Ma Slow Attitude - Chaby Langlois - E-Book

Ma Slow Attitude E-Book

Chaby Langlois

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Beschreibung

Un exemple d’auto-réhabilitation qui va vous réconcilier avec vous-même.

Passer de la peur qui isole, empêche d’avancer et fait souffrir, à la Slow Attitude qui permet de transformer ses émotions et de s’ouvrir à la vie. En partant de son cheminement personnel Chaby Langlois, psychologue, conseil en entreprise et grand effrayé, nous invite à ralentir pour nous donner le temps nécessaire à la transformation du regard que nous portons sur nous et les autres.
L’honnêteté dans la description de son expérience personnelle rend les outils décrits dans « Ma Slow Attitude » crédibles et émouvants. Des blessures de l’enfance aux stress multiples de nos vies quotidiennes, il nous conte son développement personnel comme une épopée, dans laquelle chacun pourra puiser information, explication et inspiration.

Un récit autobiographique agrémenté de citations et de petites histoires où le partage de l’expérience fait sens.

EXTRAIT
J’ai appris à changer mes réponses face aux émotions et modifier mon dialogue intérieur. Cela m’a passionné et très vite, j’ai senti que la sérénité et la joie prenaient la place de la souffrance. Que je pouvais apprendre à faire les choses différemment afin d’avoir des résultats différents. Ma Slow Attitude, dont le nom s’inspire du mouvement Slow Food, explique cette nouvelle façon de répondre au quotidien à ce que la vie me propose. C’est la construction d’une référence interne qui prend sa source dans mon cœur plutôt que dans ma tête, afin de rester connecté à ma douceur plutôt qu’à cette peur qui engendre de la violence.

A PROPOS DE L’AUTEUR
Chaby Langlois commence par être cavalier et éleveur de chevaux, puis directeur dans une compagnie d’assurances. Ensuite, il se forme à la psychologie positive, au changement comportemental, ainsi qu’à la PNL (Programmation Neuro Linguistique), à la sophrologie, au Reiki et à la CNV (Communication Non Violente). Ancien grand fumeur il conçoit la méthode No Smoking® qu’il anime en entreprise depuis déjà 25 ans. Il est le co-fondateur de l’agence No Smoking No Stress depuis 1990.

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Chaby Langlois

MA SLOW ATTITUDE

Répondre en douceur à la violence

Au trio qui comble mon cœur,Framboise, Simon et Marianne…

« À l’école, quand on m’a demandé d’écrire ce que je voulais être plus tard, j’ai répondu “ heureux ”. Ils m’ont dit que je n’avais pas compris la question, je leur ai répondu qu’ils n’avaient pas compris la vie. »

–John Lennon

Introduction

J’ai peur. Tout me fait peur, les autres, le monde, la vie. C’est une vieille histoire. Dans mon enfance j’étais entouré d’adultes qui avaient peur. Ma grand-mère, déjà en 1960, avait peur de la pollution de l’air. Je suis né dans une famille d’assureurs, trois générations d’assureurs. Faire peur aux autres, était un très bon moyen pour vendre des contrats d’assurance.

Cette peur a été un obstacle tenace pour avancer dans ma vie. En cherchant à sortir de ce mal-être qui plombait mon existence j’ai découvert que la première étape passait par la compréhension de mon fonctionnement. Je me suis mis en quête de réponses et de guidances. Un jour, dans une conférence Matthieu Ricard expliqua que la souffrance était le fruit de notre ignorance. Interpellé, je pris le micro et partageai ma surprise :

« Je pensais que c’était notre opposition, notre résistance à la vie qui causait la souffrance !

–C’est la même chose, me répondit-il. Si tu t’opposes c’est que tu ne comprends pas ! »

Cette réponse pragmatique a fait son chemin et m’a poussé à comprendre. C’est sans doute pour cela que je me suis lancé dans l’étude de la psychologie humaine. J’ai appris à changer mes réponses face aux émotions et modifier mon dialogue intérieur. Cela m’a passionné et très vite, j’ai senti que la sérénité et la joie prenaient la place de la souffrance. Que je pouvais apprendre à faire les choses différemment afin d’avoir des résultats différents. Ma Slow Attitude, dont le nom s’inspire du mouvement Slow Food 1, explique cette nouvelle façon de répondre au quotidien à ce que la vie me propose. C’est la construction d’une référence interne qui prend sa source dans mon cœur plutôt que dans ma tête, afin de rester connecté à ma douceur plutôt qu’à cette peur qui engendre de la violence.

