Regards et émotions - Maurice Masdoumier - E-Book

Regards et émotions E-Book

Maurice Masdoumier

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Beschreibung

Regards et émotions regroupe des textes poétiques traduisant des instants de vie. Cet ouvrage décrit également des paysages ou des êtres saisis d’un regard, des ressentis qui font vibrer le cœur et qui s’expriment par les mots et leur musique, au fil de l’émotion et de l’inspiration.


À PROPOS DE L'AUTEUR 


Maurice Masdoumier a découvert l’art de la poésie grâce à son professeur de français alors qu’il était en classe de première. Entre une existence passée en entreprise industrielle et ses multiples voyages, il a toujours trouvé le moyen de s’offrir un temps de plaisir, de détente, pour écrire, représenter une scène, un paysage, un fait divers et exprimer un ressenti… comme autant de bornes sur un chemin de vie.

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Maurice Masdoumier

Regards et émotions

Recueil

© Lys Bleu Éditions – Maurice Masdoumier

ISBN : 979-10-377-8129-1

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

La femme est l’avenir de l’homme.

Aragon l’a écrit, Ferrat l’a chanté

Elle est sa source,

Elle est sa vie

Elle fait ses joies et ses tourments

Elle est son maître.

Celles que l’on croise sont tout cela, et il faut les sublimer pour mieux se les garder.

La nature, les animaux, les gens, si l’on prend le temps de les regarder ou de saisir un instant de leur vie, sont une source inépuisable de regards, de méditations, d’amour et de respect.

Aussi, ces quelques poèmes écrits au fil des jours sont le fruit d’événements saisis au hasard inspirés par des situations, des remarques, mais aussi de rencontres avec des personnes, des ressentis dans différentes situations, et de relations.

Bien au-delà de la nature des relations, la poésie m’a permis d’exprimer le réel, mais aussi le rêve, la nature, la vie courante :… en un mot : les choses de la vie.

Maurice Masdoumier

Écrire, c’est traduire en mots des pensées, des faits, des sentiments, des sensations, le corps, la chair, le silence.

La vie est la langue étrangère de l’écrivain.

Camille Laurens

Préface

En me confiant la responsabilité de préfacer ce bel ouvrage de poésie, Maurice Masdoumier m’a procuré un grand bonheur.

Bonheur de découvrir un grand poète qui a su trouver les mots, le rythme, la musique qui lui font partager, avec son lecteur, toute l’émotion et les sentiments que suscite chez lui le regard qu’il porte sur la nature et sur les personnes.

En cela, il s’inscrit dans une grande tradition de la poésie française, nous conduisant de Ronsard à Lamartine en passant par La Fontaine, au gré d’une fantaisie qui le rend aussi bien auteur de vers libres que d’alexandrins : fantaisie dont n’est exclue ni la sensualité, ni l’humour.

Maurice Masdoumier est bien plus que l’héritier de ses grands prédécesseurs.

Bien sûr, il s’appuie sur un talent littéraire évident, talent qu’il a su perfectionner au cours des cinquante années qui ont suivi son premier quatrain écrit à l’âge de 17 ans.

Mais surtout, sa poésie témoigne d’une grande sensibilité, et cette sensibilité, loin d’avoir été un obstacle dans une carrière d’ingénieur le conduisant à de hautes responsabilités dans un grand groupe industriel, a été un véritable accompagnement.

Elle l’a accompagné en lui apportant cette paix intérieure, dont nous avons tous besoin dans une vie professionnelle intense, mais aussi ce regard qui se veut tantôt caustique, comme dans « le bouffon du roi » ou « monsieur Prosper », tantôt émouvant, comme dans les beaux vers dédiés à « Elle », mais regard toujours imprégné d’émotion et de beauté.

Puissent ces vers rencontrer le succès, ils apporteront à leurs lecteurs un supplément de bonheur et qui sait, susciteront de nouvelles vocations.

Michel Rollier,

Ancien président du groupe Michelin

Je voulais te dire

Dans les moments de froidure,

Quand le vent de la vie,

S’acharne par ses griffures,

Laissant l’être transi ;

Quand comprendre l’absence,

Et partager la douleur,

Mobilise tous les sens,

Bien au-delà des pleurs ;

Quand le corps épuisé,

Et le cœur meurtri,

Occupent les pensées,

Repoussant toute envie,

Nous avons tous besoin,

De tous ces petits riens,

Dont l’amitié prend soin,

Et qui font tant de bien ;

Ce peut être un regard,

Un contact appuyé,

Un propos de hasard,

Ou un rire partagé.

