Paris - Encyclopaedia Universalis - E-Book

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Un certain nombre de villes du monde ont donné naissance à des mythes ; quelques-uns ont acquis une portée universelle, en se détachant des caractères fondamentaux du pays lui-même pour exalter la Ville en tant qu'individu. Il en est ainsi de Rome et de Paris. On a maintes fois signalé cette sorte de familiarité amoureuse, avec ses éclats de haine...

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ISBN : 9782852298538

© Encyclopædia Universalis France, 2019. Tous droits réservés.

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Paris

Introduction

Un certain nombre de villes du monde ont donné naissance à des mythes ; quelques-uns ont acquis une portée universelle, en se détachant des caractères fondamentaux du pays lui-même pour exalter la Ville en tant qu’individu. Il en est ainsi de Rome et de Paris. On a maintes fois signalé cette sorte de familiarité amoureuse, avec ses éclats de haine ou d’adoration, que Paris a toujours suscitée, dans le monde entier, chez les poètes ou les chansonniers notamment, familiarité manifestée par l’usage de « petits noms » : Paname, Pantruche. C’est là un phénomène probablement unique à ce degré et qui révèle tout d’abord un premier caractère de la ville, celui de métropole internationale, aux « spécialités » contradictoires : capitale du luxe et de la mode, foyer littéraire et artistique, Babylone de luxure et mère patrie des révolutions.

À l’échelon national, Paris exerce son rôle de capitale depuis treize siècles (si l’on fait abstraction de deux siècles carolingiens) ; c’est un rare privilège, c’est aussi une charge d’où proviennent les difficultés que Paris éprouve à s’adapter au monde moderne et à la poussée désordonnée de la civilisation urbaine.

On a souvent énuméré ses attributs de capitale nationale. Ils découlent des fonctions qui ont fait sa fortune et qui sont issues d’une position géographique et d’un site privilégiés. Le passage de la grande Seine alluviale du début du Quaternaire à travers les gués et les îlots, dans l’axe même des cols de la France du Nord vers celle du Midi, l’axe routier romain emprunté ensuite par le christianisme localisent peu à peu et animent les trois secteurs topographiques séparés par la rivière : l’île de la Cité, siège de l’autorité politique et religieuse ; la rive gauche, centre intellectuel ; la rive droite, vouée à l’activité économique. Telle est l’origine de ces fonctions : capitale politique et quasi religieuse, capitale intellectuelle et artistique, capitale économique. Paris est connu pour être en France le premier centre industriel, la première place de commerce, la première place bancaire et le premier centre de gestion des affaires, le cœur du réseau routier et ferroviaire, le premier port fluvial, la plaque tournante du réseau aérien ; autant de qualifications qui pèsent lourdement sur l’activité des départements français en établissant l’autorité, si souvent dénoncée, du « Parisien ».

Le site seul n’a pourtant pas créé la ville. C’est le choix des césars romains, Julien l’Apostat et Valentinien, puis celui de Clovis, enfin celui de Hugues Capet, qui a ainsi imposé à la France l’ancienne bourgade gauloise, choix heureux sur bien des points (relief, fleuve, approvisionnement) sauf sur un seul : l’ouverture vers la trop proche frontière de l’est, chemin millénaire des invasions. La ville est ainsi « fille de la Seine et du roi » ; dans son intimité avec le souverain, trop étroite pour qu’elle ne soit pas à la fois choyée et malmenée, elle cherchera son indépendance en constituant une force politique et intellectuelle qui brisera à maintes reprises ses liens de filiation avec la monarchie et avec l’État : 1358, 1382, 1588, 1648, 1789, 1830, 1848, 1870, en prenant finalement l’habitude d’écrire elle-même l’histoire de France.

Sur le plan topographique, la croissance urbaine s’est faite avec une certaine régularité, à partir de l’île mère. En commençant par les environs immédiats des grands axes (rues Saint-Denis et Saint-Martin, Saint-Jacques, Saint-Honoré et Saint-Antoine), la ville s’est étendue peu à peu, comblant les vides et englobant les anciens « bourgs » fixés généralement autour des abbayes. Cette croissance radiante est matérialisée par les anneaux concentriques des enceintes successives. Favorisée par sa forme en croissant et ses ports naturels, la rive droite l’emporte cependant en extension dès le Moyen Âge ; elle connaîtra, du milieu du XIVe au milieu du XVIe siècle, deux cents ans de développement vers l’est, suivis d’une extension rapide vers l’ouest, dont les effets sont toujours perceptibles, tels l’essor du secteur de bureaux de « la Défense » à Puteaux et la difficulté corollaire d’implanter administrations et sièges sociaux à l’est.

