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La fin tragique d'une malédiction familiale d'un clan glorieux C'est l'histoire de la famille la plus riche et la plus influente de Darmstadt, dont le chef s'est suicidé. C'est l'histoire de son fils Johnny, qui a réussi mais qui est malheureux, qui porte depuis son enfance un organe étranger, un cœur, et dont la femme le trompe avec un vieillard turc sans charme. Depuis que sa femme l'a trompé, Johnny a l'impression d'entendre en lui la voix plaintive et pleurante d'un petit enfant, et cela le rend fou. Il est sûr qu’il n’hallucine pas. Est-il malade mentalement ou entend-il vraiment la voix d'un enfant ? Sa recherche de l'origine de cette voix le mène chez un psychothérapeute et finalement jusqu'au Cameroun. Au cours de ce voyage, il découvre des vérités étranges et tragiques sur le cœur étranger qu'il porte en lui et sur un enfant prétendument assassiné, dont le cœur et d'autres organes ont été volés. Est-ce cet enfant qui lui parle ? La fin de l'histoire, inspirée de faits réels, fait tout simplement mal... Ce roman bouleversant montre comment l'aspiration des habitants des pays industrialisés à vivre longtemps et en bonne santé favorise la criminalité et la mort brutale d'enfants en Afrique. En Afrique, le trafic d'organes a des conséquences plus graves que la guerre. Le trafic d'organes fait plusieurs milliers de morts par an en Afrique, soit peut-être plus que le terrorisme et la famine. Avec cette histoire, l'auteur parvient à montrer au lecteur de manière émouvante une partie de la vérité sur le trafic illégal d'organes. L'histoire du petit enfant tué en Afrique et dont les organes internes ont été prélevés est vraie. Souvent, lors de tels crimes, on raconte aux populations locales, pour les tromper, qu'il s'agit de magie noire. En réalité, il s'agit d'un meurtre pour des organes qui, dans les pays occidentaux, se vendent plus cher que la drogue. L'auteur déclare : « Il y a six ans, je rencontrai par hasard une femme profondément triste au Cameroun, qui me raconta sa douloureuse histoire. Son fils de cinq ans avait été enlevé et son corps avait été retrouvé plus tard dans un buisson - sans yeux, sans cœur, sans poumons et sans reins. La police n'a pas pu identifier le ou les auteurs du crime, mais on lui avait dit que les organes de son fils avaient été prélevés pour être vendus en Europe. Son enfant a dû mourir pour qu'un autre soit sauvé en Europe... ».
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Inhaltsverzeichnis
DJOUDJOU
ORGANES DU SANG : la revanche de l’enfant assassiné.
— Toi, qui es-tu ?
— Je suis Djoudjou, le Nfeu-Men, je suis le mort qui vit en toi. Je suis mort pour que tu vives, maintenant tu dois mourir pour que je trouve mon repos.
DJOUDJOU
ORGANES DU SANG
Francfort 2013
Le suicide du père
Sa femme le trompe
Johnny doit consulter un psychologue, il entend une voix – la malchance suit son cours
Postface
Faits réels et extraits de journaux
À propos de l’auteur
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Edition de décembre 2021
© 2021 indayi edition, Darmstadt
De l’allemand : DJOUDJOU - Blut-Organe: „Wer bist du?" - „Ich bin Djoudjou, der Nfeu-Men, ich bin der Tote, der in dir lebt. Ich musste sterben, damit du lebst. Jetzt musst du sterben, damit ich meine Ruhe finde.“
Tous droits réservés. L'œuvre ne peut - même partiellement - être reproduite qu'avec l'autorisation de l'éditeur.
Couverture et mise en page : Birgit Pretzsch
Une traduction de Melanie Schneider
Une relecture de Kuami Daniel Aziabor
La fin tragique de la malédiction d’une illustre famille de Darmstadt
Roman
À propos de l‘auteur
Dantse Dantse, expert d'origine camerounaise en sciences de la nutrition, du comportement humain et du développement personnel, auteur de plusieurs best-sellers avec plus de 120 livres en allemand dont des livres pratiques, des guides, des ouvrages spécialisés sur la santé, la psychologie, l'éducation des enfants et des romans, éditeur, fondateur et coach à succès et très performant en sciences de la vie et de la santé, vit et travaille à Darmstadt en Allemagne.
