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En triant les affaires de sa défunte mère, Julien trouve une carte postale que lui avait adressée, dans sa jeunesse, une ancienne compagne, son premier amour. Dans celle-ci, elle lui annonce sa grossesse. Surpris, il se met alors à la recherche de cet énigmatique enfant…
Une fois sa fille retrouvée, Julien décide, avec elle, de mener des investigations sur sa parente. Malheureusement, une succession de nouvelles découvertes, aussi mystérieuses les unes que les autres, bouleversera leurs vies pour toujours.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Pour faire face à sa nouvelle situation de handicap,
Alain Nourisson se réfugie dans l’écriture. Il est un autodidacte qui applique les techniques artistiques du modelage, couche par couche ou simplement phrase par phrase…
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Alain Nourisson
La carte postale oubliée
Roman
© Lys Bleu Éditions – Alain Nourisson
ISBN : 979-10-377-5835-4
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivante du Code de la propriété intellectuelle.
Ce récit est une fiction et toute ressemblance avec des personnages et des personnes ayant existé ne serait que pure coïncidence.
Seuls les dates et évènements historiques contenus dans le texte ont fait l’objet de recherches documentaires vérifiées avant d’y être intégrés pour construire le fil conducteur du récit à partir de notre histoire contemporaine récente qui a marqué toute mon enfance et ma jeunesse…
Géomètre topographe de formation, il exerce son métier en aménagement du territoire en milieu rural puis en milieu urbain avant de reprendre des études d’ingénieur-conseil au service des organisations publiques et privées. Passionné de sculpture et d’arts plastiques, il doit cesser toute activité professionnelle et artistique à la suite d’un grave accident de santé. Pour faire face à sa nouvelle situation de handicap, il se réfugie dans l’écriture, comme écrivain autodidacte en appliquant ses techniques artistiques du modelage, couche par couche ou simplement phrase par phrase…
C’est lors du déballage de vieux objets dans le grenier de ses parents décédés depuis quelques mois que Julien découvrait avec ses sœurs un carton rempli de vieilles lettres et cartes postales oubliées qui leur étaient toutes adressées et que sa mère avait oubliées de leur donner.
Pour Julien, une carte postale le plongea dans une histoire de sa vie de jeune homme, un amour de jeunesse oublié qui aurait bouleversé sa vie s’il avait su à l’époque…
Alors que ses sœurs se disputaient dans le grenier pour savoir laquelle prendrait ceci ou cela, Julien les avait mises d’accord en s’appropriant le carton de lettres et il leur avait promis de faire le tri de ce qui revenait à chacune…
Il était alors descendu du grenier et il s’était installé sur un banc dans le jardin. Il avait posé le contenu du carton sur une table et ce fut ainsi qu’il avait découvert plusieurs lettres qui lui étaient adressées. Toutes avaient été ouvertes par leur mère certainement, étant donné son caractère de fouineuse et sa curiosité maladive. Pourquoi n’avait-elle donc rien dit en lisant cette carte postale qui lui était adressée dans une enveloppe dont le cachet de la poste d’Angers indiquait la date du 21 juillet 1973. Une photo de Julien jeune avec ses cheveux longs et bouclés sur laquelle un message signé d’Angélique disait : « je te la rends mais je te garderais dans mon cœur pour toujours, je t’aime ».
Sur la carte postale, le message d’Angélique était plus intrigant : « Depuis notre rencontre merveilleuse, je ne cesse de penser à toi, mais ma sœur aînée et ma tutrice depuis la mort de nos parents m’a placée dans une congrégation religieuse à Pasteur à Angers, il s’agit des Sœurs de la Charité du Bon Pasteur qui viennent en aide aux femmes et aux enfants en difficulté et elles ont bien voulu m’accepter et me venir en aide malgré ma grossesse. Je suis désolée de te l’apprendre ainsi, mais Julien tu vas être papa car je n’ai jamais connu d’autre homme que toi et je garde un souvenir merveilleux de notre rencontre et de nos échanges amoureux. Je ne sais pas ce que va devenir cet enfant car les sœurs m’ont promis de bien s’en occuper si j’accepte mon noviciat dès maintenant. Je me sens perdue et triste de ne pas pouvoir te revoir. Adieu, mon Julien adoré, Je t’aimerais toujours quoiqu’il m’arrive, je t’aime », signé Angélique.
