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Chemin de Fables est une étude autour d’un genre littéraire particulier. Dans sa première partie, Maurice Masdoumier remonte le temps jusqu’au 9e siècle av. J.-C., pour aider le lecteur à comprendre comment sont nées les fables, qui sont ceux qui les ont exprimées ? Pourquoi ? Comment ont-elles évoluées ? Certaines sur le même thème ont été écrites, réécrites, reformulées, voire copiées. Toutefois, elles sont utilisées par les auteurs pour émettre leur point de vue, généralement critique, et conclure par une morale. Dans la seconde partie, l’auteur laisse parler sa plume et nous présente ses propres fables.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Maurice Masdoumier est arrivé à l’écriture par la poésie, art que lui a fait découvrir son professeur de français alors qu’il était en classe de première. Entre une existence passée en entreprise industrielle et ses multiples voyages, il a toujours trouvé le moyen de s’offrir un temps de plaisir, de détente, pour écrire, représenter une scène, un paysage, un fait divers et exprimer un ressenti… comme autant de bornes sur un chemin de vie. Après deux recueils de poésie, il se livre à la recherche historique sur les fables.
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Maurice Masdoumier
Chemin de Fables
© Lys Bleu Éditions – Maurice Masdoumier
ISBN : 979-10-377-8901-3
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122- 5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122- 4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335- 2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
La fable est un genre qui m’a toujours plu et séduit, j’en ai écrit quelques-unes et puis j’ai voulu approfondir le sujet : l’histoire de la fable, ce qu’elle représente, quelles en sont les origines, quelles en sont les formes, et qui sont ceux qui l’ont modelée.
À l’origine, je voulais étudier et comparer les ouvrages d’Ésope, de Phèdre et de La Fontaine et puis, mes recherches m’ont conduit bien au-delà : des origines des fables jusqu’à nos jours.
Une recherche historique sur l’origine et l’aventure des fables en m’appuyant sur les sources que je cite à la fin de mon ouvrage me permet de proposer au lecteur un partage sur le sujet.
Vient s’y ajouter une analyse personnelle et la mise en graphique du cheminement.
Ainsi sont nées les pages qui suivent.
La deuxième partie de l’ouvrage est constituée de fables, en vers, de mon cru, que les rencontres ou le regard porté sur quelques événements m’ont inspiré.
Maurice Masdoumier
Apologue : récit allégorique d’où l’on tire une moralité.
(Dictionnaire Larousse)
Une fable est une histoire imaginaire généralement en vers dont le but est d’illustrer une morale.
Héritée de l’Antiquité, la fable a souvent pour héros des animaux, chargés alors de représenter les hommes (Fables de La Fontaine, par exemple).
On appelle l’auteur d’une fable un fabuliste.
Au Moyen Âge, de nombreux recueils de fables, appelés isopets, sont constitués.
(Études littéraires)
Récit imaginaire : petit récit, souvent en vers, qui cacheune moralitésous le voile d’une fiction.
Sujet de moquerie.
(Dictionnaire Notre Famille)
Petit récit qui cache une moralité sous le voile d’une fiction et dans lequel, d’ordinaire, les animaux sont les personnages.
(Dictionnaire Littré)
Mais celle que je retiens est la suivante :
Le mot fable issu du latin « fabula » (récit, propos) apparaît vers 1115 et prend très vite le sens de « récit imaginaire, histoire ».
Le caractère mensonger de la fable existe dès son origine en français, tout comme la définition « petit récit moralisant qui met en scène des animaux » (vers 1180).
Au XVIIe siècle, le mot s’applique également à la mythologie de l’Antiquité païenne (on parle alors de fable des dieux grecs).
Le terme fabuliste, emprunté à l’espagnol « fabulista », en 1588, signifie quant à lui « conteur de mensonges ».
C’est avec Jean de La Fontaine qu’il prend le sens « d’auteur de fables ».
Le terme « affabulation » revêt au XVIIIe siècle le sens latin, perdu aujourd’hui, de « moralité d’une fable ».
(Espace français.com)
Certains mots sont issus du français ancien, et peuvent apparaître comme une faute d’orthographe : ainsi « encore » qui peut s’écrire « encor » sous une forme poétique, et pour assurer une rime.
(Période avant Jésus-Christ)
Loqman (ou Luqman) (selon : « rue des fables, les éléments de la BNF », l’ouvrage de JJ Marcel) :
Grand fabuliste oriental, il mena une vie mystique et mystérieuse. Il aurait vécu entre le Xème et le VIIIe siècle av. J.-C.