Cette compétition de l’orient et de l’occident parisiens se situe encore partiellement à l’intérieur du Paris des vingt arrondissements (limites administratives fixées par la loi de 1859) dont la population tend à diminuer, mais elle affecte surtout la très vaste agglomération parisienne. Elle est une des toutes premières agglomérations du monde, d’une importance disproportionnée par rapport à la surface et à la population de la France, puisqu’un Français sur six se trouve ainsi catalogué comme « Parisien ». Dans ces conditions, les problèmes de l’urbanisation se posent d’une façon aiguë : immigration, construction de logements et d’équipements sociaux, trajets de la population entre les « cités dortoirs » et le lieu de travail, équilibre humain entre bureaux et logements, quartiers populaires et résidentiels, habitat ancien et moderne, régulation d’une circulation automobile et d’un stationnement sans cesse plus pléthoriques, approvisionnement en eau et vivres, espaces verts, sauvegarde du patrimoine architectural et de son environnement, statut politique et rapports avec l’État. Une opération chirurgicale comme le transfert et le remplacement des Halles centrales, que l’on a mis si longtemps à reconnaître comme indispensable après l’erreur de Napoléon III et d’Haussmann, a révélé l’étroite imbrication de tous ces problèmes, aucun d’entre eux ne pouvant être résolu d’une façon indépendante. Cette complexité est inhérente à l’essence même de la ville.

Jean-Pierre BABELON

1. Naissance d’une capitale

Le site de Paris, hémicycle de plaine alluviale formé dès le Pléistocène, a été définitivement modelé, depuis le Paléolithique jusqu’au Néolithique inclus, par le déplacement du cours de la Seine, du pied des collines du nord et de l’ouest à son emplacement actuel. L’île principale, formant un réduit défensif naturel, était en même temps un point de passage favorable du fleuve séparant les deux moitiés de la Gaule : au promontoire de la montagne Sainte-Geneviève, au sud, correspondaient, sur la rive gauche, des buttes insubmersibles qui conduisaient, au nord, au « col » de la Chapelle. La Seine et ses affluents constituaient des voies de communication incomparables. Enfin, le sol fournissait en abondance les matériaux de construction.

• De la préhistoire à la conquête romaine

Ces conditions favorables ont été anciennement mises à profit par l’homme. L’habitat est attesté dès le Paléolithique inférieur et moyen, puis, après une interruption, au Néolithique où le site apparaît comme un lieu d’échanges. À la fin de cette époque s’implante la culture chalcolithique de Seine-Oise-Marne, caractérisée par les allées couvertes d’Argenteuil, de Meudon, de Conflans-Sainte-Honorine. L’âge du bronze a livré, outre des cachettes de fondeur (dont celle de Thiais, très remarquable), quantité de pièces trouvées dans des dragages, qui témoignent d’« une fréquentation durable et probablement ininterrompue » (P.-M. Duval) du site parisien, souvent dans des lieux habités dès le Néolithique, et des influences étrangères souvent lointaines. On possède peu de documents du premier âge du fer, sans doute en raison d’une modification du climat. Le deuxième âge du fer marque une rupture qui doit être attribuée à l’irruption de masses celtes venues d’outre-Rhin. Les Parisii (le nom se retrouve en Grande-Bretagne chez un autre peuple qui a sans doute une origine commune) semblent s’être fixés au milieu du IIIe siècle avant J.-C. Leur nom est d’origine celte, alors que celui de Lutèce (Lucoticia) peut avoir préexisté à leur venue. La prospérité des Parisii et leur autonomie à l’égard de leurs puissants voisins, les Sénons, avec lesquels ils furent un instant unis à la fin du IIe siècle ou au début du Ier siècle, sont attestées par un monnayage d’or d’une qualité et d’une originalité exceptionnelles.

Ils ne jouent de rôle dans la guerre des Gaules qu’à partir de 53 avant J.-C., année où César tint une assemblée à Lutèce. En 52, ils se soulèvent à l’appel de Vercingétorix, brûlent leur ville et leurs ponts à l’approche de Labienus qui écrase leur chef Camulogène – ce qui atteste l’importance stratégique du site.

Le Haut-Empire

Les conquérants donneront à l’extension de la ville une orientation qui la marquera pendant près d’un millénaire. Pour des raisons de commodité (la rive droite est, en partie, inondable, en particulier là où coulait l’ancien bras du fleuve) et conformément à leurs habitudes, ils bâtissent une ville à la romaine sur la rive sud (gauche) et l’étendent progressivement vers le fleuve en descendant la colline.

