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Après une année mouvementée à la suite de la découverte de ses origines, Marie Torres, contre l’avis de ses parents, cherche à percer le mystère qui entoure les gitans. Grâce au grimoire qu’elle possède, sa curiosité la pousse à faire des choses qu’elle regrettera amèrement.
La jeune fille apprendra à ses dépens que la magie a un prix et qu’il y a des forces avec lesquelles il ne faut pas jouer…
À PROPOS DE L'AUTRICE
Férue d’histoires pétrifiantes,
Isabelle Drumez offre à tous ceux qui aiment avoir peur la suite d’un récit effroyable dans
Écriture dangereuse - Tome II.
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Seitenzahl: 85
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Isabelle Drumez
Écriture dangereuse
Tome II
Roman
© Lys Bleu Éditions – Isabelle Drumez
ISBN : 979-10-377-9051-4
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1
La salle d’étude était vide. Chargée de ses cours, Marie Torres s’avançait doucement dans la pièce. Elle aimait faire ses devoirs dans ce lieu silencieux, propice à la réflexion. L’année dernière, elle avait réussi avec succès sa sixième année et était maintenant inscrite au Collège Notre-Dame de la Grâce, section littéraire. Son aventure de l’an dernier n’avait en aucun cas entamé son enthousiasme pour l’écriture, bien du contraire. Après sa victoire au concours des écrivains en herbe, elle avait passé une partie de l’été à écrire de nombreuses nouvelles, ce qui lui avait laissé peu de temps à passer avec sa meilleure amie, Amélie. Bien sûr, elles passaient encore du temps ensemble, mais leur relation avait évolué vers une amitié un peu plus distante. Marie mettait ça sur le compte de son art, mais Amélie avait trouvé son amie changée depuis l’histoire des gitans. Donc, bien qu’inscrites à la même école, elles ne passaient plus tout leur temps libre ensemble, Amélie s’étant inscrite dans la section informatique. Marie aurait pu faire ses devoirs à la maison, l’école se trouvant seulement à deux kilomètres de son domicile, mais depuis son intérêt pour ses racines gitanes, sa relation avec ses parents était un peu tendue. Eux qui avaient tout fait pour ne plus avoir affaire à ce monde voyaient leur fille s’y intéresser un peu trop à leur goût. À peine passé la porte de la maison, son père revenait sans arrêt sur le même sujet : son intérêt excessif pour les gitans et surtout pour leur magie. Deux semaines après la rentrée scolaire, ils avaient eu une énorme dispute. C’était un samedi matin. Évelyne, la mère de Marie, avait fait le ménage dans la chambre de sa fille. Passant l’aspirateur sous son lit, elle avait découvert une petite boîte en bois sculptée de drôle de symboles et y avait trouvé des objets bizarres, ainsi qu’une panoplie de mèches de cheveux enroulés dans de petits rubans, et un grimoire effrayant avec un diable sur la couverture. Elle en avait parlé à Arturo, le père de Marie. Monsieur Torres, découvrant le contenu de la boîte, s’était mis dans une colère noire et avait eu une terrible dispute avec Marie. Elle tenta de lui expliquer que ce n’était que de la curiosité, sans plus, mais son père ne le voyait pas du même œil. Étant catholique, son père lui avait intimé de se débarrasser de ces objets sans attendre. Pour calmer la situation, Marie s’était débarrassée de la boîte, mais elle ne l’avait pas jetée, évidemment. Elle s’était contentée de la cacher dans le fond de son casier d’école. Depuis, ses parents surveillaient ses moindres faits et gestes à la recherche de la plus petite trace de rituel de magie gitane. Marie avait pensé qu’ils seraient plus compréhensifs à ce sujet, mais son père avait objecté qu’il y avait une sacrée différence entre s’intéresser à ses racines et pratiquer la magie. N’ayant rien à objecter, Marie avait décidé de laisser son drôle de passe-temps un peu de côté et de se concentrer sur ses études. Elle s’installa au dernier banc, étala ses cours et commença ses devoirs. Son ancien professeur, Monsieur Basselier, lui avait conseillé de continuer dans l’écriture, car elle avait un don exceptionnel dans ce domaine. Son nouveau professeur, par contre, la trouvait moyenne, à la limite du médiocre. Marie ne le supportait pas ! Ce monsieur Lewis et son air supérieur ! Toujours à critiquer, à vous rabaisser en public ! Mais Marie n’avait pas l’intention de le laisser gagner. Elle lui prouverait qu’elle pouvait être une excellente romancière et ne s’arrêterait pas tant qu’il n’aurait pas reconnu son erreur à son sujet. Plongée dans ses réflexions, elle n’entendit pas la porte s’ouvrir. Une main se posa sur son épaule et Marie sursauta. C’était Amélie. Son amie lui sourit :
— Je t’ai bien eue ! dit-elle en s’esclaffant.
— Ha ! ha ! ha ! lui répondit Marie sur un ton maussade. Très drôle, Amélie. Mais là tu vois, je travaille. Amélie s’installa sur la chaise à côté en soupirant.
