République tchèque - Encyclopaedia Universalis - E-Book

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Encyclopaedia Universalis

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Nouvel État souverain issu de la partition, le 1er janvier 1993, de la République fédérative tchèque et slovaque (Fédération tchéco-slovaque), la République tchèque a mis en _x009c_œuvre un processus de réforme de son système politique et économique dont les effets contribuent à modifier profondément ses structures sociales et territoriales...

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ISBN : 9782852297418

© Encyclopædia Universalis France, 2019. Tous droits réservés.

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République tchèque

Introduction

Nouvel État souverain issu de la partition, le 1er janvier 1993, de la République fédérative tchèque et slovaque (Fédération tchéco-slovaque), la République tchèque a mis en œuvre un processus de réforme de son système politique et économique dont les effets contribuent à modifier profondément ses structures sociales et territoriales. Sa position géographique – c’est la plus occidentale des anciens pays du bloc communiste (ex-R.D.A. exceptée) – favorise l’intégration de son économie dans l’Union européenne dont elle est devenue membre en mai 2004. Peuplé de 10 562 200 habitants (recensement de 2011) et étendu sur 78 860 kilomètres carrés, le territoire tchèque est limitrophe de l’Allemagne réunifiée, à l’ouest et au nord, sur 810 kilomètres, tandis que sa frontière méridionale longe l’Autriche sur 466 kilomètres. Au nord-est, la frontière avec la Pologne est longue de 761 kilomètres. À l’est, une nouvelle frontière d’État avec la Slovaquie, longue de 252 kilomètres, reprend le tracé administratif entre les deux entités de l’ancienne Fédération.

Tchèque (République) : drapeau. Tchèque (République) [1993]. À la suite de la partition de la Tchécoslovaquie en deux républiques indépendantes le 31 décembre 1992, la République tchèque a repris le drapeau de l'ancienne Tchécoslovaquie : deux simples bandes horizontales blanche et rouge ; brochant sur celles-ci, un triangle équilatéral bleu basé au guindant.

1. Géographie

• Les paysages naturels

Les pays tchèques s’étendent sur deux ensembles régionaux distincts : à l’ouest, la Bohême, qui couvre près des trois quarts de la superficie, appartient au domaine hercynien ; à l’est, la Moravie est formée d’un chapelet de bassins dessinant un couloir d’orientation méridienne, entre la bordure du massif de Bohême et les chaînes des Carpates Blanches. À ces divisions naturelles correspondent des paysages et des formes d’organisation différentes de la vie économique.

On désigne généralement sous le nom de « quadrilatère de Bohême » les contours d’un ensemble de hautes terres appartenant au système hercynien, encadrant le vaste bassin de la Labe (l’Elbe). Au sud-ouest, la Šumava comprend le versant interne des massifs formant le Böhmerwald en Autriche et en Allemagne. Très arrosée, couverte de forêts mixtes et de conifères, cette région est orientée vers l’activité agro-sylvo-pastorale.

Au nord-ouest, les monts Métallifères (en tchèque Krušné Hory) et leurs bordures composent un ensemble plus varié : un bloc de hautes terres cristallines, injecté de filons métallifères, basculé vers le nord, domine par un abrupt le fossé de la Bilina et de l’Ohře, des cuvettes intérieures remplies de dépôts tertiaires contenant des charbons bruns et des lignites, et des plateaux résultant d’épanchements volcaniques où naissent les sources chaudes qui font la réputation des stations de Karlovy Vary et Mariánské Lázně. Au nord, au-delà de la percée de l’Elbe qui se dirige vers la mer du Nord, les monts des Géants (Krkonoše) culminent à plus de 1 600 mètres, au-dessus de petits bassins. Formant le quatrième côté du quadrilatère, à l’est, les hauteurs tchéco-moraves ne présentent aucune ligne de relief marquée, et les altitudes ne dépassent pas 700 mètres.

Au centre du quadrilatère, le plateau central tchèque, haut pays granitique et gneissique, forme des surfaces monotones entaillées par les vallées des affluents de la Vltava (la Moldau allemande). Les reliefs de type appalachien de la chaîne des Brdy dominent à l’ouest le bassin de Plzeň. Les affluents de la Labe convergent vers le nord, drainant le bassin du Polabí, rempli de dépôts d’âge crétacé et tapissé de limons fertiles. Au cœur de la cuvette de Bohême, la capitale, Prague, installée sur un gué franchissant la Vltava, bénéficie d’une excellente situation.

La Moravie s’étend à la fois sur le rebord du massif hercynien, sur l’extrémité des Carpates et sur des plaines intermédiaires que la vallée de la Morava draine en direction du sud. Entre deux ensembles accidentés, elle forme un couloir d’accès facile, qui, par la porte de Moravie, met en communication la Pologne silésienne et l’Autriche danubienne. Au nord, drainé par l’Odra (l’Oder), le bassin d’Ostrava, ou Silésie tchèque, a fondé son développement industriel sur un important gisement de charbon, tandis que les collines et les plaines de la Moravie méridionale s’ouvrent largement aux influences danubiennes.

