Entre Art et littérature. Impressions urbaines. - Martine Schnell - E-Book

Entre Art et littérature. Impressions urbaines. E-Book

Martine Schnell

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Beschreibung

La saison 2015/2016 du Séchoir, Centre d'Art Contemporain de Mulhouse, a été très riche et fructueuse. Entreprenons un voyage au travers des expositions.

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« Pour résumer, les procédures de feuilletage impliquent simultanément le visualisé et la tactilité, l’ordre et le désordre dans des espaces plastiques uchroniques; elles aident ainsi à comprendre aujourd’hui par l’art la complexité des dispositifs de production des symboles visuels, désormais absorbés par l’organisation mondiale du commerce et de l’industrie».

Jean Arnaud, L’espace feuilleté dans l’art moderne et contemporain, Aix-en-Provence, Presses Universitaires de Provence, 2014.

Le lecteur trouvera dans ces pages diverses réflexions portant sur plusieurs expositions d'art contemporain au Séchoir de Mulhouse, de septembre 2015 à juin 2016.

L'auteur

Éditrice indépendante, fondatrice des Éditions Schnelltrad, traductrice et formatrice à Mulhouse. Docteur en études germaniques de l’université de Haute-Alsace et de l’université de Leipzig; Membre de l’Institut de langues et littératures européennes de l’université de Haute-Alsace. Recherches en cours sur l'intertextualité entre la littérature et l'art.

Thèse sur l’écrivain allemand Christa Wolf. (2003). Publications sur la littérature de RDA: Lecture plurielle de l’œuvre de Christa Wolf, Stuttgart: Ibidem-Verlag, 2004. A partir de 2012, Autour de Christa Wolf, collection d'ouvrages consacrés à Christa Wolf, aux Editions BOD et aux Editions Schnelltrad.

En 2015, Entre art et littérature. De l’art de la traduction. Approches artistiques au travers de diverses expositions mulhousiennes est le premier ouvrage dédié à une collection consacrée aux approches artistiques contemporaines.

SOMMAIRE

Introduction

«Faire son Einstein» ou l’exposition «TOUT EST REL-ART-IF»

Le peintre André Maïo «fait son cirque»

Carte blanche à François Bruetschy

«La grammaire de la pluie» de Vincent Schueller

L’exposition AD LIBIDO ou la sexualité comme source de création

Interventions d’André Lozano sur l’art numérique et de la sociologue Patricia Legouge sur la sociologie de la sexualité

Vues urbaines: entre médium de portraits féminins, street art et pop art. L’exposition personnelle de Barbara Farina

Latitudes urbaines vs. «Latitudes singulières»

Une histoire d’eau urbaine: L’exposition «Nos eaux imaginaires» de Sandrine Bringard

«Pérégrinations» et «Zooms urbains» à la recherche des villes invisibles dans l’esprit d’Italo Calvino

Conclusion

INTRODUCTION

La saison 2015/2016 du Séchoir, Centre d’art contemporain à Mulhouse, a été très riche et fructueuse. C'est pourquoi, je souhaite vous faire partager mes découvertes, au cours de mes visites de septembre 2015 à juin 2016.

C'est également l'occasion de remercier vivement Sandrine Stahl, Présidente du Séchoir, Matthieu Stahl et toute l'équipe des artistes pour leur travail. Dans un premier temps, diverses expositions collectives ont été présentées, associant divers artistes, travaillant sur une même thématique.

Ainsi, à la suite d'un appel a projets, le Séchoir a commémoré le centenaire de la théorie de la relativité. En outre, deux autres expositions avaient pour thèmes la sexualité pour l’une et les paysages pour l'autre. Enfin, deux autres expositions collectives ont abordé le thème de la photographie.

Dans un second temps, plusieurs artistes ont fait découvrir leurs travaux à l'occasion d'expositions personnelles. Ce fut le cas d'André Maïo, François Bruetschy et Vincent Schueller de septembre à décembre 2015.

Au printemps 2016, la peintre d'origine italienne Barbara Farina et la céramiste Sandrine Bringard ont pris le relais.

