Scandinavie - Encyclopaedia Universalis - E-Book

Scandinavie E-Book

Encyclopaedia Universalis

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Les pays scandinaves se rassemblent au nord de l'Europe ; ils sont formés en grande partie par l'énorme péninsule scandinave, qui comprend la Suède et la Norvège et que prolonge au sud le Danemark. Des îles plus ou moins lointaines leur sont rattachées : l'Islande qui constitue le quatrième État scandinave, le Svalbard (dont l'archipel du...

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Universalis, une gamme complète de resssources numériques pour la recherche documentaire et l’enseignement.

ISBN : 9782852298569

© Encyclopædia Universalis France, 2019. Tous droits réservés.

Photo de couverture : © Charcompix/Shutterstock

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Scandinavie

Introduction

Les pays scandinaves se rassemblent au nord de l’Europe ; ils sont formés en grande partie par l’énorme péninsule scandinave, qui comprend la Suède et la Norvège et que prolonge au sud le Danemark. Des îles plus ou moins lointaines leur sont rattachées : l’Islande qui constitue le quatrième État scandinave, le Svalbard (dont l’archipel du Spitzberg) et les Fär Ö (ou Féroé) qui dépendent respectivement de la Norvège et du Danemark. Bien que ne faisant pas partie des pays scandinaves, avec lesquels elle n’a que des liens économiques limités, la Finlande forme avec la Norvège et la Suède une même entité géographique, la Fenno-Scandie, tandis que le Danemark peut être considéré du point de vue physique comme l’appendice septentrional de la plaine germano-polonaise. Tous ces pays, luttant contre le handicap commun d’une latitude élevée, ont réussi à tirer parti de leurs ressources et, même s’ils ont tendance à former bloc, ils gardent leur indépendance politique.

Georges CHABOT

L’unité substantielle des anciennes civilisations scandinaves résulte d’abord de la communauté linguistique. Les différents rameaux de la branche nordique du germanique sont en effet restés très proches les uns des autres jusqu’au XIe siècle au moins ; l’intercompréhension était si aisée qu’un seul nom les désignait, dönsk tunga, « langue danoise », ou norrön tunga, « langue norroise ». Dans les autres domaines, l’évolution n’a longtemps apporté que des nuances : institutions et cadres économiques et sociaux sont encore au XIIe siècle extrêmement voisins dans les trois royaumes ; même les colonies d’outre-mer ne s’en écartent encore que de peu. D’un pays à l’autre, hommes et idées ont toujours circulé abondamment, mais les milieux géographiques diffèrent profondément et les orientations politiques ont divergé de plus en plus à partir de l’âge des Vikings. À propos de chaque phénomène, il faut donc envisager à la fois les aspects communs et les particularités propres à chaque région.

La Scandinavie à l'époque viking. La Scandinavie est un espace dépourvu d'unité géographique. Le plat pays de l'archipel danois s'oppose à la Norvège montagneuse, compartimentée, aux côtes dentelées par les fjords, tout comme à la Suède, couverte de profondes forêts et parsemée de lacs. Les Vikings n'ont pas d'unité politique, mais la multitude de petits territoires qu'ils occupent connaît la même organisation communautaire, dominée par des hommes libres, à la fois paysans et marins, choisissant leurs chefs. Ils partagent bien une culture commune et leurs ancêtres parlaient une même langue, le vieux nordique. L'omniprésence de la mer a fait d'eux des navigateurs et des aventuriers.

Malgré sa situation géographique, qui en fait souvent le conservatoire d’institutions archaïques, la Scandinavie n’a jamais constitué un isolat. Tous les grands courants de civilisation de l’Europe du Nord-Ouest l’ont affectée, et quelques-uns de ceux de l’Europe orientale. C’est ainsi que les archéologues distinguent dans son âge du fer des périodes d’influence celtique, puis d’influence romaine. Plus tard, la Scandinavie joue un rôle sensible dans le déclenchement des Grandes Invasions. En dépit d’une inactivité relative, elle suit l’évolution du monde mérovingien. L’âge des Vikings lui-même comporte presque autant d’importations culturelles que d’influences exercées sur l’extérieur. C’est seulement après la conversion au christianisme que les échanges se font presque à sens unique : accueillant à tout ce qui vient du monde latin, le Nord cesse à peu près d’y faire sentir son action propre.