Un vaste forum s’élève sur la hauteur (comprenant un temple, une place et une basilique), reconstruit au début du IIe siècle sur un forum plus ancien. Près de lui, au sud-ouest, de petits thermes (Ier s. et déb. du IIe s.) et, à l’ouest, à l’emplacement du Luxembourg, le « beau quartier » de Lutèce. Beaucoup plus bas sont édifiés les grands thermes du nord (ceux de Cluny, datant de la fin du IIe siècle ou du début du IIIe siècle de notre ère, subsistent encore en partie), ceux de l’est (un peu antérieurs) et, à l’ouest, le petit théâtre (IIIe s. ?). Cet alignement est-ouest marque l’extension maximale de la ville gallo-romaine vers le fleuve. Un aqueduc long de 15 kilomètres (dit d’Arcueil) alimentait ces édifices d’une eau venue du sud. L’amphithéâtre (arènes de Lutèce, Ier s.) y était tout à fait excentrique. L’existence d’un cirque (emplacement de l’ancienne Halle aux vins) reste tout à fait hypothétique. Le cimetière (vers le Val-de-Grâce) marquait la limite méridionale de la ville ; il était placé en bordure du grand axe de la ville, le cardo, venant de la direction d’Orléans et suivant le trajet de la rue Saint-Jacques, traversant l’île et conduisant vers le nord (actuelle rue Saint-Martin) à travers la plaine de la rive droite jusqu’au col de la Chapelle. Des decumanilui étaient perpendiculaires sur la rive gauche. Sur la rive droite, une voie s’en allait vers Melun, à l’est. L’existence à l’époque gallo-romaine d’une voie parallèle, à l’ouest, au cardo (rue Saint-Denis) n’est pas assurée.

De l’état de l’île, on ne sait rien d’absolument certain. On peut conjecturer vraisemblablement que le siège de l’administration devait se trouver dans la Cité, là où fut le premier palais royal. L’existence d’un lieu de culte dans l’île est aussi vraisemblable, mais aucune découverte ne l’a confirmée. La rive droite, marécageuse, ne paraît pas avoir été habitée, quoique le port ait dû se trouver vers l’ancienne place de Grève (actuelle place de l’Hôtel-de-Ville) ou à l’École (extrémité nord du Pont-Neuf). Tout au loin, hors de la ville, sur le monsMercurii (Montmartre), s’élevaient un sanctuaire et des édifices, près d’une petite nécropole.

Bien reliée par un réseau de routes conduisant au nord à Senlis, puis à Soissons et à Reims, à l’ouest à Rouen par Pontoise, à Dreux et à Chartres, au sud à Orléans, au sud-est à Melun et à Sens, Lutèce reste toutefois une ville secondaire dont la population ne semble pas avoir dépassé 8 000 habitants et qui tirait sa prospérité du trafic fluvial, celui des nautes du Parisis (nautaeparisiaci). Le Pilier des nautes (musée de Cluny) atteste, par les reliefs qu’il porte, la fusion des panthéons romain et gaulois et la persistance des traditions celtiques à Lutèce.

Le Bas-Empire

Dès le milieu du IIIe siècle, la moitié nord de la Gaule est ravagée par la migration des Barbares (253-258) qui dévaste finalement tout le pays en 275-276. Lutèce, ville ouverte, déjà sans doute victime des troubles de la fin du IIe siècle, subit alors d’immenses dommages attestés par l’existence d’une couche d’incendie en presque tous les édifices de la rive gauche.

De nombreux dépôts monétaires permettent de fixer cette catastrophe à la dernière vague d’invasion. Des blocs sont alors arrachés aux grands édifices ruinés, aux monuments funéraires, pour construire, comme dans les autres villes de la Gaule, une enceinte, qui enserre la Cité et double la défense naturelle du fleuve. Toute l’île est rebâtie sur les débris des édifices précédents et forme une ville close abritant en permanence les édifices publics et accueillant la population à l’heure du danger.

Si un repli très considérable a dû affecter Lutèce après ces désastres, il paraît toutefois impossible que toute la ville ait pu longtemps être contenue dans ce minuscule territoire de neuf hectares. Elle a dû à nouveau, progressivement, s’étendre sur son ancien territoire, dont une pièce essentielle mais éloignée du fleuve, le forum, a été fortifiée.

Les bâtiments en partie ruinés ont dû être partiellement réparés, et l’on a des traces, sur la rive gauche, de constructions nouvelles. Enfin, un texte du IVe siècle signale l’existence de faubourgs.

