Dames de France - Maurice Masdoumier - E-Book

Dames de France E-Book

Maurice Masdoumier

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Dames de France – 50 reines, favorites et femmes célèbres offre aux lecteurs une immersion dans l’Histoire à travers cinquante portraits de femmes qui ont laissé leur empreinte en France grâce à leurs contributions. Parmi elles se trouvent des reines, des courtisanes, des aventurières, des artistes et des écrivaines.


De Clotilde, épouse de Clovis, à Eugénie de Montijo, épouse de Napoléon III, ces femmes, certaines célèbres et d’autres moins connues, méritent d’être honorées pour leur destin exceptionnel. Elles ont influencé, suppléé, entrepris et se sont engagées en faveur de la reconnaissance du rôle des femmes dans la société.


À PROPOS DE L'AUTEUR


Maurice Masdoumier est arrivé à l’écriture par la poésie, art que lui a fait découvrir son professeur de français alors qu’il était en classe de première. Malgré son parcours dans le secteur industriel et ses nombreux voyages, il a toujours su trouver du temps pour le plaisir et la détente qu’offre l’écriture. De plus, Maurice a une profonde fascination pour l’histoire. Ainsi, après avoir publié deux recueils de poésie et un livre de fables, il s’est lancé dans une étude centrée sur le rôle des femmes dans l’histoire de France.

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Maurice Masdoumier

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dames de France

50 reines, favorites et femmes célèbres

Essai

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

© Lys Bleu Éditions – Maurice Masdoumier

ISBN : 979-10-377-9761-2

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122- 5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122- 4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335- 2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

 

 

 

 

 

Note de l’auteur à l’intention du lecteur

 

 

 

La tradition et les lois régissant la succession au trône du royaume de France ont fait que nos régnants ont toujours été des hommes.

 

À leurs côtés, certaines femmes ont assumé, silencieuses, leur rôle d’épouse et de représentation, mais d’autres ont joué un rôle important, voire déterminant et influant, elles furent des reines investies, actives dans la vie du royaume et souvent régentes.

 

Puis il y eut d’autres femmes d’influence : courtisanes, maîtresses royales, artistes, écrivaines, chercheuses, aventurières... et elles ont joué un rôle dans le destin de notre pays, et dans la reconnaissance du statut de la femme ainsi que de son émancipation.

 

Ce sont ces FEMMES, quel que fut leur rôle et leur destin, que j’ai voulu mettre en exergue et auxquelles il me semble naturel de rendre hommage, en tout cas de les faire mieux connaître.

 

La liste que je présente ne prétend en aucun cas être exhaustive, j’ai parfois fait des choix.

 

Le début de ma liste commence avec Clotilde, l’épouse de Clovis et se termine avec la dernière épouse de régnant : l’Impératrice Eugénie de Guzman y Montijo, épouse de Napoléon III, accompagnée de celles qui furent célèbres jusqu’en 1870.

 

Il se trouve qu’elles sont cinquante dont je tente de brosser, qui elles furent, comment elles sont arrivées à la notoriété, et ce qu’elles ont apporté à notre histoire.

 

À partir de ce temps, nous sommes entrés dans la période contemporaine, ou les temps modernes, et la société a radicalement évolué : les femmes y ont pris une place plus importante et le nombre de célébrités féminines est tel que cela mérite un ouvrage à lui seul.

 

J’espère que ces portraits succincts vous donneront l’envie ou le désir d’approfondir la vie ou l’œuvre de quelques-unes, cela en vaut la peine.

 

 

 

 

 

 

Clotilde

(474 ou 475 – 545)

 

 

 

De son vrai nom : Crotechildis de Burgundia.

 

 

La reine Clotilde (vue d’artiste XIXe siècle)

Vitrail néogothique de l’église Saint-Martin de Florac.

Elle fait partie de la dynastie des Burgondes, et par ses ascendants, elle a des origines estoniennes et norvégiennes.

