Le guide du voyageur autonome - Nicolas Mathieu - E-Book

Le guide du voyageur autonome E-Book

Nicolas Mathieu

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Beschreibung

Un guide synthétique adapté à toutes les destinations, une méthode simple et efficace pour ne rien laisser au hasard, ultra pratique avec + de 200 illustrations et autant de conseils pour voyager différemment et vivre de vraies expériences dans une approche multiculturelle et éthique. Le sommaire est divisé en 5 grandes sections : Concevoir son projet ; Communiquer; S'orienter ; Bivouac & Campement ; Premiers secours et rudiment de soin. Les sections balayent l'ensemble des besoins pour la conception d'un voyage autonome en totale sécurité avec un maximum de plaisir : Choisir son itinéraire et anticiper les dangers de l'environnement, comment préparer son sac à dos en résolvant les contraintes du poids de l'équipement, calculer ses besoins nutritifs et assurer son alimentation, comment bivouaquer en milieu naturel et utiliser les ressources naturelles.

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« Oser attraper son sac à dos et s’inventer un voyage hors des sentiers touristiques, oser chausser ses baskets et parcourir le milieu naturel le plus proche de chez soi. Les possibilités sont infinies, elles sont dans votre esprit !»

Avant-propos

J’aimerais en introduction du carnet reprendre deux strophes d’un poème de Charles Baudelaire1, « Pour l’enfant, amoureux de cartes et d’estampes, l’univers est égal à son vaste appétit. Ah ! Que le monde est grand à la clarté des lampes ! Aux yeux du souvenir que le monde est petit. Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent pour partir ; cœurs légers, semblables aux ballons, De leur fatalité jamais ils ne s’écartent, et sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons ! »

Il arrive parfois à la lecture des regards, que l’on s’interroge sur les raisons pour lesquelles je mets autant d’énergie sur le tapis de l’inutilité et de l’effort gratuit. C’est difficile, mais j’aimerais répondre ou pouvoir expliquer qu’il n’y en a aucune. Il me plait bien de penser qu’il n’y a pas besoin de but dans l’action, seules les révélations émotionnelles, physiques et l’aventure comp-tent, c’est comme cela que je conçois le voyage.

Depuis de nombreuses années, la pratique intense d’activités multisports en lien direct avec la nature m’a permis de découvrir des disciplines extraordinaires ainsi que de fabuleux paysages et cela quel que soit le milieu, en mer ou en montagne. Les sports de rames, de nages, de voiles, de montagne, le VTT, les sports aériens ainsi que les boardsports associés à une notion de liberté ou de dangerosité sont regroupés aujourd’hui sous l’anglicisme «outdoor» et plus exactement d’activités « outdoors ». Cette liste non exhaustive s’enrichit de nouvelles pratiques chaque jour. La quarantaine arrivant, je me suis retourné quelques instants sur cette partie de mon existence pour en arriver aux conclu-sions suivantes: à l’évidence la multiplication de ces activités ne pouvait pas être une fin ou un but mais des moyens, une sorte de longue formation à ce que je m’apprêtais à réaliser. Car je n’étais pas un sportif de haut niveau, ni un randonneur, ni un alpiniste, ni un explorateur, ni un voyageur bobo et encore moins un survivaliste. La seule chose qui m’importait était la découverte de « l’ailleurs » non pas dans le sens d’une fuite mais plutôt d’une soif inexorable d’universalité. Cette addiction à vouloir marier l’action de l’effort physique avec la réflexion d’une découverte intérieure ou extérieure. De cette analyse deux notions me semblent essentielles, premièrement il y a nécessité d’intellectualiser l’action pour que l’esprit d’aventure apparaisse et deuxièmement la discipline sportive ne se situe plus au centre de l’activité mais devient un moyen connexe de vivre son expérience. Deux fondements que je m’attacherai à respecter dans chaque activité créée. L’esprit d’aventure a de génial une perpétuelle liste d’idées modifiables et évolutives puisqu’il réside dans la tête de celui qui la poursuit. De ce fait chaque activité pouvait être clairement composée et fabriquée en fonction des rêves et des capacités de chaque participant. Ils l’ont fait car d’abord ils l’avaient rêvé !

