La Vie après la mort - Rudolf Steiner - E-Book

La Vie après la mort E-Book

Rudolf Steiner

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Beschreibung

Pour Rudolf Steiner, comme pour les anthroposophes et comme pour d'autres cultures, la mort est avant tout une naissance dans une autre forme d'existence, un processus qui procède d'un déroulement spécifique qui se déroule en plusieurs étapes. Les conférences de Rudolf Steiner réunies ici ouvrent en grand les portes de la naissance et de la mort. Elles s'adressent à ceux qui veulent comprendre ce qu'est la mort et ce qui se passe après. Selon son habitude, Rudolf Steiner engage ses lecteurs à penser par eux-mêmes et tous ses écrits sur le sujet de la mort et de l'après-vie consisteront à prodiguer des conseils pour les morts à l'usage des vivants. Thèmes principaux abordés par cet ouvrage : - La mort et le parcours de l'âme humaine après la mort - Le sommeil et la mort - Entre la mort et une nouvelle naissance - Comment apprendre à vivre avec les morts ? - La mort, métamorphose de la vie.

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TABLE DES MATIÈRES

____

PREMIÈRE CONFÉRENCE

DEUXIÈME CONFÉRENCE

TROISIÈME CONFÉRENCE

QUATRIÈME CONFÉRENCE

OUVRAGES DE RUDOLF STEINER TRADUITS EN FRANÇAIS

PREMIÈRE CONFÉRENCE

La dernière fois qu’il m’a été donné de parler à un certain nombre d’entre vous, notre Gœtheanum existait encore. J’ai eu alors une très grande satisfaction à m’exprimer devant un groupe d’amis français. Cette satisfaction se trouve renouvelée aujourd’hui du fait que ces amis m’ont invités à traiter ici de quelques sujets relatifs à l’Anthroposophie. Je remercie ces amis de leur si aimable invitation. J’en remercie en particulier Mademoiselle Sauerwein, et je suis également heureux que Monsieur Sauerwein, qui, lors de mes conférences de Dornach, en 1922, les traduisit en français, d’une manière si obligeante, ait bien voulu assumer aujourd’hui la même tâche. Je lui en suis tout particulièrement reconnaissant.

Certaines choses, dans le mouvement anthroposophique, se sont transformées depuis lors. Cette transformation provient de ce que nous avons pu, relativement peu de temps après avoir été frappé par la perte du Gœtheanum, tenir le Congrès de Noël auquel nos amis anthroposophes participèrent d’une manière si intense. Ce Congrès a donné, je crois, une impulsion nouvelle au mouvement tout entier, et, en particulier, à la substance de l’activité anthroposophique elle-même. Une chose également nouvelle dans le mouvement anthroposophique, c’est que je me sois chargé de la présidence de la Société, alors que jusqu’ici je ne me considérais que comme un Instructeur, le poste de président étant assumé par d’autres. Ce fut pour moi, une décision très importante même à l’égard des mondes spirituels. C’était presque une audace, car il aurait fort bien pu arriver que les révélations dues aux entités spirituelles, révélations sur lesquelles nous devons tabler lorsqu’il s’agit du développement de l’Anthroposophie, se fissent moins abondantes, du moment où je me laissais absorber par la gestion extérieure de la Société. Mais je puis dès aujourd’hui constater, chose très importante que cela n’a pas été le cas. Au contraire, depuis le Congrès de Noël, l’impulsion spirituelle qui doit descendre des mondes supérieurs pour que le mouvement anthroposophique poursuive son développement, s’est considérablement accrue, de sorte qu’il a pu devenir de plus en plus ésotérique et qu’il le deviendra davantage encore. Certes, il en est résulté que, du côté des mondes spirituels, des forces contraires très énergiques, des forces démoniaques, se sont lancées à l’assaut du mouvement anthroposophique. Mais le pacte que nous avons pu lier, grâce au Congrès de Noël, avec les bonnes puissances spirituelles, aura, nous l’espérons absolument, assez de force pour mettre en déroute ces adversaires spirituels, qui, sur la terre se servent des êtres humains pour atteindre leurs buts.