 

Elle était membre d’une famille royale résidant sur les rives de la mer Baltique, dont les mœurs et les coutumes étaient faites de crimes et sauvageries.

On s’entretuait pour le pouvoir et la loi était celle du plus fort.

 

Elle serait née peut-être à Vienne, Montmirey-Le-Château, Lyon ou à Genève, là où résidait son clan familial.

 

Cependant, une bonne partie des Burgondes est convertie au Catholicisme : ils le sont pour des raisons simples liées au contexte, soit ils sont soumis par les Romains qui eux sont chrétiens, soit ils gouvernent les populations de la Gaule qui sont devenues chrétiennes.

 

Au sein des familles cohabitent chrétiens et païens.

 

Clotilde est baptisée dès sa naissance.

 

Épouse de Clovis, elle fut reine des Francs, son mariage aurait eu lieu à Soissons entre 493 et 500.

 

Clotilde et Clovis eurent cinq enfants : Ingomer, Clodomir, Childebert, Clotaire et Clotilde.

 

Elle est, avec Rémi l’Évêque de Reims, à l’origine de la conversion de Clovis au Catholicisme, après sa victoire à Tolbiac, contre les Alamans, victoire qu’il ne dut qu’à ses prières au Dieu de son épouse, selon le récit.

 

Elle fut pour Clovis une conseillère avisée, apaisante.

La conversion qu’il réalisa contribua à le faire évoluer par rapport aux mœurs barbares de l’époque.

 

Elle est indiscutablement « la fine politique » aux côtés « du rude et courageux guerrier ».

 

Par la conversion de Clovis, l’appui de l’Église, et les conseils et influences de Clotilde, se fondent les bases de la Nation, son ancrage à un territoire et l’instauration des principes qui vont guider les royautés futures.

 

Après la conversion de Clovis, le couple réside à Paris.

 

Avant la mort du roi, ils font édifier la basilique des Saints-Apôtres (future abbaye Sainte-Genevieve) sur la rive gauche de la Seine et c’est là que Clovis sera inhumé.

 

Clovis disparu, Clotilde reste à Paris où elle est une conseillère politique pour ses 3 fils vivants, avant de se retirer à Saint Martin de Tours en 524.

 

C’est une veuve très pieuse, elle est la première reine Chrétienne qui fonde des établissements religieux :

Ancien couvent Royal aux Andelys.

Basilique Saint-Germain d’Auxerre.

Oratoire Saint-Georges à Chelles.

Abbaye royale Saint-Martin de Tours.

 

Clotilde termine ses jours dans la piété à Tours. Elle meurt vers 545.

 

Les deux fils qui lui restaient Childebert et Clotaire la font inhumer aux côtés de Clovis dans la crypte de la basilique des Saints-Apôtres.

 

Elle fit du royaume franc le premier royaume chrétien, elle vécut dans la piété et fonda plusieurs ordres chrétiens.

 

Elle est indiscutablement celle qui a donné à notre pays ses bases chrétiennes.

 

Elle fut canonisée au milieu du VIe siècle.

 

L’Église orthodoxeet l’ancien martyrologe romain(liste détaillée, mais non exhaustive des saints, bienheureux et martyrs reconnus comme tels par l’Église) la fêtent le 3 juin (jour de naissance), et l’Église catholique le 4 juin.

 

Lors des invasions Normandes, à fin de protection, ses reliques furent dispersées, ou brûlées à la Révolution, afin d’éviter la profanation.

 

Ainsi l’on en retrouve (liste sans garantie d’exhaustivité) à différents endroits religieux :

 

Église de Vivières.

Collégiale Notre-Dame des Andelys.

Église Saint-Leu–Saint-Gilles.

Basilique Sainte-Clotilde à Reims.

Abbaye de Chelles.

Église Sainte-Clotilde à Chambourcy.

Notre-Dame-de-Longpont-sur-Orge.

 

 

Depuis 1994, l’Aviation légère de l’Armée de terre a choisi sainte Clotilde pour patronne.