Mais alors pourquoi ne pas vivre ces expériences par l’intermédiaire de professionnels du tourisme? Depuis quelques années cette hyperpersonnalisation étiquetée « tourisme d’aventure » ne leur a pas échappée. Nombreuses sont les agences proposant des circuits de qualités avec des prestations à la carte et cela dans des lieux qui auraient fait vibrer les aventuriers d’autrefois mais malgré leurs volontés de rester au plus près des désirs de leurs clients, elles restent tout de même pour des critères de rentabilités dans des standard de pays, de régions, de circuits, de dates, de durées et surtout d’activités. D’autre part si je m’en tiens à une des définitions de l’aventure du Larousse « Entreprise comportant des difficultés, une grande part d’inconnu et dont la réussite est douteuse » on se rend à l’évidence que l’on est très loin du compte.

En conclusion j’aimerai faire appel à votre sollicitude sur plusieurs sujets. Mon premier métier n’est ni écrivain, ni dessinateur et pour l’anecdote il ferait certainement sourire Patrice Franceschi2 pour ses propos lors d’une conférence organisée par l’ANAJ-IHEDN3 et la Société des Explorateurs Français4, je tiens donc à m’excuser à l’avance pour l’amateurisme du coup de crayon et de la forme littéraire. D’autre part Baroud à bien été conçu par un non-professionnel et il traite de sujets qui peuvent être réalisés par vous, votre voisin, moi, enfin n’importe quel individu qui s’en donne la peine et partage mes rêves. Et puisque j’ai commencé par un poème, je finirai par une citation de Johann Wolfgang Von Goethe «Quoi que tu rêves d'entreprendre, commence-le. L'audace a du génie, du pouvoir, de la magie ».

Bonne lecture

Nicolas Mathieu

1. Charles Baudelaire « Le voyage »

2. Patrice Franceschi : Homme multi facette et aventurier français de grande renommée, il est auteur de plusieurs ouvrages et films en la matière.

3. l’ANAJ-IHEDN : Association nationale des auditeurs jeunes de l'Institut des hautes études de défense nationale

4. Société des Explorateurs Français : Association créée en 1937 et reconnue d’utilité publique depuis 1972, Elle représente près d’un siècle d’aventures, et de découvertes.

Structure du carnet

BAROUD est un carnet d’expérience organisé autour d'une méthodologie afin de concevoir et planifier des activités en plein air. Cette méthodologie documentée par un ensemble de techniques est complétée par quatre domaines:

la communication.

l’orientation,

le bivouac & campement,

les premiers secours & rudiments de soins

L’acquisition des quatre fondamentaux permet d’assurer un maximum de sécurité et de plaisir pour vous et vos équipes.

Ce recueil d’expérience n'est pas un carnet destiné qu’aux survivalistes mais à tous les passionnés par l’esprit d’aventure. Il vous donnera la possibilité de créer votre propre raid, trek ou randonnée grâce à une méthodologie déjà éprouvée. Il reprend également l’essentiel des techniques de survie enseignées aux militaires en opérations, les 15 parties du référentiel national de compétence de sécurité civile (secourisme) 3eme édition-arrêté du 26 Juillet 2010 et l’ensemble de techniques scoutes les plus pratiques testées par les troupes.

On retiendra qu’un sommaire détaillé, facilitant une recherche par techniques est en fin de manuel.

Charte Graphique

On retiendra que chaque section est repérée par une étiquette facilitant l’accès au chapitre.

Lors de la préparation de votre activité si un domaine de compétence vous est plus utile qu'un autre, une charte graphique a été établie sur l'origine des techniques vous permettant d'avoir une piste de départ afin d’affiner vos connaissances.

Par exemple, si vous devez établir un camp de base, l’ensemble de ce domaine de compétence est très bien maitrisé par le scoutisme. Vous pourrez donc trouver dans les nombreux ouvrages scouts l'ensemble des leurs techniques et de leurs spécificités.

Technique de Survie

Il s’agira ici d’indiquer une compétence pouvant être précieuse en situation de survie. La plupart du temps les techniques utilisées sont empruntées à d’autres domaines d’activités mêmes si elles peuvent êtres détournées ou partiellement tronquées.

Technique Scout

Ce mouvement à l’aube de son centenaire est réputé dans son appren-tissage et l’application des techniques de «campisme». Leurs méthodes de conception éprouvées par des milliers de jeunes gens depuis des décennies en font des valeurs sûres dans le domaine.

Techniques Bushcraft

Les termes de «bushcraf» ou de «Woodcraft» évoquent l’art d’être en totale autonomie dans les bois et de manière prospère en retrouvant les gestes et les techniques de nos aïeux. La grande majorité des compétences en matière de survie et même de scoutisme trouvent leurs origines dans cet art.

Théorie et Principe

Cette icône est réservée à la partie scolaire du livre, calculette et méninges requises !

A retenir

Le message est clair!

