Suède - Encyclopaedia Universalis - E-Book

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La Suède est restée plus longtemps que les autres pays scandinaves dépourvue d'histoire écrite. Les temps archaïques, sur lesquels la documentation se limite aux données de l'archéologie, de l'épigraphie runique et de quelques traditions plus ou moins mythiques consignées dans les pays étrangers, s'y prolongent jusqu'au milieu du XIIe...

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ISBN : 9782341001946

© Encyclopædia Universalis France, 2019. Tous droits réservés.

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Suède

Introduction

La Suède est restée plus longtemps que les autres pays scandinaves dépourvue d’histoire écrite. Les temps archaïques, sur lesquels la documentation se limite aux données de l’archéologie, de l’épigraphie runique et de quelques traditions plus ou moins mythiques consignées dans les pays étrangers, s’y prolongent jusqu’au milieu du XIIe siècle.

Suède : drapeau. Suède (XVIe s. ; off. 1906) Champ bleu azur écartelé d'une croix scandinave jaune d'or. Les couleurs de ce drapeau sont celles des armoiries d'État datant de 1364, composées de trois couronnes jaunes inscrites sur un fond bleu. Sa lointaine origine est une bannière moyenâgeuse dite « croix », portée par les seigneurs du continent à la troisième croisade (fin du XIIe s.).

Ainsi s’expliquent les incertitudes qui pèsent sur les origines de l’État suédois : on ne saurait dire quand ses trois parties constitutives essentielles (le Svealand, autour du lac Mälar, le Götaland, autour des lacs Vättern et Vänern, et l’île baltique de Gotland) ont commencé à reconnaître un même roi, dont le siège ordinaire était en Svealand. Cette union, qui n’effaça jamais, au Moyen Âge, des différences institutionnelles assez profondes, paraît en tout cas antérieure à la fin de l’âge des Vikings. Sauf de courtes périodes au XIVe siècle, la Suède médiévale ne comprit jamais la Scanie et les régions voisines ; sa façade maritime était sur la mer Baltique, à l’ouest elle ne disposait que d’une étroite fenêtre entre le Danemark et la Norvège, sur le bas Götaälv.

Lucien MUSSET

Monarchie constitutionnelle, la Suède pratique le régime parlementaire depuis longtemps. En effet, après la mort de Charles XII (1718), dont le règne a marqué l’apogée de l’absolutisme royal, l’Acte sur la forme du gouvernement (1719-1720) et la loi organique sur le Parlement (1725) établirent la prééminence du Parlement en instaurant un véritable régime d’assemblée. C’est à cette époque, présentée comme l’« ère de la liberté », que naît une véritable vie politique avec la formation de deux courants d’opinion au sein du Parlement.

Profitant des luttes partisanes et des difficultés intérieures, Gustave III réalisa, en 1772, un coup d’État qui, en supprimant les partis politiques, marqua la fin du régime parlementaire et aboutit à l’adoption d’une nouvelle Constitution qui reconnaissait au monarque des pouvoirs quasi absolus.

Les défaites militaires liées aux guerres napoléoniennes conduisirent, en 1809, à la déposition du monarque, Gustave IV Adolphe. Immédiatement fut constituée une commission de la Constitution qui élabora un texte destiné à prévoir tout retour de l’absolutisme royal mais aussi à limiter les pouvoirs du Parlement. Ce texte, instaurant une monarchie constitutionnelle, allait permettre le développement du parlementarisme ; il fut complété par trois lois organiques inséparables de la Constitution : la loi organique sur le Riksdag (Parlement), la loi sur la liberté de la presse et la loi sur la succession au trône.

Cet ensemble de lois fondamentales, qui fit l’objet de nombreux amendements, est demeuré en vigueur jusqu’au 1er janvier 1975, date à laquelle s’est appliquée la nouvelle Constitution qui a abrogé le texte de 1809, sans toutefois apporter de bouleversements substantiels au régime existant.

Tel qu’il a évolué jusqu’à nos jours et tel qu’il est établi par la nouvelle Constitution, le régime politique suédois se présente comme une monarchie constitutionnelle dont le parlementarisme constitue la pierre angulaire.