 

C’est, en effet, grâce à ses prières que Clovis put être victorieux à Tolbiac en « submergeant l’ennemi sous le feu du ciel », ce qui est précisément aujourd’hui la fonction des hélicoptères de combat de l’Armée française.

 

 

 

 

 

Brunehaut

Brunehaut ou Brunehilde

(547 – 613)

 

 

 

Brunehaut est née vers 547 en Espagne Wisigothique, elle est morte, exécutée, en 613 à Renève en Côte-d’Or.

 

Elle est de sang royal, belle et cultivée.

En 566, elle épouse le roi franc Sigebert 1er.

 

Cette princesse wisigothe est la première souveraine à venir d’outre Pyrénées.

 

Elle arrive dans un contexte historique des plus troubles, au sein duquel les royaumes se font, et se défont par la conséquence de l’application de la loi salique, ce qui engendre jalousies et haines entre les héritiers qui veulent tous être les régnants de la totalité du royaume franc.

 

Guerres, conspirations, assassinats sont monnaie courante.

 

Brunehaut va se révéler être un personnage majeur de ce contexte genèse de l’Occident médiéval.

 

Elle comprend vite qu’elle doit se créer un véritable réseau de relations, il lui faudra quasiment dix ans pour y parvenir.

 

Par sa situation de reine puis de régente pour ses fils et ses petits-fils, elle va mesurer les tares du contexte, même si elle fait merveille dans l’administration du Royaume.

 

Elle a compris qu’il faut réformer les institutions afin de renforcer le pouvoir central, et donc modifier les règles de la loi Salique, qui au demeurant est très machiste et préjudiciable aux droits des femmes.

 

En février 595 est énoncé et publié l’Édit royal dénommé « Décretion de Childebert ».

 

Brunehaut est l’instigatrice et l’inspiratrice de cet édit qui fonde un mouvement irréversible.

 

Les termes utilisés comme les principes appliqués montrent l’emprunt au droit romain, mais également à la tradition germanique.

 

Un exemple : le droit d’une femme à ne pas être mariée contre son gré est instauré et il sera confirmé par la « Décrétion de Clotaire » en 614.

 

Que contient la « Décrétion de Childebert » ?

 

Une évolution du droit des femmes qui sont reconnues au même titre que les mâles de la dynastie et le respect de leur volonté à décider elles6mêmes de leur sort.

 

La justice est transformée : la règle sur la vengeance est abolie pour celle du châtiment. Ce n’est plus une affaire privée, mais cela relève de la justice royale avec des juges pour régler les différends.

 

L’organisation de la police avec la création du « centenarius » à la fois commissaire de police et juge de paix : il est le responsable cantonal de la sécurité, sa mission est de poursuivre et arrêter les malfaiteurs qu’il remet à la justice.

 

L’égalité entre Francs et Gallo-Romains, c’est-à-dire entre les descendants des conquérants et les populations autochtones, est instaurée.

 

L’administration du Royaume s’organise autour du pouvoir royal. L’aristocratie est au service du Roi, elle doit rendre des comptes, et appliquer les décisions, ordonnances et édits royaux.

 

Ces décisions ont pour effet de dresser les seigneurs locaux contre le Roi, qui mourra empoisonné, un an après la parution de la décrétion.

 

Les nobles austrasiens ne supportent plus la régente, ils font appel à Clotaire II, roi de Neustrie qui envahit l’Austrasie, il se saisit de Brunehaut et de sa descendance et la fait supplicier et exécuter en l’attachant à l’arrière d’un cheval sauvage.

 

Elle est attachée par les cheveux, un bras et une jambe à la queue d’un cheval indompté.

Son corps brisé est ensuite brûlé.

Ses restes sont apportés et enterrés à l’abbaye Saint-Martind’Autun qu’elle avait fondée (fin de l’année 613).

 

L’abbaye aujourd’hui détruite, les fragments du sarcophage sont conservés au musée Rolin à Autun.

