Pays-Bas - Encyclopaedia Universalis - E-Book

Pays-Bas E-Book

Encyclopaedia Universalis

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Deux fils conducteurs particuliers marquent l'histoire des Pays-Bas. D'une part, outre les changements des frontières politiques à l'est et au sud, qui constituent toujours une bonne partie de l'histoire d'un peuple, les Pays-Bas connaissent un problème spécifique : les invasions et les reconquêtes sur la mer qui, depuis deux mille ans, n'ont ...

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Universalis, une gamme complète de resssources numériques pour la recherche documentaire et l’enseignement.

ISBN : 9782341001786

© Encyclopædia Universalis France, 2019. Tous droits réservés.

Photo de couverture : © Charcompix/Shutterstock

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Pays-Bas

Introduction

Deux fils conducteurs particuliers marquent l’histoire des Pays-Bas. D’une part, outre les changements des frontières politiques à l’est et au sud, qui constituent toujours une bonne partie de l’histoire d’un peuple, les Pays-Bas connaissent un problème spécifique : les invasions et les reconquêtes sur la mer qui, depuis deux mille ans, n’ont cessé de remodeler profondément les contours à l’intérieur du pays et la frontière naturelle (mer du Nord) à l’ouest et au nord. Au cours des siècles, les transgressions marines (Dunkerque II et III) ont englouti de larges secteurs de la Zélande, du Brabant, de la Hollande et de la Frise. De surcroît, leur caractère de plat pays, situé au niveau même de la mer, exposait les Pays-Bas aux tempêtes et aux marées d’équinoxe qui, pendant des siècles, submergèrent les faibles digues. Il en résultait un habitat précaire et non permanent. D’autre part, à l’époque romaine, l’IJsselmeer, l’ancienne Zuiderzee, n’existait pas encore ; il naquit au IVe siècle à la suite de la transgression Dunkerque II, coupant la Frise en deux : la Frise occidentale et la Frise septentrionale. Au sud du pays, la Zélande, constituée d’argile et de sable marins, disparut presque entièrement au cours de cette même transgression. Seules subsistèrent, entre La Haye et Alkmaar, des dunes qui protégeaient contre les marées une mince bande de terre, longue de 100 kilomètres et large de 20 kilomètres.

Pays-Bas : drapeau. Pays-Bas. Au XVIe siècle, les Gueux, partisans de Guillaume Ier d'Orange-Nassau, arboraient le Prinsenvlag, bannière du Prince aux couleurs orange, blanche et bleue. Ce sera le drapeau des états généraux des Provinces-Unies en lutte contre Philippe II d'Espagne. La bande supérieure orange sera remplacée par du rouge ; dimensions et couleurs (vermillon clair et bleu cobalt) du drapeau national néerlandais ont été légalement fixées en 1951, par décret du ministre de la Marine en date du 17 décembre.N.B. En certaines circonstances, les citoyens peuvent hisser au-dessus du drapeau tricolore une banderole orange, en signe d'attachement à la Maison royale.

À partir du XIe siècle, la mer du Nord se retira et, aussi bien au Nord qu’au Sud, de vastes campagnes d’assèchement et d’endiguement furent entreprises. Ce fut surtout le travail des cisterciens et des prémontrés. Vers le XVIe siècle, les Hollandais furent enfin capables de maîtriser le cours normal des phénomènes naturels, mais on craignait toujours les grandes marées et les tempêtes. Pendant le soulèvement contre Philippe II d’Espagne, les Gueux de mer profitèrent de la fragilité des acquis et pratiquèrent des brèches dans ces digues afin de gêner les mouvements des troupes espagnoles d’Albe et de Farnèse. Les autorités civiles constatèrent avec stupéfaction qu’il était en effet plus facile de se défendre à partir d’une poussière d’îles. Longtemps les choses restèrent en l’état. Dès 1600, on se remit à endiguer la Zélande et à fermer certains golfes en Frise, la terre arable se faisant rare et l’accroissement démographique exigeant sans cesse de nouvelles terres. Au XIXe siècle, les Hollandais maîtrisaient à la perfection la technologie d’assèchement et d’endiguement (moulins à vent, vis d’Archimède). Toutefois, l’eau pouvait servir de défense ; au XXe siècle encore, l’État construisit des « lignes d’eau » (série de fortifications avec possibilité d’immersion de vastes polders) contre un ennemi venant de l’est (Grebbelinie). Le pouvoir entreprit de grands travaux publics et engagea d’immenses investissements pour construire la grande digue de mer fermant la Zuiderzee et la changeant en lac (IJsselmeer), et, après la Seconde Guerre mondiale, pour élaborer et réaliser le plan Delta qui ferma l’Escaut oriental isolant la Zélande orientale de la mer du Nord. Les Pays-Bas ont ainsi accumulé une haute technologie (know-how) pour tout ce qui touche à la mer et à l’eau : drainage, dragage, remorquage, etc.