Ses fables furent publiées par Epernius « Arabe – Latin » en 1615.
Une opinion généralement reçue, et qui a beaucoup de probabilité et de vraisemblance, c’est que Loqman est le même que les Grecs, qui ont ignoré son vrai nom, nous ont fait connaître sous celui de sa nation, en l’appelant Ésope.
Ce nom, en grec n’étant autre chose que le mot éthiopien, altéré par un changement de lettre qui a souvent eu lieu dans le passage des mots d’un dialecte dans un autre.
En effet, Loqman était « Hhabashy », c’est-à-dire, esclave abyssin ou éthiopien.
Et les écrivains orientaux rapportent de lui presque toutes les particularités que l’on a par la suite attribuées à Ésope, et qu’on lit dans les récits que nous avons sur la vie de ce dernier fabuliste.
Loqman est cité dans la 31e sourate du Coran.
Les fables de Loqman jouissent, chez tous les peuples de l’Orient, d’une célébrité d’autant mieux méritée que leur origine remontant, suivant l’opinion la mieux établie, à l’antiquité la plus reculée, elles ont dû par conséquent servir de modèle et de matière aux autres fabulistes, qui n’ont tous existé qu’à des époques de beaucoup postérieures.
Une fable de Loqman que nous retrouverons chez La Fontaine et chez Marie de France :
L’Homme et la mort
Un homme portait un jour un fagot.
La charge était lourde,
Harassé et ennuyé, il soulagea son épaule et jeta le fagot à terre en invoquant la Mort.
La Mort se montra devant lui et dit : « Me voilà, pourquoi m’as-tu appelée ? »
« Je t’ai appelée », répondit l’homme « pour que tu m’aides à recharger ce fagot sur mon épaule ».
Cette fable prouve que tout le monde aime la vie, et qu’on ne se dégoûte que des infirmités et de la misère.
Que nous livre La Fontaine ?
La Mort et le bûcheron
Un pauvre bûcheron, tout couvert de ramée,
Sous le faix du fardeau aussi bien que des ans,
Gémissant et courbé, marchait à pas pesants,
Et tâchait de gagner sa chaumine enfumée.
Enfin, n’en pouvant plus, d’effort et de douleur,
Il met bas son fagot, il songe à son malheur.
« Quel plaisir a-t-il eu depuis qu’il est au monde ?
En est-il un plus pauvre en la machine ronde ?
Point de pain quelquefois et jamais de repos. »
Sa femme, ses enfants, les soldats, les impôts,
Le créancier et la corvée,
Lui font d’un malheureux la peinture achevée.
Il appelle la mort. Elle vient sans tarder,
Lui demande ce qu’il faut faire.
« C’est, dit-il, afin de m’aider
A recharger ce bois, tu ne tarderas guère. »
Le trépas vient tout guérir,
Mais ne bougeons d’où nous sommes :
Plutôt souffrir que mourir,
C’est la devise des hommes.
Et Marie de France
La Mort et le Bosquillon
Tant de loing que près n’est laide
La mort. La clamoit à son aide,
Tosjors un povre bosquillon
Que n’ot chevance ne sillon :
– « Que ne viens, disoit, ô ma mie,
Finir ma dolorouse vie ! » –
Tant brama qu’advint, et de voix
Terrible : « Que veux-tu ? – Ce bois
Que m’aydiez à carguer, madame ! »
Peur et labeur n’ont mesme gamme. »
Une autre fable de Loqman que nous retrouvons chez Ésope et chez La Fontaine
La tortue et le lièvre
Une tortue et un lièvre se défièrent un jour à la course, et fixèrent pour but une montagne vers laquelle ils couraient.
Le lièvre, confiant dans la légèreté et la vitesse de sa course, s’amusa en chemin et dormit.
La tortue, au contraire, connaissant la pesanteur de sa nature, ne se reposa et ne s’arrêta point dans sa course.
Aussi, arriva-t-elle à la montagne au réveil du lièvre.
Cette fable signifie que la patience et la persévérance sont préférables à la légèreté et à la précipitation.
Et que dit Ésope ?
Du Lièvre et de la Tortue
Le Lièvre voyant un jour la tortue, qui se traînait à pas lents, se mit à sourire et lui dit plusieurs mots de raillerie, pour blâmer son extrême tardiveté.
Alors la Tortue, à qui ce mépris du Lièvre servit d’un juste sujet de s’en offenser, ne lui fit point d’autre réponse sinon qu’elle le défia courageusement à la course.
