Charles-Auguste Milverton - Arthur Conan Doyle - E-Book

Charles-Auguste Milverton E-Book

Arthur Conan Doyle

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Beschreibung

Il y a des années que les incidents dont je vais faire le récit se sont déroulés, et pourtant j'hésite à en parler. Longtemps, il eut été impossible, même avec un maximum de discrétion et de réticences, de rendre les faits publics ; mais maintenant le principal intéressé est hors d'atteinte des lois humaines, et, avec les suppressions qui s'imposent, l'histoire peut être contée sans faire de tort à quiconque. Elle relate une expérience absolument unique dans la carrière de Sherlock Holmes aussi bien que dans la mienne. Le lecteur m'excusera de garder sous silence la date ou tout autre élément qui lui permettrait de retrouver les faits authentiques... Résumé de la nouvelle : Lady Eva Brackwell, qui doit se marier au comte de Dovercourt, demande à Sherlock Holmes de récupérer certaines lettres compromettantes actuellement entre les mains de l'odieux maître-chanteur Charles-Auguste Milverton, qu'Holmes déteste. Comment Holmes et le Docteur Watson vont-ils venir à l'aide de Lady Brackwell, et sauver sa réputation ?

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Seitenzahl: 32

Veröffentlichungsjahr: 2020

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Voilà des années que ces événements se sont déroulés, et, pendant longtemps, il m’eût été impossible de les raconter. Aujourd’hui, l’héroïne n’a plus de comptes à rendre à la justice humaine, et je puis, sans inconvénient pour qui que ce soit, les publier en modifiant, bien entendu, le nom des personnes et la date exacte des faits, pour conserver l’incognito des acteurs. On nous verra, M. Sherlock Holmes et moi, sous un jour absolument inconnu.

Nous venions de rentrer de promenade, tous les deux, vers six heures, un soir d’hiver, où il gelait à pierre fendre. Holmes alluma la lampe et son regard tomba sur une carte placée sur la table. Il l’examina, puis, avec un geste de dégoût, la jeta à terre. Je la ramassai et je lus :

Charles-Auguste MILVERTON,

Appledore Towers

Hampstead

Agent.

— Qui est-ce ? demandai-je.

— Un des hommes les plus infects de Londres, répondit Holmes en s’asseyant et en allongeant ses jambes devant le feu. Y a-t-il quelque chose d’écrit au dos ?

Je retournai la carte, et lus :

— Viendrai, 6 heures 30. C. A. M.

— Hum ! c’est à peu près l’heure. Avez-vous ressenti, Watson, une sensation de dégoût indéfinissable, lorsque, visitant les serpents au Jardin zoologique, vous avez pu examiner ces êtres venimeux, avec leurs yeux de cadavres et leur tête aplatie ? Eh bien, c’est l’impression que me produit Milverton ! J’ai eu dans ma carrière, à m’occuper de plus de cinq cents assassins ; aucun d’eux ne m’a fait éprouver le sentiment de dégoût que je ressens pour cet homme. Pourtant, je ne puis éviter d’avoir des rapports avec lui ; il vient même ici sur ma demande.

— Qui est-il donc ?

— Je vais vous le dire, Watson. C’est le roi des maîtres chanteurs. Que Dieu protège l’homme ou la femme dont le secret et l’honneur sont tombés entre les mains de Milverton ! Avec une face souriante et un cœur de marbre, il vous broie, vous presse jusqu’à la dernière goutte ! C’est un génie à sa manière, et il aurait pu se faire un nom dans un métier plus honnête. Voici comment il opère : il annonce qu’il payera très cher des lettres ou des documents pouvant compromettre des gens riches, ou d’un rang élevé. Il trouve une clientèle tout indiquée, non seulement parmi les valets ou les femmes de chambre, mais encore parmi certains hommes ignobles qui savent inspirer l’amour à des femmes trop confiantes. Il n’y va pas de main morte : je sais qu’il a payé une fois sept cents livres à un laquais, un mot de deux lignes qui causa la ruine d’une noble famille. Tout ce qui est à vendre va à Milverton, et il y a des centaines d’êtres humains, dans cette immense cité, qui pâlissent à son nom. On ne sait quand on sentira son étreinte ; il est si riche et si habile, qu’il peut et sait attendre pour agir, le moment propice. Il gardera son atout pendant des années pour l’abattre au moment où l’enjeu sera le plus élevé ! Je vous ai dit que c’était l’homme le plus abject de Londres. Comment, en effet, pourrait-on comparer un de ces bandits assassinant un homme, dans un moment de colère, à ce personnage, qui, méthodiquement, de sang-froid, torture l’âme, broie les nerfs, dans le but de grossir encore ses sacs d’or déjà si gonflés ?

J’avais rarement entendu parler mon ami avec autant de chaleur.

— Mais cet individu-là, dis-je, ne tombe-t-il pas sous le coup de la loi ?