Enfant, il a vécu ensemble avec 25 frères et sœurs dans une même concession. En effet, son père était marié officiellement à trois femmes et toutes vivaient ensemble dans une même propriété. Dans ce contexte les valeurs telles que : donner, partager, les sentiments, l'amour, la jalousie, la patience, la compréhension, et bien plus encore reçoivent un autre sens, différent de celui d’une famille dite « normale ». Ces expériences d'enfance, ses racines africaines, l'influence de la culture européenne sur lui et ses années d'expérience en tant que coach lui permettent de voir les choses différemment, d'agir différemment, d'être différent et cela a quelque chose de rafraîchissant.
En tant qu'auteur anti-conventionnel, il aime écrire et publier des livres qui reflètent ses expériences interculturelles, qui favorisent l'intégration, le rapprochement des cultures, la correction de l'image de l'Afrique, des livres qui parlent des valeurs et thèmes que la société n'aime pas aborder et qu’elle préfère cacher sous le tapis. Cependant, ces valeurs et thèmes comme l’aspiration de l’énergie en famille qui est une forme de vampirisme énergétique, l'homosexualité, la sexualité, le trafic d'organes humains, le racisme, les troubles mentaux, les abus sexuels en famille, etc. touchent des millions de personnes. C’est pourquoi il écrit et publie des livres qui visent à expliquer, changer et améliorer la vie, que ce soit ses guides, ses ouvrages spécialisés, ses romans, ses livres pour enfants ou ses commentaires sur son blog politique.
Les livres de Dantse Dantse, qui sont tous d'inspiration africaine, transforment également des vies. Ils aident à penser et à repenser, à élargir les horizons, à rendre le monde meilleur et à honorer l’Afrique. Le charmant éditeur de la maison d´édition, indayi edition, http://www.indayi.de, les éditions pour les livres spéciaux, déclare : « Mon rêve est de publier davantage de livres d'auteurs africains ». L'Afrique est au cœur du travail de Dantse Dantse.
Grâce à son savoir innovant et inimitable d'inspiration africaine et à son enseignement de la vie, qu’il dénomme « DantseLogik », www.dantse-logik.com, qui a fait de lui un professeur de savoir et un coach de réussite prisé et recherché, il aide les gens à atteindre leurs objectifs, à réussir et à être heureux de manière durable et holistique et à combattre les maladies sans médicaments. Ce n'est pas pour rien que ses clients l'appellent le maître.
En outre, il est également le fondateur du portail en ligne KLICKLAC, une plateforme en ligne d'achat et de vente de livres pratiques numériques, http://www.klicklac.de. Ce marché en ligne permet aux auteur(e)s et aux consultant(e)s ainsi qu'aux personnes d'autres professions du monde entier de vendre leurs connaissances ou leurs livres chapitre par chapitre sous forme de texte, d'audio ou de vidéo. Les utilisateurs et utilisatrices en profitent également : ils ou elles peuvent acheter pour peu d'argent les pages dont ils ont vraiment besoin et ne doivent pas acheter le livre entier.
Sa devise est à la fois action et programme : « Seul ton succès est ma référence, pour cela je mets mon nom prestigieux et ma réputation en avant ».
Son style d'écriture particulier, influencé par sa langue maternelle africaine, qui est sa marque de fabrique, a été préservé dans ce texte et soigneusement édité. Ses livres sont désormais traduits et publiés dans de nombreuses autres langues du monde entier, afin que davantage de personnes puissent bénéficier de la richesse de ses connaissances.
Dantse Dantse
Courriel : [email protected]
Écrivain et éditeur : www.indayi.de
Professeur de connaissances : www.dantse-logik.com
Fondateur : www.klicklac.de
L’histoire est basée en partie sur des faits et des récits réels. Cependant, celle-ci est racontée dans un récit-cadre fictif.
