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"Latif, l’enfant de l’univers" explore avec intensité l’influence profonde du mysticisme religieux en Asie du Sud, révélant comment il étouffe la science et la philosophie, tout en maintenant la région dans une stagnation sociale, culturelle, politique et économique. À travers ce récit, l’auteur appelle à une réflexion essentielle sur la nécessité de la curiosité, du raisonnement logique et de la passion pour la recherche, conditions indispensables pour propulser la région vers une ère moderne éclairée.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Né dans une famille musulmane dans un pays islamique,
Faraz Chandio a grandi entre les promesses du paradis et les peurs de l’enfer. Son adolescence, marquée par la découverte de la logique et de la philosophie, a éveillé son esprit critique. Réprimé pour ses écrits sindhis, il a trouvé en France, terre de liberté, l’opportunité de libérer enfin l’écrivain en lui.
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Faraz Chandio
Latif, l’enfant de l’univers
Roman
© Lys Bleu Éditions – Faraz Chandio
ISBN : 979-10-422-4572-6
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Traducteur : Robin Mensuelle
Je n’aurais jamais pensé à traduire un roman un jour, et pourtant !
Tant qu’on est pas confronté à cet exercice, on ne mesure pas pleinement de la difficulté de traduire et du questionnement permanent qu’il impose :
Pendant que je traduis, je me retrouve confronté à des certitudes, au regard que je porte sur une autre civilisation, et à l’image que celle-ci a de la nôtre. L’actualité chargée de la fin de 2023 et de 2024 fait écho aux thèmes abordés dans ce roman. Je mesure les différences de pensées, de fonctionnement, de droits entre deux mondes très différents. Le fait de traduire en relation directe avec Faraz a été d’une grande aide pour retranscrire un texte au plus près du texte original.
Certains passages ont été plus difficiles à comprendre où à traduire, car il implique de comprendre un environnement culturel oriental, qui peut être difficile à cerner ou choquant pour nous en tant qu’Occidentaux. Nous avons essayé, avec l’auteur, d’apporter des éléments de compréhension à chaque fois que cela semblait nécessaire pour que chaque lecteur ait toutes les clés de compréhension.
J’ai traduit ce roman pour aider un ami, pour qu’il puisse non seulement réaliser un rêve, mais aussi pour que son message soit entendu, sans que celui-ci soit entravé par des barrières de langues, de culture ou de religion.
Robin Mensuelle
Saumur, le 07 juillet 2024
Depuis que j’ai commencé à lire à l’âge de dix-sept ans, écrire un roman a été mon rêve. Découvrir la vérité et la montrer telle qu’elle est exigé un courage extraordinaire, surtout en cette période troublée où l’on sait qu’écrire sans détour et remettre en question des stéréotypes vieux de plusieurs siècles peut mettre sa vie en danger. Mais, pour offrir un avenir meilleur aux générations à venir et pour la survie de l’humanité, la vérité doit triompher et la vérité est que « rien n’est parfait, donc tout phénomène et toute existence doivent faire l’objet de critiques et de discussions ». Oui, même l’existence de Dieu.
La solitude nous encourage à générer des idées nouvelles, et c’est ce qu’elle a fait pour moi. Après être arrivé à Paris avec ma famille, j’ai eu du temps pour écrire ce roman que j’ai écrit sur mon téléphone portable, dans les transports en commun, ou dans les salles d’attente. Shah Latif et Sachal Sarmasat m’ont toujours inspiré en raison de leur touche métaphysique dans leurs poèmes. Le premier étant tacite et le second franc, ils étaient les porte-flambeaux du soufisme. J’appelle habituellement le soufisme un pont entre l’idéalisme (théisme) et le matérialisme (athéisme). C’est la seule raison pour laquelle j’ai choisi ces personnages dans mon roman, bien qu’ils soient mal compris et mal interprétés au Pakistan. Ce roman montre non seulement les divergences sociales et culturelles entre l’Asie du Sud et l’Occident, mais aussi comment l’extrémisme religieux est responsable du sous-développement. Bien sûr, c’est ce fanatisme religieux qui a subrepticement arraché le message universel de fraternité et de paix rendu par les poètes soufis de l’Orient et a plongé ces sociétés dans une ignorance et une catastrophe abyssales.
J’ai écrit ce roman en anglais, mais je n’ai pas voulu le faire publier en anglais. La raison en est très simple. Si quelqu’un vous rend service, vous devez le lui rendre de la même manière. En période de détresse et de désespoir total, la France nous a accueillis, ma famille et moi. Elle nous a donné de quoi manger et nous habiller, elle a pris soin de la santé de chacun d’entre nous, et surtout, elle a donné une éducation gratuite et laïque à mes enfants et enfin, elle nous a permis de vivre sur sa terre, et ce, je l’espère, pour toujours. Ne pensez-vous pas que ce serait une grande injustice si j’avais fait publier mon roman dans une autre langue ? C’est ma façon personnelle d’exprimer ma gratitude et de rendre la pareille à la France et aux Français. (Bien sûr, je me considère comme Français.)