Je ne sais par lequel,

T’apporter cet élan,

Cette belle étincelle,

Pour repartir avant.

Tout ce que je sais,

Et que je veux te dire,

Je suis là, dans tout mon imparfait.

Café des arts

Autour de minuit, je donne rancard !

À tous les questeurs de départ.

Sortez de vos placards,

Venez dans mon bazar.

Pas besoin de poignard,

Encore moins de pétard,

Après l’arrêt du car,

Entre deux feux blafards,

Une entrée de hasard,

Blottie dans le rempart…

Soyez pas goguenards !

C’est pas un traquenard,

Ni un truc à richards !

… À l’entrée : deux hussards,

Nourris aux épinards,

Gentils, mais… peu bavards.

Ici, c’est buffet campagnard,

Arrosé de nectar.

… C’est pas un triste bar !

C’est le Café des Arts.

Autour de minuit, je donne rancard !

Toi ! le grand au foulard !

Qu’à l’air d’un camisard,

Amène tes papelards

… Et fais pas le flambard,

En prenant ta jaguar…

Je t’emmène nulle part,

Mais si tu veux ta part,

Te mets pas en retard :

On fait pas un canard !

… On rime à la Ronsard.

Toi ! la môme léopard !

Range ton cœur de hasard

Que tu promènes en étendard.

Ce soir, blague à part,

Faut sortir du brouillard.

Ouvre tes yeux buvard,

Ya du bonheur sans fard.

Viens ! c’est pas du tout poissard,

Viens ! y’aura même Mozart.

Autour de minuit, je donne rancard !

Dans la salle aux oscars,

Aux allures de hangar,

Du jeunot au vieillard,

C’est parfois nasillard,

Mais jamais ringard.

On sert pas du homard,

Encore moins du caviar,

C’est plutôt tarte au lard,

Mais on a tous les égards.

On s’mesure au billard

Qu’est pas là par hasard,

On parie pas des milliards,

Juste quelques boyards.

C’est la fête d’Édouard,

Comme celle d’Omar…

C’est pourquoi, mes gaillards,

N’attendez pas trop tard !

Pour un nouveau départ…

Venez à mon rancard.

Liberté

Ma belle liberté,

On a voulu te tuer,

Mais tu n’as pas tremblé,

Face aux tirs du danger.

Aussitôt alertés,

Tes fils se sont levés.

Peuple d’immensité,

Aux tribus rassemblées.

Les chants patriotiques,

Portent, à l’unisson,

Un bouquet magnifique,

Au front de ta maison.

C’est que sur cette terre,

Que nos pères ont pétrie,

Pas un seul dieu en guerre,

Ne trouvera son lit.

Nous t’avons élevée,

Au zénith du sacré,

Et nos plumes trempées,

Sont ta meilleure armée.

Te voilà reconnue,

Il fallait cet élan,

Pour que le monde en crue,

Regarde, enfin, devant.

Nous sommes attendus

Pour construire un demain,

Fait de paix devenue,

Et d’amour du prochain.

Allumette

Allumette !

Un jour de fête,

Et dans la tête

Plein de paillettes

Rue des violettes,

Le temps s’entête,

Et puis s’arrête

Sur ta binette.

C’est l’allumette,

Qui me rend bête,

C’est la tempête

Sur ma planète.

Pourtant, c’est chouette,

Viens ma comète,

Tu es ma quête,

Rien ne m’arrête.

Toi, l’allumette,

Moi, le poète ;

Même conquête :

L’amour esthète.

Femme, souffrance

Tenue de cuir,

Ou bien de jean,

Un verre de kir,

Un dé de gin.

Des cheveux longs,

Crinière de lion.

Une femme qui danse

Sur sa souffrance.

Pour ne rien voir,

Elle est drapée,

D’un désespoir

De cœur fané ;

Pleurant le temps,

De ses printemps.

Une femme qui pense

Que fuit la chance.

Beaucoup de strasses,

Fausse élégance.

Un peu de grâce,

Toujours l’absence.

Folles dépenses

En dépendance.

Une femme qui pense

Être en errance.

L’amour fou,

Objet d’enjeu.

Un corps de feu,

Dont elle se joue.