Ce qui n’est d’ailleurs pas fictif, c’est l’histoire du petit enfant qui a trouvé la mort en Afrique et à qui on a prélevé tous ses organes. Lorsque de tels crimes se produisent, on raconte souvent aux gens sur place que la cause de ceux-ci était de la magie noire, afin de les duper. La vérité, c’est que l’on tue des gens pour s’approprier de leurs organes qui, dans les civilisations occidentales, sont d’ailleurs marchandées à des prix plus élevés que de la drogue.
Il y a six ans, au Cameroun, j’ai rencontré par hasard une femme profondément endeuillée qui m’a raconté son histoire douloureuse. Son fils, âgé de cinq ans, a été kidnappé et son corps mort fut retrouvé dans un buisson – on lui avait retiré les yeux, le cœur, les poumons et les reins. La police n’a pas pu trouver le responsable, mais on racontait à sa mère que les organes de son enfant ont été prélevé dans le but de les vendre en Europe. Son enfant dût donc mourir pour qu’un autre enfant en Europa put être sauvé. Sur ce, la mère exécuta des rites appartenant à la pratique de la magie noire, tout en jurant que les personnes qui porteront les organes de son fils ne trouveront jamais du repos et n’auront qu’une courte vie. Ces organes feront leur malheur. Je l’ai demandé comment elle s’imaginait la scène. Basé sur sa narration j’ai finalement écrit ce roman. Le roman est donc une vision fictive ayant comme sujet les désirs réels de cette femme.
L’histoire montre comment la quête des hommes vivant dans les nations industrialisées d’une vie longue et saine promeuve la criminalité et la mort rapide des enfants en Afrique. Le trafic d’organes a des conséquences plus néfastes que la guerre. Le trafic d’organes fait plusieurs milliers de morts par an, donc plus que le terrorisme.
Les personnages de ce récit sont purement fictifs.
Le thérapeute ouvrit la porte, Johnny M. Walker entra et s’assit sur le canapé installé dans la chambre des patients.
— Bonjour Monsieur Mackebrandt.
— Je n’aime pas le nom de Mackebrandt. Appelez-moi Walker, intervint Johnny tout de suite.
— Bonjour, Monsieur Walker.
— Bonjour, docteur Camara.
— Comment allez-vous aujourd’hui ? Demanda le docteur Camara.
— Je ne sais pas, Monsieur le docteur. Je me sens si bizarre. Mais ça fait des mois, donc ça n’a rien d’anormal pour moi. Je sais que vous allez me dire, comme vos collègues l’ont fait avant vous, que je suis juste un peu fatigué et que j’ai besoin du repos. C’est pourquoi je me demande vraiment pourquoi je suis là en fait.
— Et pourquoi êtes-vous ici aujourd’hui ? Demanda le thérapeute.
— Je ne pense pas que je sois vraiment fou, comme me l’avait dit le docteur Helling. J’entends des voix, c’est-à-dire j’entends une seule voix. La voix d’un enfant qui me demande à le libérer. L’enfant pleure et pleure encore et dit que je dois mourir. Oui, il dit que je dois me suicider, afin qu’il puisse enfin trouver son repos, mais j’ignore qui il est et ce qu’il veut de moi, expliqua Johnny M. Walker.
— Pourquoi vous ne le demandez pas directement qui il est ? Il parle pourtant et vous pouvez l’entendre. Peut-être lui aussi il peut vous entendre ? Demanda le thérapeute sur un ton mi-ironique.
— Je refuse de croire, Monsieur le docteur, que je suis fou. Et lui parler impliquerait que je suis fou. Lui parler signifierait que j’aurais des personnalités multiples, mais ce n’est pas le cas. Je ne suis pas plusieurs, répliqua Johnny.
— Et qu’est-ce que vous cherchez donc chez moi, si vous n’êtes pas malade ?
— Je sais que je ne suis pas malade. Je peux tout faire normalement, c’est juste que ça devient de plus en plus dur, de jour en jour. Avant, cette personne me parlait que la nuit quand tout était calme et quand j’étais seul. Maintenant elle parle même quand je suis entouré par des gens ou quand je me trouve au milieu d’une conférence, simplement partout. Ah oui, ça y est, il me parle dans ce moment-même ! Il parle, docteur. C’est la voix, elle est bien là ! Dit Johnny.