Et une aide inattendue est apparue, j’ai trouvé Robin grâce à un réseau social. Je lui ai simplement fait part de mon intention et il a accepté de se charger de la tâche la plus lourde, la plus ennuyeuse et la plus difficile : traduire mon roman en français. Et voilà ! Mon rêve semblait devenir réalité pour moi. Je ne pourrai jamais oublier le travail de Robin (Je remercie son époux Joël pour sa compréhension sur ce travail de traduction) dont le soutien et le mentorat ont été constants depuis le premier jour.
De nombreuses autres questions me trottaient par la tête avant de me lancer dans ce roman, mais j’ai réalisé que c’était le premier besoin de l’heure actuelle d’écrire sur cette question controversée. À l’heure actuelle, il est controversé d’écrire sur l’extrémisme religieux, mais j’espère que d’ici la fin du siècle, les religions disparaîtront, ne laissant derrière elles que quelques zombies. Je fais référence en particulier aux religions qui sont inflexiblement fondamentalistes et à leurs fanatiques. Mais cela n’est possible que par l’éducation et la sensibilisation à la laïcité, qui donne une chance égale à tous de vivre ensemble en paix.
Pourquoi la région du Pakistan a-t-elle été choisie ? Cette question n’a que deux raisons. La première, j’en ai l’expérience directe en raison de ma naissance là-bas et la deuxième, cette région possède toujours les éléments de base de toute l’Asie du Sud qui compte près d’un tiers de la population mondiale. L’Asie du Sud est une région qui, à l’ère moderne, est encore trop arriérée sur le plan religieux et culturel, où même les personnes instruites consultent des prêtres peu ou pas du tout instruits pour résoudre toutes sortes de problèmes. Les gens y pensent toujours que la science n’est rien face à leur religion, et que seule leur religion peut apporter toutes les réponses à leur vie. Ce roman permet de comprendre le développement historique des folies que les gens suivent encore aveuglément et explore également la solution ultime dont l’Asie du Sud a besoin si elle veut vraiment progresser dans le monde moderne.
À plus grande échelle, ce roman tente de répondre aux questions philosophiques qui taraudent généralement les jeunes esprits. Alors que les personnes pieuses considèrent la religion comme un élément fondamental de l’humanité, ce roman remet en question cette obsession en envisageant la vie sous un autre angle et en prouvant que même ceux qui sont opposés au changement subissent un processus de changement au moment même où ils le nient.
Parce que la vérité doit triompher, c’est un fait que malgré de nombreuses faiblesses dans nos personnalités et une grande diversité dans nos modes de pensée (c’est peut-être la raison pour laquelle nous sommes ensemble jusqu’à aujourd’hui parce que nous nous contredisons sur certains fronts), j’aime tellement ma femme qui m’encourage toujours à poursuivre mon rêve d’écrire et qui m’a toujours soutenue dans les moments les plus difficiles. J’aime aussi tout autant ma fille, qui est toujours rebelle et ne nous écoute pas, ni moi ni sa mère, à sa manière unique – et mon fils qui préférerai que je joue avec lui plutôt que je consacre du temps à l’écriture – bien sûr, il a besoin de temps et de mon attention et il me les arrache avec véhémence.
Oui, pour finir, je l’admets, je n’aurais jamais écrit ni tenté d’écrire ce roman si j’avais été dans un pays islamique où la punition pour la liberté d’expression et de pensée n’est autre que la peine de mort. Et de surcroît, la peine de mort la plus impitoyable par lynchage par la foule qui jamais ne lit, et qui jamais ne s’interroge sous le couvert de la Constitution.
Je vous garantis que les pages suivantes n’attendent que de vous faire découvrir l’univers qui existe en vous si vous avez le courage et le charisme de le découvrir.