Julien s’était pris la tête dans les mains tout en étant furieux contre sa mère qui lui avait caché ce lourd secret car elle avait lu cette carte postale, il en était sûr…
Mais que faire de cette information, il appela ses sœurs et il leur montra la carte postale qu’elles lurent et relurent tout en regardant Julien avec stupeur. Elles aussi découvraient ce terrible secret et elles entourèrent Julien avec tendresse en s’interrogeant sur la suite à donner à cette découverte…
Tous se demandèrent ce qu’était devenu cet enfant et surtout comment le retrouver si Julien le souhaitait. Mais que faire de cette découverte, maintenant ?
Avec les détails que lui rapportèrent ses sœurs qui avaient connu Angélique, Julien commença à rassembler ses souvenirs…
Un détail précis lui revenait avec plus de précision, les yeux bleus d’Angélique. C’était alors une belle jeune femme à la longue chevelure châtaine et bouclée avec des yeux d’un bleu profond dans lesquels Julien s’était immédiatement noyé. Le jour de leur rencontre, Angélique portait une tunique blanche qui tombait sur un jean délavé. Julien se trouvait alors dans un dancing avec des amis… L’orchestre jouait un slow et Julien n’avait pu résister au charme envoûtant d’Angélique qui le regardait et il l’avait invitée à danser.
Julien avait senti alors son corps chaud se lover contre lui, les seins durs d’Angélique se fichaient dans sa poitrine, une envie de l’embrasser l’avait envahi. Alors qu’il venait à peine de se rencontrer, Angélique accepta ses lèvres pour un long baiser chaud et humide, leurs langues s’enroulaient dans leurs bouches réciproques.
La danse finie, Angélique accepta de boire un verre avec Julien et enfin ils purent se parler, les yeux dans les yeux…
Julien n’avait pu résister au regard charmeur et profond d’Angélique…
Elle habitait avec sa sœur dans la maison que leur avaient laissée leurs parents décédés. Elle était élève infirmière à l’hôpital de Saumur et c’était la première fois qu’elle sortait depuis la mort de ses parents… Comme le dancing était proche de chez elle, elle s’était laissé entraîner par une amie qui l’avait laissée sur place avant de partir se balader avec un ami. Elle se trouvait donc seule maintenant et voulait rentrer chez elle.
Julien lui avait alors proposé gentiment de la raccompagner ce qu’elle avait accepté et ce fut ainsi que Julien avait découvert la belle maison bourgeoise de pierres blanches où elle vivait et où sa sœur l’attendait en regardant par la fenêtre.
Avant de se séparer, Julien avait invité Angélique à venir passer le dimanche suivant avec lui dans sa famille pour son anniversaire, puis ils échangèrent un dernier baiser sous le regard courroucé de sa sœur aînée qui s’était mise à hurler sur Angélique dès qu’il avait eu le dos tourné…
Aujourd’hui, le souvenir de cette maison lui revenait avec précision et ce fut par là qu’il décida de commencer ses recherches, comme il avait pris quelques jours de congés en ce début juillet pour retrouver ses sœurs pour la succession de leur mère et qu’il lui restait un peu de temps disponible, il commença donc ses recherches…
En arrivant dans la ville de Longué, il rechercha le dancing en vain car celui-ci avait été fermé depuis longtemps, il retrouva néanmoins le bar restaurant qui le jouxtait et c’est en refaisant le trajet à pied que Julien avait retrouvé et reconnu la maison d’Angélique…
La belle maison bourgeoise était toujours là mais tous les volets étaient clos et aucun signe de vie ne semblait l’habiter.
En s’adressant à un voisin proche, il apprit que Pauline, la sœur aînée d’Angélique était décédée depuis plusieurs années…
Personne n’avait revu sa jeune sœur disparue malgré les recherches du notaire de la famille pour retrouver sa trace afin de solder la succession…
Julien avait poursuivi ses recherches en se renseignant à la mairie, mais là encore personne ne put le renseigner sur ce qu’était devenue la belle Angélique Dubois, elle n’avait d’ailleurs aucune famille connue sur la commune. Il se rendit au cimetière où il trouva le caveau familial des Dubois de la Motte sur lequel les noms des parents et celui de Pauline Dubois décédée en 1976 étaient gravés…
La tombe semblait abandonnée car il n’y avait aucune trace de fleurs récentes et des ronces et du lierre commençaient à s’installer et envahissaient aussi une chapelle qui jouxtait le caveau…
L’absence d’inscription d’Angélique rassura un peu Julien. Il en avait déduit qu’elle était donc toujours vivante ainsi que son enfant, il en était d’ailleurs convaincu au plus profond de son âme.
