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Composé de 86 poèmes,
Héroïnes mortelles est un podium d’hommages aux femmes à différents moments de leur vie, aux épreuves et aux sentiments qui peuvent les traverser, à leur courage et leur force de résilience. Découpé en cinq parties, ce recueil fait également la part belle aux hommes qui ont célébré la gent féminine, à l’instar de Ronsard ou encore de Du Bellay.
À PROPOS DE L'AUTEURE
Considérant la poésie comme un exutoire,
Sandrine Morille s’en sert pour défendre ses engagements et célébrer la femme de manière générale.
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Seitenzahl: 51
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Sandrine Morille
Héroïnes mortelles
Recueil
© Lys Bleu Éditions – Sandrine Morille
ISBN :979-10-377-6481-2
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À toutes les femmes
Et à tous les hommes
qui savent les aimer
À la recherche d’un ailleurs
Qui ne serait plus un leurre.
Cette lettre d’adieu
Je vous l’adresse comme à Dieu
Vous remerciant de votre présence
Qui a comblé toutes les absences.
Mignonne, qu’as-tu fait de cette rose
Louée jadis par le poète
Qui te parlait en vers, en prose
De cette vie obsolète
Dont tu tardais à profiter.
As-tu laissé Dame Nature
Faire choir toute ta beauté
Ou bien as-tu marqué de sutures
Ton visage déjà fané.
As-tu joui de l’instant présent
Comme il te l’avait conseillé
En latin ou en français courant
Carpe Diem pour la postérité.
As-tu pris conscience désormais
Que rien ne dure à tout jamais
Que même les amours les plus pures
Ont une date de fin au futur.
Lorsque le soir tombe en hiver
Que tes souvenirs ressurgissent
Il faut chasser les mauvais airs
Que seuls les meilleurs jaillissent.
Où est ce désir peu commun de multiplier les vers
De chercher au fond de soi la rime qui saura plaire ?
Où est cette passion de piocher toujours plus loin
Creuser dans son cerveau pour des histoires sans fin ?
Où est cette volonté, cette ardeur impatiente
De mes jeunes années d’étudiante insouciante ?
Où est cette soif de vivre, cette faim de plaisirs
Cette envie sans limites de dévorer les livres ?
Où sont ces doux instants passés à contempler
Et le ciel et la nature que Dieu nous a donnés ?
Où est cette ambition, cette folie délirante,
De croquer à pleines dents des promesses qui tentent ?
Où est cette sérénité promise bien après l’orage
Cet apaisement somme toute mérité à la fin de mon âge ?
Peut-être à Liré, à Nogent, en Normandie ou ailleurs
Seule ou à deux avec mon bien aimé je vis, je meurs
Ces sensations tumultueuses s’éteignent à présent
Mon âme monte au ciel où mon cœur m’attend.
À l’ombre de ces murs, prisonnière du passé
Le flou entoure cette étrange destinée ;
Des amours volages reviennent me hanter
Des ambitions divines de moi veulent s’emparer.
Contemplation de jours impossibles à compter
Emportée par ces troubles qui sont contrariétés
Je me fane peu à peu dans ce vase damné.
Se contenter de peu n’est pas ma volonté
Signe de feu assoiffé de belles envolées
Je crie mon désarroi sous mon crayon usé
Par tant de textes au hasard des journées.
Poèmes ou bien romans, des haïkus entassés
Qui jamais ne cessent de revenir à mes pensées
Me poursuivent la nuit à des heures insensées
Quand les autres trouvent grâce dans des rêves enchantés.
Ma plume se joue de moi, revient aux sentiments oubliés
Même en ayant tort je la suis dans ses folles idées.
Elle court et je lui cède en courant, épuisée
Par tous ces mots qu’elle veut, d’un coup, m’insuffler.
Et je perds l’énergie, et je perds le brouillon dessiné
La trame de l’écriture en vient à s’effacer
Devant tant de tourments à nulle autre donnés.
Comme une évidence ses paroles sont les miennes
Le dimanche soir dans le brouillard de mes peines
J’embrasserais tes mots comme ceux de ma veine
Nos belles années s’épancheront sur mon canevas de laine.
Dans le bleu de tes yeux je boirai tes plus beaux vers
Tu seras ma famille, je chanterai tous tes grands airs
J’inventerai des histoires, des parties de jambes en l’air
De ces amours d’un soir commencées par un verre.
Mesdames et messieurs accolés à l’unisson
Dans des chansons déclamées comme des poésies sans son
Juste toi et moi parce que je t’aime à la déraison
Pas essentiels, mais tellement ivres comme deux cons.
Accroché à mes pas comme l’autre moitié de moi
Je suivrai ta cadence au milieu des rimes en émoi
Les gens beaux se tourneront sur ce couple en désarroi
Comme Roméo et Juliette, je crierai Inch’Allah.
Nous nous moquerons des qu’en-dira-t-on
Nous poursuivrons la course en slamant notre passion
Affrontant les regards, fiers de notre jolie rencontre
Effet secondaire de notre amour qui se montre.
Tombée dans l’ombre de l’oubli
Dans Kaboul endormie
Après tant de tourments
Revenue aux taliban.
Le bruit des bombes retentira
Le monde pourtant tournera
Peuplé de gens inutiles
Ignorant cette femme gracile.
Cachée sous sa burqa
Elle attendra son heure
Pour sortir au-delà
Sans risque d’avoir peur.
Un jour elle le sait bien
Elle retrouvera l’école
Ce droit lui appartient
Tant pis pour ces vilains
Qui lui refusent ce rôle.
Bientôt elle s’affirmera
Reviendra sous les regards
Reprendre les combats
Pour toutes les filles nées là.
Elle chantera la paix
Criera la liberté
Mendiera la clarté
Réclamera l’égalité
Mais ailleurs sur la Terre
On fermera les yeux
Sur toutes ces pauvres mères
Qui veulent vivre mieux.
Cendrillon n’est plus une enfant
À minuit plus de prince charmant
Elle sait désormais qu’il n’existe pas
Juste un joli conte raconté par Papa.
Cendrillon a grandi sans lui
Perdu sa chaussure souvent aussi
À la poursuite de joies éphémères
S’est transformée en princesse pour plaire.
Cendrillon s’est construit un personnage
Oubliant son passé bien trop sage
À coups de rouge à lèvres et de fards
S’est mise à rentrer de plus en plus tard.