Le climat tempéré est teinté d’influences continentales. En plaine, les températures moyennes du mois le plus froid varient de — 1 à — 4 0C, tandis que les températures du mois le plus chaud s’y tiennent entre 17 et 19 0C. Les précipitations, dont le volume annuel varie entre 450 et 700 millimètres, présentent un maximum durant la période estivale. En montagne, le climat est rendu plus rude par l’altitude, avec des températures hivernales plus basses et des précipitations plus abondantes, tombant sous forme de neige en hiver. Dans ces conditions, les forêts occupent un tiers de la superficie du pays (2,6 millions d’hectares).

• Un peuplement homogène et régulier

Très homogène par sa composition ethnolinguistique (94,2 p. 100 de Tchèques, 1,8 p. 100 de Slovaques), la population de la République tchèque, après avoir diminué entre 1995 et 2003, s’accroît depuis lors, en raison d’une augmentation de la natalité (10,4 p. 1 000 en 2011), malgré un processus de vieillissement déjà ancien, la proportion des plus de 65 ans atteignant 15 p. 100 en 2009. À l’exception des régions du pourtour montagneux de la Bohême occidentale et méridionale, en grande partie dépeuplées au lendemain de l’expulsion des Allemands en 1945, et qui ont durablement souffert de leur position frontalière et de la présence d’installations militaires, la trame du peuplement apparaît relativement dense (la densité moyenne est de 133 hab./km2 à la fin des années 2000), à des altitudes qui sont pourtant celles des moyennes montagnes. Villages et bourgs sont animés par des activités industrielles qui font de la Bohême l’exemple même de la montagne-atelier. Il en est de même en Moravie, où le peuplement concentré en gros villages est animé par des migrations pendulaires de travail vers un réseau étoffé de petits centres urbains. La distinction entre population urbaine (73,4 p. 100 en 2011) et population rurale s’est beaucoup atténuée, tant les activités apparaissent diversifiées et régulièrement réparties (un tiers des emplois industriels sont localisés dans des villes de moins de 5 000 habitants). Le caractère relativement dispersé du peuplement est renforcé par un maillage administratif serré de 6 258 communes, dont les quatre cinquièmes comptent moins de 1 000 habitants (17,2 p. 100 de la population). Le territoire est découpé en quatorze régions (kraj), dont l’agglomération de Prague (1,2 million d’habitants en 2009). Les villes de plus de 100 000 habitants, y compris la capitale, ne regroupent que le cinquième de la population totale (Brno 370 600 habitants, Ostrava 307 700 habitants, Plzeň 169 300 habitants, Liberec 100 900 habitants, Olomouc 100 300 habitants).

• L’impact de la transition économique

Des mesures de libéralisation de l’économie (libération des prix, suppression du monopole de l’État en matière d’échanges extérieurs) et des réformes structurelles ont permis d’engager, dès le début des années 1990, le passage de l’économie planifiée à l’économie de marché. Après une phase de récession résultant de l’ajustement à la nouvelle donne (1990-1994) et une rechute en 1997-1998, la situation macroéconomique s’est améliorée et la croissance économique est bonne (avec un P.I.B. en augmentation de 3 à 4 p. 100 par an de 2000 à 2004, puis de plus de 6 p. 100 les trois années suivantes), avant de chuter en raison de la crise économique mondiale de 2008.

La privatisation a revêtu plusieurs formes : restitution de leurs biens aux anciens propriétaires (logements, terres et forêts, commerces, usines) ; petite privatisation des unités de taille réduite (par enchères publiques) ; privatisation de masse (par la méthode des coupons) appliquée aux actifs des grandes entreprises d’État ; vente à des investisseurs étrangers. Entachée de plusieurs défauts, notamment la dispersion du capital entre de nombreux fonds d’investissement, la privatisation de masse a débouché sur une structure de propriété inadaptée favorisant le maintien des liens entre les entreprises et les banques publiques. De ce fait, la restructuration de l’appareil productif a pu prendre du retard, les entreprises demeurant insuffisamment compétitives. Terre d’accueil des investissements étrangers, le pays situait au second rang des nouveaux États membres de l’U.E., après la Pologne, pour le volume d’investissements cumulés entre 1989 et 2004, et au premier rang, si on le rapporte au nombre d’habitants (plus de 4 000 dollars). La proximité géographique, le niveau de formation de la main-d’œuvre, la stabilité politique et financière jouent à plein pour expliquer cette attractivité, les investissements étrangers provenant majoritairement de l’U.E., et notamment d’Allemagne, des Pays-Bas et d’Autriche.

Le développement industriel des pays tchèques prend appui sur une longue et puissante tradition. Le secteur représente 37,6 p. 100 du P.I.B. en 2008.