Ma Slow Attitude, cela ne veut pas dire : choisir uniquement le rythme de la tortue ! C’est reconnaître la diversité des temps et choisir l’attitude qui convient en fonction du moment. Ai-je besoin du même rythme pour écrire un rapport que pour rédiger une lettre d’amour ? Ma Slow Attitude, c’est l’équilibre retrouvé entre l’approche rationnelle (mentale) et l’approche empirique (ressentie). Être mieux connecté à moi-même m’apporte une perception plus juste.

Je m’inspire de la psychologie comportementale et cognitive, ainsi que de la psychologie positive pour construire un programme simple et pragmatique dont l’objet est de permettre une meilleure adaptation au monde. Il fout la trouille ce monde, vous ne trouvez pas ? N’avons-nous pas besoin d’apprendre de nouveaux comportements pour nous adapter à l’évolution passionnante (mais qui me paraît parfois suicidaire), de notre civilisation ?

Ce livre, je désire qu’il soit une proposition pour plus de paix et d’amour. Alors que notre monde est secoué par l’onde de violence qu’encore une fois nos croyances ancestrales relancent. Alors que plus que jamais l’importance d’apprendre à vivre ensemble s’impose, faire ma part dans cet incendie c’est pour moi, faire ce petit pas vers ma propre violence en comprenant comment elle fonctionne dans tout mon psychisme. En me rapprochant de moi je me rapproche de l’autre. Il devient moins différent, moins étranger, il me fait moins peur. Car il est là, le cœur de la violence, dans la peur. Et sur ce sujet je me présente à vous en expert !

Une des grandes causes de ma révolte fut de ne pas accepter que le monde soit imparfait. J’avais donc beaucoup de travail à faire, et ce n’est pas fini ! Je sais bien, aujourd’hui, que je ne suis pas le seul, que nous sommes très nombreux à nous sentir en porte-à-faux. Ma Slow Attitude est un comportement différent que j’ai appris à mettre en place lorsque je sens que le rebelle qui sommeille en moi va s’opposer à ce qui se présente. Avant, j’avais mis au point des masques de protection comme celui de la timidité ou de l’arrogance, de l’orgueil et surtout de l’égocentrisme. Mais ces comportements m’ont isolé. La solitude et la peur2 ne font pas bon ménage, c’est un cocktail dangereux. Aujourd’hui je sais toujours être arrogant ou colérique mais j’ai le choix de répondre à la peur par Ma Slow Attitude. C’est cette réponse qui fait toute la différence. La timidité se transforme en confiance, l’arrogance et l’orgueil en modestie, l’égocentrisme en ouverture aux autres. C’est donc avec cette modestie toute neuve que je vais tenter, au travers de ces quelques pages, de vous parler de mon expérience.

Voici ma solution pour vous aider à quitter vos ressentiments, à changer ce regard sur vous, c’est lui qui compte, pas celui des autres. Cela a été dit et écrit cent fois, c’est peut-être le moment de se lancer dans ce travail d’auto réhabilitation ! Je partage avec vous Ma Slow Attitude, comme un art de vivre, afin de vous permettre de vous libérer chaque jour des séquelles et des limitations et ainsi de renouer avec la partie de vous qui a envie d’entreprendre, pour en prendre moins sur vos épaules et réaliser que la vie peut être douce, pour prendre le temps d’écouter vos besoins avant de répondre aux demandes des autres, pour vous donner à vous-même de la reconnaissance et réussir à vous sentir bien même si les autres ne vous en donnent pas, et enfin, pour vous donner l’autorisation d’être complètement vous-même, sensible et puissant et ne pas avoir peur de vivre.

Mon souhait est de toucher votre cœur et de vous accompagner dans ce beau voyage.

* *

Pierre Rabhi a créé des petites parcelles où la biosphère sera préservée. Son association s’appelle Colibris.

Le Mouvement Colibris tire son nom d’une légende amérindienne, racontée par Pierre Rabhi :

« Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : “Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu !”