Ce défi accepté, et tous deux étant demeurés d’accord du lieu jusqu’où ils devaient courir, ils prirent le Renard pour leur juge.
La Tortue partit en même temps, et le Lièvre lui laissa prendre tel avantage qu’elle voulut, s’imaginant qu’il serait assez tôt pour la vaincre.
Voilà, cependant, qu’à force d’aller, elle se rendit insensiblement aux bornes prescrites, et gagna par ce moyen le prix de la course.
De quoi, le Lièvre bien étonné, maudit tout haut la nonchalance et la trop bonne opinion qu’il avait de soi-même.
Mais le Renard s’en moquant « mal avisé que tu es, lui dit-il, apprends une autre fois à ne croire point à ta folle tête, et à te servir de tes jambes au besoin ».
Et La Fontaine
Le Lièvre et la Tortue
Rien ne sert de courir, il faut partir à point :
Le Lièvre et la Tortue en sont un témoignage.
« Gageons, dit celle-ci, que vous n’atteindrez point
Sitôt que moi ce but.
— Sitôt ? Êtes-vous sage ?
Répartit l’animal léger :
Ma commère, il vous faut purger
Avec quatre grains d’hellébore.
— Sage ou non, je parie encore »
Ainsi fut fait, et de tous deux
On mit près du but les enjeux :
Savoir quoi, ce n’est pas l’affaire,
Ni de quel juge l’on convint.
Notre Lièvre n’avait que quatre pas à faire,
J’entends de ceux qu’il fait lorsque, prêt d’être atteint,
Il s’éloigne des chiens, les renvoie aux calendes,
Et leur fait arpenter la lande.
Ayant, dis-je, du temps de reste pour brouter,
Pour dormir et pour écouter
D’où vient le vent, il laisse la Tortue
Aller son train de sénateur.
Elle part, elle s’évertue,
Elle se hâte avec lenteur.
Lui cependant méprise une telle victoire,
Tient la gageure à peu de gloire,
Croit qu’il y va de son honneur
De partir tard. Il broute, il se repose,
Il s’amuse à tout autre chose
Qu’à la gageure. A la fin quand il vit
Que l’autre touchait presque au bout de la carrière
Il partit comme un trait, mais les élans qu’il fit
Furent vains : la Tortue arriva la première.
Eh bien ! lui cria-t-elle, avais-je pas raison ?
De quoi vous sert votre vitesse ?
Moi l’emporter ! Et que serait-ce
Si vous portiez une maison ?
D’autres fables sont aussi communes entre différents auteurs, la liste des fables de Loqman laisse la possibilité d’en trouver d’autres.
Liste, sans doute non exhaustive des fables de Loqman :
Le Lion et les deux Taureaux
La Gazelle (soif)
La Gazelle (malade)
Le Lion et le Renard
Le Lion et le Taureau
Le Lion et l’Homme
Le Cerf et le Lion
Le Cerf et le Renard
Les Lièvres et les Renards
La Hase et la Lionne
La Femme et la Poule
Le Moustique et le Taureau
Un Cerf
L’Homme et la Mort
Le Jardinier
L’Homme et l’Idole
L’Homme et la Jument
L’Homme et le Porc
La Tortue et le Lièvre
Le Loup
Le Buisson
Le Scarabée et l’Abeille
L’Enfant
L’Enfant et le Scorpion
La Colombe
Le Chat
Le Forgeron et le Chien
Les Chiens et le Renard
Le Chien et le Lièvre
L’Estomac et les deux Pieds
La Belette et les Poules
Le Soleil et le Vent
Les deux Coqs
Les Loups
Le Chien et le Loup
L’Oie et l’Hirondelle
Les deux Chiens
Les deux Serpents
Le Chien et le Milan.
Homère est un poète grec antique qui a vécu, pense-t-on, au 8e siècle av. J.-C.
On le présente comme un aède, c’est-à-dire un poète-chanteur nomade qui arpentait le bassin méditerranéen en récitant ses poèmes.
On suppose qu’il est l’auteur de L’Iliade et L’Odyssée, deux textes colossaux de la littérature grecque : presque 16 000 vers pour le premier qui raconte un épisode de la guerre de Troie et plus de 12 000 vers pour le second qui narre les aventures d’Ulysse de retour à Ithaque.
Ces deux œuvres ont connu un retentissement majeur dans le monde hellénique de l’Antiquité, et ont influencé bon nombre de poètes, ou politiques.
