Déserts - Encyclopaedia Universalis - E-Book

Déserts E-Book

Encyclopaedia Universalis

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Beschreibung

Les déserts se définissent à partir de critères climatiques caractérisant les milieux arides : des régions du globe caractérisées par un bilan hydrique déficitaire résultant, pour l'essentiel, de l'insuffisance des précipitations par rapport aux prélèvements de l'évaporation. En réalité, de nombreux autres facteurs interviennent, qui ...

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Universalis, une gamme complète de resssources numériques pour la recherche documentaire et l’enseignement.

ISBN : 9782852297364

© Encyclopædia Universalis France, 2019. Tous droits réservés.

Photo de couverture : © D. Kucharski-K. Kucharska/Shutterstock

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Déserts

Introduction

Les déserts se définissent à partir de critères climatiques caractérisant les milieux arides : des régions du globe caractérisées par un bilan hydrique déficitaire résultant, pour l’essentiel, de l’insuffisance des précipitations par rapport aux prélèvements de l’évaporation. En réalité, de nombreux autres facteurs interviennent, qui compliquent la notion d’aridité. Car il importe de tenir compte du régime des précipitations – en milieu aride, celles-ci sont non seulement faibles, mais rares et irrégulières – et de ses rapports avec le régime thermique, l’insolation, les vents, le relief...

De nombreux indices d’aridité ont été proposés. Un des plus simples est celui de Köppen (tabl. 1), qui fixe des seuils limitant les régions arides et semi-arides ; pour que ce seuil d’aridité ne soit pas atteint, les pluies doivent être d’autant plus abondantes qu’elles sont concentrées en été, lorsque l’évaporation est forte.

Indice de Köppen. Indice d'aridité selon Köppen. P représente les précipitations moyennes annuelles en centimètres; T représente les températures moyennes annuelles en degrés Celsius.

L’aridité affecte 31 p. 100 environ des terres émergées.

Régions arides dans le monde. Répartition des régions arides dans le monde.

La tradition veut que les espaces arides soient vides et hostiles. Mais le désert émerveille sans cesse le naturaliste en raison des prodiges réalisés par les êtres vivants pour s’y maintenir en dépit de conditions extrêmement rigoureuses. Le caractère le plus évident pour définir un désert est son aridité ; c’est aussi celui qui conditionne le plus sévèrement la moindre manifestation de vie, car la vie ne peut se passer d’eau. À cette aridité viennent s’ajouter la température généralement élevée – bien qu’elle puisse aussi être très basse dans les déserts froids de l’Asie centrale –, une insolation intense et des vents réguliers. De plus, les sols désertiques sont généralement imprégnés de sels de sodium, de potassium et divers minéraux solubles. Si les végétaux se sont véritablement adaptés à ces différents facteurs par une transformation profonde de leurs structures anatomiques, la plupart des animaux se contentent de « tricher » avec les conditions désertiques en modifiant leur comportement. C’est ainsi que l’homme, absolument inadapté physiologiquement et anatomiquement au désert, a trouvé le moyen d’y vivre depuis les temps les plus reculés. Quelles que soient ces terres désolées et fascinantes à la fois, toutes exigent des plantes et des animaux une stratégie de survie et, de l’homme, une volonté créatrice portée à son plus haut niveau.

Huguette GENEST

Francis PETTER

1. Les climats

Les climats arides ont pour caractéristique essentielle le manque d’eau. Celui-ci apparaît quand, pour une station donnée et dans une période donnée, les pertes sont supérieures aux gains. Les apports sont dus essentiellement aux précipitations. Les pertes immédiates résultent de l’évaporation et de la transpiration des plantes (évapotranspiration). L’état de l’atmosphère (sa pression, sa teneur en eau et, surtout, sa température) détermine la quantité d’eau qui peut être évaporée et transpirée : cette « évapotranspiration potentielle » est mesurée en millimètres, comme les précipitations. Dire que l’évapotranspiration potentielle pour un mois est de 75 millimètres signifie donc que le pouvoir évaporant de l’air est tel pendant ce mois qu’une tranche d’eau de 75 millimètres peut être prélevée.