Julien devait donc suivre la seule piste qui lui restait, la congrégation des Sœurs de la Charité du Bon Pasteur à Angers…
En se renseignant, Julien avait découvert que cette congrégation louait des chambres d’hôtes, il décida donc d’en louer une pour une semaine en demi-pension ce qui lui permettrait de découvrir le lieu où Angélique avait été accueillie en 1973 tout en continuant ses investigations auprès des religieuses…
Dès qu’il fut installé dans une chambre confortable bien qu’assez austère, Julien avait commencé à errer dans l’établissement, il avait emprunté la longue galerie qui longeait toutes les pièces et les salles communes des bâtiments qui entouraient un vaste jardin dont chaque allée était bordée d’arbres, il était allé s’y réfugier et s’était installé sur un banc à l’ombre du soleil de l’été afin de noter ses dernières trouvailles…
Une sœur passa devant lui, le salua et lui demanda s’il était bien installé et elle l’invita à la suivre pour le dîner du soir…
Julien profita de cette rencontre pour l’interroger sur le fonctionnement de la congrégation et il lui demanda à qui il devait s’adresser pour consulter les archives concernant l’admission des jeunes femmes en 1973.
La sœur lui indiqua le bureau de sœur Marie Thérèse qui avait en charge les tâches administratives depuis de nombreuses années et elle pourrait certainement l’aider s’il avait un mandat officiel… Comme document officiel, Julien n’avait qu’une carte postale et il comptait sur la compréhension et l’indulgence de sœur Marie Thérèse pour l’aider dans ses recherches…
Dès le lendemain matin, après un petit-déjeuner copieux et qualitatif, Julien se rendit au bureau de sœur Marie Thérèse.
Sœur Marie Thérèse fut ravie d’une visite aussi matinale, elle était confinée dans des tâches administratives sans intérêt à ses yeux…
Bien que la présence d’un homme en face d’elle l’indisposait toujours un peu, elle fut ravie de cette visite…
Elle eut un sourire accueillant pour Julien qui sortit aussitôt sa carte postale de sa poche en expliquant sa présence et sa requête. Elle l’écouta attentivement, lut et relut la carte…
Elle se glissa dans une salle à l’arrière de son bureau et revint avec un énorme registre de 1973 où elle pensait trouver les informations demandées.
À la date du 20 juillet 1973, elle trouva le nom de la jeune Angélique Dubois, dix-huit ans, accueillie à la demande de sa tutrice et sœur aînée Pauline qui avait signé le registre en confiant sa jeune sœur aux bons soins de la congrégation…
Mais aucune information sur le fait qu’Angélique était enceinte. Mais sœur Marie Thérèse confia à Julien qu’à cette époque les bébés étaient souvent confiés à des mères catholiques proches de la congrégation pour qu’elles les prennent en charge comme nourrices car la congrégation ne pouvait pas prendre en charge les bébés des filles-mères qui devaient s’engager comme nonnes pour être acceptées en leur sein afin de réparer leur faute, car à cette époque le fait d’être enceinte et fille-mère était encore considérée comme une faute et un grave péché dans les milieux catholiques…
Julien affirma à la sœur qu’il aurait pris ses responsabilités s’il avait su cela à l’époque, sans que cela ne soit un drame pour lui…
Malgré ses réticences à communiquer des informations, sœur Marie Thérèse découvrit qu’Angélique s’appelait désormais sœur Angèle et qu’elle se trouvait en mission dans une association en Inde du Sud…
Sœur Marie Thérèse accepta de lui donner l’adresse de l’association en Inde du Sud à Pondichéry où sœur Angèle était actuellement en mission humanitaire depuis maintenant plus de deux ans après avoir suivi des études d’infirmière et œuvrer ici à Angers pour venir en aide aux filles recueillies et amenées au centre d’accueil de la congrégation pour les femmes en détresse souvent après avoir été arrachées au trottoir par la police dans la région…
Elle ne trouva aucune trace de l’enfant si ce n’était qu’une famille catholique venait souvent la visiter pendant les premiers mois de sa présence ici, mais aucune visite de sa sœur aînée n’était mentionnée si ce n’était pour payer les frais de pensions d’Angélique chaque trimestre mais qui furent ensuite payés par la famille Dubon dès le mois de décembre 1973, ce qui correspondait certainement à la naissance de l’enfant…
Sœur Marie Thérèse accepta de donner l’adresse de la famille Dubon à Julien…
