Finlande - Encyclopaedia Universalis - E-Book

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Encyclopaedia Universalis

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Beschreibung

Avec un territoire grand comme les deux tiers de la France, mais une population dix fois moins importante, la Finlande reste un petit pays mal connu en Europe occidentale. Du fait de sa situation entre le 60e et le 70e degré de latitude nord, on l'imagine avec un climat …

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Universalis, une gamme complète de resssources numériques pour la recherche documentaire et l’enseignement.

ISBN : 9782852297784

© Encyclopædia Universalis France, 2019. Tous droits réservés.

Photo de couverture : © Charcompix/Shutterstock

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Finlande

Introduction

Avec un territoire grand comme les deux tiers de la France, mais une population dix fois moins importante, la Finlande reste un petit pays mal connu en Europe occidentale. Du fait de sa situation entre le 60e et le 70e degré de latitude nord, on l’imagine avec un climat proche de celui du Groenland alors que les températures moyennes y dépassent nettement celles des terres boréales situées sur des parallèles équivalents. En raison de sa longue frontière avec la Russie, certains croient pouvoir l’assimiler à l’Europe orientale. En réalité, la société finlandaise est depuis longtemps occidentalisée et se perçoit culturellement comme telle. Comme elle est aujourd’hui un État neutre n’appartenant pas à l’O.T.A.N., la Finlande peut passer pour un pays paisible et sans histoire. Elle fut pourtant en 1918 le lieu d’une impitoyable guerre civile.

Bien que la concentration capitalistique y soit depuis longtemps très élevée, l’économie finlandaise garde à l’Ouest l’image d’une économie semi-publique où seules des P.M.E. viendraient contrebalancer l’interventionnisme étatique. Tous ces paradoxes voisinent avec les clichés répandus sur des paysages enchanteurs, une langue hermétique, le bain glacé après le sauna ou la prétendue pratique généralisée du sport. Il est donc difficile pour les Finlandais de ne pas vouloir revêtir le costume que leurs cousins européens souhaiteraient leur tailler.

La richesse et la complexité des cultures autochtones devraient pourtant inciter à nuancer ce tableau caricatural et à découvrir un pays dont les beautés naturelles ne sont pas les seuls trésors. L’un des traits majeurs de l’identité finlandaise est en effet l’extraordinaire foisonnement artistique et intellectuel qui s’est développé depuis cent cinquante ans dans cet autre Finistère de l’Europe. Ce n’est pas par hasard si la Finlande sert de nos jours d’exemple dans le domaine de l’enseignement et si ses artistes ont acquis une réputation internationale dans les secteurs de l’architecture, du design, de la musique, de l’opéra et de la peinture. Ce sont là les fruits non seulement d’un mode d’éducation fondé sur le respect des personnes, mais aussi d’une communion visible, et sans cesse renouvelée, entre les hommes et la nature qui les entoure. C’est aussi le résultat d’une confrontation entre des courants culturels et intellectuels variés, parfois rivaux, qui se combattent ou se confortent entre eux.

Finlande : drapeau. Finlande (off. 1918). Proposé en 1860 par le poète Zachris Topelius, et évoquant les lacs et la neige, le drapeau national – qui possède des cotes réglementaires très précises – porte une croix scandinave bleu outremer sur champ blanc. Seul le pavillon d'État porte en plus, au cœur de la croix, les armes de la Finlande (XVIe s.) dont la description héraldique précise est la suivante : « De gueules au lion d'or rampant brandissant une épée d'argent à poignée d'or dans sa patte droite de devant revêtue d'une armure d'or et d'argent, et piétinant de ses pattes de derrière un cimeterre d'argent à poignée d'or. Le lion porte une couronne ducale d'or et est entouré de neuf roses d'argent – symboles des neuf anciennes provinces finlandaises ».

