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Makossa Love montre ce que les gens en Afrique et dans d'autres pays sont prêts à faire pour rejoindre l'Europe, le "paradis". Il n'y a plus de frontières morales et plus l'Europe ferme la porte, plus les solutions de ceux qui veulent partir deviennent ingénieuses et intelligentes. De nombreux hommes en Afrique feignent l'amour avec des femmes européennes afin de pouvoir immigrer en Europe. Il est également connu que de nombreuses femmes européennes font de même et profitent de jeunes Africains bien bâtis, simplement pour profiter de la vie ou réaliser leurs fantasmes. De même, le fait que, dans certains cas, les femmes européennes ne se doutent pas que leurs maris africains ont des femmes et des enfants à la maison est connu par beaucoup et ne surprend personne aujourd'hui. Johnny Walker est un jeune homme africain, originaire du Cameroun, qui veut absolument réussir dans la vie. Il est un véritable héros auprès des femmes, notamment en raison de ses manières et de sa façon de faire l'amour. Il vit une vie calme avec sa femme Rita, son amour de jeunesse, avec qui il a deux enfants. Depuis des années, il souhaite quitter le Cameroun pour aller aux États-Unis, en Europe. Malheureusement, jusqu'à présent toutes ses tentatives pour obtenir un visa ont échoué. Il développe alors un plan incroyable et perfide. Dans ces deux premiers volumes, il tente de mettre ce plan à exécution sans scrupules et entame une liaison passionnée avec une jeune Allemande, au cours de laquelle ils découvrent et expérimentent tous les deux aspects cachés de leurs sexualités. La première marche vers une meilleure vie semble être franchie, mais deux autres femmes apparaissent soudainement. Cela rend les choses plus difficiles que prévu et bien des surprises attendent Johnny et le lecteur lorsqu'il doit choisir entre trois femmes à la fin. Le roman traite les différents aspects culturels des relations afro-européennes comme aucun autre auparavant, en s'appuyant également sur des clichés bien connus. Il montre pourquoi ces relations sont belles, passionnées, contagieuses, aimantes et paradisiaques, mais aussi où elles atteignent leurs limites. Le désir sexuel intense, la sensualité, la soif du corps y jouent un rôle aussi central que l'amour. Pour une première fois, de telles scènes sont décrites très près de la réalité dans ce livre et rendent ce roman plus authentique.
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Makossa Love - L'amour à l'africaine
Afin d'émigrer en Europe avec sa famille, le jeune Mendo choup ke joug Evarist Dieu ne dort, également appelé Johnny Walker, a élaboré un plan qui n'a pas son pareil : trouver une femme blanche qui serait sa Madame-visa !
Il lui faudra ensuite réussir à l'épouser afin de pouvoir partir en Europe. Il présentera sa femme actuelle et leurs enfants comme sa sœur et ses neveux et nièce. Une fois arrivé en Europe avec sa femme blanche, il fera venir réussit : il est en Europe. Mais comment va-t-il ramener sa « sœur » près de lui ? L'ingénieux Johnny met donc en place la seconde partie de son plan. Sa femme blanche a un frère, à qui il présente élogieusement sa « sœur » jusqu'à ce qu'il finisse par s'envoler pour le Cameroun, tombe amoureux d'elle, l'épouse et la ramène avec lui en Europe. C'est ainsi qu'ils vivent tous les quatre dans une grande maison familiale avec les enfants - un « ménage à quatre », que la fratrie allemande ne soupçonne pas, jusqu'à ce que la troisième partie du plan de Johnny ne prenne forme...
À propos de l'auteur
Dantse Dantse, expert d'origine camerounaise en sciences de la nutrition, du comportement humain et du développement personnel, auteur de plusieurs best-sellers avec plus de 120 livres en allemand dont des livres pratiques, des guides, des ouvrages spécialisés sur la santé, la psychologie, l'éducation des enfants et des romans, éditeur, fondateur et coach à succès et très performant en sciences de la vie et de la santé, vit et travaille à Darmstadt en Allemagne.
Enfant, il a vécu ensemble avec 25 frères et sœurs dans une même concession. En effet, son père était marié officiellement à trois femmes et toutes vivaient ensemble dans une même propriété. Dans ce contexte les valeurs telles que : donner, partager, les sentiments, l'amour, la jalousie, la patience, la compréhension, et bien plus encore reçoivent un autre sens, différent de celui d’une famille dite « normale ». Ces expériences d'enfance, ses racines africaines, l'influence de la culture européenne sur lui et ses années d'expérience en tant que coach lui permettent de voir les choses différemment, d'agir différemment, d'être différent et cela a quelque chose de rafraîchissant.
En tant qu'auteur anti-conventionnel, il aime écrire et publier des livres qui reflètent ses expériences interculturelles, qui favorisent l'intégration, le rapprochement des cultures, la correction de l'image de l'Afrique, des livres qui parlent des valeurs et thèmes que la société n'aime pas aborder et qu’elle préfère cacher sous le Tapis. Cependant, ces valeurs et thèmes comme l’aspiration de l’énergie en famille qui est une forme de vampirisme énergétique, l'homosexualité, la sexualité, le trafic d'organes humains, le racisme, les troubles mentaux, les abus sexuels en famille, etc. touchent des millions de personnes. C’est pourquoi il écrit et publie des livres qui visent à expliquer, changer et améliorer la vie, que ce soit ses guides, ses ouvrages spécialisés, ses romans, ses livres pour enfants ou ses commentaires sur son blog politique.
Les livres de Dantse Dantse, qui sont tous d'inspiration africaine, transforment également des vies. Ils aident à penser et à repenser, à élargir les horizons, à rendre le monde meilleur et à honorer l’Afrique. Le charmant éditeur de la maison d´édition, indayi edition, http://www.indayi.de, les éditions pour les livres spéciaux, déclare : « Mon rêve est de publier davantage de livres d'auteurs africains ». L'Afrique est au cœur du travail de Dantse Dantse.
Grâce à son savoir innovant et inimitable d'inspiration africaine et à son enseignement de la vie, qu’il dénomme « DantseLogik », www.dantse-logik.com, qui a fait de lui un professeur de savoir et un coach de réussite prisé et recherché, il aide les gens à atteindre leurs objectifs, à réussir et à être heureux de manière durable et holistique et à combattre les maladies sans médicaments. Ce n'est pas pour rien que ses clients l'appellent le maître.
En outre, il est également le fondateur du portail en ligne KLICKLAC, une plateforme en ligne d'achat et de vente de livres pratiques numériques, http://www.klicklac.de. Ce marché en ligne permet aux auteur(e)s et aux consultant(e)s ainsi qu'aux personnes d'autres professions du monde entier de vendre leurs connaissances ou leurs livres chapitre par chapitre sous forme de texte, d'audio ou de vidéo. Les utilisateurs et utilisatrices en profitent également : ils ou elles peuvent acheter pour peu d'argent les pages dont ils ont vraiment besoin et ne doivent pas acheter le livre entier.
