Jeux Olympiques - Encyclopaedia Universalis - E-Book

Jeux Olympiques E-Book

Encyclopaedia Universalis

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Voulus par Pierre de Coubertin, les jeux Olympiques de l'ère moderne se tiennent tous les quatre ans depuis 1896. Les Jeux ne furent pas célébrés en 1916, 1940 et 1944, en raison des deux conflits mondiaux.

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ISBN : 9782341003926

© Encyclopædia Universalis France, 2019. Tous droits réservés.

Photo de couverture : © Focal Point/Shutterstock

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Jeux Olympiques

Introduction

Voulus par Pierre de Coubertin, les jeux Olympiques de l’ère moderne se tiennent tous les quatre ans depuis 1896. Les Jeux ne furent pas célébrés en 1916, 1940 et 1944, en raison des deux conflits mondiaux, mais le décompte des périodes quadriennales correspondant à une olympiade n’en fut pas arrêté pour autant : ainsi, en 2016 à Rio de Janeiro, se sont tenus les XXVIIIes jeux Olympiques d’été, les Jeux de la XXXIe olympiade de l’ère moderne.

Jeux Olympiques : drapeau. Jeux Olympiques (1914). Dessiné en 1913 par le baron Pierre de Coubertin, le pavillon des jeux Olympiques a été solennellement inauguré à Paris en juin 1914 ; c'est aux Jeux d'Anvers, en 1920, qu'il fut hissé pour la première fois. Sur un champ blanc immaculé, il présente cinq anneaux entrelacés de couleurs différentes, qui symbolisent l'union des races des cinq continents : bleu pour l'Europe, jaune pour l'Asie, noir pour l'Afrique, vert pour l'Océanie et rouge pour l'Amérique. Prônant l'amitié entre les peuples et la primauté de l'esprit mondial sur les nationalismes, il flotte tous les deux ans sur des rencontres qui, selon les termes mêmes du serment olympique, doivent se dérouler « dans un esprit chevaleresque, pour la gloire du sport et l'honneur de nos équipes ».

Contrairement à ce que semblait espérer leur père fondateur, les jeux Olympiques n’ont pu se tenir à l’écart de l’histoire des hommes. Bien au contraire, il leur a fallu répercuter les crises majeures que connut le monde, et ce furent la démonstration de force « paisible » du régime nazi en 1936 ; l’attentat palestinien à Munich en 1972 ; le boycottage des Jeux de Moscou (1980) et de Los Angeles (1984) liés à la guerre froide ; la contestation par certains de la tenue des Jeux de 2008 à Pékin en raison des atteintes aux droits de l’homme en Chine...

Chargé de l’organisation des Jeux, le Comité international olympique (CIO), fondé en 1894, est devenu aujourd’hui une gigantesque entreprise et un pôle d’influence diplomatique et financier incontournable. Il se voit confronté à des problèmes dont la gravité va croissant : primauté de l’économie de marché sur les valeurs sportives, criante lors des Jeux d’Atlanta en 1996 ; gigantisme (le programme des Jeux d’été de Londres en 2012 comptait 302 épreuves, celui des Jeux d’hiver de Sotchi, en 2014 en comptait 98) ; dopage, toujours d’actualité.

Quant à l’olympisme, conserve-t-il au début du IIIe millénaire une raison d’être, une signification propre, ou ne représente-t-il plus qu’une idée creuse, dénuée de toute valeur ? Quelle en serait d’ailleurs l’exacte signification ?

Si l’on se réfère à la Charte olympique, document de cinquante-neuf articles répartis en six chapitres publié sous l’égide du CIO, on la cherchera dans les « principes fondamentaux » : « ... L’olympisme est une philosophie de la vie, exaltant et combinant en un ensemble équilibré les qualités du corps, de la volonté et de l’esprit. Alliant le sport à la culture et à l’éducation, l’olympisme se veut créateur d’un style de vie fondé sur la joie dans l’effort, la valeur éducative du bon exemple et le respect des principes éthiques fondamentaux universels. Le but de l’olympisme est de mettre partout le sport au service du développement harmonieux de l’homme en vue d’encourager l’établissement d’une société pacifique, soucieuse de préserver la dignité humaine. [...] La pratique du sport est un droit pour l’homme. [...] Toute forme de discrimination à l’égard d’un pays ou d’une personne fondée sur des critères de race, de religion, de politique, de sexe ou autres est incompatible avec l’appartenance au mouvement olympique... »

Ces phrases, dont chacune mériterait un long commentaire, ont-elles toute la force que l’on souhaiterait pouvoir leur trouver ? Correspondent-elles bien aux efforts de Pierre de Coubertin pour, à la fin du XIXe siècle, redonner vie aux principes d’Olympie ?