— Elle est comment cette voix ? Est-ce que c’est la voix d’un garçon ou d’une fille ? Voulut savoir le docteur Camara.
— C’est la voix d’un garçon, répondit Johnny M. Walker.
— Qu’est-ce qu’il dit, l’enfant ?
— L’enfant n’est pas d’ici. Il a un accent totalement différent du nôtre. Il n’a parlé qu’une fois en français, et cela quand il m’a dit que je dois mourir, mais d’habitude il parle dans une langue étrangère que je ne connais pas, expliqua Johnny.
— Est-ce que vous pouvez me décrire ce qu’il a dit en français ? Le pria le thérapeute.
— Il m’a dit : « libérez-moi, libérez-moi, je suis mort pour que tu vives, maintenant tu dois mourir pour que je trouve mon repos. »
— Oui, il disait qu’il est mort pour que vous pussiez vivre et que c’était maintenant à vous de mourir pour qu’il puisse trouver son repos. Et l’autre langue ? Demanda le docteur Camara.
— Je ne l’ai encore jamais entendue et je suis incapable de la reproduire. Elle a l’air si étrangère et la voix devient de plus en plus menaçante, dit Johnny.
* * *
Johnny M. Walker avait trente-deux ans, il travaillait comme avocat, était marié et patron et associé du cabinet juridique Mackebrandt et Mackebrandt, dont sa mère était l’autre associée.
Il habitait au bord du Woog à Darmstadt et était le fils de l’entrepreneur de bâtiment Walker Mackebrandt et de l’avocate Margot Mackebrandt.
La vie de Johnny était - ou plutôt devrait être - une vie exemplaire. Et on pourrait bel et bien y croire à première vue.
Il y avait trente-quatre ans que ses parents Walker et Margot Mackebrandt s’étaient rencontrés. À l’époque, W. Mackebrandt avait travaillé dans la petite entreprise de construction de son père.
Il avait fini avec ses études et avait postulé dans des différentes entreprises. Pendant qu’il avait attendu une réponse positive, il avait aidé dans l’entreprise paternelle qui luttait constamment contre la faillite.
Il n’avait pas prévu de rester dans cette petite ville et près de ses parents et c’était la raison pour laquelle il postulait uniquement dans des entreprises qui avaient leur siège dans des grandes villes.
La mort prématurée de son père qui s’était suicidé pour des raisons qui n’ont pas été élucidé jusqu’à ce jour, avait changé son avenir. Il était cependant resté à Darmstadt. Sauver l’entreprise de son père devenait pour lui une affaire de cœur, une question d’honneur et bientôt l’entreprise Mackebrandt Bau devenait la plus grande entreprise de construction de toute la région et le nom de Mackebrandt devenait à lui une institution à Darmstadt.
Il avait fait la connaissance de Margot quand il devait livrer des matériaux de construction chez ses parents. Elle avait été seule chez elle et s’était préparé pour les épreuves du bac.
Une semaine plus tard les deux s’étaient retrouvés au hasard dans le tram à destination d’Eberstadt et depuis ils étaient devenus inséparables.
Après son bac, Margot avait fait ses études de droit à Francfort et deux années plus tard les deux s’étaient mariés. Très rapidement, étant encore étudiante, elle était tombée enceinte et neuf mois plus tard, il y a maintenant exactement trente-deux ans, Johnny W. Mackebrandt fut né.
Le petit Johnny constituait le centre de la vie de la famille Mackebrandt. En tant que petit-enfant unique tant du côté maternel que paternel, il était dorloté comme il se doit et il recevait tout ce qu’il voulait et même tout ce qu’il ne voulait pas et dont il n'avait nullement besoin.
Il grandissait dans un environnement protégé, où on ne se prenait pas la tête pour de l’argent, mais où celui-ci constituait d’après tout un important symbole de statut. On ne vivait pas seulement dans le luxe, il fallait également montrer aux autres à quel point on était riche et combien ce luxe dans lequel on vivait était grand.