Séparation

Table des Matieres Détaillée

Concevoir son projet

Objectifs de l’activité

Les différents climats selon Koppen

Les fuseaux horaires

Durée de l’itineraire

Methode de calcul des déniveles

Le kilometre effort

Le pas de recuperation

La chaleur

La crampe de chaleur

L’epuisement thermique

Le coup de chaleur

Le besoin d’eau

Les risques de la désydratation

Le froid

L’hyporthermie

Les gelures

L’onglée

Les effets nefaste du froid sur les pieds

Déshydratation

La pluie

La foudre

Isotherme 0°C et limite pluie neige

Barometrie et Altimetrie

Le vent

Correspondance vitesse du vent et temperature

Echelle de beaufort

L’effet du relief sur les vents

Effet de Foehn

Les fronts froids et chauds

Terrains d’hiver, enneigés ou glacés

L’auto-assurage

Assurance au piolet

Ascension en ligne droite

Le changement de direction

Descente de neige

Les glissades

S’encorder avec ou sans baudrier

Les crevasses

Les avalanches

Terrains secs non techniques

Balisage en montagne

Terrains semi-techniques

Desert chaud

Cours d’eau et lieux humides

Les radeaux

Dispositif de flottaison

Autres terrains

Raid Tout Terrain motorisé

Connaissance du véhicule

Les systemes 2x4 permanents et 4x4

Les bases du franchissement

Les regles d’or

Le guidage

Interpretation météo

Les signes

Les nuages

Preparation et planification

L’etude du terrain

Les indispensables du sac à dos

Vêtements : le système des trois couches

L’alimentation

Calcul du besoin calorique

Metabolisme de base

Preparation physique

Dossier administratif

Carte d’identité, visa, passeport

Permis de conduire international

Le carnet de passage en douane

Les assurances rapatriement et assistances

La carte europeene d’assurance maladie

Voyager avec des mineurs

L’argent, les cartes bancaires, les virements

Le rôle des ambassades

Communiquer

Communiquer avec les autres

Que faut-il faire pour se comprendre ?