 

 

Un nouvel édit : la « Décrétion de Clotaire » viendra amender le précédent par une série de concessions à la noblesse.

Cependant, il confirme l’usage du droit romain et réaffirme l’autorité du pouvoir central et maintient les droits des femmes.

 

Brunehaut a disparu, mais le droit des femmes est confirmé, ainsi que le droit qui régit la gouvernance du royaume : ceci est fondamental.

 

Elle s’inscrit dans la lignée de l’influence de Clotilde et du sens donné à la Nation.

 

Ces deux femmes par leur sens politique et leur influence sont des « fondatrices » de la Nation et de sa gouvernance.

 

L’une est entrée parmi les Saints, l’autre est devenue martyre.

 

Elles méritent notre reconnaissance et que l’on ne les oublie pas.

Leur apport dans la fondation de la nation est déterminant.

 

 

 

 

 

Frédegonde

(545-597)

 

 

 

La succession de Clovis a pour effet de morceler le Royaume des Francs, et les héritiers se déchirent.

 

Dans ce contexte une intrigante sans scrupule, issue d’un milieu très modeste, et peu cultivée tisse sa toile.

 

Frédegonde est une suivante de la reine Galswinthe, mais elle devient la maîtresse du roi Chilpéric 1er et le convainc d’assassiner son épouse ce qui survient en 568.

 

Mais la reine de Neustrie est la sœur de Brunehaut l’épouse de Sigebert 1er, roi D’Austrasie et cet assassinat va être à l’origine des querelles et combats qui agiteront le grand Royaume des Francs pendant 40 ans.

 

De nombreux meurtres sont attribués à Frédégonde :

La reine Galswinthe (

568

).

Sigebert

 I

er

, roi d’Austrasie (

575

).

La reine Audovere, première épouse de Chilpéric, répudiée (vers 565).

Clovis

, fils de Chilpéric et Audovere (

577

).

Mérovée, fils de Chilpéric et Audovere (

580

).

Saint Prétextât, évêque de Rouen (

586

).

De nombreux enfants meurent dans l’entourage de Frédegonde.

 

Elle aurait même tenté d’assassiner sa propre fille.

 

La légende a inspiré de nombreux auteurs de romans, mais aussi des films qui lui consacrent une place importante.

 

Elle est « la Reine cruelle » de notre Histoire.

 

 

 

 

 

Bathilde

(630 - 680)

 

 

 

Dite aussi autrefois Bathieult, Bateuch ou Baudour.

 

Les origines de Bathilde sont floues et peu connues, l’on en est réduit à des déductions logiques, mais qui restent des hypothèses.

 

Issue d’un milieu modeste ou d’un milieu aristocratique ? Les 2 hypothèses s’exposent, mais sa culture tendrait à pencher pour l’hypothèse aristocratique, peut-être un lignage Royal.

 

La quasi-certitude c’est qu’elle est d’origine anglo-saxonne.

 

Enlevée à sa famille, dans des circonstances inconnues, elle est entre les mains de marchands d’esclaves qui l’auraient revendue pour un prix modeste à Erchinoald, Maire du Palais du Royaume Franc de Neustrie.

 

Rappelons que le Maire du Palais est, après le Roi, le plus haut personnage du royaume.

 

Erchinoald fait de Bathilde, encore adolescente, sa servante.

La Vita mentionne « qu’elle lui sert à boire dans sa chambre, révélant qu’elle a un statut particulier dans sa maisonnée.

Les textes la décrivent comme humble, pieuse, bienveillante, belle et gracieuse ».

 

Se retrouvant veuf, Erchinoald aurait souhaité épouser Bathilde, mais elle refuse et se cache.

 

Il épouse une autre femme, fait retrouver Bathilde et pour flatter son monarque, il lui présente Bathilde en mariage.

 

Bathilde devient ainsi l’épouse de Clovis II et donc reine des Francs de Neustrie et de Bourgogne.