Quand Johnny avait sept ans, ses parents quittaient la banlieue de Darmstadt qui constituait Eberstadt pour s’installer directement au centre-ville, plus précisément dans le quartier noble de Steinberg où ils vivaient à trois dans un immense hôtel particulier de trois étages.
Margot avait fini ses études et travaillait maintenant en tant qu’avocate dans un cabinet juridique à Francfort.
L’entreprise Mackebrandt recevait même des commandes de l’étranger et se développait rapidement. Bien que les deux parents eussent du succès dans leur profession et fussent socialement reconnus, ils étaient malheureux dans leur vie privée.
Le petit Johnny aimait jouer au foot et après quelques doutes la famille s’était mise d’accord qu’il pouvait jouer dans une équipe. Souvent c’était à sa grand-mère de le conduire à l’entraînement et aux matchs. Sa mère s’arrangeait à avoir un peu de temps libre le week-end, ce qui n’était pas le cas de son père. Il était toujours occupé, était constamment parti pour participer à des manifestations et quand il était à la maison, on recevait du monde.
Le petit Johnny ne passait guère du temps seul avec son père, ce qui lui rendait très triste. Il avait tout ce que d’autres enfants n’avaient pas, il pouvait s’offrir et se faire livrer tout ce qu’il voulait, mais il lui manquait avant tout une chose que les autres enfants de son âge possédaient contrairement à lui : d’avoir un papa et une famille ordinaire. Il rêvait d’aller avec son père sur le terrain de foot après le boulot ou le week-end et d’y jouer au foot avec lui. Il rêvait de jouer simplement avec son père et avec sa mère, de sauter sur son père, de faire des conneries avec lui. Mais ce rêve se réalisait que très rarement. Quand il se plaignait, sa grand-mère lui disait simplement : « Tes parents doivent travailler si dure afin que tu ailles bien ». Johnny ne comprenait jamais entièrement cette phrase et il en était triste. Il commençait à se ronger les ongles et gérait sa frustration grâce au sport : en nageant et en faisant du fitness dans la salle de sport installée dans la cave de l’hôtel. Il aimait jouer au foot et il participait presque à chaque match. Il était ambitieux, travailleur et fiable, il représentait exactement les valeurs qu’on lui avait enseignées à la maison. Une fois investi en quelque chose, il s’y investit à fond. Il donnait tout ce qu’il avait, n’avait pas peur, ni de blessures, ni des pertes, il était un vrai battant. Cela plaisait beaucoup à son entraîneur, et même s’il n’était pas très talentueux, il participait toujours aux matchs.
Venait ensuite ce jour, le jour d’horreur. C’était en mai 1990. Bien qu’il ait eu une rhume grave ces derniers jours-ci et eût dû prendre de l’antibiotique, il avait été décidé de participer au match suivant.
Il se souvient encore du jour où, au milieu du match du TSG 1846 contre le SV Darmstadt 98, il s’était retrouvé tout à coup sur le ventre et comment sa vision était devenue floue.
Il se souvient encore qu’il avait entendu quelque chose comme s’il était en train de rêver : « Vite, vite, une ambulance ! Appelle une ambulance ! », et tout d’un coup il y avait eu le blackout. À l’époque, il avait à peine neuf ans.
* * *
À présent Johnny avait trente-deux ans et était marié. Sa fille Melanie avait quatre ans, son fils Jonas en avait sept et il les idolâtrait plus que tout. Ses mauvaises expériences de l’enfance l’avaient poussé à être plus présent pour eux. Il s’en occupait énormément et consacrait beaucoup de temps à sa famille. Au moins une fois par semaine il accompagnait son fils à l’entraînement. Le week-end il n’avait pas d’autre chose à faire que d’être présent pour sa famille. Exactement le contraire de ce que son propre père avait fait. Comme épouse il n’avait pas choisi une femme carriériste - choix qui s’expliquait peut-être aussi par les mauvaises expériences avec ses parents - mais une femme qui pouvait et voulait se sacrifier entièrement à sa famille. Son épouse Lisa, qui avait également trente-deux ans, était enseignante du primaire à l’école Elly-Heuss-Knapp à Darmstadt et avait ainsi suffisamment de temps pour ses enfants et ne devait pas, comme cela avait été le cas de sa mère, se fier entièrement aux nounous concernant la garde de ses enfants.