Au cours des trois conférences que je vais donner, je voudrais essayer de montrer comment l’Anthroposophie nous offre une connaissance de ce qui est spirituel dans l’univers et dans l’homme, mais une connaissance de telle nature que l’on peut en retirer de véritables impulsions intérieures pouvant féconder dans l’âme la vie morale et la vie religieuse. C’est justement parce qu’il va devenir possible à l’homme d’acquérir des connaissances qui soient, en même temps des impulsions morales et religieuses, que l’Anthroposophie apportera à l’humanité tout autre chose que la civilisation de ces derniers siècles. Le mal dont a souffert cette civilisation vient de ce qu’elle mettait au jour des connaissances d’une envergure grandiose : sciences naturelles, économiques, philosophiques, mais que toutes ces connaissances n’occupaient réellement que la tête de l’homme. Les impulsions morales et religieuses ne pouvaient plus alors jaillir que du cœur, de l’âme sensitive. Là, elles se présentaient sous la forme de l’idéal moral et religieux, mais ces idéaux contenaient-ils une force suffisante pour que le sentiment, animé par eux, put créer des univers réels ? Assuraient-ils à l’homme un avenir dépassant l’instant de la mort, instant où le monde physique présent serait évanoui ? À ces questions, la science moderne ne pouvait rien répondre. Et c’est de là que naquit le grand Doute du siècle dernier, le grand Doute de l’époque présente.

Je voudrais, aujourd’hui, considérer l’être de l’homme sous trois aspects. Cet être de l’homme, nous le suivons des yeux entre la naissance et la mort ; nous nous trouvons, avec toute notre destinée pris entre ces deux limites : d’une part la naissance ou plus exactement la conception, d’autre part la mort. La naissance et la mort ne sont pas la vie, l’une commence la vie, l’autre la termine. La question qui se pose est celle-ci : le mode d’examen qui nous sert dans la vie, entre la naissance et la mort, soit qu’il s’agisse de comprendre notre propre vie, soit qu’il s’agisse de comprendre celle de nos semblables, ce mode d’examen et d’étude peut-il servir aussi à considérer la naissance elle-même, la mort elle-même ? Ou faut-il, au contraire, qu’à ces deux termes, l’examen se transforme entièrement ? Commençons aujourd’hui par envisager la mort qui clôt d’une manière si précise l’existence terrestre de l’homme.

La mort ravit le corps physique de l’homme, elle prend cette forme humaine que nous avons devant les yeux et la rend à la vie de la terre. De quelle manière la mort ravit-elle ce corps physique ? C’est la terre, ce sont les éléments qui reprennent l’homme terrestre. Ce sont ses propres éléments, s’il y a sépulture, et l’élément du feu s’il y a crémation. Qu’est-ce que la terre peut faire de cette être humain que percevait nos sens ? Elle ne peut que s’appliquer à sa destruction.

Jetons un regard sur les forces qui sont autour de nous. Lorsque le cadavre humain leur est livré, elles ne peuvent rien y construire, elles ne peuvent que le détruire. Nous pouvons dire, par conséquent que les forces dont la Nature nous entoure ne sont pas constructives, car, dès que le corps humain leur est livré, elles le désagrègent. Puisque ces forces terrestres dissolvent notre corps, il faut qu’il y ait en lui, durant la vie, une force extra-terrestre qui l’édifie.

La question se présente tout autrement lorsqu’on examine la mort de l’homme à l’aide des pouvoirs de connaissances spéciaux qui ont été engendrés dans l’âme par les disciplines spirituelles. La connaissance ordinaire voit le cadavre, rien d’autre. Mais si l’on parvient, grâce à des disciplines intérieures, à la première étape de connaissance supérieure que j’ai d’écrite dans mes livres, à l’Imagination, alors l’aspect de la mort se transforme entièrement. À travers la mort, on voit alors l’être de l’homme s’arracher à la terre. Lorsque nous développons en nous la faculté de connaissance qu’est l’imagination, nous voyions, au moment même de sa mort, l’être humain nous apparaître sous forme d’images vivantes. Nous le voyons, non pas mourir, mais ressusciter de son corps. Nous avons la vision directe de cette résurrection.