Sa devise est à la fois action et programme : « Seul ton succès est ma référence, pour cela je mets mon nom prestigieux et ma réputation en avant ».
Son style d'écriture particulier, influencé par sa langue maternelle africaine, qui est sa marque de fabrique, a été préservé dans ce texte et soigneusement édité. Ses livres sont désormais traduits et publiés dans de nombreuses autres langues du monde entier, afin que davantage de personnes puissent bénéficier de la richesse de ses connaissances.
Dantse Dantse
Courriel : [email protected]
Écrivain et éditeur : www.indayi.de
Professeur de connaissances : www.dantse-logik.com
Fondateur : www.klicklac.de
Dantse Dantse
Makossa Love
L'amour à l'africaine
Trois femmes blanches et un homme noir
Tome 2 : Une émouvante lutte amoureuse - mots doux ou preuves d'amour ?
Basé sur une histoire vraie
Roman
indayi edition
Visitez notre site internet :
www.indayi.de
Données bibliographiques de la Bibliothèque Nationale Allemande :
La Bibliothèque Nationale Allemande a enregistré cette publication dans la bibliographie nationale allemande ; les données bibliographiques détaillées peuvent être consultées sur internet : http://dnb.d-nb.de
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La Bibliothèque Nationale Allemande a enregistré cette publication dans la bibliographie nationale allemande ; pour plus d’informations concernant cette bibliographie, accédez au lien http://dnb.d-nb.de.
Copyright © 2021 indayi edition
Tous droits réservés. L'œuvre ne peut être reproduite (même partiellement) qu'avec l'accord de notre maison d'édition.
Illustration de couverture : Fotolia © oneinchpunch
Mise en page : Birgit Pretzsch
Traduction, relecture, correction et 4e de couverture : Kuami Daniel Aziabor
Co-traduction : Fanny Leclerc
Préface
Ce roman est basé sur un événement réel. Une histoire vraie, dans laquelle tous les protagonistes sont des victimes.
Cette histoire montre ce que des hommes, en Afrique et dans d'autres pays du monde, sont prêts à faire pour venir en Europe, le « paradis ». Il n'y a plus de frontière morale, et plus l'Europe ferme ses frontières physiques, plus les candidats à l'émigration font preuve d'ingéniosité dans leurs recherches de solutions. Beaucoup d'hommes africains font semblant de tomber amoureux de femmes européennes pour venir en Europe, cela est bien connu. Le fait que beaucoup de femmes européennes fassent la même chose, et utilisent de beaux et jeunes Africains afin de profiter de la vie et d'assouvir leurs fantasmes est également un fait indiscutable. Plus personne n'est étonné lorsqu'une femme blanche tombe des nues en apprenant que son époux est déjà marié et père dans son pays d'origine. Cependant, l’histoire dont il est question dans ce roman est différente et dépasse tout ce que l'on peut s'imaginer.
Le roman se penche sur les différents aspects culturels des relations afro-européennes et montre à quel point de telles relations sont magnifiques, passionnées, contagieuses et affectueuses mais également où sont leurs limites et pourquoi elles échouent le plus souvent. Le lecteur découvre dans ce livre, comment la vie quotidienne en Europe influence et alourdit de telles relations. Il apprend également les différentes erreurs que peuvent commettre les partenaires sur des sujets tels que les préjudices corporels, la discrimination et le manque de reconnaissance de la culture de l'autre. Dans beaucoup de couples mixtes noir-blanc, la sensualité joue un rôle prépondérant.
Avant, et tout au long de l'écriture de ce roman, j'ai discuté avec des personnes des deux côtés qui se trouvent dans ces relations interculturelles. En tant que coach (www.mycoacher.jumdo.com) j'ai souvent affaire à ce genre de configuration. J'ai rencontré des Africains, et j'en rencontre encore, qui ont épousé des femmes européennes pour ces genres de raisons, des femmes aussi qui ont vécu ces expériences. Par ce roman, je souhaite représenter le plus fidèlement possible les situations, les raisons, les expériences quotidiennes, les conversations (celles qui sont faites en présence mais aussi à l’absence de l'autre partenaire), les réactions des familles et de l'entourage des deux sphères culturelles. J’aimerais être au plus proche de la réalité en racontant tous les clichés sans tabou, le sexe et le désir (qui joue un très grand rôle dans ces relations).
Concernant les scènes de sexe, je les ai décrites avec beaucoup de détails dans ce livre, ce qui causera certainement quelques bouffées de chaleur à la plupart des lecteurs. Pour ceux qui connaissent le sexe avec un partenaire noir, les scènes érotiques leurs seront familières. Pour ceux qui n'ont jamais eu d'expérience érotique avec un homme noir ou une femme noire, alors ces passages leurs sembleront exagérés ou irréalistes, mais il était important pour moi de décrire la chose comme elle est réellement, aussi réaliste que possible, tout simplement parce que c'est ainsi.
C'est une histoire passionnante, qui va captiver le lecteur, même si elle finit de façon dramatique et douloureuse. On plonge dans un monde plein d'aventures, dans une culture étrangère, avec sa douceur de vivre et tous ses subtils savoirs. Une culture dans laquelle naturellement beaucoup de choses sont difficilement concevables pour des occidentaux. La vie ne doit pas toujours être prise au sérieux. Beaucoup de choses arrivent de toute façon sans que nous y contribuions. Pourquoi s'en faire ? Le lecteur expérimente des événements incroyables, passionnants, drôles mais aussi douloureux et apprend la façon de vivre à l'africaine comme s'il y était. Quand on commence à lire, on ne peut plus s'arrêter.
Le roman ne raconte pas seulement la vie cruelle et dure de Johnny, mais elle rapporte également d'une façon drôle et vivante la vraie vie au Cameroun et en Allemagne.
Dès les premières lignes du roman, le lecteur se laisse emporter dans un imaginaire à propos de la vie en Afrique et peut se représenter comment sont les choses là-bas. Un monde où parfois les heures s'écoulent différemment. Un monde plein de découvertes, de magie et de surprises.
Peu de romans vous révèlent vraiment jusque dans les moindres détails, sans tabou et sans détour autant de « mystères » à propos des relations afro-européennes. Les clichés, que nous connaissons dans chacune des cultures, font également partie de l'histoire et sont traités sans compromis.
J'ai changé les noms et les lieux. Le personnage principal ne vient pas du Cameroun. J'ai choisi le Cameroun car c'est un endroit dans lequel je me sens bien. C'est pour la même raison que j'ai choisi la ville allemande de Darmstadt.
Le tome 1 raconte la recherche d'une femme blanche par Johnny, la femme Visa, la femme qui doit lui ouvrir les portes de l'Europe. Il y rencontre sa première femme blanche.
Dans le tome 2, deux nouvelles femmes se rajoutent ce qui rend la décision de Johnny plus compliquée et installe l'intrigue amoureuse dramatique. La plupart des événements de ces deux premiers tomes se déroulent au Cameroun.