Faraz Chandio,
Le 30 mars 2024,
Chambre d’hôtel,
Saint-Brice-sous-Forêt, Paris
Vers 2 heures du matin, la femme enceinte se sent étouffée par sa respiration. Elle sent que c’est sa dernière nuit, ses douleurs deviennent de plus en plus fortes, de plus en plus insupportables. Elle réveille son mari qui ronflait dans un profond sommeil. Il s’habille précipitamment, court chercher la Daï1 qui vit dans le quartier, et l’emmène chez lui où sa femme souffre de douleurs d’accouchement. La Daï entre dans la chambre de la femme après en avoir chassé les membres indésirables de la famille et ferma la porte derrière elle. La suite des événements est un secret qui doit rester entre femmes. La femme souffrante, tout en pleurant et en tenant la main de sa mère, dit : « Je ne dormirai plus avec mon mari, donner naissance à un bébé est une expérience trop dure. C’est la femme qui souffre, pas l’homme. Les hommes se déchargent, y prennent du plaisir et laissent les femmes souffrir de douleurs extrêmes »2. Sa mère lui répéta plusieurs fois pour l’apaiser : « Ma fille, Dieu a créé les femmes fortes et courageuses, elles sont nées avec cette capacité unique qui leur permet de supporter cette douleur. Sois forte et ne te plains pas, c’est un processus naturel. Souviens-toi de Dieu, récite ce verset, et Dieu soulagera ta douleur. »
Dans cette culture, chaque femme avait l’habitude, au moment de l’accouchement, de jurer de ne pas porter un autre enfant la prochaine fois ; mais après quelques mois, lorsque les hormones du désir les stimulaient et qu’elle était séduite de nouveau par leurs maris, elles oubliaient les douleurs de l’accouchement. C’était un piège dans lequel chaque femme était enfermée par les hommes et qui avaient pu maintenir de cette manière leur domination sociale pendant des siècles.
Quoi qu’il en soit, cette nuit-là, elle avait surmonté les douleurs de l’accouchement. Elle donna naissance à un petit garçon que tous appelaient le prince des balayeurs. Les balayeurs de rues et de routes dans cette culture étaient réputés appartenir à une caste inférieure et chacun était appelé d’après sa profession si l’on voulait offenser ou injurier l’un d’entre eux. Le bébé était un véritable prince pour sa mère. Quiconque traitait son bébé de prince des balayeurs était fustigé sur place ; elle était convaincue qu’un jour son fils serait un grand homme. Il était naturel pour chaque mère de considérer ses enfants comme des bijoux précieux. Dans leur tradition, à ce sujet, il y avait un dicton : même les corbeaux aiment leurs bébés.
Dans ce dicton traditionnel, l’oiseau, le corbeau, a été choisi pour la couleur noire qu’il arbore, et, plus intéressant encore, la couleur noire sur toute chose, en particulier sur les humains était vue avec haine tandis que, lors de certaines occasions religieuses, les gens portaient des vêtements noirs par crainte et une comme marque d’une extrême estime.
La famille, bien que libérale sur certains aspects, portait en elle une subtile dimension religieuse. Peut-être était-ce inconsciemment dicté par des impératifs sociaux. Dans les pays du tiers monde, la survie repose largement sur les fondements religieux. Les habitants y demeurent pris au piège d’obligations religieuses héritées de siècles passés. Ils doivent affronter des critiques infondées, malveillantes, empreintes de sarcasme. Dans les cas extrêmes, ceux qui s’opposent aux valeurs religieuses, traditionnelles ou tribales sont considérés comme des parias et risquent leur vie en plein jour. Cette triste réalité est monnaie courante dans les sociétés fermées, enlisées dans des fondements traditionalistes.
Les jours se transformèrent en nuits et les nuits succédèrent aux jours, le bébé grandit lentement et entra dans l’âge de l’adolescence. Il se nourrissait d’un éventail d’émotions diverses, Il adopta certains traits de personnalité, comme le font tous les enfants de ce monde. Il mangeait salement et était grondé, Il commettait des erreurs stupides et recevait parfois une gifle, il se battait avec d’autres enfants et on lui demandait d’agir pacifiquement. Lorsqu’il se comportait mal, il était battu. Il voulait être l’un des supers héros des dessins animés de l’époque, mais il ne pouvait pas l’être, on lui disait de temps en temps que c’était un rêve impossible à réaliser. Comme il ne pouvait pas voler, il volait dans ses rêves. La nuit, en été, lorsqu’il devait dormir à la belle étoile, sous un ciel noir constellé. Il essayait de découvrir ce qui se trouvait entre les étoiles dans l’obscurité. Il s’efforçait de chercher la réalité du ciel. Pourtant, sa curiosité s’envolait chaque matin lorsqu’il se réveillait pour se préparer à l’école. Là-bas, il entamait sa journée par l’assemblée scolaire, par la récitation d’un livre saint et des récits des prophètes.
