La France à fric - Babacar Ndiaye - E-Book

La France à fric E-Book

Babacar Ndiaye

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Beschreibung

Cet essai a pour but ultime de contribuer à l’édification d’un monde meilleur, rempli de paix et d’amour. Cela passe forcément par une justice sans faille au sein de la famille humaine.

Ces derniers siècles, le continent africain a subi trop d’injustices. Après avoir été vidé de sa population jeune et saine pour bâtir un monde meilleur ailleurs, il a été morcelé, entraînant une humiliation morale, un affaiblissement politique et une dépendance intellectuelle chronique. Cette situation a installé au fil des années des réflexes d’« assisté » dans l’esprit de certains Africains. Ainsi, nous pensons inconsciemment que les solutions doivent nous parvenir d’ailleurs. En même temps, nous réclamons une indépendance. Cette dernière restera une utopie tant que l’Afrique ne parviendra pas à concevoir ses propres modèles.

Nos écrits vont dans le sens de donner de l’impulsion à travers une vision et des propositions de solutions en attendant de voir les institutions internationales organiser des concertations mondiales pour changer ce monde au profit de la famille humaine afin qu’y règnent justice, amour et paix.

Les travaux s’articuleront ainsi : monnaie et finance internationale, économie, système éducatif, santé, corruption et protection sociale. Redresser nos pays passe nécessairement par ces volets, le reste suivra sans difficulté.


À PROPOS DE L'AUTEUR


Babacar Ndiaye est actuaire de formation, statisticien et financier. Il a servi dans plusieurs cabinets internationaux en France de 2010 à 2017. Parallèlement, il a dispensé des cours, TD et TP de classification automatique et d’actuariat à l’Institut de Mathématiques Appliquées où il a été formé. En 2017, il rentre au Sénégal et met en place un cabinet de conseil : DEPRICE Consulting. Dans ce cadre, il a eu à travailler avec des cabinets d’expertise comptable, le BIT, le Ministère des finances, le Ministère de la culture, etc. Parallèlement, il a dispensé des cours dans plusieurs écoles et instituts supérieurs au Sénégal. 

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Babacar NDIAYE

LA FRANCE ÀFRIC

Nous dédions ce livre à chaque individu de notre monde.

SIGLES ET ABRÉVIATIONS

•CEDEAO : Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest

•OFNAC : Office national de Lutte contre la Fraude et la Corruption

•UMOA : Union monétaire ouest-africaine

•UEMOA : Union économique et monétaire ouest-africaine

•BCEAO : Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest

•CEMAC : Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale

•BEAC : Banque des États de l’Afrique centrale

•BCE : Banque centrale européenne

•FMI : Fonds monétaire international

•FAO : Food and Agriculture Organisation (Organisation des Nations unies pour l’Alimentation et l’Agriculture)

•PAM : Programme alimentaire mondial

•BIT : Bureau international du Travail

•OIT : Organisation internationale du Travail

•UNICEF : United Nations International Children’s Emergency Fund (Fonds d’urgence international des Nations unies pour l’enfance)

•PSE : Plan Sénégal émergent

•CNCS : Centre national de Calcul scientifique

•RCCM : Registre de Commerce et de Crédit mobilier

•NINEA : Numéro d’Identification national des Entreprises et des Associations

•CESE : Conseil économique social et environnemental

•IPRES : Institution de Prévoyance Retraite du Sénégal

•ANSD : Agence nationale de la Statistique et de la Démographie

•ENSAE : École nationale de la Statistique et de l’Analyse économique

•CSS : Caisse de Sécurité sociale

•FNR : Fonds national de Retraite

•IPM : Institution de Prévoyance Maladie

•ICAMO : Assurance Maladie obligatoire

•CMU : Couverture Maladie universelle

•ACMU : Agence de laCMU 

•CEC : Carte d’Égalité des Chances

•FSN : Fonds de Solidarité nationale

•PAPA : Projet d’Appui à la Promotion des Aînés

•PNBSF : Programme national de Bourses de Sécurité familiale

•RNU : Registre national unique

•EME : Établissements de Monnaie électronique

•SFD : Systèmes financiers décentralisés

•BNDE : Banque Nationale pour le Développement économique

•CBI : Coris Bank International

•BID : Banque islamique de Développement

•PALAM : Projet d’Alphabétisation et d’Apprentissage de Métiers pour la Lutte contre la Pauvreté