Son inconscience

De la patience :

Une vraie souffrance,

En avalanche.

Parfum d’ivresse,

Peur de la nuit.

Cœur en détresse,

Quelqu’un qui fuit.

Seule au matin

Face au destin.

Cette femme qui danse

Fait sa souffrance.

Entre ses mains,

Nouveau trajet.

Sous ses pieds,

Un long chemin,

Pour un détour

De jour en jour.

Dans la souffrance :

La dernière danse.

Jongleur de mots

Je jongle avec les mots,

Pour construire un propos,

En prose ou bien en vers,

À l’endroit, à l’envers.

Je jongle avec les mots,

Pour exprimer mes maux,

Ceux du corps et du cœur,

Faits de pleurs et douleurs,

Je jongle avec les mots,

Pour porter tout en haut,

Mes joies et mes plaisirs,

Qu’ils soient passés ou à venir,

Je jongle avec les mots,

C’est facile et c’est beau,

Mais ce peut être sot,

Pour qui n’y pige mot.

Je jongle avec les mots,

Puisés au fil de l’eau,

Collectés çà et là,

Dans la vie en débat.

Je jongle avec les mots,

Comme vole l’oiseau :

Est-ce un jeu de hasard,

Ou le début d’un art ?

Ma province

Il pleure sur Paris,

La Seine s’est faite un peu plus grise,

Les ponts sont envahis,

Et la bruine glisse sous la brise.

C’est ainsi,

Et cette image saisie,

Renforce mon envie,

De fuir vers ta prairie.

Car le ciel m’a permis,

Dans un instant de vie,

D’entrevoir le délice infini

Des fleurs de paradis

Que tu portes sans pli,

Et font de toi un soleil dans la nuit.

La sarmentine

La femme nue est une fleur de vigne,

Et, de ses fruits naît le nectar d’amour.

Elle vous prend d’un geste lent et digne,

Faisant de vous son fou, son troubadour.

J’ai connu ça, à l’aube d’un beau jour,

Ému, troublé, fier de n’être plus sage,

Ayant reçu bien plus qu’un chaud message.

Depuis ce temps, elle est tout mon tourment,

Je m’ébats dans la douceur de ses feuillages,

Et ma bouche chante dans ses sarments.

Cherchant partout de sa part quelque signe,

J’ai parcouru tous les clos alentour,

J’y ai croisé la vierge et la maligne,

Cela m’a pris beaucoup de nuits et jours.

Prenant le temps de leur faire la cour,

J’ai dégusté de très nobles cépages,

Consommé de petits crus de passage,

Ayant parfois de bien beaux arguments.

Mais je tiens à celle qui m’a fait page,

Et ma bouche chante dans ses sarments.

Trop de vigueur quelquefois m’égratigne,

Mais la rondeur vaut bien plus qu’un détour :

La main flattant le galbe de la ligne,

De ses grains je dessine le contour,

La chair tendue comme un cuir de tambour.

Je recherche le clair de ses ombrages,

Pour déguster ses élans sans ambages.

Quand son corps me conduit au firmament,

Ses perles de rosée sont mon breuvage,

Et ma bouche chante dans ses sarments.

Elle est pour moi bien plus qu’un paysage,

Elle me tient comme l’oiseau en cage.

Je suis épris de tous ses bruissements,

Elle est le champ de mon libertinage,

Et ma bouche chante dans ses sarments.

Un an

Sur le tronc du chêne, c’est un cercle de plus,

Pour l’être trop pressé, c’est un bout de temps perdu.

L’ara se pare d’un peu plus de vermillon,

Le fleuve silencieux ne compte plus ses joncs…

C’est la page tournée au livre de la vie,

Mais, si tu l’as voulue, elle s’est bien remplie ;

Et il reste toujours quelque chose à dire,

Même si ta main ne peut pas le décrire.

C’est un trésor acquis dans ton champ du savoir,

Puisé dans la douleur, le plaisir, ou l’espoir ;

Essence de ton toi, tout cela fleure bon :

C’est un bouquet changeant qui berce ta moisson.

C’est ce qui se décrit en quelques images,

Que l’on peut contester ou rendre moins sages,

Mais c’est surtout un sens par le temps cadencé,

Chantant la mélodie de ton cœur engagé.

Aussi, ne tremble pas, respire le présent,

Il faut se délecter de chacun des moments,

Puiser au plus profond les gouttes de l’émoi,

Et c’est ainsi que vient le bonheur d’être soi.