Variables culturelles de Hofstede

La gestion de l’espace

Précaution lorsqu’on est une femme

Dimension masculine et féminine

Le choc culturel

Le troc en zone rurale

Alphabet radio international

Alphabet Morse

Code SAR

Alphabet Sémaphore

Moyen de signalisation

Miroirs et objets brillants

Sifflets

Orientation

Comprendre les cartes

L’échelle

Le relief

Le nord géographique et le nord magnétique

La symbolique des cartes

Utilisation de la boussole

La visée

Orientation avec carte

La triangulation

Prendre et tracer un azimut

Méthodes rudimentaires

Avec l’ombre solaire

Orientation à l’aide des étoiles

Orientation à l’aide de la lune

Orientation à l’aide d’une montre

Méthode des temps passés

Campement & Bivouac

Les Tipis

Tente sur élevé simple

Les abris hors campement

Abris simples

Abris Naturels

Abris creusés dans la neige

Tranchée et igloo

Abri de Plage

Abris en zone désertique

Cordage, ligature et matériel

Choix du cordage

Les matériaux de ligatures

Nœud de chaise

Nœud de cabestan

Nœud en Huit

Nœud tète d’alouette

Nœud de plein poing

Brêlage Carré

Nœud cul de porc

Nœud papillon

Nœud de Blake

Nœud Plat

Brêlage diagonal

Nœud de galère

Brêlage Long

Ligature auto serrante

Nœud de capucin

Nœud français

Nœud du fermier

L’installation

Les tables

Les techniques à maîtriser

Table à tête de Bigues

Table Enterrée

Table Balançoire

Les trous à eau usées

Les latrines

Le coin-toilettes

L’art du feu

Les principes de base de la combustion

L’emplacement et la préparation

Les matériaux

Les différents foyers

Le tipi

Le feu en appentis

La tranchée en croix

La pyramide

Comment allumer un feu

Les composants modernes

Les méthodes naturelles

Allume-feu hérisson

Les méthodes par frottement

Allumer un feu en conditions difficiles

Les feux d’installation

La cuisine enterrée

Le feu dakota

Le feu polynésien

Feu polynésien surélevé

Table à feu classique

Grande table à feu

Table à feu avec potence

Table à feu boîte

L’eau et son approvisionnement

Purification de l’eau

Décantation, ébullition

Méthode SODIS

Systèmes de filtrage

Sources d’eau

Condensateur hors-sol

Condensateur en sous-sol

L'eau de mer

La nourriture

La nourriture végétale

Test Universel de Comestibilité

Identification des plantes

Les algues marines et d’eau douces

La préparation des plantes comestibles

Nourriture animale

Les terrestres

Les aquatiques

Les oiseaux

Fabrication de pièges

Les collets

La pêche

Hameçons

Lignes de fond

Filet maillant

Nasse et parc à poisson

Pêche au harpon

Le camouflage

Approches furtives

Dépecer et conserver la viande

Premiers secours et rudiments de soins

La règle des trois

S.U.R.V.I.E

La psychologie du stress

Premiers secours

Hygiène

Assurer la sécurité individuelle et collective

Alerter les secours appropriés

Dégagement d’urgence

Les détresses vitales

Le malaise et la maladie

Les plaintes exprimées (symptômes)

La durée de la plainte

Accident Vasculaire Cardiaque, A.V.C

Obstruction des voies aériennes

Les accidents de la peau

Les brûlures

Morsure d’animaux

L’hémorragie

Plaie qui saigne avec corps étranger

Section de membre

Les traumatismes des os et articulations

Echarpe triangulaire

Traumatisme main, poignet, avant-bras

Traumatisme du bras

Traumatisme de l’épaule (clavicule, omoplate

)

L’inconscience

L’arrêt cardiaque A.C

Compressions thoraciques

Ventilation artificielle sans matériel

Bouche à bouche

L’assistance au déplacement

Tableau de Synthèse de l’action de secours

Rudiments de soins

Les piqûres d’insectes

Les morsures de serpents

La trousse de premier secours

Sommaire Général

Concevoir son Projet

Les Organigrammes Techniques de Projet

Objectif de l’activité

Période et Durée

Terrains et Environnements

Planification et Préparation

Dossier Administratif

Communiquer

Communiquer avec les autres

Que faut-il faire pour se comprendre

La gestion de l’espace de communication

Précaution lorsqu’on est une femme

Le choc culturel

Techniques de signalisations et transmissions

Orientation

Définitions

Utilisation boussole & carte

Méthodes rudimentaires

Campement & Bivouac

Les abris

Cordage, ligature et matériel

L’installation

L’art du feu

L’eau

La nourriture

Pièges, collets et traque d’un animal

Premier secours & rudiments de soins

La règle des trois

S. U. R. V. I. E

Psychologie du stress

Premiers Secours

Table des matières détaillées

Concevoir son Projet

Vous êtes sur le point de commencer la première étape de votre activité. Au fil de sa création vous éprouverez un sentiment d'immersion vous procurant une impression d'avant-goût. La réussite de votre projet dépend essentiellement de sa préparation : La connaissance du terrain, les éléments de base du climat et votre capacité à faire face aux imprévus seront des socles pour comprendre l’environnement dans lequel vous voulez évoluer. Une bonne préparation dépend non seulement de ce que vous faites mais également de comment vous allez le faire ! Ce chapitre vous donnera toutes les clés nécessaires pour assurer une sécurité totale avec un maximum de plaisir.

Face à l'inconnu vous vous poserez un nombre important de questions, notez les, certaines seront interdépendantes, d'autres entraineront une série d’interrogations, mais cela vous permettra de les ordonnancer dans un ordre de priorité.

Prenez du recul, gardez du bon sens sur vos choix de trajet, sur la durée, ne vous sous-estimez pas ou au contraire ne vous surestimez pas. N'oubliez pas que vous ne pourrez pas tout maîtriser, la météo locale, l’érosion, les changements climatiques, peuvent modifier d'une année sur l'autre la typologie de terrain. Maintenez votre idée de départ et sachez où vous voulez aller. N’hésitez pas à partager vos points de vue avec d'autres.

Soyez soucieux du détail, vous aurez la responsabilité d'un groupe, si vous n’examinez pas toutes les situations qui le fera ? La clarté diminue le risque d'erreur.

Manipulez les hypothèses avec précaution, ne faîtes des suppositions qu'en dernier recours, elles sont source d'erreur et peuvent remettre en jeu la fiabilité du «Road Book».

Les Organigrammes Techniques de Projet (OTP)

Avant de vous lancer dans la conception il est nécessaire de passer de l’état d’idée à projet. Vous prendrez alors le temps nécessaire pour la découper en tâches à exécuter et répondrez à différentes questions: que veut-on réaliser, sous quel délai, etc… Il apparaitra ainsi une série de tâches complexes à ordonnancer à partir desquelles vous appliquerez une démarche spécifique afin de structurer méthodiquement la réalité de l’activité en objectifs avec des ressources acquises ou à acquérir.

