Le Lys dans la vallée - Honoré de  Balzac - E-Book

Le Lys dans la vallée E-Book

Honore de Balzac

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Beschreibung

Le Lys dans la vallée est l’histoire de l’amour intense et platonique entre Félix de Vandenesse, cadet d’une famille aristocratique, et la comtesse madame de Mortsauf, la vertueuse épouse du comte de Mortsauf, un homme sombre et violent.Félix de Vandenesse (à l’instar de Balzac) raconte son enfance malheureuse où il se sentit mal aimé, voire haï, et sa rencontre avec une « céleste créature » qui devient pour lui une mère de substitution et une amante inatteignable, beaucoup plus pure et intraitable que madame de Berny. Pieuse parfois à l'excès, elle a pour confesseur l'excellent abbé François Birotteau auquel on reproche son « manque de force apostolique3 ». Après plusieurs années de relation chaste, Félix rencontre Lady Dudley à Paris, où ses activités auprès du roi lui ouvrent les salons. C'est une aristocrate anglaise qui lui fait découvrir les joies et les passions charnelles. Henriette vient à apprendre leur relation et se met à dépérir, jusqu’à en mourir. Suite à cela, il quitte Lady Dudley.Tout ce récit est sous forme d'une seule lettre que Félix adresse à son amante du moment, la comtesse Natalie de Manerville. Celle-ci lui répond par une annonce de rupture, déclarant ne pas vouloir, ne pas pouvoir être constamment comparée à la douce et sage madame de Mortsauf, ni à la grande et fière Lady Dudley. 

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Le Lys dans la vallée

Honoré de Balzac

Publication: 1835Catégorie(s): Fiction, Roman
A Propos Balzac:

Honoré de Balzac (May 20, 1799 – August 18, 1850), born Honoré Balzac, was a nineteenth-century French novelist and playwright. His work, much of which is a sequence (or Roman-fleuve) of almost 100 novels and plays collectively entitled La Comédie humaine, is a broad, often satirical panorama of French society, particularly the petite bourgeoisie, in the years after the fall of Napoléon Bonaparte in 1815—namely the period of the Restoration (1815–1830) and the July Monarchy (1830–1848). Along with Gustave Flaubert (whose work he influenced), Balzac is generally regarded as a founding father of realism in European literature. Balzac's novels, most of which are farcical comedies, feature a large cast of well-defined characters, and descriptions in exquisite detail of the scene of action. He also presented particular characters in different novels repeatedly, sometimes as main protagonists and sometimes in the background, in order to create the effect of a consistent 'real' world across his novelistic output. He is the pioneer of this style. 

A MONSIEUR J.B. NACQUART, MEMBRE DE L’ACADEMIE ROYALE DE MEDECINE.

’’ Cher docteur, voici l’une des pierres les plus travaillées dans la seconde assise d’un édifice littéraire lentement et laborieusement construit ; j’y veux inscrire votre nom, autant pour remercier le savant qui me sauva jadis, que pour célébrer l’ami de tous les jours’’. DE BALZAC.

A MADAME LA COMTESSE NATALIE DE MANERVILLE.

" Je cède à ton désir. Le privilége de la femme que nous aimons plus qu’elle ne nous aime est de nous faire oublier à tout propos les règles du bon sens. Pour ne pas voir un pli se former sur vos fronts, pour dissiper la boudeuse expression de vos lèvres que le moindre refus attriste, nous franchissons miraculeusement les distances, nous donnons notre sang, nous dépensons l’avenir. Aujourd’hui tu veux mon passé, le voici. Seulement, sache-le bien, Natalie : en t’obéissant, j’ai dû fouler aux pieds des répugnances inviolées. Mais pourquoi suspecter les soudaines et longues rêveries qui me saisissent parfois en plein bonheur ? pourquoi ta jolie colère de femme aimée, à propos d’un silence ? Ne pouvais-tu jouer avec les contrastes de mon caractère sans en demander les causes ? As-tu dans le cœur des secrets qui, pour se faire absoudre, aient besoin des miens ? Enfin, tu l’as deviné, Natalie, et peut-être vaut-il mieux que tu saches tout : oui, ma vie est dominée par un fantôme, il se dessine vaguement au moindre mot qui le provoque, il s’agite souvent de lui-même au-dessus de moi. J’ai d’imposants souvenirs ensevelis au fond de mon âme comme ces productions marines qui s’aperçoivent par les temps calmes, et que les flots de la tempête jettent par fragments sur la grève. Quoique le travail que nécessitent les idées pour être exprimées ait contenu ces anciennes émotions qui me font tant de mal quand elles se réveillent trop soudainement, s’il y avait dans cette confession des éclats qui te blessassent, souviens-toi que tu m’as menacé si je ne t’obéissais pas, ne me punis donc point de t’avoir obéi ? Je voudrais que ma confidence redoublât ta tendresse. A ce soir.