Julien put ainsi continuer ses recherches. Elle lui précisa cependant qu’une jeune femme policière était venue un mois plus tôt pour faire les mêmes recherches que lui sans préciser le nom de celle-ci car elle avait oublié dans l’inscrire dans son registre actuel. Cela s’était passé début juillet 2003… cette femme policière avait une carte de lieutenant de la SRPJ d’Angers, seul détail dont elle se souvenait… Julien dont les souvenirs d’Angélique revenaient chaque jour plus précis demanda à sœur Marie Thérèse si elle avait une photo récente de sœur Angèle. Après avoir cherché dans ses archives, sœur Marie Thérèse donna à Julien une photo où l’on voyait sœur Angèle aux côtés de mère Thérèsa sur une coupure de journal de 1992… Toutes ces informations reçues avec générosité incitèrent Julien à partir au plus vite d’Angers pour poursuivre ses recherches. Sa prochaine recherche serait donc pour la famille Dubon qui habitait à Ancenis en Loire-Atlantique et qui avait recueilli l’enfant d’Angélique a priori…
Julien abandonna sa voiture sur le parking de Bon Pasteur et se rendit à la gare d’Angers à pied en longeant la Maine qu’il traversa sur le pont puis il contourna le château si particulier d’Angers pour remonter le boulevard du roi René jusqu’à la gare où il prit le premier train pour Ancenis en fin de matinée…
Cette marche assez longue lui avait permis de reprendre ses esprits en respirant profondément tout le long du trajet jusqu’à la gare… Il prit sa place dans le train où il eut enfin plaisir à s’asseoir, fatigué, mais surtout impatient de ce qu’il allait découvrir… Julien savait avec certitude qu’Angélique avait eu un enfant qui avait été confié à cette famille d’adoption qui vivait à Ancenis où il se rendait sans connaître leur adresse et en se demandant quel accueil lui serait fait sur place. Julien se demandait comment justifier sa démarche auprès de la famille Dubon qui avait pu accueillir l’enfant d’Angélique…
Julien se demandait comment justifier sa démarche auprès de la famille Dubon qui avait pu accueillir l’enfant d’Angélique…
Mais Julien se demandait si cet enfant était bien celui dont Angélique parlait dans sa carte postale malgré ce qu’il avait découvert auprès de sœur Marie Thérèse, mais ce dont il était sûr c’était qu’Angélique s’appelait désormais sœur Angèle car la ressemblance était trop flagrante et sœur Marie Thérèse le lui avait confirmé…
Dès qu’il fut assis dans le train, il saisit sa mallette pour y prendre un carnet à dessin et un crayon qu’il installa sur la tablette devant lui, et il se mit à crayonner avec vigueur un portrait qui lui revenait du plus profond de sa mémoire.
Depuis qu’il avait récupéré la coupure de journal où sœur Angèle figurait à côté de mère Thérèsa en Inde au milieu d’une foule de gens pauvres qui leur tendaient leurs mains en implorant…
Sur son dessin, Julien avait remplacé le voile de sœur Angèle par de beaux cheveux bouclés…
La photo du journal le hantait, lui qui avait toujours du mal à supporter le regard accrocheur des mendiants dans les rues de Paris où ailleurs, il faisait toujours tout pour les éviter à chacun de ses déplacements…
Mais cette photo d’Angèle avec mère Thérèsa avait quelque chose de mystérieux, une grande bonté se lisait sur le visage de cette sainte femme qui semblait transcendée par sa mission auprès des pauvres. On lisait sur son visage qu’elle aimait les gens tels qu’ils étaient sans jugement comme si elle était là uniquement pour eux. Son regard traversait la photo et se posait sur vous pour vous interpeller au plus profond de votre âme. Un sentiment de culpabilité vous envahissait alors…
Arrivé en gare d’Ancenis, Julien demanda au guichetier s’il connaissait la famille Dubon…
Le guichetier de la gare lui indiqua l’adresse du magasin Dubon à côté de la mairie en plein centre-ville…
Julien quitta la gare d’Ancenis par la gauche, longea un parking ombragé puis il se dirigea vers la place de la mairie son sac de voyage sur l’épaule, sa mallette à la main qui lui donnait une allure de représentant de commerce…
Il passa devant l’église Saint-Pierre, puis il tourna à droite, il longea la mairie et enfin il tomba en face d’un magasin de vêtements où sur la vitrine, il lut « chez Dubon, il n’y a que du bon », heureusement qu’il ne vendait pas des bonnets pensait-il en souriant…
Il franchit la porte du magasin où il fut accueilli par une jeune femme souriante d’une trentaine d’années. Il se présenta et il lui expliqua sa recherche si particulière…
Delphine Dubon se présenta à son tour et lui confirma qu’il était bien chez les bons Dubon car ils étaient les seuls Dubon dans cette ville…
Julien passa un long moment à visiter les étals du magasin tout en parlant avec Delphine jusqu’à ce qu’il tombe sur une photo de famille où l’on pouvait voir les deux jeunes femmes entourées de leurs parents qui se tenaient droit à leurs côtés. En regardant discrètement la photo de plus près, Julien crut reconnaître le visage d’Angélique.