Sur la rive droite, on voit même, au Bas-Empire, sur l’éminence insubmersible de Saint-Gervais, apparaître un habitat nouveau. Cette reconquête de l’aire occupée par la ville de haute époque, l’amorce d’extension vers la rive nord, qui sera par excellence la ville médiévale, s’expliquent par le rôle stratégique considérable que jouera Paris (le nom de Parisius est attesté dès 305-310) au IVe siècle, comme le montrent les séjours qu’y firent deux empereurs, Julien (en 357-358 et en 359-360) puis Valentinien (en 365 et 366). Ils y trouvaient des installations permanentes qui, certes, n’auraient pu tenir dans l’enceinte et qui faisaient de Paris une véritable ville militaire où devaient affluer les membres de l’entourage impérial.

À la même époque (360) se réunit à Paris un concile. Le christianisme, que révèle le martyre de saint Denis au milieu du IIIe siècle, s’était sans doute développé à l’origine dans la ville même plutôt qu’au faubourg Saint-Marcel, où l’on a retrouvé un important cimetière chrétien.

Après cette renaissance de Paris au IVe siècle dut survenir une grande régression au Ve siècle, période obscure où le rôle joué par la ville nous échappe presque complètement. Partie du territoire que gouvernait Egidius depuis Soissons, Paris semble être tombé, à la fin du Ve siècle, au pouvoir de Clovis.

• La capitale mérovingienne

L’essor de la monarchie mérovingienne fit jouer à Paris, pendant nombre de décennies du VIe et du VIIe siècle, un rôle de capitale. La ville recouvra alors une part notable de l’extension qu’elle avait avant les désastres de la fin du IIIe siècle. Dès 508, Clovis, ayant accru notablement ses territoires vers le sud, fixe à Paris « le siège de son royaume ». Son fils Childebert Ier est « roi de Paris » pendant près d’un demi-siècle (511-558). Caribert n’y règne que sept ans (561-567) mais, à sa mort, ses frères jugent que la ville est de tant d’importance qu’ils la laissent hors du partage et s’interdisent mutuellement, par un pacte solennel, d’y pénétrer. Chilpéric s’en empare dès 575 et s’y maintient jusqu’à sa mort (584). Gontran lui succède et juge bon d’affirmer spécialement ses droits sur le Paris où, plus tard, Dagobert Ier s’installe, au lendemain de la mort de Clotaire II (629). La faveur de ces souverains se marque par des fondations importantes. Clovis élève la basilique des Saints-Apôtres et y fixe sa sépulture. Près de lui seront inhumés Clotilde, auprès de sainte Geneviève (l’église en prendra le nom), et d’autres membres de la famille royale. Childebert Ier fait bâtir Sainte-Croix-Saint-Vincent (Saint-Germain-des-Prés) pour y reposer. D’autres princes l’y rejoignent, en particulier Chilpéric et Clotaire II. C’est presque certainement à Childebert Ier que l’on doit la construction de la cathédrale Saint-Étienne, la plus grande église de la Gaule mérovingienne avec ses 36 mètres de façade et ses cinq nefs. Chilpéric, lui, fait réparer les arènes gallo-romaines. Signe de la sécurité qui régnait alors, Saint-Étienne est élevée en partie sur le rempart, rasé pour lui faire place. Dans l’île de la Cité, les principaux édifices attestés avec certitude sont, à côté de Saint-Étienne, le baptistère (Saint-Jean-le-Rond) et l’édifice dédié à la Vierge, Notre-Dame. Le palais royal est à la place du palais gallo-romain, la prison près de la porte du Sud. De celle-ci à la porte du Nord, le tronçon de la voie romaine est bordé de boutiques de marchands.

L’existence d’une ville étendue est corroborée par celle de fondations religieuses extra-muros. À la fin du VIe siècle, on en compte au moins six, et, à la fin de l’époque mérovingienne, quinze. À ce moment, leur répartition – onze au sud, quatre seulement au nord – marque bien que le territoire de l’ancienne ville gallo-romaine a été largement réutilisé et aussi que se poursuit lentement le mouvement d’extension vers la rive droite, amorcé au Bas-Empire. Ces monuments ne sont pas les seuls témoignages de la vitalité de l’art mérovingien à Paris : l’orfèvrerie y connaît un remarquable essor. Autour de la ville – comme d’ailleurs dans les autres villes du royaume, car la monarchie est itinérante – sont répandues des villas où séjournent souvent les rois. Paris est donc une résidence privilégiée, non une capitale au sens moderne du mot.

• L’époque carolingienne

Alors que l’extension du royaume de Clovis vers le sud avait fait tenir à Paris un rang éminent au VIe siècle, et sans doute encore au VIIe siècle, le partage de fait de l’État mérovingien en trois royaumes, puis l’accession et le triomphe de la dynastie carolingienne, tournée vers l’est, enfin l’immense extension de l’Empire dans cette direction font que la ville tombe dans une position excentrique et s’efface, tout en semblant être restée prospère jusqu’au début du IXe