L’histoire des populations finlandaises est elle aussi foisonnante, loin des simplifications abusives que les thuriféraires d’un certain nationalisme ont voulu nous présenter pendant presque un siècle. La légende d’un peuple unique venu prendre possession d’une terre quasi promise est désormais abandonnée. De nombreux travaux ont prouvé que les origines du peuplement sont multiples, mettant à l’œuvre des migrations venues aussi bien de l’Est que de l’Ouest et aboutissant à des influences parfois contradictoires. On revisite aussi les six siècles de présence suédoise qui expliquent, entre autres, la persistance d’une minorité svécophone. Ils ne sont plus présentés comme une espèce de longue parenthèse, mais comme un processus d’imprégnation culturelle réciproque créant une identité finlandaise originale. Quant à la période de la présence tsariste, de 1809 à 1917, elle ne donne plus lieu à un discours manichéen sur les droits bafoués de la nation. Les historiens finlandais en montrent les différentes facettes sans détestation a priori. De même, l’histoire de l’État finlandais indépendant s’est peu à peu libérée de ses tabous. L’apport des différents courants politiques y est mesuré avec plus d’objectivité que par le passé sans donner lieu à des règlements de comptes assassins.

Ces efforts déployés par les chercheurs autochtones doivent nous inciter à mieux comprendre à notre tour un pays qui attire aujourd’hui plus de touristes que jamais et que l’appartenance à l’Union européenne rend implicitement plus proche.

Maurice CARREZ

1. Un pays développé aux marges de l’Arctique

• Contraintes et atouts d’un pays nordique

La Finlande, qui s’étend entre 590 48′ 30″ et 700 5′ 30″ de latitude Nord, couvre 338 127 kilomètres carrés. Les paysages finlandais sont très largement marqués par les lacs qui occupent 33 474 kilomètres carrés et par le couvert forestier largement représenté (57 p. 100 de la surface totale), qui correspond à la forêt de conifères ou forêt boréale.

Dans l’ensemble, sauf au nord - nord-est, le relief présente peu de contrastes, le trait fondamental étant l’existence d’une surface résultant de très longues périodes d’érosion ; cette surface polygénique s’est développée aux dépens d’un socle fait de roches très anciennes (de 2 à 3 milliards d’années). Il s’agit du bouclier fenno-scandien. La vieille surface polygénique est localement – surtout au nord et à l’est – dominée par des reliefs aux formes hardies pouvant atteindre 800 mètres d’altitude à proximité du lac Inari. Ces secteurs résultent soit d’une grande résistance des roches face aux processus d’érosion, soit du jeu de la tectonique tertiaire responsable localement de la présence de môles soulevés. Le plus haut sommet de Finlande, le Haltiatunturi (1 324 m), appartient déjà à la chaîne des Scandes.

Les formes d’échelle moyenne qui s’inscrivent dans la vieille surface d’érosion résultent essentiellement des périodes froides quaternaires. Issues des Scandes, les glaces se sont, plusieurs fois au cours du Quaternaire, étalées sur la Finlande. Elles ont aménagé les milliers de cuvettes qui contiennent de nombreux lacs. Les dépôts d’origine glaciaire sont également abondants sur l’ensemble du pays. À l’est et au sud-ouest, les drumlins sont nombreux tandis que les formations fluvio-glaciaires (åsar) sont bien représentées en Finlande centrale. À la fin de la dernière période glaciaire, le retrait des glaces s’est manifesté assez tardivement sur la Finlande, les trois Salpausselkä ont été mises en place il y a environ 11 200 et 9 950 ans.

Accompagnant la déglaciation et ses fluctuations, l’histoire des littoraux, comme celle de la Baltique, se révèle d’une grande complexité. Sur les rives de la Baltique demeurent des formes littorales plus ou moins soulevées et d’abondants dépôts fins (argiles, limons) qui fournissent les meilleurs sols à l’agriculture, notamment au sud-ouest et à l’ouest des Salpausselkä. Il faut rappeler que les littoraux finlandais sont encore en pleine évolution par le jeu toujours actif des mouvements de soulèvement du continent libéré du poids des glaces (isostasie).

La Finlande a un climat assez rude, l’hiver est neigeux et sombre (à Helsinki, la lumière n’apparaît que six heures durant le jour le plus court). La température moyenne du mois le plus froid (février) atteint — 50 à Helsinki. L’été est chaud et bref. En fonction des températures, on peut définir une période végétative de 165 jours dans le sud - sud-ouest, de 165 à 145 jours en Finlande centrale et de moins de 145 jours dans le nord (105 jours dans l’extrême nord). Les précipitations sont relativement modestes, 700 millimètres en moyenne, et elles diminuent du sud au nord.