La méthode la plus pratique pour démarrer est l’organigramme tech-nique de projet (OTP). Cette appellation simplifiera la vue d’ensemble de votre projet en subdivisant les tâches à réaliser. Cette étape indispensable vous évitera de faire des erreurs en réduisant les incertitudes.

Nous déterminerons nos OTP à partir d’une subdivision en quatre parties de l’activité: les objectifs fixés, la période et la durée consacrée, les différents types de terrains et d’environnements avec leurs spécificités et enfin la planification et préparation de l’activité. L’ensemble des parties est complétée par des techniques fondamentales qui peuvent être utiles lors-qu’elles ne sont pas indispensables.

Un OTP est une subdivision de tâches et/ou de contraintes à résoudre pour assurer un maximum de plaisir et de sécurité à votre activité. Bien sûr les OTP présentés ne sont pas exhaustifs et il y a autant d’OTP qu’il y a d’activités. Cependant vous trouverez dans ces exemples, une base pour créer les vôtres.

Objectif de l’activité.

On retiendra que définir les objectifs de l’activité permet d’élaborer et de planifier un raid.

Vous déterminerez grâce ses objectifs vos limites et celles de l’activité en adéquation avec vos envies.

Il s’agit de la première phase, on appelle «Objectif de l’activité» le thème premier, il peut être sportif, éducatif, scientifique ou touristique. Elle semble évidente, mais lors de son élaboration, vous circonscrirez par exemple le pays, la région, le terrain et les zones qui correspondent aux objectifs de votre activité. Vous définirez aussi vos limites physiques, organisationnelles et financières. Cette démarche permettra de constituer un «Road Book», un cahier des charges Pour cela nous utiliserons une méthode de Programmation Neurolinguistique :

La méthode S.M.A.R.T souvent utilisée dans le monde de l’entreprise et du commerce, c’est un acronyme mémo-technique de:

Spécifique;

Mesurable;

Atteignable;

Réalisable;

Temporel.

L’application des cinq critères est très large, ils permettront de définir un cadre dans lequel vous aurez la possibilité par un questionnement de vérifier sa faisabilité et d’autocritiquer vos choix en adéquation avec vos désirs et le bon sens.

S. Spécifique.

Vos définissez les actions à entreprendre. Pour vous aider, certaines questions de cette liste non exhaustive ci-dessous pourront vous donner une ébauche de cette étape. Pourquoi j’ai choisi cette activité? Que dois-je faire pour la réussir? De quels renseignements ai-je besoin ? Quelles ressources ou infor-mations pourront m’aider ? Quels sont mes obstacles (financier, physique, organi-sationnel…) ?

M. Mesurable.

Il y a une différence entre « Je veux faire de la randonnée en Irlande dans le comté du Kerry » et « Je veux réaliser les 5 premières étapes du Kerry Way d’une distance totale de 120 km en 6 jours ». Dans cette étape, on introduit le côté mesurable de l’action à mener en fonction des individus avec une notion de calcul, de temps et de progression.

A. Atteignable

Fixez-vous une activité que vous pouvez réussir, soit car vous avez déjà mené à bien une activité similaire soit car vous avez mis en place un programme d’entraînement et de formation pour la réussir. Un objectif atteignable n’est pas forcément facile à faire mais il n’est pas illusoire. Dans tous les cas vous définirez votre objectif à atteindre, le but étant de conforter l’étape « Spécifique » en définissant les contraintes et les limites.

R. Réaliste

Etre réaliste sur l’activité passe d’une part par les chances de réussite mais aussi par l’acceptation de l’effort à fournir.

Exemple: «J’ai toujours rêvé de traverser à pied l’Amazonie en solitaire et plusieurs personnes ont déjà réussie cet exploit. Elles ont fait preuve de courage, de force et d’intelligence et j’en suis impressionné. Est-ce que je dispose des mêmes atouts pour réussir? Je suis capable de réaliser un long trek, me débrouiller seul face à la nature, je connais des techniques de survie et de secourisme me permettant de faire face à des situations improbables, mais je ne tiendrai pas un jour dans un environnement aussi hostile! Il serait certainement possible avec un long pro-gramme d’entraînement, en consultant des spécialistes de penser à pourvoir réussir cette aventure. Mais je n’en ai pas le temps et l’envie. Cette aventure est au-delà de ma réalité».

T. Temporel

D’une manière générale, il est préférable de se fixer un calendrier pour collecter les différentes informations, se préparer physiquement…

Tableau récapitulatif

SSpécifiqueActions à entreprendreMMesurableDes objectifs mesurables sont quantifiablesAAtteignableDéfinissez les contraintes et les limitesRRéalisableAcceptation de l’effort à fournirTTemporelQuel délai et quand?