Et le colibri lui répondit : “Je le sais, et je fais ma part.” »

Ce petit conte peut me renvoyer à mon pessimisme si, comme le tatou, je pense qu’il n’y a plus rien à faire. Le colibri, conscient que son action semble dérisoire, propose une autre voie, celle de l’exemple. Si nous nous y mettons tous, nous pouvons ralentir puis éteindre le feu. J’imagine la suite de cette légende :

« La courageuse réponse du colibri au tatou narquois fut perçue par le chef d’un troupeau d’éléphants qui fuyait également. Celui-ci dirigea sa famille vers la rivière. Ils pompèrent toute l’eau qui leur était possible de stocker, puis, tous alignés devant les flammes, soufflèrent énergiquement sur le feu qui finit par s’atténuer… »

Faire ma part dans l’incendie du monde sera dans une première étape, changer le regard que je porte sur moi, prendre conscience que j’exerce cette violence également sur moi et faire l’expérience de l’influence de ma douceur sur ceux qui croisent ma vie. Ma Slow Attitude m’invite à regarder là où je peux faire ma part. Cela commence par des petits pas vers moi pour construire de nouveaux réflexes qui vont me permettre de transformer mes automatismes violents en réponses plus douces. Comprendre mon fonctionnement, observer les conséquences des peurs, de mes croyances et surtout de mes jugements sur mon comportement.

1 Le Slow Food est un mouvement international fondé en Italie en 1986 par Carlo Petrini en réaction à l’émergence du mode de consommation rapide.

2 Je n’emploie pas de possessif lorsque je parle d’une émotion. Ce n’est pas ma peur mais la peur, elle est universelle et commune à tous les êtres.

« On enseigne bien ce que l’on a besoin d’apprendre. »

–Richard Bach

Chapitre 1

Comment je me suis fait, du stress, un ami ?

Il me semble que c’est une bonne idée d’écrire un livre sur la douceur et la non-violence en réponse à une société qui s’ingénie à médiatiser sans relâche des informations anxiogènes. Pourtant cette ambiance m’attire, la peur que je ressens me culpabilise et ces informations me confirment que j’ai bien raison d’avoir peur. Cette peur, un jour, je me suis révolté contre elle. Je lui ai crié :

« Arrête de me parler sans arrêt, tu me gâches la vie. »

La peur m’a répondu :

« Mais pourquoi tu m’écoutes ? »

C’est cette réponse que je vais tenter de vous décrire à travers ces quelques lignes.

Darwin avait déjà constaté que les espèces qui ont survécu, n’étaient pas les plus fortes, ni les plus intelligentes : c’était celles qui ont su s’adapter.

Depuis la nuit des temps, pour survivre, les animaux et les hommes, dans un état de perpétuel danger de mort, ont développé une réponse automatique face au danger. Fuir ou combattre ! C’est ce que nous appelons aujourd’hui l’alarme du stress. Il n’y a aucune place pour la réflexion. Fuite ou combat, c’est juste un réflexe de survie.

Si ce système semble le plus efficace, il a cependant ses limites. Il programme une réponse physique, cet ordre de passage à l’action peut s’avérer inutile. De grandes familles animales qui semblaient régner en maître grâce à leur violence ou à leur vivacité ont trouvé plus fort qu’elles et ont disparu de la surface de la terre. Darwin l’avait indiqué. Mais comment s’adapter face à un bouleversement si rapide de l’habitat et des conditions de vie liées à l’accélération générale que nous vivons aujourd’hui ? Moi et mon chat, nous avons besoin de temps pour que nos organismes puissent modifier les réponses qu’ils ont mises au point pendant des millions d’années pour organiser notre survie.

Notre évolution, que ce soit sur le plan physique ou sur le plan de la conscience, nécessite du temps.

Voici un exemple de multitâches qui engendrent de la pression donc de la peur :

Un jour, dans la file de la caisse d’un supermarché, une jeune femme juste devant moi, réglait son achat avec sa carte bancaire. Elle était également en pleine communication téléphonique, le téléphone portable calé par l’épaule. De sa main libre elle tentait d’empêcher son fils de prendre les bonbons placés à sa hauteur.

« Vous avez fait un mauvais code, lui dit la caissière.

