirent Villach à moins d’une heure et demie de Salzbourg. De même l’autoroute entre Linz et Graz est une suite ininterrompue de tunnels.

La construction du territoire autrichien est donc passée par la suppression de ces multiples cloisons et par le maillage d’un réseau interrégional qui n’existait guère dans un espace qui s’était structuré auparavant à l’échelle d’un empire de près de 700 000 kilomètres carrés.

• La population et le peuplement

L’Autriche a connu depuis les années 1950 une hausse lente mais régulière de sa population (tabl. 1) qui s’établit en 2010 à 8 383 784 habitants. La situation démographique de l’Autriche dans les premières années du XXIe siècle est assez singulière. Le pays affiche en effet un excédent des naissances sur les décès, alors que tous les pays voisins (à l’exception de la Suisse) présentent un déficit structurel. Certes, cet excédent est limité (5 000 personnes par an au maximum sur la décennie 2000), mais témoigne d’une mortalité moins élevée, d’une natalité et d’une fécondité moins déprimées que dans les pays voisins. Il est possible que la présence de travailleurs en provenance des pays d’Europe centrale et orientale (P.E.C.O.) contribue à soutenir la démographie autrichienne, les Länder de Vienne et de l’Ouest qui ont le plus fort taux d’étrangers sont aussi ceux qui présentent un solde naturel positif. Car la situation globale ne doit pas masquer de fortes disparités entre les différentes régions.

Autriche : évolution et répartition de la population. Évolution et répartition de la population autrichienne de 1923 à 2010 (source : recensements autrichiens, Statistik Austria).

L’Ouest et le Nord-Ouest (Vorarlberg, Tyrol, Salzbourg et Haute-Autriche) ont en effet gagné 1 465 616 habitants de 1923 à 2010, alors que l’accroissement pour toute l’Autriche était de 1 849 303, soit 79,3 p. 100 de l’augmentation totale pour des régions qui ne regroupaient en 1923 que 23,7 p. 100 de la population du pays. Cette tendance s’est poursuivie tout au long de la période, même si elle marque un très léger tassement depuis 2001.

Dans le même temps, l’Est et le Sud-Est (Burgenland, Styrie, Carinthie et Basse-Autriche) ont vu leur population augmenter tout au long du siècle, mais beaucoup moins vite que la moyenne du pays, si bien que leur part dans la population n’a cessé de baisser.

Quant à la capitale, considérée après 1919 comme exagérément macrocéphale, son poids relatif n’a cessé de décroître jusqu’en 2001, et malgré la reprise depuis les années 1980, son Land compte encore 8,5 p. 100 d’habitants de moins qu’en 1923. La macrocéphalie de l’Autriche reste marquée, mais pas plus que dans d’autres pays d’Europe de dimension comparable (Suède, Grèce, Hongrie ou République tchèque). Il n’empêche que la capitale conserve une grande suprématie culturelle et que, dans les années 2000, les établissements d’enseignement supérieur de Vienne regroupent encore 60 p. 100 des étudiants du pays !

Ainsi, c’est le centre de gravité du pays qui s’est déplacé vers l’Ouest, indépendamment du caractère plus ou moins montagneux des différents Länder. De multiples facteurs peuvent être invoqués, au premier rang desquels figure la situation géopolitique de l’Autriche. Les trois Länder de l’Ouest se trouvaient, avant 1919, en position tout à fait périphérique par rapport à l’Empire, alors que les Länder de l’Est étaient en position centrale : la Styrie en particulier, très industrialisée, avait développé toute une série de complémentarités avec le sud-est de l’Empire. Or, après 1919 et plus encore après 1945, les polarités se sont complètement retournées, en termes de géopolitique tant interne qu’externe. Les horizons pannoniens et balkaniques se sont refermés, l’Autriche s’est retrouvée coupée de sa zone d’influence historique en Europe centrale et s’est tournée de plus en plus vers ses voisins de l’Ouest. La Seconde Guerre mondiale et les années qui la suivent marquent une accélération de ce processus, liée en partie à la zone d’occupation soviétique en Burgenland et en Basse-Autriche (ainsi que dans l’est de la Haute-Autriche). Le déclin relatif de la Styrie fut plus tardif et s’amplifia surtout à partir des années 1960.

Cette évolution est nette jusqu’au rencensement de 2001, elle semble s’être modifiée depuis lors, essentiellement du fait d’un nouveau dynamisme et d’une nouvelle centralité du Land de Vienne dont la population s’est accrue entre 2001 et 2006 deux fois plus vite que la moyenne du pays.

• Les activités économiques

L’agriculture

Jusqu’à l’entrée de l’Autriche dans l’U.E., la politique agricole de Vienne visait à couvrir autant que possible les besoins alimentaires et à maintenir une structure sociopolitique fortement marquée par la ruralité. Les paysages agricoles opposent de façon tranchée les régions alpines, dominées par l’agropastoralisme, les herbages et la production laitière, aux régions danubiennes de l’est du pays (région de Linz, les deux tiers est de la Basse-Autriche, Burgenland, piémont styrien, bassin de Klagenfurt), caractérisées par la part importante des cultures de plein champ, des vignobles, des vergers et des cultures maraîchères. La Haute-Autriche associe labours, prairies et élevage bovin à viande.

Depuis 1995, poursuivant un mouvement déjà engagé, le nombre des exploitations agricoles diminue et les alpages, fauchés ou pâturés, reculent, tandis que la surface consacrée à l’agriculture biologique est en forte augmentation : près de 20 p. 100 des terres agricoles à la fin des années 2000.

L’industrie

Les anciennes régions industrielles de l’Autriche s’étaient surtout implantées sur des gisements de ressources naturelles (lignites ; mines de fer, de plomb...) présentes en Styrie et en Carinthie. La plupart de ces gisements sont aujourd’hui épuisés ou en voie de l’être, d’où les difficultés rencontrées par ces anciens centres industriels. C’est dans les régions proches de l’Allemagne que se sont développées les nouvelles activités industrielles de la vallée de l’Inn, ou entre Salzbourg et Linz, avec de nombreux sous-traitants du secteur automobile bavarois. De même, le Vorarlberg héberge plusieurs filiales d’entreprises agroalimentaires suisses. La géographie industrielle de l’Autriche se caractérise par la multiplicité des petits centres dans des secteurs restés très ruraux.

Tourisme et aménagement touristique

Dixième