Période et Durée

On retiendra que des connaissances géographiques, climatiques et politiques de notre globe sont des bases essentielles pour entreprendre la conception d’un projet.

On maîtrisera les méthodes de calculs pour établir les durées d’étapes afin d’assurer la réussite de l’activité avec un maximum de plaisir et de sécurité.

Rappelez-vous qu’établir le meilleur des itinéraires est d’être capable de pouvoir mesurer sa durée ainsi que les efforts à fournir, de favoriser la régularité de l’effort en prenant en compte les caractéristiques terrains.

Les différents climats basés selon Köppen- Geiger

Carte des activités cycloniques

Les fuseaux horaires

Durée de l’itinéraire

Méthode de calcul des dénivèles

Le kilomètre effort

Les derniers conseils

Notre terre subit une multitude de climat, ces amplitudes météorologiques sont déter-minées à l’échelle planétaire par plusieurs éléments, la température, le taux d’humidité et la pression atmosphérique. A ces facteurs, il faut rajouter les latitudes, les variations saisonnières et les vents. Le modelage du paysage, montagne, forêt, océan, ville, etc... ont eux aussi un effet direct sur le climat, on parle alors de microclimat. Une méconnaissance des périodes sur lesquelles se produisent les changements climatiques sur les zones d’interventions peut transformer votre aventure en véritable cauchemar dans le meilleur des cas ou se trouver fatal dans le pire. Il existe plusieurs classifications de climats, nous retiendrons la plus connue « La classification de Köppen- Geiger », elle est structurée sur les précipitations et la température. Les météorologues et climatologues Koppen et Geiger ont divisé la carte du monde en six régions climatiques identifiées par six alphabets. La carte peut être subdivisée en vingt-six combinaisons.

Climat tropical, Equatorial: Zone A

Il se compose d’une saison sèche et d’une saison humide. La saison humide sera nette-ment plus longue à l’approche de l’équateur et le littoral Ouest subira un écart de température important. Température moyenne de chaque mois de l'année > 18 C. Pas de saison hivernale. Fortes précipitations annuelles

Climat sec, Aride: Zone B

Il se caractérise par des régions désertiques, semi-désertiques. La température moyenne annuelle est supérieure à 18°C. Evaporation annuelle supérieure aux précipitations annuelles.

Climat tempéré, chaude: Zone C

Il se définit par une saison chaude et une saison froide. On pourra le subdiviser en 3 groupes, un de type Océanique, été frais, hivers doux et humide du type Europe, un climat de type méditerranéen avec par des étés chauds et secs, et des hivers doux et humide et ensuite un climat continental, voir ci-dessous. Températures moyennes des 3 mois les plus froids comprises entre 0°C et 18°C Températures moyennes du mois le plus chaud > 10 C. Les saisons été et hiver sont bien définies

Climat continental, neigeux: Zone D

Seconde catégorie du climat tempéré, le climat continental a des amplitudes thermiques nettement plus importantes pouvant atteindre un delta de 90°C entre les saisons. Température moyenne du mois le plus froid < 0 C. Températures moyennes du mois le plus chaud > 10 C. Les saisons été et hiver sont bien définies.

Climat polaire: Zone E

Cette dernière classification de Koppen est caractérisée par une température moyenne annuelle de -25°C. Le mois plus froid sera toujours au-dessous de 40°C, accompagné de vent persistant de type blizzard.

Température moyenne du mois le plus chaud < 10°C La saison d'été est très peu marquée. Les changements météorologique sont rapides et peuvent modifier les condi-tions initiales de l’exécution de votre activité: brouillard, brume, nuages, et fortes pluies... Vous devez prendre connaissance des prévisions météorologiques et surtout apprécier les risques de dégradation du temps.

N’hésitez pas à faire demi-tour (problèmes physiques, évolution de la météo, retard ou doute sur l’itinéraire choisi) Vous disposez de différentes sources, bulletins nationaux ou régionaux, web, télévision, presse, office du tourisme. Relevez également les indications du type baro-métrie, températures, hydrométrie, anémométrie de la zone, tout changement brutal de ces données indiqueront certainement une évolution climatique dans les quatre heures. Des observations sur l’état du ciel, des nuages, du vent au sol, en altitude, du comportement des animaux…

Précision sur la pression atmosphérique.