On ne lui connaît pas d’écriture de fables, à proprement parler, mais de nombreux passages de ses récits sont des sortes de fables ou en ont inspiré.
À ce titre, il mérite d’être cité comme l’un de ceux qui ont marqué et inspiré « L’Histoire des Fables ».
Hésiode est un poète grec du VIIIe siècle av. J.-C. (environ vers -700).
Les seuls faits authentiquement connus sur Hésiode sont les événements consignés dans ses poèmes. À trois reprises dans « Les Travaux et les Jours », il donne quelques éléments biographiques. Il faut y ajouter quelques vers de la « Théogonie » (Récit mythologique de l’origine des Dieux et de leur généalogie).
Hésiode serait né à Ascra, un petit bourg de Béotie.
Son père venait de Cumes en Éolie, contrée d’Asie Mineure située entre l’Ionie et la Troade.
Le nom réel de son père est méconnu : la tradition lui donne celui de Dios.
Il possédait à Cumes une petite entreprise de cabotage, qui le ruina.
Il traversa donc la mer et se fixa à Ascra où il acheta un lopin de terre, au pied du mont Hélico. Il y épousa Pycimede, avec qui il eut deux fils : Hésiode et Perses.
Hésiode était un aède, c’est-à-dire un barde composant ses poèmes pour un auditoire.
À Chalcis en Eubee, il participa au concours de poésie organisé par les fils du roi Amphidamas pour célébrer les funérailles de leur père. Il remporta la victoire grâce à un poème célébrant l’agriculture et la paix, et reçut un trépied en récompense. Il le dédia alors aux Muses de l’Helicon.
Il mourut à Ascra.
Selon des textes gravés sur des marbres de Paros, il vivait en 944 av. J.-C., ce qui le rendrait antérieur à Homère. Cependant, le plus grand nombre de spécialistes le disent contemporain de celui appelé « le prince de Poètes ».
Une fable célèbre d’Hésiode.
« L’Épervier et le Rossignol »
Maintenant je dirai aux rois une fable, même si eux aussi sont sensés.
Voici comment l’épervier apostrophait le rossignol au gosier bigarré, l’emportant bien haut dans les nuages, après l’avoir saisi dans ses serres
L’autre, pitoyablement, transpercé par les serres recourbées, se lamentait,
Mais il lui adressa violemment cette parole :
« Malheureux ! Qu’as-tu à crier ?
Un bien plus fort que toi te tient ; tu iras où je te mènerai, tout chanteur que tu sois ; Je ferai de toi, si je le veux, mon dîner, ou bien je te relâcherai.
Insensé qui veut se mesurer à de plus forts : il est privé de la victoire, et en plus de la honte il subit des souffrances ».
Ainsi parla l’épervier au vol rapide, oiseau aux ailes étendues.
Ô Perses ! Toi, écoute la justice, et ne fais pas grossir la démesure, car la démesure est mauvaise pour le pauvre mortel, et l’homme de bien ne peut la supporter facilement.
Il est accablé sous son poids, quand par malheur il tombe dessus, il y a une autre voie, meilleure, pour la contourner, menant à la justice.
La Justice, arrivée à la fin, est plus forte que la Démesure, et l’imbécile apprend à ses dépens.
Car aussitôt accourt le Serment avec les jugements tortueux.
Et c’est le hurlement de la Justice qu’on entraîne, là où la mènent les hommes dévoreurs de présents, et qui rendent leurs verdicts par des jugements tortueux.
Elle, elle suit, pleurant sur les cités et les demeures des gens, vêtue de brume, apportant le mal aux hommes qui l’ont chassée et ne l’ont pas traitée avec droiture.
Mais ceux qui, aux étrangers et à leurs concitoyens, rendent des jugements droits et ne dévient aucunement de la justice, ceux-là leur cité est florissante, et les gens s’y épanouissent.
La paix, nourricière des jeunes hommes, s’étend sur leur terre, et jamais Zeus au vaste regard ne leur assigne la guerre douloureuse, et jamais la famine ne talonne les hommes à la justice droite, ni la calamité, et dans les festins ils se partagent les fruits des travaux auxquels ils ont donné leurs soins.
La terre leur procure des vivres abondants, et dans les montagnes le chêne à son sommet porte des glands, et des abeilles en son milieu.
Leurs moutons à l’épaisse toison sont accablés par le poids de leur laine.
Les femmes enfantent des enfants semblables à leurs parents, ils s’épanouissent sans cesse au milieu des biens, et ils ne voyagent pas sur des navires, et le labour fertile apporte son fruit.