Paysage de désert. Près d'un tiers de la surface du globe est constitué de terres arides. (Orin/ Shutterstock)

Si la quantité d’eau disponible est supérieure à l’évapotranspiration potentielle, l’« évapotranspiration réelle » est égale à celle-ci, et il restera de l’eau pour la mise en réserve dans le sol et l’écoulement ; si l’évapotranspiration potentielle est supérieure à la quantité précipitée, toute l’eau est évaporée. On peut donc définir comme aride toute période où l’évapotranspiration potentielle est supérieure aux précipitations.

Un climat est d’autant plus aride que la période déficitaire est longue et que le déficit est accentué.

On traitera essentiellement des régions arides et semi-arides au sens de Köppen.

Les précipitations peuvent être faibles dans une région pour plusieurs raisons : les courants atmosphériques sont tels qu’ils ne peuvent transporter vers elle que des quantités d’eau réduites ; ou bien, il n’existe pas de mécanisme capable de déclencher les ascendances d’air indispensables à la formation de la pluie. Les deux effets peuvent évidemment se combiner. Ils peuvent jouer soit aux basses latitudes, où l’on trouve des climats arides sans hiver, soit aux moyennes latitudes, où une période froide marquée existe. D’où la nécessité de distinguer deux types de climats arides.

• Climats arides chauds

Les régions de climats arides chauds s’étendent normalement le long des tropiques, sauf sur les façades orientales des continents. Elles constituent une bande large d’une vingtaine de degrés de latitude. La diversité et l’inégale répartition de ces régions est frappante. Il y a des différences essentielles entre les centres et les marges.

Les marges du côté polaire ont un hiver légèrement marqué et des pluies d’hiver ; une étroite zone de transition semi-aride sépare le désert vrai des régions humides de type méditerranéen qui les bordent au nord et au sud. Ainsi, à Ghardaia (Sahara), à 320 3′ de latitude nord, janvier est le mois le plus arrosé. Les nuits sont froides, puisque la moyenne des températures minimales est de 4,4 0C. Il est vrai que les jours sont chauds (plus de 15 0C en moyenne). La pluviosité moyenne annuelle est de 73 millimètres.

Les marges du côté équatorial n’ont pas d’hiver, et les pluies tombent en été. Ainsi, à Tin Zaoutène, par 190 57′ de latitude nord, les températures moyennes des nuits de janvier restent de 9 0C. Le mois le plus arrosé est août, et la moyenne annuelle des précipitations est de 59 millimètres.

Les marges côtières ont souvent des caractères assez affirmés. Le long des côtes ouest des continents, les précipitations sont parfois particulièrement faibles sur une étroite bande côtière. Cependant, la fréquence des brouillards et des rosées vient dans une large mesure compenser les effets de ce phénomène. Le long des côtes des mers intérieures, comme la mer Rouge, l’humidité de l’air est forte, sans que les précipitations soient augmentées pour autant. Il en résulte un climat chaud et humide, très difficile à supporter.

Les régions centrales sont particulièrement chaudes, et les précipitations très réduites, avec parfois plusieurs années consécutives complètement exemptes de pluies. Il est très difficile d’y distinguer un régime pluviométrique, aucune période de l’année n’étant vraiment privilégiée. Toujours au Sahara et approximativement sur le méridien d’Alger, In Salah a une moyenne pluviométrique annuelle de 8 millimètres ! Encore ce chiffre n’a-t-il guère de signification.