Un autre phénomène est celui du grand et soudain essor économique des Provinces-Unies au XVIIe siècle. Comment fut-il possible qu’une poignée de rebelles contre la monarchie espagnole, à peine 2 millions d’habitants, gouvernés archaïquement, se soient hissés au rang du concert des nations ?

La chute d’Anvers (1585) fit émigrer des marchands et artisans vers les Provinces-Unies. La clientèle, les techniques, le savoir-faire d’Anvers passèrent à Amsterdam et firent de cette ville le grand marché, le centre commercial et financier de l’Europe. Amsterdam, qui s’était déjà emparé le siècle précédent du commerce baltique et nordique, se vit ouvrir les routes occidentales, les places méridionales. Pays de pêcheurs et de rouliers entre la Baltique et la Méditerranée, la Hollande devint rapidement avec les Compagnies des Indes le plus grand centre de commerce et de transport entre les océans Atlantique et Indien, bâtissant ainsi un vaste empire de factoreries aux Indes, en Afrique et aux Amériques. Dans l’éclosion du capitalisme commercial, les Hollandais se taillèrent une part non négligeable.

Ce grand essor économique ne pouvait se réaliser sans infrastructures adéquates : agriculture de proue, artisanat de pointe, sciences appliquées réputées et économie urbaine surorganisée, le tout gouverné par une bourgeoisie patricienne, le pouvoir central restant très faible. « Le gain est la seule et unique boussole qui conduit ces gens cy », s’exclamait La Thuillerie, ambassadeur de France, dans une lettre à Mazarin (31 mars 1648). Cette dictature des marchands allait si loin que les directeurs de la Compagnie des Indes orientales considéraient leurs conquêtes territoriales non comme des conquêtes nationales, mais comme la propriété de marchands privés qui étaient en droit de les vendre au roi d’Espagne ou à tout autre ennemi des Provinces-Unies.

Au XVIIIe siècle, les Pays-Bas ne pouvaient soutenir la concurrence de la première nation moderne et unifiée, la Grande-Bretagne ; Amsterdam rendait son tablier à Londres et les Pays-Bas rentraient dans le rang des nations secondaires.

Aujourd’hui, les Pays-Bas ont gardé de ce glorieux passé un souvenir précis, un patrimoine architectural soigneusement entretenu, un sens aigu du commerce mondial et une urbanisation de première importance. Le soir, les fenêtres des grands immeubles restent ouvertes, pas de rideaux, pas de volets, chacun peut regarder ce qui se passe chez son voisin ; cet usage date du XVIIe siècle où les gens bien-pensants n’avaient rien à cacher et où seuls les papistes et autres mal-pensants fermaient les volets pour leurs réunions dites suspectes...

Guido PEETERS

1. Géographie

• Données naturelles

Relief et hydrographie

« Dieu a créé la terre, mais il a laissé aux Hollandais le soin de créer les Pays-Bas », dit un vieux dicton entretenu par d’héroïques récits sur les constructeurs de digues, les inondations, par de jolies images de polders soigneusement construits et de moulins à vent. Cela est vrai pour les provinces de Zélande, de Hollande, du Flevoland et de larges portions de la Frise et du Groningue, situées près de la mer, mais la formation géographique des Pays-Bas est plus nuancée, même si l’altitude la plus élevée, à la jonction des frontières belge et allemande dans le sud-est du Limbourg, n’atteint que 321 mètres (Vaalserberg).

Pays-Bas : conquête des terres. La conquête des terres aux Pays-Bas entre le XIIIe et le XXe siècle.