Toutes ces expériences hétéroclites mettent en avant diverses approches artistiques. Celles-ci questionnent le quotidien et l'interpellent. Le thème de l'urbain étant sous-jacent à l'ensemble des expositions, il sera notre fil conducteur.

Mulhouse, le 1er mai 2017.

Martine Schnell

«Faire son Einstein» ou l’exposition «TOUT EST REL-ART-IF».

La thématique est dans le jeu de mots de la dénomination de cette exposition, qui s’était déroulée du 11 septembre au 18 octobre 2015, à l’occasion du bicentenaire de la publication de la Théorie de la relativité générale d’Einstein. Suite au lancement d’un appel à projet sur cette thématique, en juillet 2015, le Séchoir a sélectionné les artistes suivants: Julien Amillard, François Carbonnier, Chéni, Carole Ecoffet et Marc Thébault ∂mc, Heidi Kuhl, Lab’Eponyme, OtO, Axelle Ruffenach, Hervé Spycher, Matthieu Stahl, Sandrine Stahl, Sophie Tschieber, Anthony Vest.1

E=MC2. Les termes de «temps», «espace», «lumière», «énergie», «point de vue», «masse» constituent des jalons, dont nous allons suivre le chemin. Les œuvres nous transportent dans une autre dimension, une autre réalité.

Le «temps»:

La notion de «perte de temps» est présente dans une installation de Sophie Tschiember, musicienne intervenante, faisant penser à un ensemble de perfusions en milieu hospitalier. En fait, dans cette œuvre nommée «Distorsion», chaque goutte est une musique différente, selon l’artiste. L’écoulement incessant des gouttes met en relief la relativité et le caractère infini et éternel dans la distorsion du temps. La relativité est très importante en musique et les différentes conduites et sons le démontrent dans l’œuvre, créée pour l’exposition.

Une autre œuvre intitulée «Douze am/pm» s’intéresse au temps et a été conçue par Matthieu Stahl. En montrant douze montres à l’heure identique, l’œuvre démontre la rotation des aiguilles et le déroulement infini du temps. Un fil bleu et rouge symbolise la rotation. On peut être dans un endroit avec beaucoup de personnes, qui n’ont pas la même conscience du temps, au même moment. Ainsi, l’artiste s’est approprié la théorie de la relativité, en concevant un objet.

La «lumière» et «l’espace»:

La lumière est une notion relativement présente dans une œuvre nommée «Dispositif simple», une sorte de périscope, conçu par l'artiste mulhousien Anthony Vest, auteur de dessins pluridisciplinaires. Le dispositif est accolé à la fenêtre du local du Séchoir permettant d’apercevoir le paysage extérieur de manière déformée.

A son arrivée, le visiteur de l’exposition peut voir une planche surmontée de bois, faisant office d’une sorte d’observatoire. Elle est placée symétriquement à la fenêtre, laissant entrer la lumière, et l’œuvre constituée de dessins au mur, fait penser à un paysage montagneux. C'est le graphiste Vincent Rouby, alias OtO, qui est l'auteur de cette fresque, longue de cinq mètres, intitulée «Livre minéral». Suite à une promenade dans les alpes, où l'on peut trouver des lapiaz, tapissés de fossiles, moules, oursins, huîtres, il a trouvé l'inspiration, ce qui lui a permis de constituer un alphabet avec ces lapiaz. Puis, il a repris le texte d'Einstein sur la théorie de la relativité en le transcrivant dans cet alphabet. L’agencement de cette œuvre est très symétrique par rapport à la configuration du lieu. C’est une mise en espace.

Une autre œuvre constitue un labyrinthe. C’est une œuvre d’Hervé Spycher, qui nous présente la théorie des corps, à la suite de celle d’Einstein. Elle stipule la présence d’univers parallèles microscopiques. Elle est constituée de bâtonnets de bois comme des cigarettes ou allumettes, des croisements, des torsades, des bobines, représentant des particules. Ceci a un aspect d’art premier. Ceci remet en question la relativité de l’espace.