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Blaise, un trentenaire en apparence banal, expose les entraves à son développement. Après avoir décrit son trouble du spectre autistique, il se métamorphose en lanceur d’alerte, dénonçant les relations toxiques qui l’emprisonnent depuis plus d’une décennie. Cette démarche s’apparente à une improvisation théâtrale, soulignant son désir de paix pour le reste de sa vie. Pour y parvenir, il propose une politique de rénovation majeure : un projet flottant et un logiciel novateur, conçu comme l’outil de demain.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Titan Dasyphol a embrassé l’écriture autour de la trentaine, voyant en elle un moyen d’organiser ses pensées et de communiquer des messages qu’il peine à exprimer à ses pairs. Partageant la singularité de Paul El-Kharrat et Josef Schovanec, il explore avec minutie son propre parcours de vie à travers son ouvrage, "Mon monde rouge et blanc".
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Seitenzahl: 74
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Titan Dasyphol
Mon monde rouge et blanc
Roman
© Lys Bleu Éditions – Titan Dasyphol
ISBN : 979-10-422-3732-5
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Cher lecteur, chère lectrice. Je tiens à te féliciter de ta démarche. Un grand bravo à toi d’avoir ces pages entre tes mains, de prendre de ton temps à t’intéresser au sens de la vie.
Nous sommes tous et toutes préoccupé.e.s par différents aspects de la vie : la sécurité, l’environnement, la santé, l’avenir, nos libertés, nos relations aux autres, etc. À différents degrés, selon les circonstances.
Blaise est un personnage partiellement fictif, tiré de ma propre histoire.
À travers cet ouvrage, tu découvriras sa façon de voir les choses et de raisonner. Son système nerveux est comparable aux réseaux de transports et de télécommunications réunis. Il s’interroge constamment sur le sens de la vie : comment devraient être organisés les transports ? Est-ce que cela a valu le coup que je dépense ce temps, ces moyens, cette énergie pour ces études, ce travail, ce loisir, ce logement, cette personne ? Qu’aurais-je fait si j’avais su d’avance que cela ne m’apporterait rien ? Qui mérite d’être dans mes lieux préférés et de revivre mes meilleurs moments ? La liste remplirait amplement des piscines olympiques à ras bord. Tu peux déjà te faire une idée de ce à quoi il pense chaque demi-seconde de sa vie.
Que tu sois dans ton lit, sur ton canapé, sur un pouf, sur une chaise, au CDI de ton collège/lycée, autour de la table d’une bibliothèque/médiathèque, à l’intérieur des transports publics, d’un ferry, train, un avion, ou une salle d’attente, mets-toi à l’aise pour découvrir Blaise dans les bons et les mauvais jours. Sois paré.e à explorer les facettes immergées comme émergées, ses forces, ses faiblesses, mais aussi, je tiens à te prévenir, ses démons qu’il a tant de mal à extérioriser.
Avant de découvrir Blaise, il est plus que crucial de t’intéresser à la singularité. Nous sommes tou(te)s différent.e.s, que ce soit physiquement, psychologiquement. Mais surtout chacun.e de nous est unique par ses origines et généralement sa vie. Tu n’as pas vécu aux mêmes domiciles et en même temps que chaque membre de ta famille, n’as pas forcément fait les mêmes études qu’eux, tout comme les emplois, les activités, fréquenté les mêmes lieux ou les mêmes personnes. Cela est encore plus flagrant avec des ami.e.s, connaissances, camarades, collègues, sans compter toutes les personnes que tu ne connais pas.
Entrons dans le vif du sujet. Si tu regardes le téléfilm Le cerveau d’Hugo1, une des premières répliques employées par la voix off est « Regardez-le, il pourrait passer pour un simple d’esprit. En vérité, il est d’une intelligence exceptionnelle dans son domaine, le piano. »
À l’instar d’Hugo, Blaise a développé des connaissances très pointues à travers des domaines que tu découvriras. Ils sont comme des hypersensibles. Blaise a par exemple dessiné quelques villes à la perfection dont une s’appelant Godenlé. Il y avait un port, un aérodrome, un commissariat, des écoles jusqu’aux IUT, etc.
Certaines choses l’épanouissent comme le fait de voir une large palette de couleurs sur les rames du tram de Reims. Chacun.e de nous ressent plus ou moins intensément les choses. Nous pouvons avoir un type de mémoire et de ressenti dominant : le visuel, l’auditif et le kinesthésique. Pour Blaise ce sont le premier et le troisième. Cela lui permet d’avoir ce sens du détail visuel : comme des formes, des couleurs, des textures, mais aussi s’il y a une fissure ou une couleur à l’intérieur d’une autre. Quant au kinesthésique, c’est le ressenti émotionnel, très prononcé chez les hypersensibles. Lorsque tu te sens blessé.e, trahi.e, triste ou heureu.x.se, cet épisode se grave en toi, tu sais même où et quand cela s’est passé avec précision. Enfin l’auditif est relatif aux sons : une musique ou un jingle qui te marque, un bruit de fond.