Depuis le milieu du XIXe siècle, la Suède, jusque-là pays pauvre, a connu un développement économique qui la classe, au début du XXIe siècle, parmi les premières nations au monde en termes de revenu par habitant. La société suédoise a par ailleurs élaboré au XXe siècle un « modèle » social qui a longtemps fait l’admiration, sinon l’envie, de nombre de pays. Les mutations économiques survenues dans le dernier quart du XXe siècle ont mis à mal ce modèle, qui a dû faire l’objet de profondes adaptations pour perdurer.

Jean-Claude MAITROT

Au fond de l’âme suédoise telle qu’elle se dévoile à travers ses expressions artistiques et littéraires se lit une passion, une rage même d’absolu, de radicalisme, de perfection. L’usage est de mettre l’accent sur son mysticisme, son goût du rêve, son penchant pour le lyrisme. En vérité, il faut aller plus loin : elle est aux écoutes, perpétuellement, fascinée depuis toujours par un irrésistible appel de l’ailleurs, que cet « autre part, n’importe où » soit physique, mental ou religieux. À ce titre, sainte Brigitte, Swedenborg, Almqvist, Strindberg, aujourd’hui Lagerkvist sont ses meilleurs représentants. Et voilà aussi pourquoi elle a tant de peine, tout au long de son histoire, à se dégager des influences étrangères. Parallèlement, et là réside son originalité, il appartient à son génie propre de tenter d’organiser rationnellement cette quête de l’absolu, d’enseigner à Jacob la prise infaillible qui lui permettrait de triompher de l’Ange. Entreprise vaine, évidemment, qui la mènerait à coup sûr au désespoir comme il lui arrive de fait fort souvent, s’il n’existait, perpétuellement offerts à profusion à son angoisse, le lac et la forêt auxquels elle revient toujours, réconciliée.

Régis BOYER

1. Un pays nordique

La Suède en position centrale en Europe du Nord, situation qui peut contribuer à expliquer son destin historique puisqu’elle a dominé la Finlande placée à l’est durant sept cents ans environ puis la Norvège à l’ouest et au nord pendant près d’un siècle, représente le plus vaste et le plus peuplé des États scandinaves et nordiques avec, au début de l’année 2014, une population de 9,65 millions d’habitants. Son extension en latitude lui permet de comprendre à la fois des régions subpolaires et d’autres déjà proches de l’Europe centrale. Et son climat, encore maritime, est déjà d’une nuance continentale. Ce pays comprend donc des ressources très variées avec d’abondantes forêts, des mines exploitées depuis longtemps, et il compte aujourd’hui parmi les puissances mondiales importantes.

• Conditions naturelles et données humaines

La Suède s’étend sur 1 574 kilomètres du nord au sud, de 690 4′ à 550 20′ de latitude nord, et de l’est à l’ouest sur 500 kilomètres au maximum avec une superficie totale de 449 964 kilomètres carrés. Elle est contiguë à la Finlande sur 586 kilomètres et à la Norvège sur 1 619 kilomètres. Deux grandes îles de la mer Baltique font partie de son territoire : Gotland (3 001 km2) et Öland (1 344 km2).

Le relief

Le pays repose sur le socle précambrien du bouclier baltique qui plonge au sud sous les terrains sédimentaires de l’époque primaire. À l’ouest du bouclier s’est dressée au Dévonien la masse montagneuse des Scandes ou Alpes scandinaves, qui, après avoir été nivelée par l’érosion, a été soulevée de nouveau à l’époque tertiaire et dressée au-dessus de la mer du Nord. C’est à cette masse montagneuse que s’adosse la Suède ; elle en comprend la partie orientale avec de hautes surfaces au-dessus de 500 mètres et des sommets qui atteignent 2 000 mètres là où les grands fleuves prennent leur source. Ces plateaux seraient assez monotones si les rivières ne les avaient violemment attaqués en y creusant de profondes vallées.