" FELIX. "

A quel talent nourri de larmes devrons-nous un jour la plus émouvante élégie, la peinture des tourments subits en silence par les âmes dont les racines tendres encore ne rencontrent que de durs cailloux dans le sol domestique dont les premières frondaisons sont déchirées par des mains haineuses, dont les fleurs sont atteintes par la gelée au moment où elles s’ouvrent ? Quel poète nous dira les douleurs de l’enfant dont les lèvres sucent un sein amer, et dont les sourires sont réprimés par le feu dévorant d’un œil sévère ? La fiction qui représenterait ces pauvres cœurs opprimés par les êtres placés autour d’eux pour favoriser les développements de leur sensibilité, serait la véritable histoire de ma jeunesse. Quelle vanité pouvais-je blesser, moi nouveau-né ? quelle disgrâce physique ou morale me valait la froideur de ma mère ? étais-je donc l’enfant du devoir, celui dont la naissance est fortuite, ou celui dont la vie est un reproche ? Mis en nourrice à la campagne, oublié par ma famille pendant trois ans, quand je revins à la maison paternelle, j’y comptai pour si peu de chose que j’y subissais la compassion des gens. Je ne connais ni le sentiment, ni l’heureux hasard à l’aide desquels j’ai pu me relever de cette première déchéance : chez moi l’enfant ignore et l’homme ne sait rien. Loin d’adoucir mon sort mon frère et mes deux sœurs s’amusèrent à me faire souffrir. Le pacte en vertu duquel les enfants cachent leurs peccadilles et qui leur apprend déjà l’honneur, fut nul à mon égard ; bien plus je me vis souvent puni pour les fautes de mon frère sans pouvoir réclamer contre cette injustice ; la courtisanerie, en germe chez les enfants, leur conseillait-elle de contribuer aux persécutions qui m’affligeaient pour se ménager les bonnes grâces d’une mère également redoutée par eux ? était-ce un effet de leur penchant à l’imitation ? était-ce besoin d’essayer leurs forces ou manque de pitié ? Peut-être ces causes réunies me privèrent-elles des douceurs de la fraternité. Déjà déshérité de toute affection, je ne pouvais rien aimer et la nature m’avait fait aimant ! Un ange recueille-t-il les soupirs de cette sensibilité sans cesse rebutée ? Si dans quelques âmes les sentiments méconnus tournent en haine, dans la mienne ils se concentrèrent et s’y creusèrent un lit d’où plus tard ils jaillirent sur ma vie. Suivant les caractères, l’habitude de trembler relâche les fibres, engendre la crainte et la crainte oblige à toujours céder. De là vient une faiblesse qui abâtardit l’homme et lui communique je ne sais quoi d’esclave. Mais ces continuelles tourmentes m’habituèrent à déployer une force qui s’accrut par son exercice et prédisposa mon âme aux résistances morales. Attendant toujours une douleur nouvelle, comme les martyrs attendaient un nouveau coup, tout mon être dut exprimer une résignation morne sous laquelle les grâces et les mouvements de l’enfance furent étouffés, attitude qui passa pour un symptôme d’idiotie et justifia les sinistres pronostics de ma mère. La certitude de ces injustices excita prématurément dans mon âme la fierté, ce fruit de la raison qui sans doute arrêta les mauvais penchants qu’une semblable éducation encourageait. Quoique délaissé par ma mère, j’étais parfois l’objet de ses scrupules, parfois elle parlait de mon instruction et manifestait le désir de s’en occuper ; il me passait alors des frissons horribles en songeant aux déchirements que me causerait un contact journalier avec elle. Je bénissais mon abandon, et me trouvais heureux de pouvoir rester dans le jardin à jouer avec des cailloux, à observer des insectes, à regarder le bleu du firmament. Quoique l’isolement dût me porter à la rêverie, mon goût pour les contemplations vint d’une aventure qui vous peindra mes premiers malheurs. Il était si peu question de moi que souvent la gouvernante oubliait de me faire coucher. Un soir, tranquillement blotti sous un figuier, je regardais une étoile avec cette passion qui saisit les enfants, et à laquelle ma précoce mélancolie ajoutait une sorte d’intelligence sentimentale. Mes sœurs s’amusaient et criaient, j’entendais leur lointain tapage comme un accompagnement à mes idées. Le bruit cessa, la nuit vint. Par hasard, ma mère s’aperçut de mon absence. Pour éviter un reproche, notre gouvernante, une terrible mademoiselle Caroline légitima les fausses appréhensions de ma mère en prétendant que j’avais la maison en horreur ; que si elle n’eût pas attentivement veillé sur moi, je me serais enfui déjà ; je n’étais pas imbécile, mais sournois ; parmi tous les enfants commis à ses soins, elle n’en avait jamais rencontré dont les dispositions fussent aussi mauvaises que les miennes. Elle feignit de me chercher et m’appela, je répondis ; elle vint au figuier où elle savait que j’étais. — Que faisiez-vous donc là ? me dit-elle. — Je regardais une étoile. — Vous ne regardiez pas une étoile, dit ma mère qui nous écoutait du haut de son balcon, connaît-on l’astronomie à votre âge ? — Ah ! madame, s’écria mademoiselle Caroline, il a lâché le robinet du réservoir, le jardin est inondé. Ce fut une rumeur générale. Mes sœurs s’étaient amusées à tourner ce robinet pour voir couler l’eau ; mais, surprises par l’écartement d’une gerbe qui les avait arrosées de toutes parts, elles avaient perdu la tête et s’étaient enfuies sans avoir pu fermer le robinet. Atteint et convaincu d’avoir imaginé cette espièglerie, accusé de mensonge quand j’affirmais mon innocence, je fus sévèrement puni. Mais châtiment horrible ! je fus persiflé sur mon amour pour les étoiles, et ma mère me défendit de rester au jardin le soir. Les défenses tyranniques aiguisent encore plus une passion chez les enfants que chez les hommes ; les enfants ont sur eux l’avantage de ne penser qu’à la chose défendue, qui leur offre alors des attraits irrésistibles. J’eus donc souvent le fouet pour mon étoile. Ne pouvant me confier à personne, je lui disais mes chagrins dans ce délicieux ramage intérieur par lequel un enfant bégaie ses premières idées, comme naguère il a bégayé ses premières paroles. A l’âge de douze ans, au collège, je la contemplais encore en éprouvant d’indicibles délices, tant les impressions reçues au matin de la vie laissent de profondes traces au cœur.

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