 

Bathilde et Clovis II auront cinq enfants, et elle sera sa seule épouse.

 

Clovis II est peu actif, il caractérise bien ceux que l’Histoire a appelés « les Rois Fainéants », il gouverne peu et se laisse dominer par les Maires du Palais.

 

Bathilde comprend très vite qu’il faut préserver le Royaume, mais elle n’a pas de réseaux, aussi va-t-elle sagement et savamment les tisser avec l’appui de l’Église.

 

Elle est à l’origine de la fondation de nombreux monastères, fait des dons aux Évêques pour les conforter dans leur Diocèse, et ainsi elle s’allie leur soutien.

Elle le fait en finançant par le trésor royal ce qui montre la liberté et la confiance dont elle jouit.

 

Elle place des Évêques et des dignitaires qui lui sont acquis dans les Diocèses, en leur permettant d’étoffer leur patrimoine, c’est une excellente stratégie.

 

Mais elle est aussi attentive aux plus démunis et généreuse à leur égard, ce qui fait d’elle une « Reine » aimée.

 

Elle s’entoure de conseillers clercs, parmi lesquels son aumônier Genés de Lyon qui deviendra évêque, et les évêques Chrodobert, Saint-Ouen et Saint-Eloi.

 

Lorsque le roi meurt en 657, son fils aîné Clotaire n’a que cinq ans et la reine va assurer la régence.

 

Son second fils, Childéric, devient roi d’Austrasie à neuf ans, et elle va assurer la régence également, garantir la paix et l’unité du royaume unifié.

 

Se souvenant de son parcours, elle fait interdire la vente d’esclaves sur le royaume des Francs, elle va jusqu’à racheter, avec ses propres fonds, les captifs qu’elle fait libérer et souvent les fait entrer au monastère.

 

L’exportation et l’importation d’esclaves sont interdites pour tout le royaume.

 

Elle fait supprimer quelques règles en vigueur qui pèsent sur le peuple.

 

Voici ce que nous disent ses historiens :

 

« Bathilde s’oppose au principe de l’impôt payé selon le nombre de personnes d’un foyer, règle qui a des conséquences dramatiques : on laisse parfois mourir des nouveau-nés, faute de pouvoir s’acquitter de l’impôt, et des chefs de famille échouent en prison pour dettes, privant leur foyer de revenu.

Bathilde fait libérer de nombreux prisonniers fiscaux ».

 

Elle lutte également contre la « simonie » qui consiste en l’achat de sacrements, de biens spirituels, de postes...

 

Elle s’attire les foudres d’un Maire du Palais ambitieux qui fait assassiner l’Évêque de Paris.

 

Elle laisse régner ses fils devenus majeurs, et se retire à l’Abbaye de Chelles, en 665, elle a trente ans, et y restera quinze ans.

 

Elle y mourra de maladie en 680 ou 681.

 

Elle est enterrée à l’Abbaye de Chelles, vêtue d’une chemise de lin, parée de motifs de couleurs célèbres.

Les colliers brodés sur la tenue peuvent être comparés aux parures que portaient les impératrices byzantines.

 

La dépouille fut déplacée à la Révolution pour la protéger. Cela permet aujourd’hui de pouvoir l’étudier.

 

Bathilde fut canonisée au XIe siècle par le Pape Nicolas II.

 

 

 

 

 

Bertrade de Laon

(720 - 783)

 

 

 

Épouse de Pépin le Bref

Dite « Berthe au Grand Pied ».

Ce surnom est né au XIIIe siècle, dans un poème du ménestrel Adenet-le-Roi.

 

Berthe de Laon née vers 720 à Samoussy dans le département de l’Aisne, et morte le 12 juillet 783 à Choisy-au-Bac près de Compiègne.

 

Elle est l’épouse de Pépin le Bref, elle devient ainsi la reine du royaume des Francs et première reine de la dynastie carolingienne.