Bien qu’il pût s’offrir tout sorte de luxe, il avait préféré de vivre dans une maison tout à fait ordinaire. Jusqu’à ce jour encore il avait peur lorsqu’il se trouvait devant une grande maison avec beaucoup de pièces. Cela lui faisait toujours penser à son enfance vide et froide qu’il avait vécu chez lui. À l’époque ils vécurent dans l’hôtel particulier de trois étages qui contenait plus de dix pièces, cinq salles de bains, une piscine extérieure et une cave, même s’ils n’étaient que trois personnes à y vivre. Il avait toujours trouvé son chez lui trop grand et manquant de chaleur humaine. La plupart du temps il y avait été seul avec la nounou et il avait passé son temps à marcher d’une pièce à une autre pour que le temps passait plus vite, tellement il s’était ennuyé.
Il avait préféré de s’acheter une petite maison modeste dans la rue Heinrich-Fuhr où chaque enfant avait sa propre chambre, comme c’était le cas de lui et de sa femme qui avaient également chacun une chambre à leur disposition. Rien n’était de trop, au contraire, il avait l’impression qu’il y régnait une atmosphère chaleureuse et qu’il pouvait bien y veiller sur sa famille.
En fait, les effets tardifs de son enfance malheureuse le hantaient encore aujourd’hui. La mort prématurée de son père l’occupait encore et toujours. Il l’avait éprouvé comme une attaque personnelle qui visait sa personne en particulier. Et il se faisait beaucoup de reproches. Est-ce que le père était mort parce que le fils lui avait refusé son amour et qu’il avait à peine eu un lien avec son père ? Est-ce que le père était mort parce que le fils était malheureux et que le père se rendait bien compte de ce malheur et en souffrait ? Est-ce que le père était mort parce que le fils lui avait dit une fois de mieux s’occuper de sa famille au lieu de s’occuper de sa position glorieuse qu’il cultivait auprès de ses faux amis ? Est-ce que le père était mort parce que le fils n’était pas intéressé à suivre la même carrière que son père ? Parce que le fils voulait et faisait toujours exactement le contraire de ce que le père voulait et faisait ? Après tout, il était un fait que le suicide de son père l’avait beaucoup contrarié, comme c’était le cas du suicide de son grand-père, et qu’il avait le sentiment d’être et un raté et un méchant enfant.
* * *
Il se souvint du jour en question, quand il était arrivé à la maison vers quatorze heures et qu’il avait vu l’ambulance et la voiture de police dans la cour de la maison. Il avait tout de suite senti que quelque chose n’allait pas et que ça avait un lien avec son père car c’était bien sa voiture qui avait été garée dans la cour de la maison. Normalement son père n’avait jamais été à la maison à une heure pareille. Un policier avait couru vers lui et l’avait immédiatement entraîné dans le salon. Le chemin menant à la cave avait été bloqué, mais à part ça, tout avait été calme. Pas une trace de la nounou.
Le policier était resté à ses côtés, ayant apparemment des difficultés à trouver une explication face à la situation. Il n’était pas arrivé à lui regarder dans les yeux, et tout ce qu’il lui avait dit c‘était qu’il devait encore attendre un peu. Peu après une policière était arrivée et lui avait demandé s’il savait comment on pouvait joindre sa mère. Il avait été comme en transe et soupçonnait ce qui s’était passé. Il avait fait tout ce qu’on lui avait demandé, sans dire un mot. Malheureusement on ne pouvait joindre sa mère car elle était partie pour un congrès à Milan. Mais dix minutes plus tard elle avait rappelé, disant que son vol avait déjà atteint le sol et qu’elle était déjà presque à Darmstadt. Il n’avait pas parlé avec elle. Elle avait téléphoné avec la policière qui n’avait pas voulu lui dire ce qui s’était passé exactement, mais elle l’avait prié de se dépêcher de rentrer à la maison.
Tout ce qu’il avait senti, ça avait été la colère. Même dans ce moment de dure épreuve sa mère n’avait pas été là pour lui expliquer la situation et pour le réconforter.