Le tome 3, à paraitre dans un futur proche, raconte la mise en œuvre du plan perfide de Johnny qui vit désormais en Europe avec sa femme.
Il se cache dans ce roman beaucoup plus de vérité que ce que l'on pourrait croire.
Remarque :
Il est aussi possible d'acheter les deux tomes sous la forme d’une anthologie. Nous avons choisi de publier ce livre en 2 tomes car il serait trop cher d’éditer l'histoire intégrale avec ses plus de 700 pages en un seul livre et donc de l’acheter. Avec la possibilité d'acheter chaque tome séparément, le lecteur dépense moins et a l'avantage de commencer l'histoire et de n'acheter le second tome que si l’histoire lui plait. Ceci lui fait économiser du temps et de l'argent.
Résumé du 1er tome
Johnny cherche une femme blanche pour pouvoir émigrer du Cameroun en Europe. Il rencontre par hasard un groupe d'Allemands. Carla et son petit ami font partie du groupe qui passe ses vacances à Kribi. Johnny et Carla tombent amoureux et débutent une liaison passionnée. Johnny pense avoir trouvé sa Madame- « Visa ». Le petit ami de Carla, Mauritz, ne le supporte pas et fait pression sur elle pour qu'elle mette un terme à cette liaison. Carla finit par s'enfuir de manière impromptue.
Anna, qui fait aussi partie de ce groupe, tombe également amoureuse de Johnny ; cependant elle est engagée auprès d'un homme en Allemagne et ne veut pas d'une liaison qui ne serait que du temps perdu. De plus, Johnny qui aime sincèrement Carla, sans arrière-pensée, ne voudrait pas la blesser en ayant une relation avec son amie.
Le groupe d'Allemands quitte Kribi et Johnny doit recommencer à zéro. Contre toute attente, un groupe de touristes belges arrive et Johnny y entrevoit une possibilité :
Fin du Tome 1
Au bout de 12 jours de travail, Johnny Win-Win s’était bien intégré. Il se repérait très bien dans l'hôtel. Il ne savait certes pas ce qu'il devait faire, mais il faisait toujours quelque chose. Il se mêlait rarement des routines quotidiennes, et pour ça il devint rapidement ami avec presque tous les employés. Il s'entendait très bien avec le directeur, avec qui il discutait de sujets variés pendant de longues heures. Sinon, le directeur le laissait tranquille. Johnny était toujours ponctuel, il venait à 7 h et ne repartait seulement que vers 18 h.
— Monsieur Mendo, l'apostropha Ngoh Leb, qui travaillait aujourd'hui à la réception.
— Appelle-moi simplement Johnny, qu'y a-t-il donc ?
— Monsieur Mendo, je viens de recevoir un appel. C'est un groupe de touristes belges. Leur voiture est tombée en panne juste à l'entrée de Kribi, il va bientôt faire nuit et ils ne savent pas quoi faire.
— Combien sont-ils ? Demanda Johnny.
— Ils sont cinq, Monsieur Mendo.
— On doit aller les chercher, ou les faire chercher, déclara Johnny, attends, je vais demander au Directeur s'il peut me prêter sa voiture.
Deux heures plus tard, Johnny était de retour avec le groupe de Belges. Il s'agissait de quatre femmes, et d’un homme. En chemin, ils avaient appris à se connaître et une des femmes avait attiré son attention. Elle s'appelait Liege, et bien qu'ils n'aient pas échangé un mot, les regards qu'ils avaient échangés avaient suffi à révéler leurs intérêts mutuels.
Johnny avait décidé d'aller encore plus vite, pour compenser les deux semaines passées. Il avait bien observé, mais n'avait trouvé aucune femme qui correspondait à ce qu'il cherchait. Maintenant, la bonne semblait être là. Il pensait qu'elle devait avoir entre 25 et 30 ans, pas aussi belle que Carla ou Anna. Mais elle n'était pas moche. Certes, elle avait un derrière typiquement européen et un visage classique. Mais son apparence physique était suffisante pour lui et pour ce dont il avait besoin. Tout le reste allait bien. Elle était gynécologue, pas mariée, sans enfant. Il devrait encore l'étudier un peu, mais son détecteur sensoriel avait déjà donné son accord. C'était elle. Ils étaient à Kribi pour dix jours, et il n'en restait déjà plus que huit, quand on enlève le jour de l'arrivée et du départ. Il devait maintenant montrer qu'il était Johnny Win-Win, l'irrésistible, le Winner.
Tome 2 :
Une émouvante et douloureuse lutte amoureuse à Kribi – Preuves d’amour : les mots doux ou les actes ?
Johnny et la seconde femme blanche
Ce jour-là, Johnny finit le travail un peu plus tôt, car il avait rendez-vous avec Carla pour chatter. Elle lui avait envoyé de nombreux SMS et avait essayé de le joindre à plusieurs reprises. Malheureusement, aucun de ses appels n’a été décroché, car il travaillait à ces moments-là. Il n'emmenait jamais son téléphone au travail. Il n'avait volontairement pas répondu aux SMS. À présent, il voulait se concentrer sur ses propres affaires, et il se disait qu'Anna devrait le laisser en paix.
Mais ce matin-là, elle avait appelé très tôt et il avait fini par décrocher. Elle voulait savoir comment il allait, s'il pensait à elle, pourquoi il ne lui avait jamais répondu, etc. Johnny lui avait alors proposé de se retrouver les soirs pour discuter en ligne. Cela coûterait bien moins cher pour les deux que de téléphoner. Au Cameroun, une heure d'Internet coûte environ 45 cents. Ils pourraient s'écrire suffisamment longtemps sans avoir à regarder l'heure.
Il se dépêcha autant qu’il le pouvait pour être ponctuel. Il était arrivé juste à temps dans un cybercafé et s'apprêtait à s'assoir devant un ordinateur lorsque le patron du café lui lança : — Il n'y a pas de connexion Internet, Monsieur ! Il avait le choix entre attendre ici que la connexion revienne ou chercher un autre endroit. Il préféra patienter et envoya donc un SMS à Anna pour la prévenir.
40 minutes plus tard, l'homme lui dit, enfin, que la connexion était revenue. Il allait pouvoir discuter avec Anna.
— Salut Anna, je suis là.
Il pouvait voir qu'Anna était en ligne, mais elle ne lui répondait pas. Peut-être était-elle occupée. Il attendit encore 5 minutes et fit sonner le téléphone d’Anna.
Sa réponse ne se fit pas attendre.
— Cher Johnny, je suis désolée, mais je ne peux pas t'écrire pour le moment. Thomas est rentré plus tôt que prévu à la maison. Je te recontacte dès que je peux. S'il te plait, ne sois pas fâché. J'ai tellement envie de discuter avec toi. Il se couche tôt. Si tu as l'envie et le temps, pourrons-nous discuter vers 22 h ? ☺
Johnny ne répondit plus. Il éteignit l'ordinateur, paya la connexion qu’il venait d’utiliser et s'en alla.