La Finlande se situe dans la grande ceinture forestière qui s’étend en Eurasie de l’océan Atlantique au Pacifique à travers la Scandinavie, le nord de la Russie et la Sibérie. Il s’agit de la forêt de conifères ou taïga, dominée ici par le pin qui forme plus de 55 p. 100 des boisements ; l’épicéa occupe 32 p. 100 des boisements et le bouleau 7 p. 100. La part du pin dans le volume des ressources forestières augmente du sud au nord, où elle peut dépasser 60 p. 100. Au sud-ouest, dans les régions côtières existe un mince liséré de forêt mixte (conifères et feuillus) ; parmi les feuillus, c’est le tilleul qui, en individus isolés, se développe le plus loin vers le nord.

En raison des conditions naturelles très contraignantes, la population finlandaise a vécu la plus grande partie de son histoire aux limites de la disette et cela jusqu’au début du XXe siècle. Elle a franchi le cap du million en 1809, l’année de l’accession à l’autonomie du grand-duché de Finlande, pourvu d’un statut spécial dans l’Empire russe. En 2013, la population finlandaise atteint 5,4 millions d’habitants, soit 15,6 habitants au kilomètre carré. Elle est composée de 16,3 p. 100 de ruraux, 83,7 p. 100 des Finlandais vivant dans des villes et des districts urbains (2011). À côté de la population urbaine stricto sensu existent des municipalités définies comme villes dans lesquelles habitent des « citadins » dans des agglomérations de 200 hectares au moins et définies selon des critères précis de concentration de l’habitat.

L’agriculture et l’exploitation forestière restaient à la fin du XIXe siècle les activités essentielles de la majeure partie de la population. À partir de la Seconde Guerre mondiale, de société agraire, la Finlande est devenue un pays fortement urbanisé et industrialisé à cause de la nécessité où elle était de devoir payer en nature de lourdes réparations de guerre à l’U.R.S.S.

Yvette VEYRET-MEKDJIAN

• L’économie finlandaise

En un siècle, l’économie finlandaise a profondément évolué. Ce pays à dominante agraire au début du XXe siècle est doté aujourd’hui d’une industrie moderne et d’un secteur tertiaire en expansion. Ayant misé sur l’éducation et les technologies de pointe, il s’efforce de développer toujours plus ses capacités d’innovation avec plus de 3 p. 100 du P.I.B. consacré à la recherche-développement. Après l’effondrement provisoire des marchés de l’Est européen à la fin du siècle dernier, il a su en gagner de nouveaux en Asie, aux États-Unis et au sein de l’Union européenne, grâce à des entreprises performantes, parfois mondialement connues. Mais, depuis la crise mondiale de 2008, le rythme de croissance a beaucoup baissé, devenant même négatif certaines années, en particulier dans le domaine industriel.

Une agriculture dynamique

Le secteur primaire ne représente plus qu’une part très minoritaire des actifs et du P.I.B. (un peu plus de 4 p. 100 dont 1,5 p. 100 pour l’agriculture). Il est néanmoins performant. Malgré des conditions naturelles difficiles (hivers longs, faible pourcentage de terres arables et période courte de croissance végétale), l’agriculture est capable d’assurer l’autosuffisance pour les céréales panifiables, la viande de porc, les produits laitiers et les œufs, voire d’exporter des produits bruts ou transformés. Elle reste dominée par l’élevage (environ les deux tiers de la valeur de la production) et constitue, à l’échelle des zones boréales, le plus grand espace cultivé au monde. Fortement mécanisée, en voie de diversification (fruits et légumes), elle utilise des techniques désormais plus respectueuses de l’environnement. Les agriculteurs finlandais sont cependant les plus aidés de l’O.C.D.E. Avec l’entrée dans l’Union européenne (1995), les subventions de l’État ont diminué, mais ont été en partie compensées par des subsides en provenance de Bruxelles.

Aujourd’hui, la baisse rapide du nombre d’exploitations familiales semble se ralentir. Mais elle a été spectaculaire en un demi-siècle (65 000 environ dans les années 2010 contre 362 000 en 1960). La