Il ne voulait pas entendre la vérité de la bouche des étrangers. Il s’était levé, avait quitté la maison en courant tout en poussant des cris et il était parti.
Il était revenu vingt minutes plus tard, sa mère avait déjà été là et pleurait. Puis il apprit officiellement ce qu’il avait déjà soupçonné. Son père s’était suicidé sans laisser une lettre d’adieu. Il s’était pendu. La pire façon de mourir et une malédiction qu’on léguait ainsi à sa famille. Ainsi son père avait également toujours parlé sur la mort de son propre père et maintenant il avait fait la même chose. Il était parti sans donner la moindre explication pour que tout le monde pouvait bien se faire des reproches. Ceci lui mettait tellement en colère qu’il ne parvenait même pas à pleurer la mort de son père.
Il s’était décidé de continuer à vivre et de ne jamais finir comme son père. Il détestait sa famille. Il ne voulait jamais avoir autant d’argent qu’eux. Il ne voulait pas avoir une épouse qui suivait une carrière à son tour. Il ne voulait pas vivre dans une grande maison. Il ne voulait rien avoir de ce qu’avait appartenu à son père.
* * *
Au cours de sa vie il avait suivi plusieurs thérapies qui lui avaient parfois plus, parfois moins aidées. En tout cas il avait trouvé un moyen d’accepter son passé et de vivre avec. Peut-être qu’il n’était pas toujours heureux, mais au moins il était content. Content d’avoir une famille qui s’entendait bien, qui s’entraidait et qui n’accordait pas trop d’importance ni à l’argent ni à la gloire.
Néanmoins, le passé semblait le rattraper de nouveau depuis sept mois, étant en train de lentement, mais sûrement détruire sa famille.
Jamais avant il ne s’était disputé autant avec sa femme comme à l’époque en question. Et il était apathique, certes, pour ses enfants il faisait encore l’effort d’être l’homme fort qu’ils ont connu avant et qui a toujours été là pour eux, mais il dût désormais reconnaître qu’il n’était plus cet homme-là. Il voyait sa famille tomber en morceaux. Il voyait tout son bonheur lui échapper. Il ressentait à nouveau ce vide, cette solitude et cette colère qu’il avait déjà ressenti chez ses parents au cours de son enfance.
Tout a commencé quand il avait appris par hasard que sa femme, sa bien-aimée parmi toutes les bien-aimées, le trompait avec le grand-père d’une compagnonne de jeu de sa fille Melanie. Il ne l’aurait jamais cru s’il ne l’avait pas vu de ses propres yeux.
D’un coup il avait eu le sentiment que sa femme avait changé, mais aussi de façon positive à son égard. Elle était encore plus attentionnée, plus gentille, tout en se faisant aussi plus belle, encore plus qu’avant. Elle perdait vite du poids, commençait à faire du sport et s’achetait sans cesse des vêtements neufs, entre autres des sous-vêtements neufs.
Chaque matin elle se réjouissait lorsqu’ils se disaient au revoir, comme si elle était contente qu’il quittait la maison et lorsqu’il y retournait l’après-midi, il retrouvait la maison impeccablement propre. Au début il avait été très content de voir que sa femme allait si bien et vu sa réussite de perte de poids il voulait lui offrir une jolie jupe qui mettrait bien en valeur ses jolies jambes. Malheureusement, il ne savait pas quelle taille à choisir et il ne voulait pas la demander parce que sinon il aurait gâché la surprise. Ce jour-là il avait décidé d’attendre le bon moment pour s’incruster dans la chambre de sa femme pour vérifier la nouvelle taille sur un de ses vêtements neufs.