« Mais, que pense-t-elle ? Que j'ai autant de temps à perdre ? », s'emporta-t-il. Mais, comme à son habitude, il passa vite à autre chose. « On ne devrait pas garder avec soi des pensées négatives. Il ne faut pas laisser l'énergie négative d'autres personnes nous impacter. Si Anna est malheureuse, c'est son problème. Je ne vais pas continuer à m'énerver. Pour l’échec d’une simple discussion. Je dois simplement oublier tout ça et me réjouir que cette journée m'ait apporté cette si bonne nouvelle, ce cadeau tant attendu depuis quatre semaines », se dit-il et il oublia immédiatement Anna.
30 minutes plus tard, il était à son hôtel, très épuisé. Il se décida à se doucher puis à aller manger un morceau et faire du tri dans ses pensées et à réfléchir à un plan pour mettre le grappin sur Liege.
Il partit seul au marché aux poissons pour manger des bananes plantain frites avec du poisson grillé. Le temps était beau. Le ciel était dégagé et même la pénombre était claire. C'était la pleine lune.
Anna lui envoya plusieurs SMS : « As-tu reçu mon message ? Pourquoi ne m'as-tu pas répondu ? Es-tu fâché ? S'il te plait, Johnny, réponds-moi. Je sais que c'était bête de ma part, mais il est rentré à la maison plus tôt que prévu, on peut s'appeler demain matin tôt ? Je t'appelle demain matin. Ok ? Envoie-moi un SMS pour me dire si ça te va, si je t'appelle demain matin . Anna »
Johnny laissa tout ça, amusé, et se demanda ce qu'Anna voulait vraiment ? Pourquoi est-ce qu'elle se mettait à l'allumer maintenant qu'elle était de retour en Allemagne ? Pourquoi n'avait-elle pas fait ça quand elle était encore au Cameroun ? De tels contacts et flirts ne faisaient pas partie du plan de Johnny. Il voulait mettre ça au clair avec elle. Puis, il se souvint d'un conseil de son père : « Mon fils, tant qu'il n'est pas question de vie ou de mort, ne ferme jamais la porte définitivement à quoi que ce soit, laisse Dieu le faire pour toi. Chaque événement à sa propre solution, bien à lui. Tu dois juste être patient et observer. »
C'est pourquoi il se ravisa et se dit qu'il garderait de bons contacts avec elle, aussi longtemps qu'il pourrait et aussi longtemps qu'elle le voudrait. Il ne ferait pas particulièrement d'efforts pour elle, mais si elle en faisait alors pourquoi pas. Sa priorité du moment, c'était Liege.
Dès le lendemain, il devait commencer à poser les bases de son plan.
Il réfléchit et élabora son plan en mangeant. À la fin de la soirée, il était très satisfait. Maintenant, le jeu pouvait vraiment commencer.
Il fut réveillé par la sonnerie de son téléphone. C'était Anna. Johnny attendit que la sonnerie s'arrête, puis il mit son téléphone en mode silencieux sans vibreur. Il voulait se recoucher, mais en jetant un coup d'œil à sa montre, il vit qu'il sonnait déjà 6 h 30. Il allait arriver en retard au travail et il détestait ça. En tant qu'assistant du directeur, sans tâche particulière, il voulait toujours être là tôt, avant le changement d'équipe. Johnny était toujours très dévoué et discipliné.
Il arriva à l'hôtel à 7 h 40. Tout était encore calme. À ces heures, les cuisines étaient déjà propres et les cuisiniers préparaient le petit déjeuner. Pendant ce temps, le restaurant, le hall d'entrée et les couloirs étaient en train d'être nettoyés. La terrasse était réaménagée, les chaises et les tables mises en place. Quelques touristes étaient déjà debout. Quelques-uns étaient déjà en train de nager, d'autres profitaient simplement de la fraîcheur de l'air marin et marchaient le long de la plage, mais la plupart étaient encore dans leurs chambres. Le buffet du petit déjeuner devait être prêt pour 8 h 30.
Johnny inspecta tout et fut satisfait du bon déroulement. Il marcha le long de la plage et ramassa quelques déchets.
De retour à l'hôtel, quelques clients étaient déjà installés pour le petit-déjeuner. Le buffet était sans cesse renouvelé et restait en place jusqu'à 11 h.
Une partie du groupe belge de la veille était déjà debout et voulait aller nager. Il les vit de loin et leur fit signe de la main. Mais Liege n'était pas avec eux.
Il supposa qu'elle n'allait pas tarder à arriver et décida de rester à l'hôtel, dans le restaurant. Les clients devaient forcément passer par là quand ils sortaient de leurs chambres. Il avait prévu d'intercepter Liege déjà à cet endroit. Mais au bout d'une heure, il ne l'avait toujours pas aperçue. Entre-temps, tous les autres Belges s'étaient levés et étaient en train de déjeuner autour d'une table. À 10 h, il ne l'avait toujours pas vue. C’est pourquoi Johnny alla vers le groupe.
— Bonjour chers amis de la Belgique, êtes-vous satisfaits ? Demanda Johnny.
— Oui, merci, tout est parfait, nous avons bien dormi et le temps est magnifique, dit le seul homme du groupe. — Pour moi, le meilleur, c’est la nourriture. Tout est si frais, tant de fruits et si tôt le matin. Les vacances ne pourraient pas mieux débuter, dit l’une des femmes.
— Je vois qu'une des vôtres manque autour de la table, dit Johnny d'un air presque interrogatif.
— Oui, c'est vrai. Elle s’était réveillée très tôt. Elle a pris un livre et est partie s'asseoir quelque part au calme, pour observer la mer et simplement se laisser remplir de ce sentiment de vacances.
— Je me réjouis, que vous soyez satisfaits. Je vous souhaite alors un bon appétit et un merveilleux séjour dans notre complexe. Si vous avez besoin de quelque chose, n'hésitez pas à m’en faire part, dit Johnny. Cela lui plaisait de plus en plus de travailler comme assistant du patron. Il ne savait pas vraiment si cela faisait partie de son boulot ou pas, mais il avait eu le poste et s'était débrouillé pour se trouver des occupations.
Il devait trouver Liege. Plus tôt ce matin, il avait marché sur le côté gauche de l'hôtel pour ramasser des déchets. Il ne l'avait pas vue dans cette direction. Elle ne pouvait être que sur l'autre côté. C’est pourquoi il commença à la chercher de ce côté-là.
Après avoir marché environ 800 mètres, il reconnut sa silhouette, assise dans le sable. Elle était simplement assise là, calme, regardant la mer. Comme si elle méditait. Oui, cette plage de Kribi était parfaite pour ce genre d’exercices spirituels. La plage s'étendait sur des kilomètres et à certains endroits on ne voyait pas l'ombre d'une personne à perte de vue. Tu es seule avec toi-même et la nature, entièrement seule.