La pression atmosphérique est la valeur mesurée subie par l’air se situant entre l’atmosphère et le relief terrestre. Cette mesure nous indique s’il y a une dégradation ou amélioration potentielle du climat. Dans le cas d’une augmentation de la pression atmosphérique, c'est-à-dire la compression du couloir d’air entre la terre et l’atmosphère, on constante alors généralement une dégradation du temps, c’est d’ailleurs une des mesures des instruments météorologiques. La perception de cette variation de pression atmosphérique peut être possible sans instruments par une observation de phénomènes naturels.

La Zone bleu correspond aux régions affectées par la mousson.

Les activités cycloniques

Les trente dernières années d’informations sur les cyclones, indiquent qu’il y a en moyenne entre 1 et 2 par semaines dont plus de 50 % au-dessus du seuil d’ouragan. Leur répartition est très inégale entre les deux hémisphères et se concentre sur sept bassins susceptibles de réunir les conditions nécessaires à la formation du phénomène.

Dans l’hémisphère nord, la saison cyclonique s’étend de juin à novembre. Alors que dans l’hémisphère sud la saison est de Novembre à Mai.

Durée de l’itinéraire.

Le facteur temps est une composante vitale pour assurer la sécurité de son déplacement, cette durée dépendra de la distance à parcourir, de la vitesse de marche, de la nature du terrain, du niveau physique, du poids de l’équipement, de la fatigue, des conditions climatiques et enfin l’altitude lorsqu’elle est supérieure à 3500 m.

La plupart des sentiers de randonnées sont normalisés par les fédérations, elles expriment les distances en durée, donc si vous déterminez des étapes faites le essentiellement en durée et mètre. Exemple pour une vitesse affichée de 5 mètres/minute, la progression d’un dénivelé de 500 mètres s’effectuera en 500 / 5= 100 minutes soit 1h40. Afin d’assurer une gestion du temps optimale, il faudra pourvoir évaluer son temps de marche, la méthode consiste à découper son itinéraire en sections: les plates, les dénivelés positifs et les négatifs. Les cartes topographiques vous donneront toutes les informations nécessaires sur le relief et vous pourrez comptabiliser le nombre de kilomètres plats, le dénivelé cumulé positif et le dénivelé cumulé négatif.

Pour des conditions physiques moyennes on considé-rera que :

Montée mètres/60 minutesDescente mètres/60 minutesPente < 7% en km/60 minutesNon enneigé3004003 à 4Neige < 20 cm2503002.5 à 3Neige >20 <40 cm1502001.5 à 2.5

L’itinéraire ci-dessus représenté par une courbe représente une distance de 17km, cette courbe pourrait se traduire sur le terrain par exemple par la succession de deux vallées. En découpant la courbe en trois sections, vous obtenez :

Section Plate: R1= 3km60

Détermination de la durée de l’itinéraire selon l’hypothèse que le terrain soit non-enneigé.

Section Plate: Durée estimée environ 1 heure Section Dénivelé positif : Durée estimée environ 3 h36 Section Dénivelé négatif: Durée estimée environ 2h24

Soit une durée totale à prévoir pour l’itinéraire environ 7 heures.

Si vous n’aviez pas pris en compte le dénivelé, vous auriez pu estimer pour une marche de 18km environ 4 h30 heures

On peut constater une différence de 2h30 sur l’horaire, il faudra être très vigilant dans le cas d’un raid de plusieurs jours

Le kilomètre/effort

C’est une seconde notion à prendre en compte dans la détermination de la durée d’un itinéraire. Elle permet d’évaluer non seulement la durée nécessaire à la progres-sion mais aussi d’en estimer la difficulté. Le km/effort vous donnera approximativement une équivalence en distance sur terrain plat, vous pourrez donc à partir de ces données : d’une part évaluer la durée de votre raid mais aussi d’en mesurer la difficulté réelle pour votre organisme.

On peut assimiler un km/effort égal à 100 m de dénivelé, la formule appliquée est km/effort= somme de la distance topographique en km et du dénivelé positif entre les deux points en centaine de mètre.

Exemple : Une distance de 8km à réaliser avec un dénivelé de 440 m sera équivalente en durée et en effort à 12,4 km/effort (8+4,4).

Si la formule théorique n’est pas parfaitement exacte, elle donne une bonne base de pondération en fonction du terrain, l’équipe devra con-naître ses capacités physiques en termes de km/effort, ce qui impose de prendre des marges de sécurité.

La courbe ci-dessous reprend le raid des deux vallées sur la distance de 18km, vous allez pouvoir établir le km/effort de ce raid. 380 m+ 700 m= 1080 m de dénivelé, vous devrez rajoutez alors 10,8 km soit 18+10.8 soit au total 28.8 km/effort.