— Tu n’es pas drôle, Marie. Avant toute cette histoire, on riait toujours ensemble. Aujourd’hui, je n’arrive plus à t’arracher un seul petit sourire. Qu’est-ce qu’il t’arrive ? Tu sais, tu peux tout me dire. Tu es toujours ma meilleure amie ! Tu le sais, non ? Marie soupira et posa son stylo. Elle aurait bien voulu expliquer à Amélie les disputes continuelles qu’elle avait avec ses parents, mais elle savait pertinemment qu’Amélie leur donnerait raison. Elle l’avait elle-même mise en garde contre ce genre de pratique lorsque Marie lui avait montré sa boîte à malice l’été dernier. C’est pourquoi elle lui répondit :
— T’inquiète pas, tout va bien. C’est juste ce nouveau prof, ce Lewis. Je ne le supporte pas ! Monsieur je-sais-tout qui sait et fait mieux que tout le monde ! Je lui ai rendu l’histoire avec laquelle j’ai gagné le concours et il m’a juste répondu qu’ici on était plus à la maternelle. Quel culot ! Je sais que ce n’était pas du Stephen King, mais quand même, il exagère !
— Et si tu t’accordais une petite pause, proposa Amélie. Viens chez moi ce soir ! On est vendredi, c’est la soirée de l’étrange sur Syfy. Tu sais, ça me manque un peu, nos soirées pyjama.
Marie regarda son amie, les larmes aux yeux.
— À moi aussi, tu sais. Mais depuis cette histoire, ma vie a changé du tout au tout. Je ne sais même plus qui je suis vraiment. Je suppose qu’une petite pause me ferait du bien.
Amélie se leva et attrapa son amie par les épaules, la serrant fort contre elle.
— Amies pour la vie ? demanda-t-elle.
— Amies pour la vie, lui répondit Marie. Elle ramassa ses affaires, les mit dans son sac et emprunta le chemin du retour avec son amie, riant et s’amusant, comme autrefois. Marie était soulagée de voir que rien n’avait changé entre elles.
2
Arrivés chez madame Davis, les filles s’installèrent sur le canapé du salon, elles étaient un peu fatiguées et décidèrent de se détendre devant la télévision. Madame Davis était occupée à la préparation du repas ; gigot d’agneau, purée de pommes de terre et salade. Amélie observa son amie et se dit que Marie n’avait pas l’air d’aller bien du tout. Pendant les vacances scolaires, elle avait déjà noté quelques changements dans le comportement de son amie, mais avait mis tout cela sur le compte de l’aventure qu’elles avaient vécue. Cependant, Marie, qui avait toujours été de nature joyeuse, était devenue taciturne, souriait plus rarement et s’isolait de plus en plus. Sa relation avec ses parents avait changé aussi. Monsieur Torres, qui s’était toujours montré bienveillant et chaleureux avec sa fille, était devenu une sorte de dictateur, surveillant ses moindres faits et gestes, comme s’il craignait que Marie ne s’adonne à quelques pratiques malfaisantes. Madame Torres, elle, avait toujours l’air inquiet et était devenue un peu plus envahissante dans la vie de Marie, l’appelant souvent sur son iPhone, voulant savoir où elle se trouvait, à quelle heure finissaient ses cours, les activités choisies, les personnes qu’elle fréquentait. On aurait dit qu’ils s’attendaient à ce que leur fille rejoigne une secte sataniste. Pourtant, les gitans avaient tenu parole, car le lendemain du soir où Marie avait réussi à libérer tout le monde en passant un accord avec ses grands-parents, les filles étaient retournées sur le terrain qu’occupaient les Roms et avaient trouvé la place déserte, seulement couverte de quelques vestiges de la fête foraine. Quelques déchets traînaient ici et là, des chapeaux en carton et des emballages gras en tout genre s’envolaient dans la douce brise matinale. Sinon, c’était le désert. La foire était partie. Donc, Amélie ne comprenait pas pourquoi un tel changement s’opérait dans la maison de Marie. Elle décida de lui en parler, lui rappelant qu’elle était toujours là pour elle et l’encourageant à se confier.
Marie ne savait pas par quoi commencer. Elle savait qu’Amélie avait déjà remarqué que ses parents la surveillaient constamment, mais elle ne lui en avait pas révélé la raison. Finalement, elle finit par céder et raconta à Amélie la dispute horrible à la découverte de la boîte, et que c’était à partir de là que ses parents en étaient venus à la limite de la paranoïa. Comme elle s’y attendait un peu, Amélie n’avait pas l’air enchantée non plus.
— Tu veux dire que tu ne possédais pas qu’une seule poupée ? Celle que nous avons brûlée cet été ? Tu avais promis, Marie ! C’est dangereux. Je commence à comprendre pourquoi tes parents se comportent ainsi. Mais pourquoi tu fais ça ? Les gitans sont partis, tu ne risques plus rien !