Il se rapprocha discrètement, mais fit comme s'il ne l'avait pas vue, comme s’il se promenait, lui aussi, en méditant. Mais lorsqu’il allait la dépasser, elle l'appela :
— Bonjour, N’êtes-vous Monsieur Mendo, celui qui nous a récupérés hier soir ?
Johnny s'arrêta, mais ne répondit pas directement, il fit comme s'il était complètement plongé dans ses pensées. Après environ deux minutes, il se tourna vers Liege et lui demanda avec étonnement :
— Vous, ici ? Que faites-vous donc à ma place ? C'est ici que je viens quand j’ai envie de méditer, dit subtilement Johnny.
— Vraiment ? Quelle coïncidence ! Cet endroit est magnifique. Voyez-vous cette vue ? J’aime bien méditer comme vous. Quand j'arrive dans un endroit pour la première fois, j'aime prendre contact avec la nature de cet endroit et me lier d'amitié avec elle. Je pense qu'il faut demander l'autorisation à la nature lorsqu'on pénètre dans son domaine. Imaginez-vous qu'un étranger vienne sans frapper, sans demander votre permission et entre dans votre maison et veille y habiter. Que feriez-vous ? Le jetteriez-vous dehors ou appelleriez-vous la police ? Pourquoi entrons-nous alors dans la zone d’habitation d'autres êtres vivants sans leur en demander la permission ? Je le fais toujours, ça me fait du bien et j'ai l'impression que la nature me protège plus par la suite. Je me sens plus en sécurité, mieux. Et vous ? Pourquoi méditez-vous ?
Johnny se rapprocha un peu plus et demanda : — Puis-je m'assoir à vos côtés ?
— Oh oui bien sûr, faites donc. Vous n'avez pas besoin de ma permission pour cela. En ce qui me concerne, on pourrait se tutoyer ? On est suffisamment jeunes pour rendre les choses plus simples, n’est-ce pas ? Rit Liege.
— Ok, tu peux m'appeler alors Johnny, Johnny Win-Win, mes amis m'appellent ainsi.
— Salut Johnny, cela signifie que nous sommes désormais amis. Tu vois, la nature m’est déjà bienveillante ici au Cameroun. Et toi alors, pourquoi médites-tu ?
Johnny joua à l'adolescent timide, comme s'il avait honte de répondre à sa question.
Liege était un peu étonnée. Elle ne s'attendait pas à cela venant de Johnny.
— Je ne voulais pas te mettre mal à l’aise, dit-elle. Tu n'es pas obligé d’y répondre. Je comprends, la spiritualité est quelque chose de très personnel.
Johnny jouait avec tactique son rôle à la perfection.
— Non, ce n'est pas ça. Ce n'est pas vraiment la raison. Au début, j’ai voulu te mentir et te donner une fausse explication parce que la vraie explication m’est un peu gênante, dit-il.
— Ah bon, mais pourquoi gênante ? As-tu honte que je t'aie surpris en train de méditer ? Certaines personnes n'aiment pas qu'on le sache et cherche des endroits où ils pourront être seuls pour le faire.
— Non Liege, j'ai honte de devoir méditer pour un tel sujet. Et merde, qu'est-ce qui se passe avec moi ! Essaya-t-il de se libérer. J’ai honte des sentiments que j'éprouve depuis que je t'ai vue hier soir. Maintenant voilà je vais te dire toute la vérité. S'il te plait ne te moque pas de moi ou ne le raconte pas à mon patron à l'hôtel. Sinon il va me renvoyer immédiatement.
— Oui, mais je ne peux rien te promettre tant que je ne sais pas exactement de quoi il retourne, lui précisa Liege.
— C'est justement ça le problème. Si tu ne peux pas me le promettre, comment puis-je te le dire ? Lui rétorqua Johnny. Tu vois, tu n'es pas à l'aise. Je le vois immédiatement sur ton visage, et c'est exactement ce que je ne voulais pas et c'est très gênant pour moi.
— Ok, si tu veux je te le promets, mais sans garantie, et juste parce que je suis une femme curieuse.
— Je médite seulement quand je me trouve dans une situation inattendue, qui me rend émotionnellement instable et de laquelle je souhaite me distancier. C'est à ton propos, dit-il en la regardant maintenant droit dans les yeux.
Elle soutint son regard et lui demanda : — Oh, à propos de moi ? Que t'ai-je donc fait pour que tu veuilles t'éloigner de moi ? Je ne suis pas une sorcière blanche, mon Dieu !
— Non, Liege, il ne s’agit pas de cela. Je ne comprends pas moi-même ce sentiment en moi. C'est la première fois que je ressens une telle chose. Non, en fait pas vraiment. Un tel sentiment, exactement le même, je ne l'ai ressenti qu'une fois, il y a trois ans, et c'était vraiment beau, tellement magnifique et puis tout d'un coup, bim c'était fini... Mon Dieu, pourquoi ? Il s'arrêta et secoua la tête de gauche à droite, avant de prendre sa tête entre ses mains en regardant le sol tristement.
— Oh mon Dieu, Johnny, Johnny, qu'est-ce qu'il y a ? Que s'était-il passé ? Tu me fais peur.
Johnny la regarda soudainement droit dans les yeux pendant presque cinq minutes sans dire un mot. — Liege, je n'ai vécu ça que deux fois dans ma vie. Il y a trois ans et hier. Je m'étais juré de ne plus jamais revivre ça. Après cette histoire d’il y a trois ans, j’avais décidé de ne plus jamais poser mon regard sur une femme. J'ai médité pour bannir les sentiments que j’éprouve pour toi. J'ai médité pour te voir différemment de ce que tu es. J'étais en train d'essayer de changer ta beauté. Tu es si belle, non, chaque femme peut être belle. Tu es si, si, je ne sais pas comment le dire ou même si je peux le dire. C'est la première fois, depuis trois ans, que je ressens ce sentiment amoureux, et je ne le veux pas. Je ne veux pas revivre ça. Je t'ai vu et c'est comme si j'avais été frappé par la foudre. Ton sourire est comme une mangue, dont on est complètement surpris par la couleur orangée lorsqu'on l'épluche. Je ferais mieux de démissionner et de partir d’ici. Liege, je n'attends rien de toi. Mais je ne peux pas être là où tu te trouves. C'est incompréhensible pour la plupart des gens qui n'ont jamais vécu ce genre de choses. L'amour au premier coup d'œil. J'ai honte que cela me soit arrivé une fois de plus.
— Qu'est-ce que j'ai donc de si spécial qui te rend si fou ? J'ai du mal à le croire, et pourquoi as-tu honte que je te plaise ? Tu ne dois vraiment pas..., dit Liege avec méfiance.
Johnny avait toujours une réponse toute prête dans ce genre de situation. Quand vous ne savez pas quoi dire, répétez simplement la question qu'on vient de vous poser dans l'autre sens et espérez que votre interlocuteur fasse une erreur et vous donne des idées pour lui répondre.