Observons Blaise quelques instants. Regarde-le jouer à la perfection ce morceau à l’accordéon. On pourrait croire qu’il a effectué un travail herculéen. En vérité, Blaise était un accordéoniste prodige. Il avait l’oreille musicale. Comment penses-tu que cela est possible ?
Vous pouvez avoir un prix Nobel, et ne pas savoir dire « bonjour » de façon socialement adaptée. Ce sont deux compétences complètement distinctes.
Cette réplique a été prononcée par Josef Schovanec2 dans le cerveau d’Hugo. Il n’a pas énoncé un mot jusqu’à ces six ans. Plus de trois décennies passées, il est docteur en philosophie, parle couramment plusieurs langues (dont le persan), a écrit des livres. D’après toi, quel est le lien entre un accordéoniste à l’oreille absolue et un philosophe polyglotte ? Leur cerveau n’a rien de plus ou de moins que les nôtres. C’est leur fonctionnement qui diffère. Tout comme Blaise, ils sont porteurs d’un Trouble du Spectre Autistique encore appelé Syndrome d’Asperger. Cette forme d’autisme, d’origine génétique, concerne un enfant sur quatre mille. Ils partagent comme point commun une mémoire hors normes dans des domaines très précis. Pour Josef, ce sont les langues et les mathématiques. Quant à Blaise, les transports et l’astronomie. Leurs cerveaux peuvent stocker de grandes quantités d’informations. Mais c’est le cerveau émotionnel qui ne s’est pas développé au même rythme. Un handicap invisible, mais pourtant très lourd. Ce qui les pénalise le plus, ce sont les interactions sociales, ou encore certaines fonctions cognitives. Blaise est capable d’apprendre un texte, un cours sans l’ombre d’une hésitation. Par contre, l’expliquer, interpréter le pénalise. Il a des lacunes pour comprendre ce que lui et autrui ressentent, éprouvent. Les personnes porteuses du Syndrome d’Asperger, intimement dîtes « aspies » peuvent au mot voire à la ponctuation près répéter les propos qu’ils ont entendus à la radio, les répliques d’un film par exemple. Tout comme les annonces dans les transports ou une conversation. En plus d’avoir été un excellent accordéoniste, Blaise dessine des villes imaginaires. Rappelle-toi de Godenlé.
Les difficultés sociales des aspies concernent de nombreux domaines. Même Josef Schovanec, qui est un exemple de réussite, a mené un véritable parcours du combattant. Certaines situations du quotidien peuvent être insurmontables comme il l’exprime dans une vidéo « survivre en société 3» : Les gens avec autisme ont un certain degré d’autonomie. Mais, il y a des moments où ça peut coincer pour le dire. Si par exemple vous avez une panne d’électricité à la maison, est-ce que vous appellerez l’électricien ? À titre personnel, je sais faire toute sorte de choses. Je peux voyager dans différents pays. Mais, je ne suis pas sûr, que si je vivais de manière durable, que j’appellerai l’électricien en cas de souci. Probablement que j’essaierai de survivre sans ça quoi. Déranger les gens c’est difficile. Téléphoner c’est difficile. Et puis, beaucoup de gens autistes ont une très mauvaise image d’eux-mêmes. Ils ont donc tendance à subir les choses quoi.
Le Syndrome d’Asperger est le plus léger des troubles autistiques. Il fait partie des handicaps mentaux, mais le terme singularité devrait être employé.
Comme pour tout type d’individu, la variété des aspies est très disparate d’un être à l’autre. Certain.e.s devront être encadré.e.s à chaque moment de leur vie, d’autres mèneront une vie ordinaire. D’ailleurs, on appelle, neurotypique tout humain n’ayant aucun trouble autistique. Selon Blaise, il serait plus juste de dire « personne ordinaire ». Chacun.e est unique. Que l’on soit un.e TSA (Trouble du Spectre Autistique), sourd.e, népalais.e. Chaque aspie a une mémoire hors normes dans son ou ses domaines de prédilection. Ils ont des intérêts spécifiques. Ce sont des passions dans lesquelles ils développent un savoir académique. Parmi les plus récurrents chez les aspies, on trouve les transports, l’astronomie et la musique.
Rappelons qu’il existe une proportion, bien que minimale de filles et de femmes aspies. Leur diagnostic est souvent plus difficile et tardif. Elles réussissent à mieux le camoufler que les hommes. Elles sont un véritable caméléon social. On peut citer comme exemples pas des moins connus la militante écologiste Greta Thumberg et l’humoriste Florence Mendez.