L’ensemble a été complètement remanié par les glaciers qui, à plusieurs reprises, au début de l’époque quaternaire, ont envahi le pays et l’ont écrasé sous une masse de glace (inlandsis) épaisse de plusieurs milliers de mètres. La dernière période glaciaire ne remonte qu’à une dizaine de milliers d’années. Les hautes surfaces ont, de nouveau, été rabotées ; les seuils ont été élargis en gigantesques portes (porte lapone) ; les glaces, remplissant les vallées, les ont recreusées, élargies, leur donnant la forme caractéristique d’auges aux parois abruptes. En se retirant, les glaciers ont déposé des moraines qui ont barré ces vallées, retenant l’écoulement des eaux. D’où la multitude des lacs qui se trouvent aujourd’hui en amont de chacune de ces vallées.

Au pied de ces montagnes, le plateau suédois s’incline vers le golfe de Botnie et la Baltique et s’achève en plaines basses. Sous l’énorme poids des glaces, toute la péninsule scandinave s’était enfoncée au début du Quaternaire, et, maintenant libérée, elle se redresse lentement ; aussi, les régions basses émergent en quelque sorte des eaux qui, autrefois, s’avançaient vers l’intérieur, recouvrant une bonne partie de la Suède méridionale. Le mouvement n’est point terminé ; les terres continuent à se soulever ; le mouvement est plus marqué vers le nord, mais à Stockholm il est encore de 0,40 mètre par siècle. De nouvelles terres sont ainsi gagnées à la culture le long des côtes, car dans la mer bordant l’inlandsis des matériaux très fins se déposèrent lentement sur le fond et forment aujourd’hui les sols argileux fertiles des plaines de la Suède centrale, tandis que, dans les estuaires, les ports risquent de s’assécher.

Les glaciers ont, en se retirant, laissé sur ces terres basses les dépôts morainiques qu’ils avaient ramassés en raclant les sols dans leur course. Au nord, il ne s’agissait que de dépôts cristallins, graviers, blocs de pierre, sable, peu fertiles ; mais, à l’extrémité méridionale, les glaciers, qui avaient raboté les fonds calcaires au sud de la Baltique, déposaient des terres plus chaudes qui ont fait la fortune de la Scanie. Parmi tous ces dépôts, il faut signaler les åsar (eskers), qui abondent dans toute la Suède. Ce sont d’étroites levées de terre, rides de sable et de gravier, qui, hautes parfois de plusieurs dizaines de mètres, n’ont souvent que quelques mètres de largeur et qui peuvent se poursuivre sur plus de cent kilomètres ; s’élevant au-dessus de plaines parfois marécageuses, elles ont constitué des sites favorables à l’implantation d’habitats et de voies de communication dans les régions basses humides et sont aussi devenues de précieuses sablières. On les considère comme des deltas formés dans la mer par les torrents sous-glaciaires au débouché du glacier qui se retirait ; ou bien il s’agit des dépôts remplissant les longues fissures sous-glaciaires et restés en relief quand la glace a fondu.

Climat, hydrographie, végétation

La Suède s’étend sur suffisamment de degrés de latitude pour être le siège de climats divers. Dans l’ensemble, elle appartient aux climats froids et subit les effets de l’anticyclone sibérien, mais la rigueur est atténuée par le voisinage de la côte norvégienne où abordent les cyclones venus de l’ouest et où les eaux relativement chaudes du courant nord-atlantique entretiennent une certaine tiédeur l’hiver ; en outre, des vagues de chaleur méridionale viennent s’attaquer parfois au front polaire tandis que les masses d’air arctique peuvent sévir en hiver.

Le trait le plus caractéristique du climat est l’inégalité des jours et des nuits. En été, le soleil, qui resplendit à minuit au nord du cercle polaire, assure dans tout le pays des nuits claires (à Stockholm, les nuits de juin n’ont que quelques heures de demi-obscurité), tandis que les nuits d’hiver sont longues même au sud, et, tout au nord, durent vingt-quatre heures.

Le Nord (Laponie), que traverse le cercle polaire arctique, connaît des hivers rigoureux ; à Jokkmokk, la moyenne (1931-1960) des températures du mois le plus froid est de — 13 0C, et le thermomètre est descendu en 1924 à — 46 0C ; en juillet, la moyenne est de + 15,2 0C. Plus au sud, la température se réchauffe, mais la moyenne du mois le plus froid est encore à Stockholm de — 3,1 0C (minimum — 28,2 0C en 1942), avec une moyenne de juillet de + 17,8 0C (moyenne annuelle + 6,6 0C). Il faut arriver en Scanie pour que la moyenne des mois d’hiver se place au-dessus de — 1 0C, avec + 17,2 0C en juillet. La côte occidentale bénéficie de conditions semblables, Göteborg, à une latitude cependant plus élevée, connaît — 1,2 0C en février, + 17 0C en juillet.