Lucien MUSSET

On appelle langues scandinaves un groupe de langues étroitement apparentées, bien qu’ayant développé chacune une personnalité propre et une littérature originale, toutes dérivées d’un même ancêtre descendant de l’indo-européen, le nordique commun (urnordisk), lui-même dérivé d’un germanique commun reconstitué hypothétiquement et dont proviennent également le germanique oriental (le gotique notamment) et le germanique occidental (d’où dérivent l’anglais et l’allemand modernes). Le groupe comprend, actuellement, le suédois (près de neuf millions de locuteurs), le danois (cinq millions), le norvégien (quatre millions), sous deux formes différentes qui tendent aujourd’hui à se rapprocher, l’islandais (deux cent mille) et le féroéen (îles Féroé, trente mille). Aujourd’hui nettement circonscrites, ces langues ont été autrefois parlées dans les îles nord-atlantiques (Orcades, Shetlands, Hébrides, de 800 environ à 1700 environ) et Britanniques (Irlande, de 800 à 1250 ; Man, de 800 à 1450 ; partie de l’Angleterre appelée Danelaw, jusqu’au XIIe siècle), en Russie blanche (région de Novgorod : vieux norois Hólmgarđr, jusque vers 1300 ; région de Kiev : vieux norrois Konugarđr, jusque vers 1050), en Normandie (de 900 à 1100) et au Groenland (jusque vers 1450), à cause des incursions et des établissements vikings (en Europe) et islandais (au Groenland).

Il semble établi que les pays scandinaves n’ont été envahis par des peuplades indo-européennes qu’à compter d’environ 3000 avant J.-C. et que les peuplades préexistantes parlaient des idiomes différents dont on ne sait rien faute de documents, mais qui ont pu laisser quelques traces, toponymes surtout, dans le fonds lexicologique archaïque en particulier.

Régis BOYER

1. La Fenno-Scandie

• Géologie

La Fenno-Scandie – limitée par la mer de Norvège sur sa façade occidentale, la mer du Nord et le Skagerrak au sud-ouest, la mer Baltique, le golfe de Finlande et les lacs Ladoga et Onega au sud-est, la mer Blanche et la mer de Barents au nord-est – forme un ensemble original dans la géologie européenne. En effet, le socle ancien, constituant le bouclier précambrien, appelé ici bouclier baltique, affleure largement dans cette région alors qu’ailleurs en Europe, et en particulier vers le sud-est, il est surmonté par une épaisse couverture sédimentaire. De plus, il est recouvert en écharpe par une chaîne de montagnes paléozoïques, les Calédonides, qui n’a pas d’équivalent sur l’ensemble de l’Europe. Une autre caractéristique de ce domaine est l’absence d’orogenèse cadomienne entre la fin du Précambrien et le cycle paléozoïque. Enfin, sa spécificité réside également dans la vigueur de son relief, relativement récent par rapport à l’âge des roches du substratum rocheux (bed-rock), ce relief étant à mettre en relation avec des événements tertiaires et quaternaires contemporains, pour les premiers, de l’ouverture de l’Atlantique nord et résultant, pour les seconds, des glaciations et des phénomènes associés.

La qualité des affleurements et la fraîcheur des roches du socle fenno-scandien en font une région privilégiée pour l’analyse des zones internes des orogènes et, d’une façon générale, pour l’étude de l’étage tectonique profond, ou « infrastructure ». C’est pourquoi de nombreux chercheurs ont utilisé, depuis la fin du XIXe siècle, des exemples scandinaves et finlandais pour proposer des modèles géologiques. On peut citer les plus classiques : A. E. Törnebohm a mis en évidence l’existence de nappes de charriage (« nappes du second genre » de P. Termier) dans les Calédonides scandinaves ; P. Eskola y a défini les mantle gneiss domes et y a établi les principes des faciès minéralogiques, toujours appliqués pour l’étude des roches métamorphiques ; E. Wegmann y a pris des exemples pour préciser les notions d’étages tectoniques et J. J. Sederholm y a étudié le problème de la formation des granites et des migmatites.

Les méthodes d’études pour la Fenno-Scandie sont voisines de celles qui sont utilisées pour l’analyse des zones profondes des autres bâtis cristallophylliens. L’analyse structurale et la cartographie sont indispensables pour établir la géométrie des différents domaines. Les études pétrologiques et géochimiques, aussi bien celle des éléments majeurs que celle des isotopes, ont déjà fourni des résultats importants. Elles sont appelées, comme les précédentes, à être développées.

