Pakistan - Encyclopaedia Universalis - E-Book

Pakistan E-Book

Encyclopaedia Universalis

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Le Pakistan est né de la volonté des musulmans de l'Inde britannique d'obtenir un « État séparé ». La création de celui-ci a été réclamée dans les dernières années d'existence de l'Empire des Indes par la Ligue musulmane de Mohammed Ali Jinnah, qui avait reçu des encouragements de la puissance colonisatrice, dans le cadre d'une politique qui ...

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Universalis, une gamme complète de resssources numériques pour la recherche documentaire et l’enseignement.

ISBN : 9782341001779

© Encyclopædia Universalis France, 2019. Tous droits réservés.

Photo de couverture : © Charcompix/Shutterstock

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Pakistan

Introduction

Le Pakistan est né de la volonté des musulmans de l’Inde britannique d’obtenir un « État séparé ». La création de celui-ci a été réclamée dans les dernières années d’existence de l’Empire des Indes par la Ligue musulmane de Mohammed Ali Jinnah, qui avait reçu des encouragements de la puissance colonisatrice, dans le cadre d’une politique qui consistait à « diviser pour régner ». Trois grandes régions se caractérisaient par des populations musulmanes particulièrement nombreuses : l’État du Nizam de Hyderabad, dans le centre-est de la péninsule indienne, le Bengale-Oriental, et l’ensemble du nord-ouest de l’Inde. La demande de rattachement de l’État de Hyderabad au Pakistan fut considérée comme absolument inacceptable par les dirigeants indiens, et une démonstration militaire courte mais vigoureuse aboutit rapidement à l’inclusion de la région dans l’Union indienne. Il n’en alla pas de même au Bengale et dans le Nord-Ouest, qui formèrent en 1947 un État de structure paradoxale, puisque les deux parties qui le constituaient étaient séparées par plus de 1 500 kilomètres, et qu’elles avaient chacune des caractères propres bien affirmés. Ce premier Pakistan connut cependant plus de vingt ans d’existence ; il ne disparut qu’en 1971, à la suite d’une révolte du Bengale, préparée par des années de revendications des Bengalis, qui se considéraient comme les parents pauvres et maltraités de l’association. La sécession du Bengale aboutit à la séparation du Bangladesh et du Pakistan actuel. Celui-ci forme un État puissant de 800 000 kilomètres carrés environ, avec une population estimée à 174,5 millions d’habitants en 2010. La fixation des frontières avec l’Inde fut difficile ; des massacres et des déplacements de population revêtirent, au cours de l’été de 1947, un caractère tragique ; en outre, la région montagneuse du Cachemire fut revendiquée par les deux pays, et elle est actuellement encore coupée par une ligne de cessez-le-feu, mal acceptée par les deux parties, entre l’Azad-Kashmir pakistanais et le Jammu-et-Cachemire indien.

Pakistan : drapeau. Pakistan (1947). Le dessin actuel s'inspire de celui du drapeau de la Ligue musulmane créé en 1906 : sur champ vert, une étoile et un large croissant de lune blancs, trois symboles de l'islam. Au guindant, la bande verticale blanche représente les minorités religieuses chrétienne, bouddhiste et hindoue.

Après avoir noué des alliances avec les États-Unis et la Chine pendant la guerre froide pour contrer l’influence de l’Inde, le pays se trouve isolé sur la scène internationale dans les années 1990, en raison de son soutien au régime des talibans en Afghanistan. Il est contraint, après les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis, d’offrir sa coopération à Washington dans la lutte contre le terrorisme. Sa position géostratégique conjuguée à une vie politique mouvementée, constituée, depuis 1947, d’une alternance de régimes militaires et civils, s’avèrent peu propices à la stabilité de la démocratie.

1. Le milieu physique

Le Pakistan, dont la superficie est de 800 000 km2 environ, apparaît à bien des égards comme une marge du monde indien.

Par son relief d’abord, puisque – même sans tenir compte du Cachemire – le Pakistan pénètre au nord profondément dans le système himalayen occidental. Il atteint au nord-ouest la terminaison orientale de l’Hindou-Kouch (Hindū-Kūch) et englobe ainsi des reliefs très élevés. À l’ouest, la souveraineté pakistanaise s’étend sur les montagnes plus basses des confins afghans et iraniens. Cette avancée dans des régions très nettement étrangères au monde indien est un effet de la politique britannique de garantie des frontières et de création de marches sur les franges de l’Empire. La région la plus vivante et la plus peuplée, de très loin, est axée sur l’Indus et les quatre affluents qui constituent avec lui le « pays des cinq rivières », le Pendjab (ou Punjāb). Il y a lieu de distinguer le piémont que constitue le Pendjab de la basse plaine de l’Indus, qui forme l’essentiel de la province du Sind.