Les précipitations se tiennent généralement entre 500 et 700 millimètres par an (555 mm à Stockholm : 1931-1960) ; elles ne dépassent ces chiffres que dans l’étroite zone montagneuse du Nord et au voisinage du Kattegat ; et elles restent au-dessous de 500 millimètres dans l’extrême Nord. Elles sont assez bien réparties, avec un maximum, peu marqué, en été. L’hiver, elles tombent sous forme de neige qui tient plus ou moins longtemps suivant la latitude.

Ces précipitations alimentent les fleuves grossièrement parallèles qui descendent sur 400 ou 500 kilomètres vers le golfe de Botnie après avoir drainé les lacs au sortir de la montagne. Mais le plus long des fleuves suédois se jette dans le Kattegat : c’est le Klarälv qui, né en Norvège, traverse le lac Vänern et prend ensuite le nom de Götaälv pour aboutir en un large estuaire à Göteborg ; il mesure 720 kilomètres de long, dont 520 sont situés en Suède, et son bassin s’étend sur 50 200 kilomètres carrés.

Les nombreux lacs de montagne constituent des réservoirs naturels pour la production hydroélectrique ; mais il faut signaler surtout les grands lacs de la dépression centrale : Mälar, Hjälmar, Vättern, Vänern ; le principal d’entre eux, le Vänern, couvre 5 585 kilomètres carrés.

La végétation, qui a réoccupé le pays après les glaciations, dépend à la fois de l’altitude et de la latitude. Si la zone subarctique est couverte d’une forêt claire et basse de bouleaux (qui deviennent exclusifs en altitude) et de résineux, la plus grande partie de la Suède appartient à la zone boréale de conifères (pins et épicéas en boisements assez denses auxquels se mêlent des bouleaux) ; marais et tourbières y sont nombreux. Vers le sud se multiplient les arbres à feuilles caduques (ormes, tilleuls, chênes, frênes). Dans l’ensemble, les forêts recouvrent 53 p. 100 du pays.

La population

La population suédoise augmente peu. Au fil des années 1990, cette faible croissance était avant tout le fait de l’immigration. Depuis les années 2000 cependant, la reprise de la natalité a provoqué la hausse, si limitée soit-elle, du taux de croissance naturelle. Compte tenu de ces facteurs, la population suédoise a évolué depuis la Seconde Guerre mondiale : d’une part, plus de 10 p. 100 des résidents sont nés à l’étranger (et 5,3 p. 100 de la population est de nationalité étrangère) ; d’autre part, elle connaît un vieillissement accéléré : quand les moins de dix ans représentaient 22 p. 100 de la population en 1905, ils ne comptaient plus en 2006 que pour moins de 11 p. 100.

Cette population travaillait autrefois surtout dans l’agriculture, la pêche, l’exploitation des forêts ; 50 p. 100 de la population active s’adonnaient à ces travaux en 1900. Là comme partout ailleurs en Europe, les mutations de la société et leur corollaire, l’exode rural, ont vidé peu à peu les campagnes du nord : au début du XXIe siècle, 90 p. 100 de la population suédoise vit dans le sud du pays, où sont concentrés les centres industriels et administratifs. Si les districts de Stockholm et de Malmö ont, en 2012, des densités respectives de 326 et 114 hab./km2, cette densité tombe à 4,7 dans le district de Västerbotten et même à 2,5 dans ceux de Norrbotten et de Jämtland, la densité moyenne nationale étant de 23 hab./km2.

Par ailleurs, en fonction des politiques volontaristes de parité et d’égalité menées par les divers gouvernements, les femmes tiennent une place essentielle dans le monde du travail : se montant à 79 p. 100, leur taux d’activité est l’un des plus élevés au monde.

