Héroïnes mortelles - Sandrine Morille - E-Book

Héroïnes mortelles E-Book

Sandrine Morille

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Beschreibung

Composé de 86 poèmes, Héroïnes mortelles est un podium d’hommages aux femmes à différents moments de leur vie, aux épreuves et aux sentiments qui peuvent les traverser, à leur courage et leur force de résilience. Découpé en cinq parties, ce recueil fait également la part belle aux hommes qui ont célébré la gent féminine, à l’instar de Ronsard ou encore de Du Bellay.


À PROPOS DE L'AUTEURE


Considérant la poésie comme un exutoire, Sandrine Morille s’en sert pour défendre ses engagements et célébrer la femme de manière générale.

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Sandrine Morille

Héroïnes mortelles

Recueil

© Lys Bleu Éditions – Sandrine Morille

ISBN :979-10-377-6481-2

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

À toutes les femmes

Et à tous les hommes

qui savent les aimer

Partie 1

Inspirée

À la recherche d’un ailleurs

Qui ne serait plus un leurre.

Cette lettre d’adieu

Je vous l’adresse comme à Dieu

Vous remerciant de votre présence

Qui a comblé toutes les absences.

La muse de Ronsard

Mignonne, qu’as-tu fait de cette rose

Louée jadis par le poète

Qui te parlait en vers, en prose

De cette vie obsolète

Dont tu tardais à profiter.

As-tu laissé Dame Nature

Faire choir toute ta beauté

Ou bien as-tu marqué de sutures

Ton visage déjà fané.

As-tu joui de l’instant présent

Comme il te l’avait conseillé

En latin ou en français courant

Carpe Diem pour la postérité.

As-tu pris conscience désormais

Que rien ne dure à tout jamais

Que même les amours les plus pures

Ont une date de fin au futur.

Lorsque le soir tombe en hiver

Que tes souvenirs ressurgissent

Il faut chasser les mauvais airs

Que seuls les meilleurs jaillissent.

La Liréenne

(hommage à Joachim du Bellay)

Où est ce désir peu commun de multiplier les vers

De chercher au fond de soi la rime qui saura plaire ?

Où est cette passion de piocher toujours plus loin

Creuser dans son cerveau pour des histoires sans fin ?

Où est cette volonté, cette ardeur impatiente

De mes jeunes années d’étudiante insouciante ?

Où est cette soif de vivre, cette faim de plaisirs

Cette envie sans limites de dévorer les livres ?

Où sont ces doux instants passés à contempler

Et le ciel et la nature que Dieu nous a donnés ?

Où est cette ambition, cette folie délirante,

De croquer à pleines dents des promesses qui tentent ?

Où est cette sérénité promise bien après l’orage

Cet apaisement somme toute mérité à la fin de mon âge ?

Peut-être à Liré, à Nogent, en Normandie ou ailleurs

Seule ou à deux avec mon bien aimé je vis, je meurs

Ces sensations tumultueuses s’éteignent à présent

Mon âme monte au ciel où mon cœur m’attend.

La poétesse

À l’ombre de ces murs, prisonnière du passé

Le flou entoure cette étrange destinée ;

Des amours volages reviennent me hanter

Des ambitions divines de moi veulent s’emparer.

Contemplation de jours impossibles à compter

Emportée par ces troubles qui sont contrariétés

Je me fane peu à peu dans ce vase damné.

Se contenter de peu n’est pas ma volonté

Signe de feu assoiffé de belles envolées

Je crie mon désarroi sous mon crayon usé

Par tant de textes au hasard des journées.

Poèmes ou bien romans, des haïkus entassés

Qui jamais ne cessent de revenir à mes pensées

Me poursuivent la nuit à des heures insensées

Quand les autres trouvent grâce dans des rêves enchantés.

Ma plume se joue de moi, revient aux sentiments oubliés

Même en ayant tort je la suis dans ses folles idées.

Elle court et je lui cède en courant, épuisée

Par tous ces mots qu’elle veut, d’un coup, m’insuffler.

Et je perds l’énergie, et je perds le brouillon dessiné

La trame de l’écriture en vient à s’effacer

Devant tant de tourments à nulle autre donnés.

Hommage à celui qui aime les femmes

Comme une évidence ses paroles sont les miennes

Le dimanche soir dans le brouillard de mes peines

J’embrasserais tes mots comme ceux de ma veine

Nos belles années s’épancheront sur mon canevas de laine.

Dans le bleu de tes yeux je boirai tes plus beaux vers

Tu seras ma famille, je chanterai tous tes grands airs

J’inventerai des histoires, des parties de jambes en l’air

De ces amours d’un soir commencées par un verre.

Mesdames et messieurs accolés à l’unisson

Dans des chansons déclamées comme des poésies sans son

Juste toi et moi parce que je t’aime à la déraison

Pas essentiels, mais tellement ivres comme deux cons.

Accroché à mes pas comme l’autre moitié de moi

Je suivrai ta cadence au milieu des rimes en émoi

Les gens beaux se tourneront sur ce couple en désarroi

Comme Roméo et Juliette, je crierai Inch’Allah.

Nous nous moquerons des qu’en-dira-t-on

Nous poursuivrons la course en slamant notre passion

Affrontant les regards, fiers de notre jolie rencontre

Effet secondaire de notre amour qui se montre.

L’Afghane

Tombée dans l’ombre de l’oubli

Dans Kaboul endormie

Après tant de tourments

Revenue aux taliban.

Le bruit des bombes retentira

Le monde pourtant tournera

Peuplé de gens inutiles

Ignorant cette femme gracile.

Cachée sous sa burqa

Elle attendra son heure

Pour sortir au-delà

Sans risque d’avoir peur.

Un jour elle le sait bien

Elle retrouvera l’école

Ce droit lui appartient

Tant pis pour ces vilains

Qui lui refusent ce rôle.

Bientôt elle s’affirmera

Reviendra sous les regards

Reprendre les combats

Pour toutes les filles nées là.

Elle chantera la paix

Criera la liberté

Mendiera la clarté

Réclamera l’égalité

Mais ailleurs sur la Terre

On fermera les yeux

Sur toutes ces pauvres mères

Qui veulent vivre mieux.

Cendrillon

Cendrillon n’est plus une enfant

À minuit plus de prince charmant

Elle sait désormais qu’il n’existe pas

Juste un joli conte raconté par Papa.

Cendrillon a grandi sans lui

Perdu sa chaussure souvent aussi

À la poursuite de joies éphémères

S’est transformée en princesse pour plaire.

Cendrillon s’est construit un personnage

Oubliant son passé bien trop sage

À coups de rouge à lèvres et de fards

S’est mise à rentrer de plus en plus tard.