Les mutations du système éducatif dans les pays du Conseil de coopération du Golfe - Faisal Aminollah - E-Book

Les mutations du système éducatif dans les pays du Conseil de coopération du Golfe E-Book

Faisal Aminollah

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Beschreibung

Une étude au croisement de l'histoire et de l'analyse des politiques publiques pour mieux comprendre la région du Golfe et le monde autour de nous.

La région du Golfe, persique selon une réalité historique et arabique selon une nouvelle réalité sociologique, est un territoire du globe dont l’étude peut se révéler passionnante, pourvu qu’on fasse fi des campagnes de désinformation qui sont menées à son encontre. Loin du jugement péremptoire ou de l’affectif, mais davantage à partir de données et de faits concrets, cet ouvrage, destiné à tous ceux qui souhaitent acquérir rapidement et simplement des connaissances sur la politique éducative de la région, propose au contraire de retracer l’histoire récente de l’économie du savoir en tant qu’enjeu géostratégique majeur. Mieux comprendre le Golfe, entre tradition et modernité, entre occidentalisme et panarabisme, c’est tout simplement mieux comprendre le monde.

Faisal Aminollah, expert des questions stratégiques et juridiques internationales, propose un ouvrage très instructif de réflexion stratégique qui fournit une documentation originale sur un sujet sensible et d'actualité.

EXTRAIT

Les premières exportations pétrolières dans la région du Golfe entrainent concomitamment le renforcement des capacités économiques de chacun de ces petits émirats. Néanmoins ces jeunes entités n’ont pas encore les moyens de leurs ambitions. Marquée par un modèle traditionnel qui perdure depuis plus d’un millier d’années, la refonte de leurs systèmes éducatifs nécessite des modèles d’inspiration moderne et étrangère, pour suivre l’évolution de la croissance économique qui se profile. Le modèle éducatif mis en place petit à petit, à l’aide des professeurs venant d’Égypte et du levant commence à montrer ses limites, mais présente aussi très vite une menace pour l’autorité de ces monarchies naissantes. En effet les idées du nationalisme arabe que ces enseignants commencent à diffuser, ont déjà profondément impacté le moyen orient dans son ensemble, et elles ont provoqué entre autres, le renversement des monarchies égyptiennes en 1952 et Iraquiennes en 1958, remplacées par des généraux militaires nationalistes arabes.
C’est dans ce contexte de menace d’instabilité politique que l’on voit apparaitre un mouvement de repli régional des pays du Golfe, avec la mise en place de programmes de politique éducative et d’assistance commune. Il y a l’exemple du GUPAC Koweitien qui va entrainer au fur et à mesure une organisation plus institutionnelle comme on peut le voir avec la création du Bureau Arabe de l’Education pour les États du Golf (BAEEG) et la création de l’organisation régionale du Conseil de Coopération des Pays du Golfe « CCG ».

À PROPOS DE L'AUTEUR

Faisal Aminollah est diplômé de l’École de Droit de la Sorbonne, expert des questions stratégiques et juridiques internationales, spécialiste de la région MENA, fort d’une expérience professionnelle internationale au carrefour des milieux diplomatiques et juridiques à Paris, Genève et dans les grandes capitales arabes

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Faisal AMINOLLAH

Les mutations du système éducatif dans les pays du Conseil de coopération du Golfe

Perspective stratégique

Avertissement

Cet ouvrage de réflexion stratégique s’adresse principalement au grand public. Il ne constitue en rien une étude exhaustive et ses vues n’engagent que ses auteurs. Les auteurs n’ont délibérément accepté aucune aide à la publication afin de ne point modifier la tonalité de l’ouvrage. L’objectif unique de cet ouvrage est de fournir une documentation originale sur un sujet sensible et d’actualité.