Pour l’étape de l’Imagination, la mort physique se transforme en naissance spirituelle. Avant la mort, l’homme nous apparaît sous l’aspect d’un être terrestre. Il peut dire « Je suis ici, à cet endroit ; là-bas, c’est le monde ». À l’instant de la mort, l’homme cesse d’être seulement à l’endroit où se trouve son corps. Son existence commence à s’étendre jusqu’aux confins de l’espace cosmique. L’homme devient un avec l’univers que, jusqu’à présent, il n’avait pu que contempler. À ce moment, le monde qui s’étend hors de son corps devient son expérience subjective. Et, par là même, ce qui été, précédemment, son monde intérieur devient son monde extérieur. De l’existence personnelle, nous passons dès lors à l’existence cosmique. La terre, c’est ainsi que la chose apparaît à la connaissance imaginative, la terre est ce qui nous donne la possibilité de passer par l’épreuve de la mort. Elle se révèle à la connaissance imaginative comme étant, au sein de l’univers, le porteur de la mort. Nulle part, en aucune des sphères où l’homme peut intervenir au cours de la vie physique où de la vie spirituelle, nulle part, on ne trouve la mort si ce n’est sur la terre. Or, à l’instant où l’homme a traversé la mort et est devenu un avec le Cosmos, un second « aspect » s’offre à lui, un aspect qui n’est pas celui de la mort, mais celui de l’immense univers saturé de toutes parts par les Pensées Cosmiques. Le Cosmos entier devient alors, aux yeux de l’imagination, et pour l’homme lui-même lorsqu’il a traversé la mort, un univers rempli de Pensées Cosmiques qui vivent et se meuvent dans les profondeurs de l’espace. L’aspect entier de l’espace nous révèle alors que nous entrons dans un monde de Pensées Cosmiques. Tout s’active et s’anime dans ces Pensées Cosmiques. C’est le second aspect de la mort.

Lorsqu’au cours de la vie terrestre nous nous trouvons en face d’un être humain, ce que nous avons devant nous, c’est, tout d’abord, sa personnalité. Pour que nous connaissions sa pensée, il faut qu’il parle. Nous disons alors : les pensées sont en lui, elles nous arrivent grâce à sa parole. Mais il n’est pas un seul domaine de la vie terrestre où nous puissions découvrir des pensées qui aient une vie indépendante. Les pensées ne sont données que dans l’homme et elles proviennent de lui. Or, lorsque nous avons passé par la sphère proprement terrestre de la mort, par l’aspect de la terre, et que nous entrons dans la sphère spatiale des Pensées, alors ce ne sont pas des êtres qui se tiennent devant nous. Nous ne rencontrons, tout d’abord, dans ce vaste espace cosmique, aucun être, ni dieux, ni hommes, mais partout viennent à nous, les Pensées des mondes. Ainsi lorsque nous avons traversé la mort et que nous sommes entrés dans le domaine de l’étendue cosmique, nous faisons la même expérience que si, rencontrant ici-bas un homme, nous percevions, tout d’abord ces pensées sans voir l’homme lui-même. Nous percevons comme un nuage de pensées, puis un second nuage. Nous ne voyons aucun être, mais nous trouvons partout épandues les Pensées de l’Universelle Intelligence. C’est dans cette sphère de l’Intelligence cosmique que vit l’homme, pendant quelques jours à la suite de sa mort.

De toutes ces pensées cosmiques qui vont et viennent il en est une qui émerge particulièrement comme un nuage qui attire l’attention parmi les autres : c’est la dernière existence que l’on a vécue. Elle est inscrite dans l’Intelligence des Mondes. On contemple, alors, sa propre vie, en un vaste tableau qui subsiste pendant quelques jours. Ces jours sont peu nombreux, et ce qui est inscrit dans l’Intelligence cosmique paraît de jour en jour plus faible. Ce tableau s’évanouit, peu à peu, dans l’espace cosmique et disparaît. Tandis que l’aspect de la mort se dresse au terme de la vie terrestre, cette seconde vie de quelques jours s’achève par un évanouissement complet dans l’étendue cosmique. L’homme a donc trouvé, après le premier aspect de la mort, un second aspect que l’on peut nommer l’évanouissement de sa propre vie terrestre. C’est là, en vérité, pour tout être humain, un instant d’immense angoisse, il éprouve alors la terreur de se perdre, avec toute sa vie terrestre écoulée, dans l’immensité de l’étendue cosmique.

Pour progresser dans la connaissance des expériences que fait l’être humain, lorsqu’il a traversé la mort, l’imagination ne suffit pas ; il faut atteindre au second stade de la connaissance, à l’Inspiration. Le stade de l’Imagination présente des images qui sont apparentées à celles du rêve, nous ne sommes jamais certains qu’une réalité se cache derrière elles. Au contraire, les images de la connaissance imaginative sont toujours d’une telle nature qu’elles expriment de par leur qualité spécifique, une réalité. Grâce à l’imagination, on vit dans un univers d’images, mais cet univers est une réalité. Cette étape doit pourtant être dépassée lorsque l’on veut parvenir à la contemplation des expériences que fait l’homme au-delà des quelques jours qui suivent immédiatement sa mort, et pendant lesquels il a revu le tableau de sa propre vie terrestre.