–Mais non ce n’est pas possible, répondit-elle en refaisant l’opération d’une manière agacée. »

Puis toujours à son interlocuteur : « Non c’est pas à toi que je dis cela », et aussi à son enfant : « Non ne touche pas aux bonbons », « Qui ?» répondit le téléphone. « Encore un mauvais code », lui dit la caissière. « Mais maman j’en veux un », lui crie son fils. « Ah ! ça suffit », dit-elle énervée sans doute aux trois belligérants en tapant une troisième fois un code erroné qui annula la carte. Dans la file, des réflexions désobligeantes se firent entendre. La femme éclata en sanglots.

Pour répondre efficacement à tous ces problèmes engendrés par notre mode de vie, notre cerveau est équipé de deux systèmes.

Le système n°1 : le plus rapide et intuitif, réagit devant les dangers et sans autre analyse que celle qui consiste à détecter : « J’aime ou je n’aime pas », va résoudre rapidement le problème qui se pose en se servant de la réponse à l’alarme, résumée par : fuite ou combat. Pour répondre à l’urgence, sans préparation, nous branchons instinctivement le système 1. (Cerveau-tête). Celui qui a été élaboré pour notre survie dans la forêt, entouré de dangers constants, dans un environnement où nous n’étions pas au sommet de la chaîne alimentaire. Il nous déconnecte de notre ressenti, du cerveau-ventre, notre cœur.

Pour un grand nombre d’autres situations le système 1 est inadapté, il transmet un message de danger, donc entraîne l’alarme stress dans des situations qui ne sont pas appropriées. Il ne me donne pas la marge nécessaire au fonctionnement de mon libre arbitre, au choix. Lorsque mes choix sont influencés par le système 1, ils sont dictés par la peur et la colère, les deux émotions liées à l’alarme stress. Dans ce cas ce sera donc l’émotion qui choisira pour moi.

Voici un des exemples du bon fonctionnement de l’alarme :

Je traverse tranquillement un boulevard tout en lisant mes SMS. Un bus arrive et me klaxonne car je suis au milieu de la chaussée. Je sursaute et cours jusqu’au trottoir d’en face. Ouf ! Je l’ai évité, mais il m’a fait peur, j’en tremble encore et j’ai la tête pleine d’injures à l’encontre du chauffeur. Je n’ai eu aucun mal à choisir entre fuite ou combat. Devant la taille de l’engin, j’ai instinctivement fui et ainsi évité un choc frontal. Merci mon alarme stress, elle a vraiment bien rempli sa fonction.

Le système n°2 : Lorsque mes choix sont dictés par mon système n° 2, ils sont influencés par mon analyse rationnelle des faits. D’autres types alarmes provoquent de la confusion. Mes réponses me semblent inadaptées.

En voici un exemple : Je vais à un rendez-vous important. Un policier m’arrête :

« Bonjour monsieur, vérification d’identité. »

Je suis déjà en retard ce n’est vraiment pas le moment. Je sens monter de la colère, je suis exaspéré. Dans ma tête se bousculent plein de jugements au sujet de ce policier et de la police en général. (Je ne vous en ferai pas part ici). Cette contrariété active l’alarme du stress. J’ai donc deux options : fuir et me mettre en état de délit de fuite. Combattre et me retrouver au poste de police. Dans les deux cas, je vais perdre encore plus de temps. Alors, j’affiche un sourire hypocrite et en présentant mes papiers à ce policier je lui dis en adoptant une petite voix enfantine :

« J’espère monsieur que cela ne va pas être trop long, je suis déjà très en retard. »

J’évite le pire mais que faire de cette colère qui me fait ruminer ?

Ce type d’alarme peut me gâcher la vie ? Je n’ai même pas pu lui casser la figure et pourtant j’en rêve. Heureusement, je ne me suis pas autorisé à lui dire qu’il me fait… et que… alors que ce dialogue peuplé d’injures est encore en boucle dans ma tête et depuis plus d’une heure.

Dans ce genre de situation, il m’a toujours semblé que le « réglage » n’était pas bon. Comment calmer le jeu lorsque je surréagis ?