Sommaire

•CHAPITRE 1 : La prégnance du modèle éducatif traditionnel jusque dans les années 1970

•CHAPITRE 2 : Les débuts de l’influence des modèles européens

•CHAPITRE 3 : Concurrence du secteur public par un secteur privé étranger (années 1990-2000)

•CHAPITRE 4 : La prise de conscience

•CHAPITRE 5 : Les réalisations éducatives entreprises dans le cadre des réformes de diversification économique

•CHAPITRE 6 : Une politique éducative privatisée et plus souple intégrée dans les stratégies de nationalisation

•CHAPITRE 7 : Les réformes dans l’organisation des études, des filières et des contenus

•CHAPITRE 8 : Les Education Hubs ou la mise en synergie des champs scientifique, éducatif et économique

•CHAPITRE 9 : Quelques exemples notables d’Education Hubs de la région

•CHAPITRE 10 : Les ambitions d’excellence

Carte des États membres du Conseil de coopération du Golfe

Source : Library of Congress

Introduction

Quand on évoque la question éducative dans le Golfe, on songe presque aussitôt aux derniers projets pharaoniques lancés dans la région à grand renfort de pétrodollars. On songe à l’imposante Education City du Qatar ou l’impressionnant Knowledge Village de Dubaï. On songe à l’apparat, au décorum. D’une certaine façon, cette question éducative est une nouvelle occasion de mettre au jour la myriade de représentations associées à cette région du monde qui, disons-le sans détour, continue de représenter pour certains malavisés, la région de concrétisation de caprices caractérisés par le manque de vision à long terme que seul autorise l’insolente manne pétrolière et gazière dont elle bénéficie.

Pourtant, rien n’est moins vrai. Une vision, les États de cette région désertique située au croisement du Proche-Orient, de l’Iran, de l’Égypte et de l’Océan indien, en ont. Vision, c’est d’ailleurs le nom donné à la majeure partie des plans de développement que se sont imposés de réaliser les États du Golfe à l’horizon 2030. Aussi ambitieux que soient ces projets, ce serait faire preuve d’injustice et d’un manque de sagacité que de déconsidérer leur valeur en raison de biais ineptes.

Pour tout dire, ces projets sont loin d’être sortis ex nihilo de terre. Ils sont en réalité l’une des manifestations d’un processus relativement long de maturation des politiques éducatives des États de la région. Un processus qui s’étale à présent sur près d’un siècle et qui a connu une forte accélération au lendemain des indépendances. Les revenus des hydrocarbures ont certes soutenu les multiples expériences mises en œuvre dans la région, mais ils ne sauraient à eux seuls expliquer les prodigieux bonds en avant réalisés.

Tout système éducatif est constitué de composantes et d’acteurs intervenant dans les processus d’enseignement et de formation. Force est d’observer qu’en moins d’un siècle, les importantes mutations du système éducatif sont à l’image des mutations profondes vécues par les sociétés du Golfe dans leur ensemble. Des halqa des oulémas dans les campements et lieux de savoir d’Arabie aux bancs des universités rutilantes, il y a plus que des réformes matérielles. Il se joue là une rupture paradigmatique profonde où les idées mêmes de savoir, d’apprentissage et d’enseignement sont remises en question.

Nous venons de l’énoncer. L’idée de système éducatif implique également l’idée d’acteurs. Avec le XXe siècle et l’apparition de l’État moderne dans le Golfe, apparait également la question des politiques publiques éducatives, c’est-à-dire de manière générale l’ensemble des mesures étatiques prises dans l’optique de structurer et de réglementer le champ éducatif, mais aussi scientifique. Cette volonté de réglementer ne saurait se résumer à une simple appétence de l’État moderne pour le contrôle. Elle répond aussi à des préoccupations pressantes agitant les sociétés du Golfe. Si au milieu du XXe siècle, la question éducative était surtout liée au désir de développement et au besoin d’émancipation, elle s’inscrit aujourd’hui dans le cadre de préoccupations plus terre-à-terre comme la lutte contre le chômage, la crainte de l’après-pétrole et la montée de l’extrémisme et de l’intégrisme qui se nourrissent sans scrupules des failles des systèmes éducatifs. Dans le même ordre d’idées, les politiques éducatives constituent le moyen pour les États du Golfe souvent pointés du doigt, de prouver leur réelle volonté de lutter contre ces fléaux qui inquiètent l’opinion publique mondiale.