•PADEF-EJ : Projet d’Appui au Développement de l’Entrepreneuriat féminin et de l’Emploi des Jeunes

•PROMISE : Programme national de Promotion de la Microfinance islamique au Sénégal

•CREPMF : Conseil régional de l’Épargne publique et des Marchés financiers

•OCDE : Organisation de Coopération et de Développement économiques

•DPPD : Document de Programmation pluriannuelle des Dépenses

•MEN : Ministère de l’Éducation nationale

•MESRI : Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation

•MFPAA : Ministère de la Formation professionnelle, de l’Apprentissage et de l’Artisanat

•SNPS : Stratégie nationale de Protection sociale

•NTIC : Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication

Introduction

Le monde est entré dans une phase d’accélération, tout va vite, trop vite. Nous sommes dans une incertitude totale. Les problèmes socioéconomiques se multiplient et s’aggravent de jour en jour. Face à tout cela, le monde doit impérativement se réinventer. Nous sommes tous formatés avec nos vérités qui ne coïncident pas forcément avec celles des autres. Qui détient vraiment la vérité ?

L’homme a certainement un objectif précis. Un objectif qu’il pense connaître, qu’il pense identifier. Il va vers sa conquête. Tant qu’il ne l’a pas atteint, il reste son objectif. Dès qu’il l’atteint, il se rend compte que ce n’est pas vraiment ce qu’il recherchait. Que recherchons-nous vraiment ? Nous ne savons pas exactement ce que recherche l’Homme, mais nous pensons savoir ce qu’il ne recherche pas. Ce qu’il recherche n’est certainement pas matériel, pas de ce monde à trois dimensions. Chacun s’en rendra compte probablement à un moment de cette vie. Avons-nous les mots justes pour décrire parfaitement ce que recherche l’Homme ? Nous ne le pensons pas. Ce qui nous paraît vrai en revanche, c’est que des mots comme « amour », « quiétude », « salut », « bonheur », « liberté », « paix », « unité », « bien-être », etc. semblent s’en rapprocher. Ceux-ci sont impossibles à atteindre sans « justice » au sein de la famille humaine.

Ces derniers siècles, l’Afrique est le continent qui a manifestement subi le plus d’injustices dans le monde. Après avoir été vidée de sa population jeune et saine pour bâtir un monde meilleur ailleurs, elle a été morcelée et partagée, entraînant, une humiliation morale, un affaiblissement politique et une dépendance intellectuelle chronique. Cette situation a installé au fil des années des réflexes d’« assisté » dans l’esprit de certains d’entre nous. Ainsi, nous pensons inconsciemment que les solutions doivent nous parvenir d’ailleurs. En même temps, nous réclamons une indépendance. Cette dernière restera une utopie tant que l’Afrique ne parviendra pas à concevoir ses propres modèles. Nous ne sommes pas contre l’idée de copier des modèles ailleurs, mais avant de les appliquer, il faut d’abord les adapter. D’où l’approche que nous appelons C/CAC/CC.

Approche C/CAC/CC

C : Créer

Idéalement

CAC : Copier, Adapter, Coller

À défaut decréer

CC : Copier, Coller

En dernier recours

Une fois que le continent aura fait preuve de plus de maturité, il se fera naturellement sa place au sein des institutions internationales au même titre que les autres avec une réelle implication dans les prises de décision à l’échelle mondiale.

En tant que citoyen du monde, nous avons décidé d’apporter notre modeste contribution pour un monde meilleur, rempli de justice, de paix, d’amour, etc. Nos écrits, qui constituent la première phase de ce projet, vont dans le sens de donner de l’impulsion à travers une vision et des propositions de solutions alternatives pour tout le continent africain, particulièrement pour le Sénégal. Ce choix n’est guère égoïste, il se justifie par l’injustice subie par le continent africain, d’une part et la meilleure connaissance que nous avons du Sénégal, d’autre part. Vous trouverez plus loin des modèles pensés par nous et pour nous, conformément à nos réalités. Vous trouverez également des modèles qui existent déjà dans le monde. La plupart de ces propositions pourront s’appliquer à plusieurs pays africains à quelques ajustements près. Nous demandons à ce titre, à toute personne animée par la même cause, de faire un travail similaire pour son pays afin d’anticiper la deuxième phase qui consistera à :