• Divisions régionales

La Suède comprend, du nord au sud, des régions que l’on définit surtout par leur latitude et que l’on a l’habitude de grouper en Suède septentrionale ou Norrland, Suède centrale et Suède méridionale.

Le Norrland

Au nord, la Laponie – Norrbotten et Västerbotten – est un vaste territoire qui représente près des trois cinquièmes du pays, très peu peuplé. Traversée par le cercle polaire, elle se caractérise par le contraste de la longueur des jours et des nuits entre l’hiver et l’été : la période végétative ne dure guère plus de quatre mois (de la mi-mai au début d’octobre), et la luminosité de l’été ne peut en compenser la brièveté.

La Laponie comprend à l’ouest un axe montagneux dont les sommets peuvent atteindre plus de 2 000 mètres (Kebnekaise, 2 111 m) et qui, dans les parties les plus élevées, est le domaine du fjäll, à peu près dépourvu de toute végétation, avec des plaques de neige subsistant tout l’été ; cette montagne est traversée de profondes coupures nord-ouest - sud-est où s’allongent les lacs (Torneträsk, Stora Lulevatten) ; des usines hydroélectriques sont implantées à la sortie de ces lacs (Harsprånget).

Les collines et la plaine sont couvertes de conifères, pins et épicéas. L’activité agricole est dominée par la production de produits laitiers, de fourrage et de viande de boucherie. À l’embouchure des rivières Torneälv, Kalixälv, Luleälv, Piteälv, Skellefteälv, Umeälv, se sont placées les scieries qui débitent les troncs naguère arrivés par flottage et les usines de pâte à papier.

L’autre grande richesse du pays, avec la forêt, ce sont les mines ; il existe des minerais sulfureux, de cuivre notamment, et aussi de plomb et de zinc, à Boliden près de Skellefteå ; mais surtout on a découvert de vastes bassins ferrifères en pays quasi vide, à Gällivare-Malmberget et à Kiruna. Ce minerai de haute teneur est en partie exporté par le port norvégien de Narvik et en partie dirigé sur l’usine sidérurgique de Luleå.

Les Lapons ou Samis, qui ont donné leur nom au pays, ne sont guère que quinze mille. Un très petit nombre d’entre eux seulement continue à mener la vie des éleveurs, campant l’hiver dans les villages de la plaine et poussant leurs troupeaux de rennes vers la montagne au printemps et en été ; mais ils pratiquent aujourd’hui très rationnellement un système d’élevage par transhumance.

Ce pays de montagnes pittoresques, offrant d’immenses champs de neige, illuminé par le soleil de minuit en été, ne pouvait manquer d’attirer les touristes ; ils ont fait le succès de stations comme Jokkmokk. Mais les villes sont pour l’essentiel sur la côte : Luleå, Skellefeteå et surtout Umeå, considérée comme la capitale du Norrland supérieur.

Le Norrland méridional comprend le Jämtland et les districts de Västernorrland et de Gävleborg. Il est recouvert aussi par le vaste tapis de conifères mêlés de bouleaux. Mais la température est déjà plus clémente qu’en Laponie ; la montagne, plus accueillante, se prête à l’élevage, offre les villégiatures d’été. Au cœur de campagnes assez fertiles s’est développé le centre d’Östersund sur le Grand Lac (Storsjö), relié par voie ferrée au port norvégien de Trondheim.

C’est aussi la région où le flottage des troncs était le plus développé. L’Ångermanälv, l’Indalsälv, le Ljungan, le Ljusnan, aujourd’hui remplacés par les transports ferroviaires et surtout routiers, portaient à la côte les bois qui y sont convertis en pâte à papier. C’est sur cette côte que se trouvent les villes : Sundsvall, Härnösand, Kramfors, Sollefteå, Örnsköldvik.

La Suède centrale

La Suède centrale comprend au nord, dans le district de Kopparberg, une zone où la présence de mines avait suscité une industrie renommée et qui en garde la marque. Il y avait là des mines d’argent, des mines de cuivre à Falun, il reste des mines de fer autour de Grängesberg. L’acier que l’on obtenait grâce au charbon de bois de résineux était célèbre en Europe, où il était exporté. Le