Par son climat ensuite, qui se rapproche davantage des terres sèches des déserts iranien et arabe que de l’« Asie des moussons » proprement dite. En effet, la mousson d’été, courant aérien pluvieux, n’arrive sur le pays qu’après un long détour. Elle vient de la plaine du Gange et de la péninsule après avoir épuisé l’essentiel de son humidité ; les perturbations formées dans la baie du Bengale, qui sont la source principale des pluies sur l’Inde, ne parviennent ici que rarement et toujours très affaiblies, si bien que les précipitations estivales sont très peu importantes, sauf sur le piémont himalayen. À cette latitude, l’hiver a des caractères différents de ceux qu’il présente en Inde. Même dans les stations basses, les froids nocturnes sont bien marqués. Les précipitations hivernales sont relativement abondantes : des vents d’ouest et des perturbations en provenance de la Méditerranée apportent des pluies et des neiges sur les reliefs de l’Ouest et jusque sur le piémont himalayen. Certes, les quantités précipitées restent assez faibles (70 mm à Rawalpindi en janvier, 60 mm à Chaman) et elles diminuent vite vers l’est (25 mm seulement à Lahore en janvier). C’est surtout du fait de l’extrême indigence pluviale de l’été que les stations les plus occidentales ont un maximum pluviométrique en hiver, ce qui leur confère un climat à régime de type « méditerranéen », très étranger au monde tropical. La sécheresse du climat est le caractère essentiel de la région. La carte des isohyètes montre bien que la majeure partie des piémonts et des plaines reçoit moins de 400 mm dans l’année et que la pluviosité n’atteint pas 200, voire 100 mm, sur d’immenses étendues. Considérée du point de vue de son climat, la région du bas Indus devrait être un désert. Mais l’Indus et ses affluents apportent les eaux abondantes descendues de l’Himalaya, si bien que les zones peuplées du Pakistan constituent la plus grande oasis du monde – cf. INDUS (fleuve).

François DURAND-DASTÈS

E.U.

• Cadre structural et géologique

Le Pakistan se trouve séparé du craton indien par la vaste plaine alluviale de l’Indus et de ses tributaires. Toute la bordure nord-ouest du pays est occupée par la chaîne béloutche et ses prolongements nord-orientaux, cet ensemble se développant également en territoire afghan (cf. schéma structural). Cette chaîne, rameau méridional de l’édifice alpin, souligne en particulier le déplacement relatif vers le nord-est du bouclier indien, lors du serrage entre le bloc indo-gondwanien dérivant et l’Asie.

La chaîne béloutche

La chaîne béloutche se compose de deux festons qui se raccordent près de Quetta, après avoir respectivement tourné leur convexité vers le sud et vers l’est. La « fosse béloutche » se subdivise en un bassin oriental à dominante calcaire et un bassin occidental principalement détritique, accidentés de bombements et de fosses. On distingue ainsi d’est en ouest : un bassin épicontinental s’étendant sur le craton indien ; l’avant-fosse de l’Indus, qui est séparée au sud par la cordillère (anticlinorium) d’Hyderabad ; puis le bombement axial, en forme de S, émettant vers le sud et l’est des prolongements (cordillère nord-sud de Las Bela, bordée à l’ouest par le sillon de l’Hingol ; cordillère est-ouest de Sanjawi, flanquée par le sillon nord-sud de l’Urak et le sillon est-ouest de Chinjan) ; enfin, au nord-ouest du bombement axial, le bassin occidental, qui comprend le sillon de Panjgur-Pisin, la cordillère du Ras-Koh, le sillon de Mirjawa-Dalbandin et la cordillère du Chagaï (nord). En Afghanistan oriental, le bassin occidental se subdivise, en allant du sud-est vers le nord-ouest, en trois zones, qui se distinguent par leur stratigraphie et leur tectonique : zone de Khost, sillon et cordillère d’Altimour, zone de Kaboul-Azrao.

Chaîne béloutche : structure. Schéma structural de la chaîne béloutche et de ses abords.    

Le bassin oriental est rempli par plus de dix kilomètres de sédiments déposés depuis le Jurassique. Du Dogger à l’Oligocène inférieur dominent les calcaires et les schistes, avec de faibles intercalations détritiques venues de l’Himalaya, du craton indien ou de l’Afghanistan. Après les mouvements majeurs éocènes supérieurs-oligocènes, la région a connu une puissante sédimentation détritique continentale. Sur les cordillères, la sédimentation marine s’est arrêtée plus tôt (à l’Éocène inférieur à Sanjawi ; au sommet de l’Éocène inférieur à Hyderabad).

Le long du bombement axial, la série marine est réduite, entrecoupée de discordances. Elle évoque une sédimentation s’effectuant au sein d’un chapelet d’îles en voie de plissement. Le terme le plus ancien est représenté par les calcaires du Permo-Trias.

Le bassin occidental est rempli par une série montant du Crétacé, détritique à faciès « flysch », au Quaternaire. En Afghanistan oriental, on retrouve des calcaires permo-triasiques, des schistes mésozoïques à radiolarites et ophiolites, puis un Nummulitique avec des conglomérats, des grès, des schistes, des flyschs et des calcaires. Le Néogène continental occupe des bassins intramontagneux. La phase majeure des plissements commencés au Crétacé supérieur se situe à l’Éocène supérieur-Oligocène.

D’importantes manifestations volcaniques, basaltiques ou andésitiques, se sont produites du Crétacé à l’Oligocène, atteignant leur paroxysme vers la limite Crétacé-Paléocène.

Les prolongements nord-orientaux de la chaîne béloutche

Plus au nord, la chaîne béloutche se prolonge par un nouveau feston, qui se raccorde brutalement, dans la vallée de la Jhelum, à l’Himalaya. Ce feston comprend, du sud vers le nord, la Salt Range flanquée du plateau de Potwar, les zones de Kohat et de Peshawar, puis l’Hazara et le Karakorum (Karakoram).

La Salt Range comporte une série du type de la bordure du craton indien, qui débute par le Cambrien gréso-salifère supportant quatre ensembles discordants : série calcaréo-gréseuse du Carbonifère au Trias ; grès, schistes et calcaires jurassico-crétacés ; calcaires et schistes paléocènes et éocènes ; molasses mio-pliocènes. La zone de Kohat comprend, outre un peu de Permien, une série de grès, de calcaires et de schistes allant du Jurassique à l’Éocène, puis des molasses néogènes discordantes. La zone de Peshawar est encore mal connue. L’Hazara présente une série de type tibétain (cf. ASIE