En classe, la première heure de cours était invariablement consacrée au Créateur de l’univers. Cette pensée l’accompagnait tout au long de la journée, oscillant entre acceptation docile et rejet moqueur. Bien sûr, il s’agissait d’un enfant, un être façonné par une logique encore immature, dont le raisonnement se conformait à ce niveau de compréhension. Il avait été nourri d’innombrables arguments sur le concept de l’unité divine, transmis par des millions de prophètes à travers les âges sur ce monde. Selon ces enseignements, Dieu avait créé un couple d’humains et leur avait formellement interdit de toucher au blé3. Mais Satan, animé par la jalousie et désireux de prouver sa propre raison4, les avait trompés en leur permettant de goûter au fruit interdit. Ce geste leur avait conféré la connaissance du Bien et du Mal. En guise de punition et pour les empêcher de goûter à l’arbre de vie, ils furent expulsés du jardin d’Éden et condamnés à vivre sur terre. Ainsi débuta l’histoire de l’humanité, avec ces bannis qui donnèrent naissance à leurs descendants.
Il avait l’habitude de prier dans la crainte de quelqu’un tout-puissant et omniprésent, qui apporte les jours et les nuits, qui nourrit toute l’humanité, vous fait dormir la nuit et vous réveille le lendemain, contrôle votre cycle de vie en vous emmenant dans ce monde et en vous ramenant dans l’au-delà. Qui dans la douleur, vous ressuscite au jour du jugement pour faire face à vos bonnes actions comme à vos méfaits, décide de la pauvreté et de la richesse, crée le génie comme le médiocre et qui, en un mot, détenant un pouvoir absolu sur toutes choses. Il suffisait à ce petit esprit de penser conformément à la façon dont il avait été endoctriné, car chaque croyance était invérifiable et impossible à explorer à l’aide de ses sens humains qui, comme on lui a affirmé, sont, elles même accordées par cette entité toute-puissante.
Mais, à mesure qu’il grandissait, ce tableau s’assombrissait lorsqu’il observait les disciples de ce tout puissant qu’on appelle Dieu. Les gens tout autour de lui priaient le même Dieu, mais étaient tous impliqués dans toutes sortes de crimes sociaux et moraux. À leur tour, ils imploraient Dieu de lui pardonner. Ils étaient convaincus que Dieu pardonnerait leurs actes impardonnables simplement sous prétexte qu’ils s’acquittent de la zakât5. Priez Dieu, faites des pèlerinages, croyez-en ce qui est inscrit dans le livre saint et en la parole des prophètes en tant que messagers de cette entité suprême. Chaque jour, les journaux publiaient des articles sur la corruption des politiciens. Ses amis lui disaient de rester à l’écart des prédicateurs et des intermédiaires de Dieu, car ils étaient généralement impliqués dans des abus contre des enfants. Il s’est fait des amis qui lui ont appris à mentir quand c’était nécessaire. Du kidnapping d’enfants à la maltraitance, du harcèlement sexuel au chantage psychologique, tout cet environnement délétère a fait de lui une version complexe de lui-même.
Un jour qu’il bavardait avec ses amis en classe sur les corps des filles et leurs parties du corps qui les attiraient, il a entendu l’un d’entre eux dire que les grosses poitrines des filles sont les seules choses que les hommes du monde entier souhaitent atteindre et goûter de toute façon. Le sujet était nouveau et difficile à assimiler pour son esprit immature, surtout dans une société où le harcèlement sexuel était endémique. L’éducation sexuelle était interdite et considérée comme immorale. Cette nuit-là, il passa une nuit agitée, des pensées sauvages sur le corps des filles hantaient son esprit innocent. À partir de ce moment-là, la figure de la femme changea complètement pour lui. Auparavant, la femme était une entité égale à lui, alors qu’aujourd’hui, elle est devenue un objet de plaisir pour un homme. C’est ainsi qu’il pensait, et il ne manquait aucune occasion d’observer les seins des femmes lorsqu’il le pouvait sans se faire voir. Sa perception des sexes avait complètement changé. Il était maintenant tiraillé entre les commandements de sa religion, qui promet un châtiment en enfer s’il venait à avoir des relations sexuelles avec quelqu’un, et par les attaques incessantes de ses propres hormones qui transformaient son corps de l’intérieur pour devenir un jeune homme, accompagné des désirs sexuels qu’il ne pouvait exorciser que par la masturbation.
L’insouciance de la jeunesse l’entraînait vers la joie et l’abandon. Pendant les vacances scolaires, les enfants se rassemblaient et s’abandonnaient à divers jeux traditionnels. Ils se livraient au cricket, au football, à Gili Danda, faisaient tourner des toupies, se divertissaient avec des billes de marbre, faisaient voler des cerfs-volants, jouaient à cache-cache, faisaient du vélo et se défiaient dans des courses. Alors que la lumière du jour cédait sa place à celle de la lune, tous s’asseyaient ensemble et échangeaient des histoires de fantômes qui hantaient parfois leurs cauchemars. L’évocation d’une sorcière était suffisante pour discipliner les enfants, mais certains étaient suffisamment rebelles pour devenir des héros et étaient prêts à se battre contre les sorcières lors d’une rencontre fortuite. Néanmoins, les plus anciens de la famille n’arrêtaient pas de narrer des histoires d’horreur aux enfants. La sorcière la plus dangereuse de toutes était celle avec les pieds tordus, de longues dents acérées, des ongles pointus tranchants comme des lames, et elle s’en prenait principalement aux garçons et aux hommes.