 

C’est la mère de Charlemagne et Carloman qui seront les héritiers du royaume, jusqu’à la mort de Carloman qui laissera Charlemagne seul à la tête du royaume.

 

Elle est très active dans les affaires du royaume, elle siège aux assemblées et donne des conseils à son époux.

 

Bertrade est très investie dans l’éducation de ses enfants, elle les prépare à exercer leurs futures responsabilités de monarque.

 

Pépin le Bref meurt en 768 et c’est Bertrade qui se charge du partage : Charlemagne règne sur la Neustrie et Carloman sur l’Austrasie.

 

Elle a une grande influence sur ses deux fils et veille à la stabilité des relations et de la paix entre eux.

 

Elle s’investit dans les relations étrangères, elle va rencontrer le roi Didier de Lombardie et fait de Désirée de Lombardie l’épouse de Charlemagne qui se plie à la volonté de sa mère en 770.

 

Charlemagne prétextant que Désirée ne peut lui donner d’enfants la répudie au grand dam de Bertrade et ce sera la guerre de Lombardie.

 

Bertrade décide alors de se retirer de la cour, et s’installe à Choisy-au-Bac près de Compiègne.

 

C’est là qu’elle termine sa vie en 783 et y est inhumée, mais Charlemagne fait déplacer son corps à la basilique Saint-Denis près de son mari Pépin le Bref.

 

Bertrade de Laon s’impose pour toujours dans l’Histoire de France comme la première grande figure de femme puissante.

 

Mère exemplaire, reine consciente du destin de la France et stratègepolitique, elle incarne aussi l’esprit de finesse français qui, à l’époquemédiévale, seforgea dans les Hauts-de-France pour conquérir le monde

 

 

 

 

 

Avec Bertrade s’éteint la dernière grande reine du royaume des Francs.

 

 

Clotilde, Bathilde, Brunehaut et Bertrade font partie des « pierres principales » du socle de la nation.

 

Elles contribuèrent à créer, avec la proximité des Évêques une nation chrétienne : la France, même s’il fallut attendre 1180 et l’avènement de Philippe Auguste pour que cette appellation de France, soit institutionnalisée.

 

 

 

 

 

Aliénor d’Aquitaine

(1122-1204)

 

 

 

Aussi appelée Éléonore d’Aquitaine ou Éléonore de Guyenne

Épouse de Louis VII Le Jeune de 1137 à 1152 puis du roi d’Angleterre Henri II en 1154.

 

Aliénor est la fille de Guillaume X d’Aquitaine et d’Aenor de Châtellerault.

 

À la mort de son Père en 1137, elle a 15 ans et est une riche héritière dont le domaine est impressionnant par ses possessions : la Guyenne, le Poitou, la suzeraineté sur l’Aunis, la Saintonge, le Périgord, la Marche et l’Auvergne.

 

Louis VI, le roi de France dit Louis VI le Gros, s’empresse de la marier à son fils.

 

Comme le dit Jean Christophe Petitfils dans son livre « Histoire de la France » :

« C’est l’alliance improbable de la langue d’Oc et de la langue d’Oïl, la rencontre inespérée des cultures troubadour et trouvère, l’union des pays de droit coutumier et de droit écrit, de la tuile rouge et de l’ardoise ».

 

Louis VI y voit l’opportunité d’agrandir le Royaume, sauf que les possessions d’Aliénor ne se fondront pas dans le Royaume, le Duché d’Aquitaine reste indépendant.

 

Louis VI meurt la même année et son fils lui succède en prenant le nom de Louis VII Le Jeune.

 

C’est un couple aux goûts et pratiques très différents, lui est un ascète et mystique, il aurait sans aucun doute préféré être moine, elle est légère et sensuelle, elle a besoin que son corps exulte, elle aime les jeux et la fête, elle organise des tournois, elle se vêt de couleurs vives.

 

Elle s’entoure de troubadours et trouvères, elle aime la poésie lyrique occitane et l’amour courtois.

 

Elle est quelque peu ensorceleuse et volage.