•corriger et améliorer ces travaux de la phase 1 ;

•approfondir ces travaux de la phase 1 en développant des modèles mathématiques, financiers, actuariels avec l’implication de tous les corps de métier compétents par thème ;

•constituer des équipes dans tout pays intéressé afin de généraliser ces travaux ;

•élaborer un programme politique pour le Sénégal et tout pays intéressé avec la participation de tous en tenant compte de tout ce qui a été réalisé jusqu’ici ainsi que des projections futures. L’État est une continuité ;

•théoriser une autre façon de définir et d’appréhender la notion de développement ;

•les thèmes et points qui seront enrôlés dans la phase 2 seront, entre autres :

•décentralisation, foncier, habitat, inondation ;

•énergie, hydrocarbures ;

•bonne gouvernance ;

•défense, sécurité ;

•jeunesse ;

•sport ;

•tourisme ;

•artisanat,etc.

Tout le monde est invité bien sûr, mais nous Africains devons prendre le lead et décider pour nous-mêmes conformément à nos réalités et aux standards internationaux évidemment. Nous sommes contre toute idée qui profite à l’Afrique en défavorisant notre monde dans son ensemble. Il faut « penser monde ».

Les travaux ci-dessous, donnant la priorité au bien-être de tous, s’articuleront ainsi : monnaie et finance internationale, économie, système éducatif, santé, corruption, protection sociale. Redresser le Sénégal passera nécessairement par ces volets, le reste suivra sans difficulté. La qualité littéraire n’y sera probablement pas, mais dans le fond nous aurons tenté de contribuer au redressement de notre pays ainsi que des autres pays d’Afrique francophone pour un équilibre bénéfique au monde entier.

Dans certaines parties, nous parlerons de la France, un pays que nous connaissons, un pays que nous aimons au même titre que les autres. Elle représente pour nous un deuxième pays. C’est la réalité. Pour dire que, nos critiques ne s’adressent pas aux Français, mais à la politique française envers certains pays africains. C’est totalement différent. Il faut un langage d’égal à égal. Des relations win/win basées sur le respect, la transparence et la solidarité.

N. B. Certaines parties sont relativement techniques, elles permettront au lecteur profane d’acquérir certaines notions dans plusieurs domaines en vogue, mais méconnus.

1. Monnaie et finance internationale

1.1. La création monétaire

La création monétaire est le processus par lequel la masse monétaire d’un pays ou d’une zone est rehaussée. À l’époque, les gouvernements et banques centrales avaient le monopole de cette pratique. Aujourd’hui, elle est essentiellement conduite par les banques privées à travers l’émission de crédits. En effet, la monnaie est devenue majoritairement électronique et non liée à un étalon-or (on parle de monnaie scripturale, c’est-à-dire l’argent en chiffres que nous voyons sur nos relevés de compte).

Pendant longtemps, les gouvernements bénéficiaient de la création monétaire grâce au financement monétaire direct des dépenses budgétaires par les banques centrales. Cette pratique est appelée « planche à billets ». Elle est interdite dans certaines zones sauf en temps de crise comme par exemple celle des subprimes, de la Covid 19, etc.

Vu l’importance de cette partie, nous allons la détailler comme suit : nous présenterons d’abord quelques modes de création monétaire, ensuite nous parlerons de leurs avantages et inconvénients avant de terminer par des propositions alternatives pour une justice monétaire mondiale.