Examiner les évolutions relatives aux acteurs et aux politiques éducatives est en partie l’un des objets de la présente étude. Celle-ci ne se confinera pas seulement à une approche diachronique et tentera de dresser des constats plus synchroniques et systémiques quand le besoin s’en fera sentir. Le but étant in fine de tenter d’expliquer la physionomie actuelle des systèmes éducatifs et l’inspiration des décisionnaires khalijis.

D’un point de vue disciplinaire, notre étude se situe au croisement de l’histoire et de l’analyse des politiques publiques. Pour la dimension historique, nous nous sommes appuyés sur des écrits d’historiens s’étant intéressés à la région dans son ensemble ou à une partie. De même, ces références portent leurs regards sur différentes périodes historiques. Aussi, notre tâche a avant tout été de compiler et de réintégrer ces ouvrages dans un récit historique global de la région afin de saisir plus aisément les grands moments de rupture de cette histoire, grands moments qui participent en partie d’une certaine mise en perspective des politiques publiques actuelles.

Notre analyse des politiques publiques et des acteurs de ces politiques nous a amenés lors de nos recherches à exploiter ces matériaux de première main que constituent les rapports gouvernementaux et internationaux, les textes officiels et les sites institutionnels. L’analyse et le recoupement de ces données sont des moyens efficaces de dégager à la fois les différents temps des projets de réforme initiés dans le Golfe lors des dernières décennies ainsi que leurs esprits. Mais, c’est aussi un moyen de percevoir l’action des multiples acteurs en jeu dans le cadre de ces réformes.

Nous conclurons ces propos introductifs par une présentation du plan de la présente étude. Les deux premiers chapitres, relativement brefs, ont une teinte majoritairement historique et ont pour vocation de présenter la situation antérieure à la période contemporaine. Les premiers chapitres s’intéressent à la question de l’éducation et de l’enseignement dans ce que l’on a appelé le modèle éducatif traditionnel. Ensuite, nous examinons les débuts de la pénétration des modèles occidentaux et les débuts des politiques éducatives. Les derniers chapitres ont pour finalité de décrire et d’analyser les dernières évolutions des systèmes éducatifs des pays du Golfe. Ils s’articulent en deux temps, entre la prise de conscience des années 1990 et les derniers projets de réforme des années 2000.

CHAPITRE 1 : La prégnance du modèle éducatif traditionnel jusque dans les années 1970

Le modèle éducatif traditionnel dans les pays du Golfe a pris forme au VIe siècle avec l’émergence de la religion musulmane et les contacts inter-civilisationnels qui ont suivi. Néanmoins, cette période, décrite comme l’âge d’or du peuple arabe, a commencé à décliner lors des invasions turco-mongoles du XIIe siècle, entrainant non seulement un recul intellectuel, mais aussi un retard grandissant avec une Europe entrant dans une période de renaissance et d’innovation. Durant cette période, le modèle éducatif des pays du Golfe est toujours resté attaché à un système traditionnel mettant l’accent sur la transmission orale du savoir entre l’enseignant et l’élève.

I/ L’avènement du savoir dans l’ère arabo-islamique

L’islam en tant que religion alimente une dynamique de quête du savoir. Le Texte sacré, les dires et faits rapportés du Prophète Muhammad (hadith-s) appellent les musulmans à se questionner sur le sens et l’interprétation dont ils sont porteurs. Cette préoccupation les pousse à mener des investigations relatives à la langue et à la normativité. De plus, le Coran, porteur d’une cosmogonie singulière, vecteur de questionnements, constitue le terreau fertile de recherches dans les différentes branches de la connaissance. De même, l’arabisation des administrations initiées par les Omeyyades, en plus de son caractère sacré, donne à la langue arabe un statut de langue scientifique universelle, permettant aux nombreux savants de ce vaste empire d’échanger et d’interagir.