Quand elle était enfin partie de sa chambre pour aller dans la salle de bain, il saisissait sa chance et se glissait dans la chambre de sa femme pour connaître sa taille. Il jetait un coup d‘œil sur un de ses pantalons et voulait encore s’assurer que les jupes avaient la même taille que les pantalons. C’est pourquoi il fouilla dans l’armoire, y attrapa une jupe et quand il voulait la sortir, un préservatif qui s’était trouvé dans la pile de vêtements tomba sur le sol. Cela faisait des années que sa femme Lisa ne prenait plus la pilule, et par conséquent ils utilisaient de temps en temps des préservatifs, mais jamais de cette marque. De plus, les préservatifs se trouvaient d’habitude dans sa chambre à lui et pas dans celle de sa femme, choix qui résultait du propos de Lisa que les enfants fouillaient souvent dans sa chambre et qu’elle ne voulait pas qu’ils en tomberaient dessus.
C’était là que les soupçons avaient commencé à naître, mais d’abord il n’avait rien dit. Il espérait qu’il s’agissait d’un simple malentendu, mais il ne pouvait s’empêcher d’être plus attentif au comportement de sa femme.
Avant, Lisa avait laissé traîner son portable partout dans la maison, chose qu’elle ne faisait plus à présent. Le portable se trouvait toujours dans la poche de son jeans et il était tout le temps en mode vibreur. Il en allait de même pour son ordinateur portable. Avant, tout et n’importe qui y avait accès, mais maintenant elle l’avait protégé par un mot de passe et avait pris l’habitude de l’éteindre après chaque séance, soignant d’y fermer toutes les fenêtres ouvertes. Un jour il lui avait demandé pourquoi elle était devenue si secret concernant ses affaires. C’est là où elle l’avait attaqué et lui avait criait dessus : — Qu’est-ce que tu veux dire par-là ? Je puis savoir quelles intentions tu me prêtes exactement ? Vas-y, dis-moi !
— Hé, vas-y, qu’est-ce que tu soupçonnes ? Est-ce que je n’ai plus le droit de faire ce que je veux avec mon portable ou avec mon ordinateur ? Continua-t-elle à crier, même s’il n’avait rien dit de plus.
Effrayé par sa réaction et n’ayant pas la moindre preuve, il s’était excusé et avait essayé de continuer comme si de ne rien n’était et d’y croire vraiment.
Apparemment Lisa avait éventé la mèche après cette dispute car elle avait commencé de changer de stratégie. Elle laissait à nouveau traîner son portable partout et laissait son ordinateur portable allumé, mais elle prit soin de toujours se déconnecter de son compte mail. Il ne se passait rien d’anormale pendant un certain temps et il commençait à se faire des reproches à lui-même à cause de sa jalousie injustifiée. Cela lui faisait mal au cœur d’avoir ainsi soupçonné sa femme. Il redevenait très aimable avec elle et faisait tout pour qu’elle oubliait la scène. Mais ensuite…
Il est arrivé ce qui devait arriver. Un jour il avait cherché un document, sans arriver à le trouver dans sa chambre. Il avait d’abord pensé qu’il l’avait peut-être jeté par inadvertance. Il s’était dirigé vers la poubelle à papier et l’avait fouillée. Soudainement il y avait vu quelque chose à quoi il ne s’était pas attendu. Son cœur avait battu si vite et si fort qu’il avait perdu l’équilibre et avait subi un malaise. En plein jour, tout autour de lui était devenu noir. Ce qu’il avait vu là lui avait donné l’impression que quelqu’un lui avait planté un couteau en plein cœur. Lisa était-elle allée si loin que ça ? S’était-il demandé. Dans sa tête les évènements tournaient comme un tourbillon. C’était à partir de ce moment-là qu’il avait commencé à entendre la voix.
* * *
Au début, il n’entendit que les pleurs d’un enfant. L’enfant pleurait de façon irrégulière. Et puis il était constamment présent, de sorte qu’il ne pouvait à peine dormir. Cette situation, qui s’était aggravé par la liaison de sa femme, lui rendait dépressif et il était au bout de ses forces. C’était la première fois depuis des années et depuis qu’il avait quitté la maison de ses parents qu’il dût à nouveau se chercher de l’aide professionnelle.
Son psychologue essaya d’expliquer son état aussi objectivement et rationnellement que possible. D’après lui, l’enfant qui pleurait présentait son alter ego, qui était incapable de surmonter la tromperie de sa femme et la mort de son père.
Plusieurs psychologues répétaient des explications similaires.