Supplique pour une brune

Permettez-moi, belle Madame,

Qu’en m’inspirant de Ronsard,

Dont je sais n’égaler point l’art,

Je vous livre enfin mon âme.

Ces deux yeux bruns, deux flambeaux de ma vie,

Dessus les miens, foudroyant leur clarté,

Ont esclavé ma jeune liberté,

Pour la damner en prison asservie.

Depuis que je vous ai croisé,

Sous cette porte de palais,

Je suis en tourment installé,

Et, vous l’avouez, je ne sais.

Je rends grâce au semeur de rimes,

Qui pour Cassandre avait écrit,

Ces vers que ma plume a repris,

Et dont j’ai fait, pour vous, un hymne.

Je vous adresse, en cet instant,

À la façon d’un troubadour,

Ce qui n’emprunte aucun détour,

Et ne peux plus prendre son temps.

Si, touché par cette impudence,

Votre cher cœur a palpité,

Lâchez votre sincérité,

Pour qu’enfin cesse ma souffrance.

Le poète

Éternel voyageur, quêteur d’intensité,

Livrant rimes et vers au vent de liberté,

Le poète a besoin de toucher l’absolu,

De conquérir les rêves et les nues.

Et quand il tient enfin ce morceau d’infini,

Il fait de l’abouti un souvenir de vie.

Symphonie

Un spot en son éclat,

La cymbale effleurée,

Le tempo annoncé.

La paupière qui bat,

Un regard allumé,

Un émoi installé.

Un archet balancé

Sur les cordes tendues,

D’un basson hésitant.

Des doigts entrelacés,

Instant tant attendu,

Par deux corps frémissant.

Quatre mains fédérées,

Se jouant du clavier,

Pour mieux rivaliser.

Deux bouches libérées,

Qui, cessant de parler,

Confondent leurs baisers.

Le rideau écarté,

Livrant, aux yeux de tous,

L’orchestre au grand complet.

Une étoffe jetée,

D’un geste fin et doux,

Au pied d’un chevalet.

Un mouvement voilé,

Le « la » symbolisé,

La baguette tendue.

Des pas entremêlés,

Un lit improvisé,

Pour des corps éperdus.

Les saxos libérés,

Entament le ballet,

En donnant de la voie.

En mots d’amour jurés,

Chaque amant se complaît,

En susurrant sa foi.

Une flûte gracile,

Lance le chant des cors,

Dans un fol apparat.

Les doigts se font agiles,

Éveillant des trésors,

Qui livrent leur éclat.

Les violons, sans soupir,

Montrent leur appétit

En jongleurs de l’ardeur.

L’envie s’est fait plaisir,

Et celui-ci grandit,

De douceurs en douleur.

Les sons coalisés,

Montent comme étincelles,

Jusqu’à sublimation.

Membres entrecroisés :

En onde sensuelle,

L’union se fait fusion.

Les artistes lâchés,

Communient en livrant

Au plus haut leur passion.

Une plainte arrachée,

Se fond dans le néant,

En longue vibration.

Dans la paix revenue,

Chacun souffle et se tait,

Savourant le loisir

D’avoir touché aux nues,

Dans un accord parfait,

Qu’il voudrait retenir.

Message

J’ai appelé chez toi,

Mais tu n’y étais pas ;

J’ai laissé un message,

Mais tu as dû tourner la page

Sur une bande-son,

Ayant perdu son diapason.

À moins que trop d’événements

Ne t’aient pris tout ton temps.

Ce n’était donc pas le bon moyen,

Pour engager un entretien.

***

Je me suis mis à réfléchir :

Comment y parvenir ?

Un courrier recommandé ?

C’est bien trop compliqué !

Se servir d’un pigeon ?

Pas sûr qu’il trouve ta maison !

Dépêcher un porteur ?

Certes ! Mais à quelle heure ?

Une pub à la télé ?

Je ne suis pas assez gonflé !

***

Après tant d’hésitations,

J’ai pris ma décision ;

Rien ne vaut la poésie

Pour une relation réussie :

On peut jouer sur la rime,

Et ainsi délaisser la frime,

Qu’elle soit pauvre ou riche,

Une amitié s’y niche ;

Elle s’affranchit du temps,

Des lieux, et des vents.

***

Pardonne-moi cette jonglerie

De mots mis en litanie,