Votre itinéraire de 18km sera ressenti par votre organisme comme une marche de 28.8km sur terrain plat. Vous pouvez maintenant déterminer approximativement la durée nécessaire 28.8 km/ effort divisé par 4 (km/h sur terrain plat) soit 7h20m.

Première méthode par découpage de section, durée obtenue 7 heures.

Deuxième méthode par km/effort, durée obtenue, 7 heures et 20 minutes Même si la deuxième méthode est moins précise elle conserve l’avantage d’être nettement plus rapide.

Remarque : Les pentes négatives sont à prendre en compte à partir d’un dénivelé de 20 m pour 100 m de distance.

La durée du raid peut dépendre de divers facteurs:

Plus votre groupe est important, plus vous serez lent,

Vous progresserez plus vite le matin et la nuit,

Un climat frais facilitera la progression,

Le dénivelé cumulé,

Le poids des bagages,

La longueur du parcours,

La difficulté du terrain,

La durée des pauses.

La difficulté consiste à anticiper les caractéristiques du terrain et la vitesse de progression moyenne de la troupe, ce qui impose au guide de prendre des marges de sécurités lors des premiers jours d’un raid.

Les derniers conseils

Progresser avec un bon rythme garantit la réussite de ses objectifs, cependant ne faites pas l’erreur de démarrer trop vite sans vous préoccuper des kilomètres à venir.

Vous allez trop vite si vous n’arrivez pas à garder votre rythme après une heure de marche ou si vous n’arrivez pas à parler sans être essoufflé.

A l’opposé, marcher trop lentement ne fait que prolon-ger l’étape en prenant le risque de ne pas pouvoir bivouaquer le soir. Vous aurez également moins de temps pour passer les passages délicats. Marcher trop vite ou trop lentement ne fera qu’augmenter votre fatigue, au début marchez lentement avec des petits pas dans le but de chauffer vos muscles et d’acclimater votre corps à l’effort à venir. N’hésitez pas à faire une courte pause pour vous permettre de trouver votre second souffle. Adapter votre progression selon le terrain, un rythme cardiaque en accélération, des muscles souples et chauds, une sensation de bien-être provoquée par l’endorphine sont les signes du second souffle. C’est l’état physiologique du corps le plus optimal, profitez-en pour abattre la majeure partie du raid. Faire des pauses permet à votre organisme de récupérer, après des passages difficiles et garder un rythme efficace. Le matin lorsque l’effort de la journée ne pèse pas encore, une ou deux pauses suffisent, elles seront courtes et généralement debout ou appuyé contre une paroi. Profitez de l’occasion pour grignoter un encas ou de vous soulager du poids de votre sac à dos.

Si vous ne ressentez pas le besoin de vous arrêter, vous pouvez pratiquer le pas de récupération.

Terminez chaque pas par un arrêt bref mais total,

Les muscles de vos jambes vont récupérer et votre rythme pulmonaire va se rétablir;

Commencez le prochain pas, redressez-vous et expirez en appui sur la jambe arrière.

La jambe d’appui doit être bien tendue pour faire peser le poids sur la mécanique osseuse et non musculaire. Relâchez bien les muscles de la cuisse avant;

Prenez une inspiration et ramenez la jambe arrière vers l’avant pour continuer le mouvement de la marche. Vous pouvez prendre deux ou trois inspirations à chaque pas

Exemple de fiche de préparation d’expédition

Terrains et Environnements

On retiendra que la conception d’activité en extérieur passe immanquablement par la connaissance des différents environ-nements climatiques liés à la zone d’intervention. Pour assurer la sécurité du groupe, il est important d’anticiper les effets de la chaleur, du froid, de l’humidité et du vent sur votre orga-nisme, ainsi que les méthodes d’appréciations.

L’environnement façonne les terrains, vous devez collecter le maximum d’informations et appliquer les techniques de franchissements adéquates et leurs règles de sécurité.

Les facteurs environnementaux

La chaleur

Le froid

La pluie

Le vent

Les différents terrains

Terrains d’hiver, enneigés ou glacés

Terrains non-techniques

Terrains semi-techniques

Cours d’eau et lieux humides

Autres terrains

Raid Tout terrains motorisé

Interprétation météo

Un trek à la frontière de la Laponie ou en Equateur n’ont pas les mêmes exigences. Comprendre l’environnement auquel vous allez devoir faire face sera essentiel pour déterminer vos besoins.