Même dans les déserts accentués, le temps change d’un jour à l’autre. Les ciels clairs sont fréquents, mais il arrive que le ciel se couvre de nuages plats ou étirés en filaments. Un fort contraste existe également entre les jours calmes et ceux où soufflent des vents qui peuvent être violents et provoquer des tempêtes de sable. D’une manière générale, les phénomènes violents ne sont pas rares dans les déserts. Des averses abondantes peuvent se produire après plusieurs années de sécheresse et gonfler rapidement les oueds, dont les crues provoquent des désastres.

Par exemple, dans le Sahara égyptien, la station de Helwan a reçu, sur une période de vingt ans, 760 millimètres de pluie au total, mais plus du quart de cette quantité est tombé durant sept averses et en quelques heures. On a relevé, dans un groupe de stations sahariennes et sur dix ans, 33 averses de plus de 30 millimètres en 24 heures.

La répartition des déserts et semi-déserts chauds présente une diversité liée à la répartition des reliefs et des continents. On peut distinguer trois types de localisation :

– Les grandes masses homogènes, axées sur le tropique.

La suite la plus impressionnante est formée par l’ensemble « saharo-arabe », qui s’étend de l’Atlantique jusqu’à la péninsule arabe et au-delà du golfe arabo-persique, puisqu’un désert frange les côtes sud du Bélouchistan et de l’Iran et longe la basse vallée de l’Indus. Séparées de cet ensemble par les montagnes de l’Iran occidental, les régions basses du plateau central iranien sont également chaudes et arides. Tout cet ensemble est bordé par une zone semi-aride, dont les limites précises sont difficiles à fixer, car les transitions avec les régions plus humides se font progressivement. Ce rivage du désert, ou sahel, est particulièrement important en Asie ; l’essentiel de ce qu’on appelle le désert de Thar est en fait une zone de transition semi-aride de ce type. L’aridité est également atténuée dans les montagnes, plus fraîches et plus arrosées. Même dans le Hoggar, cet effet est sensible, mais il intéresse des régions beaucoup plus importantes au Yémen et le sud-ouest de l’Iran.

Dans l’hémisphère Sud, de grands déserts de plateaux et de plaines au dessin simple s’étendent en Australie et en Afrique australe (Kalahari). En Australie, le désert occupe la plus grande partie du continent à l’exception de régions au nord du 17e degré de latitude sud et au sud du 30e degré de latitude sud, et de la partie orientale.

On peut encore rattacher à ce type les déserts arides chauds de l’Amérique du Nord qui, bien que fractionnés à l’extrême par la complexité du relief, sont répartis en deux ensembles : l’un, autour du golfe de Californie, comprend notamment l’essentiel de la péninsule de Baja California ; l’autre s’échelonne sur les plateaux qui vont de Santa Fe (Nouveau-Mexique, États-Unis) jusqu’au nord de Mexico. Les montagnes qui encadrent ces ensembles sont, à basse altitude, semi-arides et chaudes.

– Les bandes arides allongées occupent les façades occidentales des continents : dans l’hémisphère Sud, les déserts s’avancent en bandes étroites, très loin vers l’équateur. En Afrique, le Kalahari se prolonge vers le nord ; la semi-aridité s’observe jusque vers le 8e degré, c’est dire qu’elle est plus proche de l’équateur de 700 à 800 kilomètres par rapport à la marge subdésertique de l’Afrique occidentale dans l’hémisphère Nord. Ce même phénomène est plus spectaculaire encore en Amérique : une étroite bande aride s’étend du 30e au 4e degré de latitude sud, jusqu’aux environs de la baie de Guayaquil.

– Les enclaves semi-arides des très basses latitudes intéressent quelques régions semi-arides dispersées, situées à des latitudes très proches de l’équateur, voire le long de celui-ci : c’est le cas du centre de la péninsule indienne, des côtes de l’Afrique orientale (Somalie), du nord du Venezuela, des Antilles néerlandaises, enfin du nord-est du Brésil.

Les régions arides chaudes sont dues essentiellement à l’existence de chapelets de cellules d’air continental, sec et subsident, correspondant à des hautes pressions subtropicales. Ces