Voyant son trouble, Delphine lui précisa qu’il s’agissait de sa sœur Marie et de ses parents…
Julien avait alors sorti le portrait qu’il avait pris le temps de dessiner pendant son voyage en train en y mêlant ses souvenirs à ce qu’il percevait de la photo qu’il avait récupérée à Bon Pasteur et que Marie Thérèse avait bien voulu lui prêter…
Lorsqu’il montra son dessin à Delphine, celle-ci eut un mouvement de recul en disant : « mais c’est ma sœur, Marie ! » « Où avez-vous eu ce portrait ? »
Ce fut à ce moment-là que Julien lui expliqua précisément les raisons de sa démarche, il lui montra la carte postale et lui parla de ses découvertes à la congrégation des sœurs de la Charité du Bon Pasteur d’Angers.
À cette évocation du Bon Pasteur, Delphine réagit et elle expliqua à Julien que sa sœur Marie avait été déshéritée au profit de la congrégation des sœurs de la Charité du Bon Pasteur par ses parents qui avait fait un testament pour léguer une partie de leur fortune à la congrégation sans rien laisser à Marie qui n’était pas leur fille biologique et qu’ils ne l’avaient jamais reconnu comme leur enfant légitime même si officiellement elle l’était aux yeux de la loi…
Mais Delphine, étant leur seule fille biologique reconnue, avait hérité du magasin et des immeubles locatifs d’Ancenis…
Marie avait donc appris par le courrier que lui avait remis le notaire qu’elle avait été adoptée à la naissance de Delphine qui n’était pas sa sœur biologique, ni sa jumelle, mais seulement sa sœur de lait…
Les parents Dubon avaient procédé ainsi à la demande de la mère supérieure de la congrégation des sœurs de la Charité du bon Pasteur dont ils étaient très proches à l’époque, c’était une cousine germaine de Mme Dubon et l’auteure de cette tromperie…
Bien qu’étant enregistrée à la mairie d’Angers comme la sœur jumelle de Delphine, un test ADN prouvait sa non-filiation biologique avec les Dubon car lors de la préparation de leur testament, les parents Dubon avaient même fait réaliser un test ADN familial à la demande du notaire pour que Marie ne puisse pas contester la succession en faveur de Delphine qui héritait du magasin et des immeubles qu’ils possédaient à Ancenis…
Une somme de 500 000 Francs avait aussi été donnée à la congrégation des sœurs de la Charité du Bon Pasteur sans que Marie ne puisse réclamer légalement quoique ce soit, en effet un défunt peut toujours faire don de ses biens à une association ou à une fondation par testament…
Delphine ne pouvait plus s’arrêter de donner une multitude de détails à Julien car elle avait elle-même été surprise de ce qu’elle avait appris du notaire lors de cette succession…
Vexée, Marie avait donc renoncé à tout héritage et abandonné ses études universitaires pour ne plus dépendre de la famille Dubon, pour être libre et indépendante elle avait passé le concours d’entrée dans la police nationale qu’elle avait réussi, elle avait cependant gardé son identité Dubon pour faciliter son accès dans la police auprès de laquelle elle avait apporté tous les justificatifs concernant son identité française avec un casier judiciaire vierge…
Elle ne se connaissait pas d’autre identité que celle-là d’ailleurs et il lui fallait se lancer dans des investigations difficiles pour retrouver ses parents biologiques, s’ils étaient encore vivants.
Grâce au courrier du notaire, Marie avait pu explorer la piste de la congrégation des sœurs de la Charité du bon Pasteur mais sans résultat probant…