Le Mésozoïque n’affleure que dans le sud du Limbourg (craie) ou très localement dans l’Achterhoek, près de la frontière allemande (carrières de calcaire de Winterswijk). Le Carbonifère affleure très localement dans le fond de quelques vallées de l’extrême sud du Limbourg, mais l’extraction de la houille s’est faite par puits, un peu plus au nord. Le relief actuel de cette région est dû à une surrection datant du Pléistocène ; l’érosion par la Meuse et ses affluents y ont modelé un paysage vallonné.

Le socle primaire, haché de failles, s’enfonce vers le nord-ouest, sous le bassin sédimentaire de la mer du Nord, de sorte que le Carbonifère se trouve à une profondeur de l’ordre de 3 000 mètres en Frise (et le sommet du Crétacé y est à 1 000 m de profondeur). Surmontant en profondeur les terrains carbonifères, le Permien récent contient de très importantes quantités de gaz en exploitation, par exemple près de Slochteren, à l’est de Groningue. C’est dans les terrains du Permien récent que se formèrent les dépôts de sel gemme que l’on extrait notamment près de Hengelo et de Windschoten. Des gisements de pétrole sont présents dans les terrains crétacés. Les terrains tertiaires eux-mêmes n’affleurent que rarement dans l’est et dans le sud des Pays-Bas (argile dans le Twente de l’Achterhoek, sable et lignite dans le Limbourg méridional).

Ailleurs, ils sont recouverts par une sédimentation quaternaire. Celle-ci atteint l’épaisseur considérable de 500 mètres dans le nord de la Hollande. La nature de cette sédimentation permet de distinguer deux ensembles, de part et d’autre d’une ligne s’allongeant des environs de Groningue, au nord, à ceux de Breda, au sud, et qui correspond approximativement à la limite des altitudes supérieures à 1 mètre au-dessus du niveau de la mer.

À l’est de cette ligne, on est dans des terrains sablonneux, dont l’origine est une sédimentation marine et fluviale du Pléistocène, sauf dans la grande vallée du Rhin et de la Meuse, formée d’argiles fluviatiles holocènes. La topographie de cette zone sablonneuse a été fortement influencée par la glaciation de Saale (correspondant au Riss dans les Alpes), qui a déterminé, sur sa limite méridionale, la formation d’importantes rides morainiques de poussée dans la Veluwe. Plus au nord, les moraines de fond, où on trouve aussi des dépôts graveleux, sont souvent masquées par des dépôts de sables de couverture. Au sud, des épaisses sédimentations de graviers et de sables ont été déposées par la Meuse et le Rhin au Pléistocène ; le vent a remanié les sables en avant de l’avancée maximale du front glaciaire, conduisant à la formation de dunes continentales. C’est aussi à ce moment que le lœss s’est déposé dans le sud du Limbourg.

À l’ouest de la ligne, les terrains sont plus récents encore. C’est une zone de sédimentation marine argileuse holocène, déposée durant les dernières phases transgressives. Ce sont ces transgressions qui, freinant l’écoulement des eaux du Rhin et de la Meuse, expliquent aussi les dépôts d’argiles fluviatiles. On trouve également, dans ces parties les plus basses du pays, de vastes dépôts de tourbe, recouvrant des alluvions marines, en particulier en Hollande et en Frise ; ces tourbières basses, humides, s’opposent aux tourbières sèches que l’on rencontre de-ci de-là dans l’est du pays. Cette zone basse occidentale est séparée de la mer par un cordon dunaire récent.

L’homme a profondément transformé ces paysages par l’exploitation de la tourbe, le déblaiement de sable et d’argile, l’assèchement de lacs et de marais, l’endiguement des fleuves, la construction de polders. La montée du niveau de la mer (environ 65 m durant les dix derniers millénaires), qui se poursuit de nos jours, contraint à mener de vastes programmes de renforcement et de rehaussement des digues ; 24 p. 100 du territoire et une grande partie de la Randstad Holland, la plus grande conurbation du pays, sont situés sous le niveau moyen de la mer (jusqu’à — 6,7 m, donc aussi sous le niveau des marées basses).