Pierre LAGRUE

1. Pierre de Coubertin et son œuvre

Tous les quatre ans, le nom de Pierre de Coubertin revient sous le feu des projecteurs. On se réfère à son exemple, on cite, en la lui attribuant imperturbablement, la phrase qui n’est pas sienne, « l’important, c’est de participer » (citation qui, en outre, déforme la phrase exacte : « L’important, c’est moins de gagner que de prendre part », prononcée par l’évêque de Pennsylvanie lors de son sermon aux athlètes des jeux Olympiques de Londres en 1908, puis commentée et paraphrasée par Coubertin à l’occasion du dîner offert par le gouvernement britannique le 24 juillet 1908) ; mieux encore, on se prévaut de son opinion sans avoir lu ses écrits ou bien en extrayant de son contexte tel membre de phrase tronqué, ce qui rend aisées toutes les déformations abusives.

Dans le meilleur des cas, il apparaît tout au plus comme le rénovateur des jeux Olympiques, ce qui occulte la profondeur et la variété d’une pensée multiforme. L’homme et son œuvre restent en fait des inconnus.

Issu d’une famille du « faubourg Saint-Germain », il est né le 1er janvier 1863 dans l’hôtel particulier du 20 de la rue Oudinot, dont il ne devait se défaire qu’après la Première Guerre mondiale, pour des raisons essentiellement financières. Pierre de Coubertin était l’un des quatre enfants de Charles Fredy, baron de Coubertin (1822-1908), peintre de quelque talent, et de Marie-Marcelle Gigault de Crisenoy (voir la généalogie établie par son petit-neveu Geoffroy de Navacelle), tous deux monarchistes et partisans du comte de Chambord. Très vite, Coubertin allait faire la preuve de l’originalité de sa pensée ; il allait s’éloigner du chemin tout tracé, des rivages trop connus, pour se livrer à cette « aviation intellectuelle » que plus tard il tenterait d’introduire dans l’éducation (cf. l’importante étude d’Y.-P. Boulongne, éd. Léméac, Ottawa, 1975).

L’éducation, la pédagogie : tel fut le champ d’action qu’il se choisit dès 1883, s’il faut en croire Une campagne de vingt et un ans (1887-1908), publié en 1909, où il indique sans ambages l’importance de son premier voyage en Angleterre. Visitant les public schools, il se rend compte d’une chose « imprévue et cachée », à savoir qu’« il existait tout un plan de formation morale et sociale dissimulé sous le couvert des sports scolaires ». La stature de Thomas Arnold, mort en 1842 après avoir mené durant quatorze années les destinées de Rugby, l’impressionne, ainsi que les résultats obtenus par le grand éducateur. Il regrette que ce dernier n’ait laissé ni texte, ni lettre, ni sermon, mais il considère que tout son système reposait sur l’idée que c’est à l’adolescent de construire sa personnalité d’adulte avec les matériaux dont il dispose, notamment la maîtrise et la pratique du sport. C’est cela qu’il faut transposer en France, pour que toute une génération prenne conscience d’elle-même, de ses forces et de ses responsabilités. Alors la défaite de 1870-1871 pourra peut-être s’effacer.

Désormais, le jeune Coubertin est en route. Le 1er novembre 1886, dans La Réforme sociale, revue chère à l’école de l’économiste Frédéric Le Play, paraît son premier article. Premier d’une production foisonnante au long d’un demi-siècle : plus de vingt-cinq livres d’importance à partir de L’Éducation en Angleterre (Librairie Hachette et Cie, 1888), des dizaines et des dizaines d’articles parus dans des publications françaises, belges, suisses, anglo-saxonnes, de nombreuses conférences, sans oublier une correspondance considérable.

Cette inlassable activité d’écrivain, un écrivain diffusé bien souvent à compte d’auteur, n’allait nullement l’empêcher de faire preuve, sur le terrain, d’une capacité étonnante et têtue à réaliser des vues d’abord tenues pour chimériques par ses contemporains.