Un jour, son oncle lui demanda d’aller dans un cinéma pour chercher une cassette vidéo. Il se rendit au magasin où était assis un jeune homme. Il demanda une cassette de n’importe quel nouveau film à succès. L’homme montra les affiches et lui demanda de choisir le nouveau film qu’il souhaitait regarder. Pendant qu’il regardait les affiches, il sentit que l’homme se tenait très près derrière lui et essayait de le caresser par-derrière. Il ne savait rien de la séduction, mais il avait un sixième sens qui lui disait que son comportement était anormal et déplacé. Il se dégagea, et l’homme recula un peu en lui disant qu’il voulait juste l’aider à choisir un film. Peu après, il offrit au garçon une bouteille de jus de fruits et attendit que le propriétaire du magasin revienne de déjeuner. Le garçon innocent s’assit à ses côtés, mais refusa de prendre le jus. Au bout d’un moment, il sentit que sa main avait été saisie avec force et tirée vers l’homme accroupi. Alors, la peur le paralysa et fit battre son cœur à tout rompre. Soudain, il repoussa la main et courut vers la porte en la claquant derrière lui et s’enfuit comme une proie qui s’échappe comme par miracle aux griffes d’un charognard assoiffé de sang. Timide comme il l’était, il n’en fit part à personne une fois de retour chez lui. Ces attouchements sexuels n’étaient pas partagés avec les adultes de la famille qui enseignent à leurs enfants dès l’enfance à obéir à leurs aînés, en particulier aux théologiens qui enseignent aux enfants dans les mosquées et les madrasas6.
Un jour d’été, il jouait avec d’autres amis lors d’une journée torride. Le soleil était haut dans le ciel et aveuglant. Le vent chaud soufflait comme si le soleil crachait du feu. Les gens se cachaient de la chaleur et restaient calfeutrés chez eux. Un membre de sa famille cria : Latif, arrête de jouer et reviens à la maison sinon tu auras une insolation, mais Latif (oui, le garçon s’appelait Latif et son prénom a été choisi par ses parents après mûre réflexion) n’en fit qu’à sa tête, car il adorait follement jouer avec les enfants de son âge. Il essuya la sueur qui coulait de son front et qui lui piquait parfois les yeux, mais il continua à jouer comme si c’était son dernier jour, et qu’il n’aurait plus un autre pour jouer. Il possédait un lance-pierre avec lequel il visait les petits oiseaux. Il n’en avait tué aucun, mais il voulait devenir un tireur d’élite. Il s’était éloigné de chez lui. En suivant d’autres garçons, alors qu’il pensait qu’il abattrait un oiseau pour montrer ses exploits à ses amis, il s’enfonça dans une forêt dense. Habituellement, personne n’osait y aller parce que cette forêt était profondément liée à des mythes et des légendes traditionnelles. Les habitants disaient que la forêt abritait des créatures étranges dont les cris se faisaient entendre la nuit.
Latif était maître de son esprit. Il suivait les coutumes de son peuple, mais il pensait différemment. En raison du fait que la société était piégée dans de multiples contradictions traditionnelles, il avait un caractère complexe et changeant. Il se comportait comme les autres enfants, mais débordait d’une profonde imagination. Il rêvait si intensément, que même sa propre imagination le troublait parfois.
Il poursuivit sa partie de chasse et ne se rendit pas compte qu’il s’égarait. Ce jour-là, il n’avait qu’une idée en tête : tuer un oiseau. Il vit un oiseau multicolore qui était suspendu à une branche tout en tenant la branche avec ses griffes qui étaient presque deux fois plus grandes que sa propre taille. Ses yeux étaient rouges et ses ailes étaient aussi grandes que les branches de cet arbre. Le corps étrange de cet oiseau était fascinant, comme une structure benzénique. Latif se dit que s’il parvenait à tuer cet oiseau fantastique, il gagnerait un respect sans pareil parmi ses amis.
Au moment de tirer, l’oiseau se transforma en un cobra noir. Latif ne comprenait pas comment c’était arrivé. Il éprouvait un mélange de surprise et de peur. Ses mains tremblaient, mais il réussit à les contrôler. Ses pieds, par contre, voulaient fuir, car les histoires de fantômes et de sorcières lui semblaient bien réelles désormais. Mais la curiosité l’envahit. Il ne savait pas quoi faire. Tandis que ses pensées folles galopaient dans son cerveau immature, le cobra l’attrapa par les pieds et les enveloppa. Il le repoussa de ses mains, il pleura et implora le serpent de lui pardonner. À sa grande surprise, le serpent parla et lui demanda de ne pas avoir peur de lui. Latif se tut et regarda le serpent avec étonnement.