Dès le Moyen Âge, des atterrissements locaux sont gagnés sur la mer et les bords des grandes rivières. Mais, suite à plusieurs phases de transgression marine, à l’action des marées et du vent et, en finale, à de grandes tempêtes, le cordon dunaire est rompu en Zélande au XIIe siècle et, au XIIIe siècle, le lac Flevo est envahi par la mer, formant le Zuiderzee. L’assèchement des polders connaît une évolution qualitative majeure à partir du XVIIe siècle. C’est le siècle d’or de l’économie hollandaise ; le développement de la technique des moulins à vent couplé à l’usage de la vis d’Archimède permet d’assécher des lacs dont le fond est situé sous le niveau de la mer et dont la formation avait été amplifiée par la subsidence de la tourbe et son extraction. La poldérisation des plus grands parmi ces lacs devra toutefois attendre la mise en service de machines à vapeur au XIXe siècle, comme pour le Harlemmermeer, au sud-ouest d’Amsterdam, où est aujourd’hui implanté l’aéroport de Schiphol.

Après de nombreux projets, les travaux de poldérisation du Zuiderzee commencent au début du XXe siècle. Un moment essentiel de ces travaux est l’achèvement de la digue de fermeture en 1932, transformant le Zuiderzee en un lac d’eau douce, l’Ijsselmeer. Si la poldérisation de l’Ijsselmeer visait initialement avant tout le gain de nouvelles terres agricoles sur les fonds argileux, les préoccupations écologiques, les besoins en espaces d’activités et de récréation, le souci de créer une ville-satellite d’Amsterdam (Almere, dont la construction a débuté en 1975) et de conserver des réserves d’eau douce se sont imposés après la Seconde Guerre mondiale. C’est pourquoi les deux derniers grands polders réalisés (Flevoland-Est, 1950-1957, et Sud, 1959-1968) restent séparés de la terre ferme par un cordon d’eau douce, destiné à maintenir le niveau de la nappe aquifère dans les anciens territoires adjacents, à la différence des deux premiers (Wieringermeer, 1927-1930, et le polder du Nord-Est, 1937-1942). Surtout, l’idée d’assécher le dernier grand polder prévu, le Markerwaard, a été abandonnée en 1991, au profit du maintien d’une étendue d’eau douce, le Markermeer, séparé du reste de l’Ijsselmeer par une digue (1975) permettant la liaison routière entre le nord de la Hollande et Lelystad, chef-lieu du Flevoland, la nouvelle province récupérée sur l’ancien Zuiderzee. Le Markermeer et l’Ijsselmeer sont séparés l’un de l’autre par un système d’écluses permettant la gestion de l’eau, de même que des écluses mettent l’Ijsselmeer en communication avec la mer des Wadden.

Après l’inondation du 1er février 1953, qui causa la mort de 1 836 personnes et envahit 2 000 kilomètres carrés, le gouvernement décida la mise en œuvre du plan Delta. Ce plan a modifié le processus d’écoulement du Rhin, de la Meuse et de l’Escaut. Il a visé avant tout au raccourcissement du front côtier et à la réalisation de barrages fixes ou mobiles destinés à briser les effets combinés des fortes tempêtes et des marées hautes, achevée avec la fermeture de l’Escaut oriental en 1986. Ici aussi, quelques étendues d’eau douce ont été constituées, mais la plupart restent salées, pour des raisons environnementales et pour conserver les élevages d’huîtres et de moules. Seuls restent ouverts le Nieuwe Waterweg, chenal d’accès à Rotterdam creusé au XIXe siècle, avec toutefois un barrage mobile antitempêtes, et l’Escaut occidental, vers Anvers, dont les digues bordières sont rehaussées. Le plan Delta est un exemple unique au monde de génie hydraulique. Il a réduit de 800 à 80 kilomètres la longueur du front de mer entre l’extrémité occidentale de l’île de Walcheren et le Brielse Maas, au sud de la Maasvlakte, vaste terrain portuaire gagné sur la mer à l’embouchure de la Nieuwe Maas pour étendre les immenses installations portuaires de l’Europoort, la « porte de l’Europe ».