— Qu'est-ce que tu as de si spécial ? Voudrais-tu peut-être te moquer de moi ?
Liege sursauta vraiment et dit : — Pas du tout. Tu m'as mal comprise.
Johnny profita de son incertitude et se décida à tout miser sur une seule carte. Au Cameroun, on n'a pas besoin de connaître une femme pour l'obtenir. Ce qui compte, c'est la force de persuasion et le fait de dire les bons mots pour perforer sa ligne de défense. C'est un grand jeu de manipulation dans lequel tout doit être parfaitement orchestré, des mimiques, aux mouvements en passant par le tempo, la posture, la voix, le regard. « Chaque homme est manipulable. Chaque sentiment est influençable », dit-on à Bangangté. Sa seule chance d'avoir un résultat rapide et positif était de la draguer à la manière camerounaise. Il était parti du principe que personne ne lui avait jamais dit une telle chose de cette manière-là avant. Elle en serait fort troublée et flattée en même temps.
— Non, Liege, c'est toi qui m'as mal compris. Je serai le plus grand des imbéciles de croire que tu ne sais pas à quel point tu es merveilleuse. Ce n'est pas possible que je sois le seul à être tombé sous ton charme. C'est pour ça que tu te joues de moi. Je suis sûr que ton petit ami ou ton mari prend soin de te le dire chaque jour. Je ne peux pas m'imaginer ça autrement. Ce serait un affront à la nature. Tu vois à quoi tu ressembles quand tu souris, oui, exactement comme à cet instant, souris encore, oh mon Dieu, oh mon Dieu, comment une femme peut-elle être aussi belle, tu vois comment les traits de ton visage sont incroyablement attirants ? Lui dit-il tout en lui caressant la joue. Souris encore une fois, oui comme ça, oh mon Dieu, c'est fantastique Liege. C'est tout simplement contagieux, et il la regarda droit dans les yeux. Regarde-moi, regarde-moi, non, par ici, et il lui montra ses yeux avec les doigts.
— Regarde-moi Liege, est-ce que ces yeux peuvent mentir ?
Pour la première fois, elle baissa le regard et regarda au sol. Johnny savait qu'il avait gagné. Il l'aurait s'il ne faisait plus aucune erreur.
— Vois-tu ton corps ? Une femme avec un corps comme le tien, on aimerait la choyer tous les jours.
Il continua à parler encore et encore. À chaque mouvement de Liege, il trouvait les mots justes pour l'empêcher de sortir de ses filets.
— Mais que dois-je faire avec une femme qui sera partie dans dix jours ? Partie loin de moi. Chaque jour, venir à cet endroit et dessiner, ou plutôt peindre, ton visage sur le sable ? Comment puis-je t'aimer si tu t'en vas ? Là-bas, une fois dans ton pays, tu te moqueras de moi. Oui, tu te moqueras de moi, comme tu le fais maintenant ? Vois-tu, oui, exactement, regardes comment tu rigoles, c'est exactement ce dont je parle. C'est pourquoi je voulais te chasser de mes pensées en méditant, dit Johnny.
— Non Johnny, je ne me moque pas de toi. Je t’écoute volontiers. C'est comme un film, dans lequel toutes les actions sont déjà prévues. Je pourrais penser que tout ce qui est en train de se passer en ce moment ici était déjà planifié. Mais personne ne savait où j'étais. Si je ne t'avais pas appelé, tu ne m'aurais même pas vue. C'est la seule raison pour laquelle je pense que tout ceci, c'est effectivement le fait du hasard et que tu es honnête avec moi, dit Liege.
Johnny se leva et fit comme s'il ne savait pas là où voulait en venir Liege.
— Si tu veux, tu peux m'envoyer paître. Mais s'il te plait, ne m'insulte pas. Si tout ce que je t'ai dit a été pour toi une insulte, j'en suis désolé. Je m'en vais et je te laisse tranquille. Je pars du principe que j'ai dû te blesser pour que tu me fasses la même chose. Je suis vraiment désolé de t'avoir blessée, dit-il.
— Non Johnny, c'est faux. Tu m'as mal comprise. Viens ici, s'il te plait. Je ne voudrais pas que tu croies que je voulais te blesser. Assieds-toi ici. Tu sais, c'est très beau tout ce que tu m'as dit. C'est la première fois que je viens en Afrique. La première fois qu'un Africain me parle. C'est même la première fois qu'un homme me parle aussi directement, comprends-tu ? Nous ne nous connaissons pas. Nous ne nous sommes vus qu'une seule fois. Oui, je sais ce que c'est que le coup de foudre, mais il faut être tout de même prudent. Tu ne sais rien de moi et je ne sais rien de toi », essaya-t-elle de se justifier.
— Est-ce si important, Liege ? Est-ce important que je te connaisse avant de te dire que tu es une belle femme ? C'est de ça qu'il s'agit. Dis-moi maintenant ce que je dois faire pour apprendre à te connaître. Oui, je veux apprendre à te connaître. Ça me touche d'entendre que c'est la première fois qu'un homme loue ta beauté. C'est inimaginable et inacceptable. C'est quoi ces genres d’hommes que vous avez en Belgique ? Si un homme n'est pas capable de reconnaître la beauté d'une fleur, il ne doit pas non plus profiter de son doux parfum, dit Johnny.
— Johnny, je suis mariée et j'ai un enfant, une fille. Elle vit chez ma mère. Son père était mon ami d'enfance. Je suis mariée depuis cinq ans. Disons plutôt, encore mariée, se corrigea-t-elle.
— Ta fille doit être très mignonne. J'en suis sûr, exactement comme sa mère, constata Johnny.
— Oui, elle est très mignonne et particulièrement intelligente, confirma-t-elle.
Johnny fut choqué lorsqu'il entendit qu'elle était mariée, même s’il ne laissa transparaître cette émotion.
— Et cet homme, tu dis que tu es encore mariée à lui ? N'êtes-vous plus ensemble ? Demanda-t-il.
— Non, pas vraiment. On vit séparés depuis dix mois, et dans deux mois nous allons sûrement divorcer, si nous ne rebondissons pas.
C'était une bonne nouvelle pour Johnny. Il ne tenait qu'à lui qu'ils ne se remettent pas ensemble. Il y avait de l'espoir. Tout était encore à portée de main.
Elle continua : — Et toi ? Es-tu marié ? Je pars du principe qu'un homme comme toi a, au moins, une petite amie. As-tu des enfants ?
Johnny rit un peu.
— Qu’est-ce qui se passe ? Ai-je demandé quelque chose qu’il ne fallait pas ? Voulut savoir Liege.
— Non, non, c'était une bonne question. Tu ne me croiras sûrement pas, mais depuis trois ans, je n'ai pas eu de relation. Je ne voulais plus tomber amoureux. Je voulais rester seul et attendre. C'est pourquoi je suis si étonné de ce que tu as réveillé en moi. Je n'ai pas d'enfant non plus, répondit Johnny.