Aujourd’hui, l’accélération de la vie et l’augmentation des tâches concomitantes qui nous assaillent, nous poussent à demander à notre système n°2 d’être aussi rapide que le système n°1. Nous demandons dans l’urgence à notre cerveau une mutation génétique qu’il pourra peut-être réaliser dans plusieurs siècles, mais pas aujourd’hui. Nous lui demandons l’impossible et sa réponse se fait de plus en plus souvent entendre : le burn-out3. N’est-ce pas une réponse violente que nous créons envers nous-mêmes pour répondre à cette violence extérieure ?

Le ventre, cet autre cerveau

Mon ventre est le siège de ce que certains neurologues nomment le 2e cerveau. On pourrait, aux dires des scientifiques, l’appeler le 1er cerveau, car dans l’évolution il a été le premier à se développer.4 Ce « cerveau-ventre » fonctionne, entre autres, comme récepteur des émotions.

La peur, qui est l’émotion utile au déclenchement de l’alarme du stress va être ressentie au niveau de cerveau-ventre, elle provoque une crispation et la diminution de la fabrication des sérotonines, neurotransmetteurs indispensables à ma sensation de bien-être. C’est donc le ventre qui ressent la peur. Son rôle n’étant pas l’analyse, il va transmettre l’information à mon cerveau-tête. L’image de deux ordinateurs qui se complètent est souvent employée par les neuroscientifiques. Le cerveau-tête va immédiatement analyser et réagir : Alarme stress – fuite ou combat. Et voici donc mon cerveau-tête en action, il va, entre autres, capter l’émotion « peur et colère » et tenter de les justifier. Voici la première erreur d’interprétation.

La Slow Attitude sera donc avant tout un chemin vers mon être profond, vers ma propre paix et vers l’amour. L’amour, l’estime de soi, demande de la lenteur et comme l’écrivait Ernest Hemingway : « L’amour dure beaucoup plus longtemps que la haine. »

Depuis quelques années les médias se sont emparés de ce sujet. Le stress est devenu le responsable d’une partie de la souffrance dans nos sociétés. Présenté comme un nouveau fléau, il n’est question que de le fuir. Et si les medias se trompaient de cible ? Il n’est peut-être qu’un symptôme ! Tuer le messager est une grande tentation de nos sociétés, où les antidépresseurs et autres anxiolytiques nous empêchent d’agir sur la source. Examiner sa fonction m’a permis de m’en faire un ami.

Le stress est une réaction instinctive de tout mon corps lorsque je suis confronté à un danger, la notion de danger étant élargie à tous changements qui se présentent à moi. Une nouvelle relation amoureuse, un déménagement ou arriver en retard à un rendez-vous, occasionnera du stress. Ce mécanisme, que j’ai en commun avec les animaux, a aussi permis à l’humanité de résister dans un environnement hostile. La peur est l’émotion qui déclenche l’alarme du stress. Cette réponse instinctive de mon organisme face à la pression délivre immédiatement un ordre qui se résume par deux options : fuite ou combat. Cet ordre ne prend pas en considération mes états d’âme : je passe à l’action.

Ma Slow Attitude va m’apprendre à ne pas rester dans « fuite ou combat » trop longtemps car cette alarme sonne sans distinguer la nature du danger : j’ai peur : elle sonne ! Lorsque j’entends sonner mon réveille-matin, je l’éteins et me lève : son rôle d’alarme est exactement ce dont j’ai besoin. Si je le laisse sonner, tout le temps, son alarme devient inutile, elle me ronge et fatigue tout mon organisme. Elle produit un effet contraire et devient négative.

Que ce soit en face d’un policier, d’un adolescent ou d’un manager, nous avons tous déjà ressenti ce grand moment de solitude confronté à cette colère frustrante. Les pensées prises dans un dialogue guerrier qui tourne toute la journée dans notre tête comme un hamster dans sa roue. Cette petite crise s’appelle le « sur-stress », c’est du stress ajouté. Je sais très bien entretenir cette alarme pendant un temps peu raisonnable. Je rumine.

Respire Chaby !

Lorsque j’étais en colère, j’ai souvent été agacé d’entendre mon entourage me dire : « Respire Chaby ! » J’ai donc résisté avant de pratiquer cette respiration. Je suis, maintenant, convaincu de son efficacité. La première chose à faire pour calmer le jeu, c’est de respirer !

