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Extrait : "ADINE, habillée en turc : Ah ! mon cher oncle ! ah ! quel cruel voyage ! Que de dangers ! quel étrange équipage ! Il faut encor cacher sous un turban, Il faut encor cacher sous un turban, Mon nom, mon cœur, mon sexe, et mon tourment. DARMIN : Nous arrivons : je te plains ; mais, ma nièce, Lorsque ton père est mort consul en Grèce, Quand nous étions tous deux après sa mort, Privés d'amis, de biens, et de support, Que ta beauté, tes grâces, ton jeune âge..."
À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARAN
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Seitenzahl: 89
Veröffentlichungsjahr: 2015
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Cette comédie a été composée en 1740 (voyez les lettres de Voltaire à Frédéric des 26 janvier et 10 mars ; celles du prince, des 26 février, 18 mars, et 15 avril 1740); elle était alors intitulée la Dévote. La plus ancienne édition que je connaisse est celle qui fait partie du tome VIII des Œuvres de Voltaire, Dresde, 1748-54, dix volumes in-8°. Un Avertissement, ajouté dans l’édition de 1752, était ainsi conçu :
« Cette comédie est un peu imitée d’une pièce anglaise intitulée Plain dealer. Elle ne paraît pas faite pour le théâtre de France. Les mœurs en sont trop hardies, quoiqu’elles le soient bien moins que dans l’original : il semble que les Anglais prennent trop de liberté, et que les Français n’en prennent pas assez. »
L’édition posthume de Kehl est la première qui contienne l’Avertissement suivant.
Cette pièce est bien moins une traduction qu’une esquisse légère de la fameuse comédie de Wicherley, intitulée Plain dealer, « l’Homme au franc procédé ». Cette pièce a encore en Angleterre la même réputation que le Misanthrope en France. L’intrigue est infiniment plus compliquée, plus intéressante, plus chargée d’incidents ; la satire y est beaucoup plus forte et plus insultante ; les mœurs y sont d’une telle hardiesse qu’on pourrait placer la scène dans un mauvais lieu attenant un corps de garde. Il semble que les Anglais prennent trop de liberté, et que les Français n’en prennent pas assez.
Wicherley ne fit aucune difficulté de dédier son Plain dealer à la plus fameuse appareilleuse de Londres. On peut juger, par la protectrice, du caractère des protégés. La licence du temps de Charles II était aussi débordée que le fanatisme avait été sombre et barbare du temps de l’infortuné Charles Ier.
Croira-t-on que chez les nations polies les termes de gueuse, de p… de bor…, de rufien, de m…, de v…, et tous leurs accompagnements, sont prodigués dans une comédie où toute une cour très spirituelle allait en foule ?
Croira-t-on que la connaissance la plus approfondie du cœur humain, les peintures les plus vraies et les plus brillantes, les traits d’esprit les plus fins, se trouvent dans le même ouvrage ?
Rien n’est cependant plus vrai. Je ne connais point de comédie chez les anciens ni chez les modernes où il y ait autant d’esprit. Mais c’est une sorte d’esprit qui s’évapore dès qu’il passe chez l’étranger.
Nos bienséances, qui sont quelquefois un peu fades, ne m’ont pas permis d’imiter cette pièce dans toutes ses parties ; il a fallu en retrancher des rôles tout entière.
Je n’ai donc donné ici qu’une très légère idée de la hardiesse anglaise ; et cette imitation, quoique partout voilée de gaze, est encore si forte qu’on n’oserait pas la représenter sur la scène de Paris.
Nous sommes entre deux théâtres bien différents l’un de l’autre : l’espagnol et l’anglais. Dans le premier on représente Jésus-Christ, des possédés et des diables ; dans le second, des cabarets, et quelque chose de pis.
Récité par M. de Voltaire sur le théâtre de sceaux, devant madame la duchesse du Maine, avant la représentation de la comédie de la prude, le 15 décembre 1747.
MADAME DORFISE, veuve.
MADAME BURLET, sa cousine.
COLETTE, suivante de Dorfise.
BLANFORD, capitaine de vaisseau.
DARMIN, son ami.
BARTOLIN, caissier.
LE CHEVALIER MONDOR
ADINE, nièce de Darmin, déguisée en jeune Turc.
La scène est à Marseille.
Darmin, Adine.
Blanford, Darmin, Adine.