Liege était à nouveau curieuse : — Que s'est-il passé avec cette femme ? Était-ce si terrible ? Peut-être n'as-tu pas envie d'en parler ?
Johnny inspira profondément.
— Je t'en dirais plus à ce sujet quand j’aurais bien appris à te connaître. J'aimerais te faire confiance, si tu m'en laisses l'occasion et si je le peux, dit-il.
Liege était confuse. Elle avait faim. Elle voulait retourner à l'hôtel pour que les autres ne se fassent pas de soucis et pour manger quelque chose. Mais elle ne savait pas comment elle allait s’y prendre pour prendre congé de lui. Johnny a déjà l'impression de ne pas être très bien traité, et si je m'en vais ainsi, je vais renforcer ce sentiment en lui, pensa-t-elle.
— J'ai faim, pas toi ? Essaya-t-elle de se libérer.
— Moi aussi, mais à l'hôtel, il n'y a plus rien à manger. L'heure du petit déjeuner est dépassée. Et le buffet de midi ne sera prêt que vers 13 h, mais j'ai une idée, viens. Lève-toi et viens avec moi ! Il lui tendit la main pour l'aider à se relever. Elle la prit, se leva, mais il ne laissa plus partir sa main.
Liege remballa ses affaires dans son sac à main et se laissa guider. Ils ne retournèrent pas à l'hôtel, mais marchèrent en direction de la ville.
Liege ne se doutait pas que son second jour à Kribi se passerait de la sorte. Elle demanda : — Ne serait-ce pas mieux de prévenir à l'hôtel. Pour que personne ne s'inquiète ?
— Aucun problème. Je n'ai pas mon portable avec moi, mais il y a plein de cabines téléphoniques en ville. On appellera l'hôtel de là-bas. Tu es au Cameroun, et tu dois découvrir le vrai Cameroun et pas juste la vie à l'hôtel. Fais-moi confiance, je ne vais pas te dévorer, dit-il en ricanant.
— Oh oui, comme ces dangereux cannibales avec d'énormes yeux rouges, des dents longues ensanglantées et qui ont jeté leurs dévolus sur les femmes blanches, s'amusa Liege.
— Non seulement leurs dents sont longues et leurs yeux énormes, mais ils ont aussi d'énormes nasaux avec de grosses lèvres charnues et fais attention le meilleur arrive, un pénis monstrueux, qui doit prouver à quel point nous sommes primitifs, sauvages et orientés uniquement sur le sexe. Au grand dam des hommes blancs, les femmes blanches aiment se faire dévorer et sucer le sang par ces vampires, ajouta Johnny.
Ils rirent tous les deux de leur blague et pour la première fois, la tension avait disparu, l'ambiance était géniale.
Ils se jetèrent du sable et de l'eau, couraient et jouaient comme des enfants le long de la mer, se regardaient profondément les yeux dans les yeux, riaient ensemble comme s'ils se connaissaient déjà depuis toujours.
Ils trouvèrent un endroit pour téléphoner à la station Texaco. La minute coûtait 15 cents. Johnny donne 100 F CFA (l'équivalent de 15 centimes) au jeune et prit le téléphone pour téléphoner.
Liege intervint : — Laisse-moi faire. On a un portable dans le groupe pour ce genre de cas. C'est Guillaume qui l'a avec lui. On a acheté une carte à l'aéroport de Douala et j'ai écrit le numéro derrière ce livre que j'avais déjà lu dans l’avion. C'est mieux si j'appelle, pour qu’ils ne se posent pas des questions.
— Aucun problème, bonne idée, dit Johnny en lui tendant le téléphone, et elle appela :
« Allô Guillaume, oui, c’est Liege. Je voulais juste vous dire de ne pas vous faire de soucis, je visite la ville... Oui, oui... tout va bien, ... Non, non, tout est ok, je vais super bien.... Je ne sais pas quand je rentrerai... », elle regarda vers Johnny qui montrait 18 h avec ces doigts. Liege secoua la tête pour lui dire non. Ce serait trop tard. « Oui Guillaume, je suis là. Non, la connexion était mauvaise. Je reviendrai à un moment donné... tout va bien. Pas de soucis, à tout à l'heure... Merci Guillaume, merci, bisous, bisous ».
Elle se retourna vers Johnny qui s'était un peu éloigné. — Johnny, 18 h, c’est trop tard.
— Il est 12 h 25, comment sais-tu déjà, presque six heures à l’avance, que 18 h sera trop tard ? Vous les Européens, vous compliquez la vie. Ne peux-tu pas simplement profiter et voir jusqu'à quand ça dure ? Demanda Johnny, qui savait pertinemment quelle réaction ce genre de paroles allaient provoquer.
Liege avait honte de ces habitudes trop européennes : faire trop attention, ne pas être libre, ne pas faire les choses simplement, sans penser, même en vacances on n'est pas prêts à se laisser aller et à se détendre. Ça ne fonctionne qu'avec l'alcool chez nous. Quand nous sommes saouls, nous nous laissons aller, se dit-elle.
Johnny avait touché une corde sensible. Liege y réfléchit et se calma. Elle avait de la chance d'avoir rencontré quelqu'un qui voulait lui montrer le vrai Cameroun et qui la désirait. Qu'y avait-il de plus beau pendant des vacances que de se laisser aller dans les bras d'un charmeur de haut vol ? Qui plus est, qui était bien connu de l'hôtel. Elle s'était déjà décidée, deux heures plus tôt. Les beaux mots eurent raison d'elle. Ça lui plaisait d'être adulée ainsi. C'était agréable de se sentir spéciale, et elle voulait juste en profiter, se dit-elle finalement.
— Ah Johnny, j'ai faim. Montre-moi maintenant ce que c'est que la cuisine camerounaise.
Johnny la prit par les épaules : — Viens donc, belle femme. C'est un honneur incommensurable d'être à votre service, Madame la Comtesse de Namur.
Les deux rirent beaucoup au son du mot « comtesse ».
— Connais-tu Namur ? Demanda Liege.
— Que de nom. Un ami à moi a étudié la médecine à Namur.
Il lui chatouilla le ventre et ils entrèrent en riant dans le restaurant.
Ils y restèrent presque trois heures et furent les derniers clients à quitter le restaurant. Il était environ 15 heures.
— Ça fait du bien de s'allonger tranquillement à l'ombre sur la plage après un bon repas pour digérer. Ne trouves-tu pas aussi ? Proposa Johnny.
— Volontiers, je suis pleine et si fatiguée. J'ai peut-être exagéré avec le repas. J'ai peur que mon estomac ne le supporte pas, il n'y est pas encore habitué, répondit Liege.
— C'est donc d'autant plus important de s'allonger et de se reposer, dit Johnny.