« Je ne te tuerais ni ne te ferais de mal si tu m’écoutes silencieusement », dit le cobra d’une voix grave.
Après cette affirmation, l’enfant se tut, mais son cœur battait toujours comme un tambour sous l’effet de la peur. Le cobra continua :
« Je connais ton nom et je sais ce qu’il signifie. Je sais aussi quelles sont les pensées qui te viennent à l’esprit. Tu es confus et tu dois te demander comment je le sais. Cela, je te le dirai quand tu auras confiance en moi. À ce stade, j’aimerais que nous fassions connaissance. »
Tandis que le cobra révélait quelques-uns de ses secrets devant lui, le garçon sentit que son emprise se desserrait, le garçon se libéra et s’assit au sol, mais fixait toujours le cobra qui n’était pas très loin. Le cobra siffla et reprit son histoire :
« Autrefois, j’étais comme toi, toujours rempli de curiosité pour la société, la religion, les gens autour de moi et l’espace qui regorge d’innombrables étoiles, de galaxies et de tant d’autres choses. Mais tous ces questionnements ont désormais disparu. Autrefois, j’avais de grandes questions et maintenant, j’ai des réponses brèves. Je peux comprendre que ce que je dis est hors d’atteinte de votre esprit, mais si vous voulez être un Sage, vous devrez réfléchir plus profondément. »
Le cobra marqua une pause et regarda le garçon avec un sourire énigmatique. Mais le garçon ne pouvait pas comprendre ce que le cobra lui disait. Il était animé d’une curiosité irrépressible, il se demandait comment un cobra pouvait parler comme les humains. Sa curiosité fut attisée lorsque le cobra lui a posé une question intéressante :
« Sais-tu comment tu es arrivé sur cette terre et pourquoi ? »
« Je ne sais pas, balbutia le garçon. »
« Veux-tu être mon ami ? » demanda Cobra.
Le garçon hocha la tête, mais se demanda comment un cobra pouvait-il être son ami. L’amitié, dans un avenir proche, lui semblait vaine et impossible.
Cependant, le cobra lui a dit qu’il pourrait être son ami s’il revenait la prochaine fois avec une réponse solide à sa question. Mais le cobra fut interrompu, ses paroles moururent dans sa bouche. On entendait « Latif ! Latif ! » et un garçon est apparu. Alors que Latif regardait le garçon puis regardait de nouveau en direction du cobra, celui-ci s’était volatilisé dans un silence semblable à un profond sommeil. Pendant un instant, Latif oublia tout et se crut dans un rêve, un rêve qui avait été brusquement interrompu par son ami.
Le garçon demanda à Latif s’il parlait à quelqu’un, ce qu’il a nié et lui a dit qu’il avait l’habitude de se parler à lui-même lorsqu’il était seul. À la surprise de son ami, Latif lui dit : « Ne révèle ce secret à personne, j’ai un ami imaginaire et dans la solitude, je bavarde avec lui ». Le garçon lui tapota le dos et le traita d’imbécile de première classe, disant qu’il ne pouvait pas retenir son rire. Latif le fusilla du regard, mais le garçon continua de le taquiner. Ils marchèrent ainsi jusqu’à sortir de la forêt dense.
Comme à son habitude, Latif rentrait tard à la maison et il s’attendait à quelques reproches de la part de ses parents. Lorsqu’il franchit la porte de sa maison, il essaya de lire le visage de sa mère qui venait d’offrir sa prière en récitant quelques versets saints comme elle le faisait habituellement. Elle lui jeta un coup d’œil et lui dit avec colère :
« Pourquoi ne restes-tu pas à la maison, c’est à toi de faire les tâches ménagères. Maintenant, va voir ton père dans la chambre, prends de l’argent et rapporte de l’huile pour que je prépare quelque chose pour le dîner. »
Pour compenser son arrivée tardive, il se montra très poli, obéit à sa mère et courut dans la chambre de son père. Son père était allongé sur le lit. En le regardant, il commença à le gronder, mais Latif devint muet comme une pierre et ne prononça pas un mot. Cependant, après avoir prévenu Latif qu’il serait battu s’il restait plus longtemps dehors avec ses amis, son père lui demanda d’aller au magasin pour acheter l’huile et des cigarettes. Il y alla comme un serviteur agile et obéissant. En partant, sa mère dit à son père :
« Ce n’est pas bien de demander des cigarettes à l’enfant, tu as de mauvaises habitudes et ton enfant pourrait faire la même chose. »
Son père ne réagit pas, il l’entendait comme s’il n’entendait rien. Le père de Latif, Asadullah, possédait quelques acres de terre héritées de son père qui était un propriétaire influent dans sa région. Comme il avait de nombreux fils et filles, les terres furent réparties entre tous ses enfants après sa mort et, par conséquent, chaque enfant reçut un nombre limité d’acres. Suite à cela, leur pouvoir et leur influence avaient également été réduits et leur position est devenue celle des gens ordinaires. Asadullah avait quitté son village pour s’installer en ville parce qu’il voulait donner une bonne éducation à ses enfants. Asadullah eut trois filles et Latif qui était son dernier enfant. Il voulait faire de lui un médecin ou un ingénieur. C’était là une attente traditionnelle de chaque parent envers chaque enfant qui n’avait que deux options : devenir médecin ou ingénieur. Peut-être que Latif ne savait pas encore ce qu’il deviendrait plus tard.