Le bouclier baltique

Le bouclier baltique forme la partie visible de la plate-forme est-européenne. Il s’agit d’un socle polyorogénique dont l’organisation spatiale présente des enveloppes successives dont l’âge diminue du nord-est au sud-ouest. On passe ainsi de roches mises en place au cours des cycles orogéniques archéens (antérieurs à 2 600 millions d’années, Ma) dans la presqu’île de Kola, dans la province Biélomorienne ou en Carélie, à des unités consolidées au cours du Protérozoïque (entre 2 500 et 900 Ma), lors des cycles svécofennien (de 2 000 à 1 700 Ma) dans la majeure partie de la Suède orientale, gothien puis svéconorvégien (de 1 300 à 900 Ma) dans la zone la plus occidentale du bouclier.

Le domaine archéen fenno-scandien a servi de base à des études concernant la formation précoce de la lithosphère. Il comporte plusieurs cycles successifs dont le plus ancien est l’orogène saamien (de 3 100 à 2 900 Ma), témoin de la plus vieille croûte continentale du bouclier baltique. Les roches archéennes les plus communes sont des granitoïdes, dont la composition, pour les plus vieilles, est tonalitique-trondhjémitique. Des observations géologiques et des mesures isotopiques mettent en évidence l’existence d’une ceinture de roches vertes reposant sur un socle granitoïdique plus ancien en Carélie, en Laponie et sur la péninsule de Kola. La suite magmatique saamienne proviendrait de la recristallisation d’une croûte tholéiitique (basaltique) précoce issue de la fusion du manteau. Certaines roches ont été transformées en amphibolite à grenat au cours d’un phénomène comparable à une subduction. On peut ainsi penser que la croûte présaamienne avait une composition de tholéiite mantellique recyclée au cours d’un processus de tectonique de plaque primitif pendant l’orogenèse saamienne.

L’autre question est de savoir si cette croûte saamienne était développée sur de grandes surfaces ou si elle ne formait que des blocs mineurs agglomérés au cours de l’orogenèse suivante, dite lopienne. Les observations sont contradictoires. En effet, sur la péninsule de Kola, les noyaux supposés anciens sont entourés par des ceintures de gneiss archéens et une agglomération de noyaux de protocontinent semble possible. En revanche, en Carélie, il est difficile de discerner des sutures entre les unités crustales mineures. Dans ce cas, la symétrie des ceintures de roches vertes lopiennes suggère que celles-ci résultent du rifting incomplet d’un substratum accompagné d’une « sagduction » des roches vertes plutôt que d’une tectonique de chevauchement le long des bordures des petits noyaux continentaux.

La sagduction est un phénomène lié à la différence de densité entre les parties les plus basses de la succession de roches vertes archéennes (composées de komatiites) et la croûte sialique. Cette disposition entraîne une situation instable qui initie la subsidence de la succession volcanique. Ce phénomène, limité à l’Archéen, implique des gradients géothermiques élevés et se traduit par un régime tectonique vertical prédominant. L’orogenèse lopien (de 2 900 à 2 600 Ma) pourrait témoigner d’une tectonique des plaques à l’Archéen supérieur. Les roches lopiennes affleurent dans deux régions. En Carélie, elles sont formées par des ceintures de roches vertes (métamorphisme de degré faible à moyen) intrudées par des granites. Dans la région de la mer Blanche et sur la péninsule de Kola, il s’agit de roches plutoniques associées à des formations sédimentaires (métapélites et métapsammites de haut grade) organisées en synformes linéaires.

Les séquences supracrustales déposées entre 2 900 et 2 700 millions d’années ont enregistré des déformations, des métamorphismes et des magmatismes granitiques de 2 700 à 2 600 millions d’années. La juxtaposition des terrains de Carélie (granite-ceinture de roches vertes) et des gneiss de haut grade de la province biélomorienne et de la péninsule de Kola peut être expliquée par un scénario de tectonique de plaques.

La province biélomorienne représenterait la zone mobile (subductée) et la Carélie correspondrait au complexe à croûte amincie d’avant-pays de l’orogène lopien. Dans ce contexte, les plis plats précoces observés dans les gneiss biélomoriens, qui sont responsables de leur épaississement, ainsi que le métamorphisme granulitique de haute pression peuvent être attribués à la subduction du Biélomorien sous un craton saamien occidental. À des niveaux crustaux plus superficiels, ces formations biélomoriennes chevauchent vers l’ouest ce craton. Les gneiss du socle saamien de la péninsule de Kola, impliqués dans les chevauchements, ont un rôle important car leur existence suggère un mécanisme de type collision continentale dans un cadre de tectonique de plaques.

Les formations caréliennes sont composées de roches volcaniques tholéiitiques intracratoniques (de 2 500 à 2 100 Ma) et de sédiments (grès, quartzites, dolomies et shales noirs déposés vers 2 000 Ma). Elles marquent le développement d’une marge continentale passive précédant l’orogenèse svécofennienne.

Le cycle svécofennien