Le Rhin est le plus grand fleuve du pays. Son débit moyen s’élève à 2 200 mètres cubes par seconde à l’embouchure. Bien que leur qualité se soit améliorée très sensiblement, entre autres du fait de la fermeture des mines de potasse d’Alsace et de la multiplication des stations d’épuration, ses eaux restent polluées par des matières organiques et non organiques et un tiers des rejets azotés de la mer du Nord provient du fleuve. À son entrée aux Pays-Bas, le Rhin se sépare en deux larges bras, le Waal au sud et le Rhin au nord (qui devient le Lek plus à l’ouest). Avec la Meuse, dont le débit moyen dans sa basse vallée, à hauteur de Oss, est de 315 mètres cubes par seconde, ils forment, en amont de Rotterdam, un véritable delta, où, depuis des siècles déjà, les différents bras des cours d’eau sont reliés les uns aux autres par des canaux. De l’Escaut, seule l’embouchure, large de plus de 5 kilomètres à Flessingue, se trouve en territoire néerlandais. Elle isole sur sa rive gauche un petit territoire néerlandais, la Flandre zélandaise, attenant à la Belgique, mais relié au reste de la Zélande par un tunnel aboutissant à Terneuzen depuis 2003.

Le cours des grands fleuves s’écoule entre des digues et est situé au-dessus du niveau des polders fluviaux, de sorte que, de Flessingue au sud à Delfzijl, à la frontière allemande, au nord, on peut voir de grands navires, des péniches rhénanes ou des convois de barges poussées, surplombant, à marée haute, le paysage de polders situés plus bas. Le renforcement des digues est ici aussi en cours et les restrictions à l’urbanisation des plaines alluviales ont été renforcées, de manière à pouvoir éventuellement les utiliser comme zones de décharge des crues.

Climat et paysages semi-naturels

Les Pays-Bas ont un climat tempéré océanique, avec une température moyenne de l’ordre de 16 0C en été et de 3 0C en hiver. La direction prépondérante du vent est sud-sud-ouest en hiver, et nord-nord-ouest en été. La vitesse moyenne du vent s’élève à Den Helder (au nord de la Hollande) à plus de 2 mètres par seconde et, dans l’est, à 0,5 mètre par seconde. La moyenne annuelle des précipitations atteint près de 800 millimètres, avec une distribution régulière sur l’année.

Les pertes de biodiversité, les problèmes de pollution, générés sur le territoire du pays ou apportés d’ailleurs par les fleuves et par les vents, sont importants dans un pays aussi densément peuplé, et il reste peu d’espaces semi-naturels, malgré une forte attention portée dès le début du XXe siècle aux problèmes environnementaux. Des portions importantes du cordon dunaire ont été érigées en réserve naturelle, d’autant que la nappe aquifère y contribue à l’approvisionnement urbain et est d’ailleurs réalimentée par l’eau des fleuves. Les étendues amphibies de la mer des Wadden abritent des colonies de phoques. C’est aussi un lieu privilégié de couvée, de repos et un quartier d’hiver pour les oiseaux aquatiques et les échassiers des régions arctiques. Les lacs de Frise sont aussi des sites ornithologiques importants. Des espaces semi-naturels ont été conservés dans le polder de Flevoland-Sud. Au sud de Dordrecht, le Biesbos était jusqu’aux travaux du plan Delta un delta marécageux d’eaux douces influencées par la marée, résultant d’une inondation survenue en 1421. L’influence des marées y a aujourd’hui disparu.

Sur les terres situées au-dessus du niveau des mers, il faut mentionner la valeur écologique du parc de la Veluwe, région sablonneuse comportant des moraines, des épandages de sables et des dunes continentales, des landes, des tourbières sèches, des étangs et des bois de conifères et de feuillus. Dans le sud du Limbourg, la flore des plateaux crayeux diffère fortement de celle du reste du pays : ainsi, la réserve du Sint Pietersberg, près de Maastricht, abrite des orchidées sur des pelouses calcaires thermophiles.

• Les hommes

Population

La densité de population des Pays-Bas est l’une des plus élevées au monde : 497 habitants par kilomètre carré en 2013, si on rapporte la population aux seules terres émergées, c’est-à-dire en excluant de la superficie totale (41 528 km2) les eaux intérieures (3 598 km2) et les eaux extérieures (4 174 km2). Ceci résulte