Cette nuit-là, après avoir rencontré le cobra, alors qu’il s’endormait sur le toit-terrasse de sa maison à ciel ouvert, il ne cessait de le contempler comme s’il essayait de trouver sa réponse dans les étoiles. On aurait dit qu’il implorait le ciel pour obtenir la réponse à la question posée par le cobra. Il se demandait comment il était venu sur cette terre et dans quel but. La question était assez profonde pour son petit esprit, pourtant il essayait d’y trouver la réponse. Peut-être voulait-il connaître la vérité ou avait-il envie de rencontrer le cobra dont la condition était de revenir avec une réponse solide à sa question ? Quelle que soit la raison, Latif était devenu plus curieux, et de toute façon, il voulait connaître la réponse.
La nuit fut presque agitée. Quand est-ce que le charme du sommeil l’avait enveloppé dans son giron, il ne pouvait le savoir. Le lendemain matin arriva et Latif était encore plongée dans son sommeil lorsqu’il entendit l’appel de sa mère qui l’appelait par son nom, ce qui, au début, ressemblait à un rêve, mais se transforma lentement en réalité lorsqu’il ouvrit les yeux tout d’un coup. Il vit sa mère debout devant lui avec de l’eau dans la main, puis il réalisa à quel point il dormait profondément. Sa mère lui dit qu’il était tard et qu’il devait aller à l’école. Cependant, il parvint à se préparer très rapidement, à récupérer son argent de poche et partit pour l’école. Alors qu’il se rendait à l’école, il pensa que son professeur pourrait l’aider à répondre à la question qui l’avait maintenu éveillé jusque tard dans la nuit. Son professeur avait l’habitude de donner une conférence spéciale d’une demi-heure au cours de la première période sur l’éthique religieuse en racontant à ses élèves des faits intéressants, bien qu’ils soient justifiés par les versets sacrés. Même s’il était en retard à l’école, il était heureux, car il s’attendait à ce que seul son professeur soit capable de répondre à la question difficile posée par le cobra. À cet âge, il est normal que les élèves considèrent leurs professeurs comme les plus intelligents et les plus sagaces du monde.
Il s’arrêta à l’extérieur de la classe. Dans ce système scolaire traditionnel, chaque élève devait demander la permission en se tenant près de la porte avant d’entrer. Comme à son habitude, le professeur était occupé à donner son cours d’éthique religieuse. Il demanda la permission et le professeur le laissa entrer, mais, en même temps, celui-ci lui demanda la raison de son retard. Il répondit à son professeur qu’il était tellement absorbé par une question qu’il n’avait pas pu dormir tôt le soir et donc s’était réveillé tard le matin. Le professeur le regarda d’un air interrogatif, puis lui demanda quelle était cette question. Latif répondit avec les mêmes mots du cobra :
« Savez-vous comment vous êtes venu sur cette terre et pourquoi ? »
L’enseignant a été un peu surpris, la question lui avait été posée trop sèchement par l’utilisation du « vous », mais l’enseignant ne l’a pas prise au sérieux et répondit :
« Cette question ne s’applique pas uniquement à moi, elle s’applique à chaque être humain dans ce monde. J’apprécie que vous réfléchissiez vraiment comme un enfant. C’est une question particulièrement intéressante. »
Latif sourit parce qu’il avait été félicité et pensa au cobra qui lui avait confié cette tâche à accomplir. Maintenant, quelque part dans son petit esprit, la curiosité pour le cobra s’était illuminée. Le professeur poursuivit :
« Nous sommes nés selon le souhait de Dieu Tout-Puissant. Bien sûr, une mère donne naissance à un bébé, mais cela se produit selon la volonté supérieure de Dieu. Il envoie chaque être humain sur cette terre afin qu’il s’incline devant Lui et se souvienne de lui tout au long de sa vie, même si Satan essaiera de vous induire en erreur. Lorsque nous naissons et grandissons, nous sommes mis à l’épreuve pour savoir si nous allons suivre les injonctions de Dieu ou si nous nous laissons égarer par Satan. Si nous faisons tout ce que Dieu nous ordonne, nous serons récompensés par la suite. Nous ne venons ici que pour un court séjour, donc nous ne devrions pas nous attacher à cette vie et à ce