Dès le premier calife de l’islam, Abu Bakr As-Siddiq, le nouvel empire musulman connaît une forte croissance et les frontières de la Péninsule arabique lui apparaissent à présent bien étroites. C’est le début du grand mouvement de conquêtes. Au terme de ce processus, la jeune communauté se rend maîtresse d’un vaste territoire allant des Pyrénées aux rives de l’Indus.

La conquête ne saurait se résumer à l’aspect militaire. En effet, cette extension est également synonyme d’intensification des échanges, et plus que cela, des transferts culturels entre les conquérants arabes et les civilisations avec lesquelles ils rentrent en contact (la Perse, Byzance, l’Inde, la Chine ou encore les Syriaques). De plus, sous les Abbassides, le mécénat des califes, des vizirs et autres notables de l’empire musulman contribuent à créer un environnement propice à un développement accru des savoirs, tant ceux liés à l’islam comme les sciences religieuses ou la langue arabe, que ceux hérités des civilisations avec lesquelles ils interagissent comme la philosophie, les mathématiques, la médecine, l’astronomie ou la physique. On trouvera dans l’institution de la maison de la sagesse (Bayt al hikma) l’une des incarnations les plus notables de cette synergie. Les savants et intellectuels se rassemblaient dans le cadre de cette institution où étaient associées des bibliothèques rassemblant un grand nombre d’ouvrages antiques tels que des traités de mathématiques, des ouvrages de philosophie ou des manuels d’astronomie. À partir de ces lieux, des traducteurs maîtrisant, l’arabe, le grec, le sanskrit, le moyen persan et souvent aussi le syriaque transcrivaient ces ouvrages en arabe, en plus de les commenter et de poursuivre leurs réflexions.

II/ Le recul de l’activité scientifique dans l’aire arabo-musulmane

L’activité scientifique dans le monde arabo-musulman commence à décliner à la suite des invasions mongoles et de la destruction de Bagdad en 1258. Néanmoins, les conditions de développement des sciences aux premiers rangs desquelles se situent l’usage d’une langue scientifique universelle unique et l’unité politique de l’empire s’étaient déjà étiolés avec la fragmentation territoriale de l’empire sous les Abbassides et la montée en puissance des Perses et des Turcs qui tendent de plus en plus à privilégier l’emploi du persan.

Par ailleurs, l’audace scientifique qui caractérisait les premiers docteurs de l’islam cède la place à une nouvelle attitude de frilosité intellectuelle et de défiance collective à l’égard des sciences profanes, en particulier de la philosophie. Ce mouvement de recul des sciences dans le monde arabe, se fait au profit de la montée des sciences religieuses. Les religieux prennent la main sur tous les aspects relatifs à l’éducation et au développement du savoir.

Cette frilosité ne s’exprime pas seulement dans une forme de désamour croissant pour les sciences profanes. En effet, l’étude des sciences religieuses subit elle aussi les conséquences de cette nouvelle tendance. Au Xe siècle, la majeure partie des savants musulmans s’accordent autour d’un principe de « fermeture des portes de l’ijtihâd » interdisant ainsi le libre examen des Écritures ; dont le pendant est le taqlîd ou « conformisme » qui implique une limitation de l’activité du savant à l’explication et à l’interprétation du dogme tel qu’établi par les précurseurs de la pensée islamique. Dès lors, toute velléité de novation, de critique ou de remise en doute des enseignements des Anciens tendent à être stigmatisées et rejetées.