Exercice : la respiration ventrale : je commence par expirer en rentrant le ventre, puis je lâche le ventre, l’inspiration se fera naturellement. Je fais cet exercice trois fois de suite.

Alors si nous sommes devant un bus qui nous fonce dessus, ne le regardons pas en respirant par le ventre trois fois de suite, fuyons ! Mais si nous sommes devant le gendarme : respirons. Ce nouveau réflexe déconnectera l’alarme. Sinon, le système n°2, analytique, déjà en surchauffe, va s’emparer de l’information et nous orienter vers une fausse piste.

« Je suis en colère parce que… Si j’ai peur c’est que… »

Quand j’analyse l’émotion, je cherche à la justifier :

Lorsque j’agis mentalement sur cette émotion, je l’entretiens. Elle devient permanente. C’est un peu comme si je remettais une bûche dans le feu.

Si la peur est engendrée par une pensée anxiogène : « Je ne vais pas réussir à rédiger ce rapport à temps. J’ai peur que mon enfant soit malade… » Elle entraînera la même réponse de l’organisme que pour un danger physique qui demande une réponse physique : fuite ou combat (système n°1). Je sais courir ou me défendre devant un agresseur qui veut me voler mon argent. Comment courir ou taper sur une pensée anxiogène qui va tourner dans ma tête ? C’est donc sur ce type de pensées anxiogènes que je peux apprendre à répondre en Slow Attitude afin de dépasser cette violence naturelle et ne pas la retourner contre moi.

Lorsque j’ai quitté le policier, j’ai continué pendant plusieurs heures à râler tout seul. J’ai simplement maintenu l’alarme virtuellement. Le policier s’en fiche lui, il continue son travail. C’est moi qui reste mentalement avec lui « en boucle ».

Nous l’avons vu, le cerveau ne fait pas de différence entre l’attaque du bus et la contrariété provoquée par le policier. Dès qu’il ressent de la peur, il me prépare à une réponse physique. Détaler comme un lapin ou sauter à la gorge de mon interlocuteur me demande d’être physiquement en forme. Alors, en quelques secondes après l’alerte, la zone du cerveau appelée : hypotalamo hypophyso surrénalien se charge de cette préparation. Dans l’urgence, elle inonde mon sang d’hormones et de neurotransmetteurs. Je suis prêt à combattre.

Le cortisol va permettre à mon système immunitaire de s’occuper plus de la périphérie de mon corps que de mes différents organes. C’est très judicieux car je risque de me blesser dans le combat, cependant si l’alerte dure trop longtemps comment ce système va-t-il pouvoir également me protéger efficacement des virus qui m’attaquent régulièrement ? À long terme, ma santé risque d’en pâtir.

La dopamine, comme l’indique l’origine de son nom, vient me doper, m’exciter, me réveiller. C’est le bon moment. Sauf si je suis dans mon lit en train de repenser à la scène avec le gendarme !

L’adrénaline va accélérer mon rythme cardiaque afin que mon sang circule plus vite. Grâce à elle, mon sang, plus concentré dans mes muscles, sera donc moins présent dans la périphérie de mon corps. C’est une très bonne idée, si je suis blessé, je saignerai moins.

Il est important de regarder où je vais quand je cours, l’adrénaline va donc dilater mes pupilles, ainsi j’aurai une meilleure vue. C’est bien, j’aime mieux courir ou me battre sans mes lunettes.

Elle va également ralentir ma digestion car ce n’est pas le moment de digérer ma choucroute. Ce qui est moins bien, et pourtant dans la même logique, c’est qu’elle va mettre ma libido entre parenthèses et réduire ma salivation. Si l’alarme se prolonge je risque des troubles gastriques et des tensions dans mon couple.

Toute cette fabuleuse préparation m’a permis en quelques secondes d’échapper au bus. Mes ancêtres l’ont mise au point pour se nourrir plutôt que de servir de plats de résistance. Ils l’avaient subtilement héritée des gènes de nos cousins les animaux. C’était l’art de vivre à cette époque. Ils étaient en guerre. Cette programmation génétique est toujours là. Richard Hanson l’explique très clairement.5

Y a-t-il quelqu’un pour arrêter l’alarme ?