monde parce qu’ils ne sont qu’illusion et tromperie. Nous devrions plutôt passer la plupart de notre temps à prier Dieu, nous devrions l’implorer de sa miséricorde et de ses bontés afin qu’il nous facilite cette existence et nous appelle au jour de la résurrection non pas avec les disciples de Satan, mais avec les croyants à qui l’on promet les cadeaux du paradis et où vous aurez une vie somptueuse et éternelle. Au paradis, vous aurez d’innombrables femmes et vins que vous pourrez déguster à votre guise. Vous ne pourrez pas croire que ses vins et ses femmes seront parmi les plus rares que vous ne pourriez jamais trouver sur cette terre. En bref, c’est le but principal de notre vie et nous sommes envoyés ici sur cette terre uniquement pour comprendre et atteindre ce but. Si nous échouons et ne parvenons pas à réaliser la volonté de Dieu et suivons aveuglément Satan, nous serons jetés en enfer où nous brûlerons dans une douleur extrême que vous ne pouvez concevoir, et tout cela continuera pour l’éternité sans que la mort ne puisse vous libérer. Mais ne vous inquiétez pas, car notre prophète nous a garanti, après en avoir supplié Dieu par ses cris et ses larmes, que nous, les adeptes de sa religion, irons au paradis après une punition en enfer.7 »
Après avoir entendu ce que son professeur lui avait dit sur le but de la vie, Latif rit intérieurement de la naïveté du cobra et de la facilité avec laquelle Cobra lui avait posé la question. Cependant, Latif avait conservé dans son esprit chacun des mots de la conférence de son professeur.
L’école était finie, Latif rentra chez lui, déjeuna à la maison et partait jouer avec ses camarades. Mais lui, sans appeler aucun de ses amis, se dirigea vers la forêt. Exactement, il est allé au même endroit où il a rencontré le cobra la dernière fois. Il a appelé le cobra, qui s’extirpa d’un trou. Il salua le garçon. Le garçon était enchanté de le revoir et lui dit qu’il avait apporté une réponse solide à sa dernière question.
« J’espère que vous y répondrez avec logique », dit le cobra.
La logique était inconnue de Latif, car cette notion lui était totalement inconnue, il n’avait jamais entendu parler de logique, alors il regarda d’un air interrogateur.
« Laisse-moi d’abord t’expliquer ce qu’est la logique, mon jeune ami : si je te donne deux bonbons, bien sûr, tu auras deux bonbons et non quatre. Si je te demande de manger les quatre bonbons que je t’ai donnés, bien sûr, tu ne le croiras pas parce que je t’ai donné deux bonbons. Cela signifie que ton esprit rejettera cette idée parce que ce qui est vrai, c’est que je t’ai donné deux bonbons ; ton esprit le sait et il a commencé à assimiler que je t’ai donné deux bonbons et ton esprit se dit que c’est la seule vérité. Alors une situation inverse et contraire est impensable pour votre esprit, car ce serait faux et cela devrait être faux. »
Latif écoutait d’un air distrait comme si ses pensées l’interrompaient, mais le cobra continua :
« Vous savez, M. Petit Esprit, nous vivons dans un monde où la vérité est la réalité ultime, que nous le croyions ou non, mais la rationalité doit exister. Quand je vous demande de me donner la réponse à ma question, je veux dire que ce que vous dites doit être vérifié. Par exemple, un matin, vous sortez de chez vous pour aller à l’école et constatez que la rue est mouillée, bien sûr, votre réponse vous dirait qu’il a peut-être plu la nuit dernière. Mais c’est encore une fois une supposition, car elle n’a pas été vérifiée et vous ne l’avez pas vu vous-même pendant qu’il pleuvait. Donc, cela peut être vrai ou peut-être faux. Vous marchez plus loin et voyez que toutes les autres rues, maisons et même routes sont mouillées, votre supposition aurait été un peu vérifiée et maintenant vous vous diriez qu’il a dû pleuvoir parce que, dans le passé, vous aviez fait l’expérience, que, quand il a plu, toutes les rues, maisons et routes sont devenues mouillées, donc la situation est la même et il ne peut y avoir que de la pluie qui a mouillé les rues, les maisons et les routes. »
« Alors tu veux dire que tout ce que nous voyons est vrai ? » dit Latif avec hésitation.
« Bien sûr, mais peut-être et peut-être pas. »