1.1.1. Création monétaire par la banque centrale

Les banques centrales ont le pouvoir de créer de la monnaie. Les billets qu’elles émettent ne sont rien d’autre qu’une reconnaissance de dette à son détenteur. Chaque pièce ou billet matérialise ainsi une promesse de pouvoir disposer du bien que la monnaie représente. Le financement monétaire encore appelé monétisation de dette consiste pour une banque centrale à financer le budget du gouvernement central. Ce processus est une forme de pratique monétaire communément appelée « planche à billets » comme nous l’avons évoqué précédemment. Une définition simple de la planche à billets est la suivante : elle correspond à toute création de monnaie par une banque centrale sans forcément utiliser le support papier, depuis que le mécanisme est devenu entièrement virtuel et informatique. Cette création de monnaie est ex nihilo, c’est-à-dire qu’elle se fait à partir de rien, sans création de richesse au préalable. La capacité des États et des banques centrales à créer ainsi massivement de la monnaie constitue un outil économique puissant, capable de stimuler l’économie, mais aussi de la déstabiliser durablement. Nous y reviendrons plus amplement dans la partie avantages et inconvénients. À cause de ces abus, certains États ont interdit la pratique de financement monétaire public. Par conséquent, les déficits publics doivent donc être financés, entre autres, par emprunts aux taux d’intérêt des marchés financiers.

1.1.2. Création monétaire par les banques privées

Dans le système financier et monétaire actuel, où la monnaie est essentiellement scripturale, la création monétaire est effectuée par les banques privées par un jeu d’écritures comptables lorsqu’un crédit bancaire est émis (dans certaines limites).

Voici le mécanisme :

lorsqu’une banque veut octroyer un crédit à une personne physique (particulier) ou morale (entreprise par exemple), elle a deux possibilités : la première consiste à utiliser les dépôts existants. La seconde, celle que nous voulons clarifier, est la création monétaire. Concrètement, la banque inscrit dans son bilan comptable une créance égale au montant qu’elle va prêter à son client, et augmente le compte de dépôt de ce client du même montant. La banque a créé de l’argent ex nihilo c’est-à-dire, nous le répétons, à partir de rien, tout simplement.

Exemple de prêt de 1 000 000 franc CFA :

Sur un plan comptable, juste après l’octroi du crédit au client, la banque :

•inscrit 1 000 000 franc CFA au passif (dette) de son bilan ;

•inscrit 1 000 000 franc CFA à l’actif (les biens et droits) de son bilan ;

•après remboursement du crédit, la banque procède à une démonétisation : la part de monnaie correspondant au prêt initial est détruite ;

•la banque encaisse les intérêts liés au prêt en créant de la monnaie par simple jeu d’écriture comptable.

En résumé :

•Octroi d’un crédit => création monétaire

•Remboursement du crédit => destruction monétaire

Théorie des réserves fractionnaires

La réserve fractionnaire est un système bancaire qui permet aux banques commerciales de réaliser des profits en prêtant une partie des dépôts de leurs clients. Lorsqu’un client dépose de l’argent sur son compte bancaire, la banque met à sa disposition un compte de dépôt dans lequel il peut puiser. Cependant, la banque ne conserve pas la totalité du montant sur le compte du client. Un pourcentage du dépôt est réservé (la réserve fractionnaire). Ce montant varie généralement entre 3 % et 10 % et le reste de l’argent est utilisé pour octroyer des prêts à d’autres clients.

Voici un exemple simple et illustratif de la capacité des prêts à créer de la monnaie :

•le client A dépose 500 000 franc CFA auprès de la banque A. La banque A réserve 50 000 franc CFA pour le client A et prête 450 000 franc CFA au clientB ;

•le client B dépose les 450 000 franc CFA auprès de la banque B. La banque B réserve 45 000 franc CFA pour le client B et prête 405 000 franc CFA au clientC ;

•le client C dépose les 405 000 franc CFA auprès de la banque C. La banque C réserve 40 500 franc CFA pour le client C et prête 364 500 franc CFA au clientD ;

•le client D dépose les 364 500 franc CFA auprès de la banque D. La banque D réserve 36 450 franc CFA pour le client D et prête 328 050 franc CFA au client E ;

•le client E dépose les 328 050 franc CFA auprès de la banque E. La banque E réserve 32 805 franc CFA pour le client E et prête 295 245 franc CFA au client F.

Avec une obligation de réserve fractionnaire de 10 %, le dépôt initial de 500 000 franc CFA est passé à 2 342 795 franc CFA en devise totale disponible, correspondant à la somme des dépôts de l’ensemble des clients dans leurs établissements respectifs. D’où le nom de multiplicateur monétaire.