— Retournons donc là où nous nous sommes rencontrés. C'était magnifique, proposa-t-elle en continuant, et toi, n'as-tu pas des choses à faire à l'hôtel ? On va sûrement te chercher. En tant que représentant de la direction, tu dois être toujours présent, n’est-ce pas ?
— Ne te fais pas de soucis pour ça. Je dirais que j'étais en tournée publicitaire, répondit Johnny.
— Oh et je suis ton otage publicitaire. Combien cela va-t-il me coûter ?
— Humm, toi en tant que premier résultat de cette opération publicitaire, tu auras presque tout gratuitement. Tu es l’image de notre affiche publicitaire, dit Johnny.
Ils s'amusèrent ainsi jusqu'à arriver à l’endroit où ils avaient appris à mieux se connaître.
Ils s'assirent sous un arbre un peu en retrait. L'aperçu sur la mer était un peu estompé, comme s'il ne voulait pas qu’il les dérange.
— Il me semble avoir entendu que les Européens veulent toujours un dessert après leur repas, débuta Johnny.
— Pas toujours. Mais la plupart du temps, oui, c’est vrai. Ce que tu as entendu dire est vrai. Ici, n'est-ce pas le cas ? Voulut savoir Liege.
— Non, pas ici, parce que c'est souvent nous-même qui sommes le dessert, insinua-t-il.
— Toi, un dessert ? Je ne peux pas...
Elle ressentit les lèvres de Johnny sur les siennes. Elle essaya de garder les lèvres scellées et de ne pas ouvrir sa bouche. Mais sa langue essayait de passer en force la barrière qu'elle avait formée. Plus elle le combattait, plus son envie grandissait, et plus son envie grandissait, plus sa volonté faiblissait. Elle ne savait plus à quel moment elle laissa sortir sa langue. Mais maintenant elle n'avait plus qu'une seule envie : grignoter ces lèvres charnues. À partir de ce moment-là, elle se laissa simplement guider par son envie.
Johnny la bascula au sol, de telle sorte qu’elle soit allongée sur le dos et il s'allongea sur elle.
Ils s'embrassèrent tendrement, ils s'enlacèrent, très étroitement comme deux serpents qui se battent sans bruit avant de s'accoupler.
La tête de Johnny se promena doucement en direction de sa poitrine, et on pouvait voir à travers le T-shirt les tétons des petits seins de Liege se dresser. Elle poussa un petit cri lorsqu'elle sentit les dents de Johnny mordre doucement son téton. Elle essaya de mettre plus en valeur sa poitrine en relevant un peu le haut de son corps.
Ainsi Johnny pourrait encore mieux les dorloter.
Mais Johnny s'arrêta soudainement et dit : — Et oui Liege, en Afrique les hommes sont eux-mêmes des desserts. On ne doit pas chercher bien loin. Le bonheur ne se trouve souvent pas loin de nous.
Elle le regarda, légèrement énervée. Sa respiration ne se calma malheureusement pas aussi vite, si bien que tout le monde pouvait s'apercevoir qu'elle était en pleine extase.
— Et le dessert s'arrête-t-il toujours de façon aussi brutale ? Demanda-t-elle.
— Oui, il ne s'agit que d'un dessert, pas du plat principal, répondit Johnny, qui s'était relevé et assis pour montrer clairement à Liege qu'il ne continuerait pas.
— Dommage, je ne parle pas aussi de plat principal, j'aurai tout de même bien eu un peu plus de dessert, dit Liege.
— Malheureusement, tu dois être de retour à l'hôtel avant 18 h. Te rappelles-tu ? La provoqua Johnny.
— Eh Johnny, tu sais quoi ? J'emmerde l'heure, rétorqua-t-elle.
— Tout d’un coup ? Oh, d'abord on se moque, puis on rouspète et finalement on trouve ça bien, dit Johnny avec un air moqueur.
— Tu as raison, nous les Européens nous avons habituellement une attitude de rejet en ce qui concerne les nouvelles choses. Vous, les Africains, vous êtes beaucoup plus ouverts je pense, dit-elle.
— À mon avis, vous pensez beaucoup trop, mais à propos de choses pour lesquelles ça n'en vaut pas la peine, ce n'est pas forcément bon pour le corps et l'esprit. Vous vous faites beaucoup de mal vous-même en ne gérant pas de manière détendue de nombreuses choses. Non pas que nous ne réfléchissions pas aussi, mais parfois il faut savoir simplement agir et voir par la suite ce qui en ressort. De toute façon, tu ne pourras jamais tout contrôler dans ta vie, expliqua Johnny.
— Oui Johnny, c'est donc ma première leçon de vie en Afrique. Est-ce que j'arriverai à l’utiliser en Europe ? Je verrai bien. Mais dans tous les cas, ça fait du bien de se laisser aller et de lâcher prise. Ça libère. C'est ce qu'enseigne le Feng Shui d'ailleurs. Connais-tu le Feng Shui ? Dans tous les cas, je me sens déjà plus libre et plus forte, moi qui suis devenue une vilaine fille.
— Liege, je pense que tu devrais y aller. C'est mieux, si tu y vas maintenant, lui répondit Johnny.
Liege était vraiment surprise : — Veux-tu te débarrasser de moi ? Ai-je dit ou fait quelque chose de travers ?
— Non, au contraire, c'est justement parce que c'était, et ça l'est toujours, si bien avec toi que je préfèrerais que tu t'en ailles maintenant, dit Johnny.
— Je ne te comprends pas Johnny, si tout était et est si bien comme tu le dis, pourquoi dois-je partir maintenant ? Sais-tu quoi ? De toute façon, c'est ici que tu m’as rencontrée. Je décide moi-même quand je veux partir. Qu'est-ce qu'il se passe Johnny ?
Johnny se leva et dit : — Est-ce que toutes les femmes européennes sont aussi têtues ? Dans ce cas, moi, je m'en vais. Tu ne peux pas me comprendre. C'est mieux qu'il n'y ait rien de plus entre nous et que nous ne fassions rien de plus, et il s'en alla.
Il était satisfait, il était heureux. Il avait maintenant la femme qu'il avait cherchée. Oui, ça avait fonctionné. Il s'était décidé à y aller frontalement avec elle, à l'africaine et de la draguer ouvertement. Il s'agit toujours de troubler la femme, de la rendre incertaine et en même temps de gonfler son égo avec des compliments. Il s'agit toujours du moment. Les sentiments sont souvent ressentis sur le moment. Quand tu réussis à déconnecter le cerveau de la femme et à la laisser seule avec ses sentiments, presque aucune femme ne peut se défendre quand les bons mots sont utilisés au bon moment. Il le savait. C'était sa spécialité. C'est comme ça qu'il avait déjà eu des centaines de femmes, et comme ça aussi qu'il venait d'avoir Liege. Johnny était satisfait de lui-même. Il pensa à Wadjo, le propriétaire du cybercafé à Douala et le remercia pour son surnom, Johnny Win-Win. Il était bien un Winner. Il ne pouvait que gagner. Il n'avait pas d'autre choix et il le savait.