Cependant, l’historiographie la plus récente tend à dédramatiser ce qui est souvent perçu comme une montée de l’obscurantisme. On trouve notamment lors de cette période des savants à l’instar d’Ibn Khaldûn dont il serait difficile de considérer l’œuvre comme une exception marginale. De même, l’encyclopédisme qui est souvent présenté comme l’un des traits de la décadence s’apparentant à une sorte de « nostalgie érudite », est en réalité une forme d’introspection savante pouvant alimenter de nouvelles réflexions. Enfin, au niveau de la réflexion religieuse, de nombreux traités de juristes attestent d’une certaine réactivité aux évolutions des sociétés. Aussi, et même s’il serait difficile de comparer cette période au moment le plus fort de « l’âge d’or », celle-ci ne saurait se réduire au néant.

Parallèlement, au début du XIVe siècle, l’Europe s’engage dans un processus d’ouverture scientifique et intellectuelle. Marqués par de nombreux contacts avec d’autres civilisations, les Européens entrent dans une période décisive de leur histoire : la Renaissance. Cette période se caractérise notamment par une réappropriation de la culture antique par le truchement des écrits des savants musulmans dont ils prennent connaissance. De plus, la teknè jusque-là méprisée, reprend de l’importance. Ainsi, au début du XVIe siècle, les Européens ont de plus en plus le sentiment qu’ils parviennent à dépasser les limites connues de la connaissance et tendent à écrire une nouvelle page de l’histoire des sciences et techniques.

III/ Les traits saillants du modèle traditionnel

Le premier élément à noter est que la science et plus largement la notion d’éducation ne concernait qu’une infime partie de la population, et plus précisément de la population masculine. Par ailleurs, il faut prendre en considération dans un second point que la transmission du savoir dans le monde musulman en général, et dans la Péninsule arabique en particulier, obéit aux codes de ce que l’on appelle « la quête de science » (en arabe : talab al -’ilm) qui se conclue par l’octroi du titre de ‘âlim.

Le ‘âlim est le savant musulman qui acquiert ce statut après avoir emmagasiné une somme substantielle de connaissances dans les diverses branches de la langue arabe et du savoir islamique : la ‘aqîda (dogme), le fiqh et ses fondements, les sciences du Coran et de la Sunnah prophétique. En plus de cette maîtrise, le fait de porter le titre de ‘âlim suppose la reconnaissance des pairs et la production d’une œuvre, qui prend souvent la forme, après la période de repli scientifique, de commentaires voire de commentaires de commentaires.

Le premier cycle de l’éducation traditionnelle c’est le kuttâb (l’école coranique) qui est parfois suivi par la médersa. Lors de cette première phase, les apprenants mémorisent le Coran et parfois des textes de base en rapport avec la grammaire arabe et la jurisprudence islamique, le fiqh. Dans le Golfe, les cours dispensés dans les kuttâb-s sont assurés par l’imam de la mosquée locale appelé mutâwa’. Néanmoins, celui-ci était rarement un érudit et à ce stade, les étudiants ne peuvent encore prétendre détenir une somme de connaissances suffisante pour devenir ‘âlim. À vrai dire, peu peuvent prétendre à ce niveau maîtriser complètement la lecture et l’écriture. Mais, cette première étape de l’éducation traditionnelle leur ouvre la voie au cycle suivant qui s’inscrit le plus souvent dans la Péninsule, dans le cadre des cercles d’enseignements des mosquées des Lieux saints de la Mecque et de Médine, mais également des mosquées-universités d’Al-Azhar en Égypte et de Zabid au Yémen.

Si les différents cycles sont nettement cloisonnés, la durée d’étude est quant à elle très aléatoire. En effet, il n’existe pas de système diplômant comparable à notre système actuel qui définit un nombre d’années d’études déterminé. La constatation de l’acquisition des savoirs passe par le système de l’ijâza (autorisation d’enseigner), octroyée par un maître à son disciple lorsqu’il estime que celui-ci en est digne. Généralement, l’ijâza ne sanctionne pas une maîtrise générale des sciences religieuses, mais reconnaît plutôt la compétence de son détenteur dans un domaine particulier, voire dans sa capacité à transmettre les enseignements d’un ouvrage de référence.