Traité des Excitants Modernes - Honoré de Balzac - E-Book

Traité des Excitants Modernes E-Book

Honore de Balzac

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Beschreibung

Passage en revue de cinq substances :l'alcool, le sucre, le thé, le café et le tabac que l'auteur a consommé et en rapporte ses observations.

Das E-Book Traité des Excitants Modernes wird angeboten von Books on Demand und wurde mit folgenden Begriffen kategorisiert:
littérature française, Classique, Honoré de Balzac, Essai littéraire, Sciences humaines et sociales

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Traité des Excitants Modernes

Traité des Excitants ModernesI – LA QUESTION POSÉEIIIIIIII – DE L’EAU-DE-VIEIVIII – DU CAFÉVIV – DU TABACVIV – CONCLUSIONSVIIVIIIPage de copyright

Traité des Excitants Modernes

Honoré de Balzac

I – LA QUESTION POSÉE

L’Absorption de cinq substances, découvertes depuis environ deux siècles, et introduites dans l’économie humaine, a pris depuis quelques années des développements si excessifs, que les sociétés modernes peuvent s’en trouver modifiées d’une manière inappréciable.

Ces cinq substances sont :

1° L’eau-de-vie ou alcool, base de toutes les liqueurs, dont l’apparition date des dernières années du règne de Louis XIV, et qui furent inventées pour réchauffer les glaces de sa vieillesse.

2° Le sucre. Cette substance n’a envahi l’alimentation populaire que récemment, alors que l’industrie française a su la fabriquer en grandes quantités et la remettre à son ancien prix, lequel diminuera certes encore, malgré le fisc, qui la guette pour l’imposer.

3° Le thé, connu depuis une cinquantaine d’années.

4° Le café. Quoique anciennement découvert par les Arabes, l’Europe ne fit un grand usage de cet excitant que vers le milieu du XVIIe siècle.

5° Le tabac, dont l’usage par la combustion n’est devenu général que depuis la paix en France.

Examinons d’abord la question, en nous plaçant au point de vue le plus élevé.

Une portion quelconque de la force humaine est appliquée à la satisfaction d’un besoin ; il en résulte cette sensation, variable selon les tempéraments et selon les climats, que nous appelons plaisir. Nos organes sont les ministres de nos plaisirs. Presque tous ont une destination double : ils appréhendent des substances, et nous les incorporent, puis les restituent, en tout ou en partie, sous une forme quelconque, au réservoir commun, la terre. Ce peu de mots est la chimie de la vie humaine.

Les savants ne mordront point sur cette formule.

Vous ne trouverez pas un sens, et par sens il faut entendre tout son appareil, qui n’obéisse à cette charte, en quelque région qu’il fasse ses évolutions.

Tout excès se base sur un plaisir que l’homme veut répéter au-delà des lois ordinaires promulguées par la nature. Moins la force humaine est occupée, plus elle tend à l’excès ; la pensée l’y porte irrésistiblement.

I

Pour l’homme social, vivre, c’est se dépenser plus ou moins vite.

Il suit de là que, plus les sociétés sont civilisées et tranquilles, plus elles s’engagent dans la voie des excès. L’état de paix est un état funeste à certains individus. Peut-être est-ce là ce qui a fait dire à Napoléon : “La guerre est un état naturel.”, Pour absorber, résorber, décomposer, s’assimiler, rendre ou recréer quelque substance que ce soit, opérations qui constituent le mécanisme de tout plaisir sans exception, l’homme envoie sa force ou une partie de sa force dans celui ou ceux des organes qui sont les ministres du plaisir affectionné.

La Nature veut que tous les organes participent à la vie dans des proportions égales ; tandis que la Société développe chez les hommes une sorte de soif pour tel ou tel plaisir dont la satisfaction porte dans tel ou tel organe plus de force qu’il ne lui en est dû, et souvent toute la force, les affluents qui l’entretiennent désertent les organes sevrés en quantités équivalentes à celles que prennent les organes gourmands. De là les maladies, et, en définitif, l’abréviation de la vie.

Cette théorie est effrayante de certitude, comme toutes celles qui sont établies sur les faits, au lieu d’être promulguées a priori. Appelez la vie au cerveau par des travaux intellectuels constants, la force s’y déploie, elle en élargit les délicates membranes, elle en enrichit la pulpe ; mais elle aura si bien déserté l’entresol, que l’homme de génie y rencontrera la maladie décemment nommée frigidité par la médecine. Au rebours, passez-vous votre vie au pied des divans sur lesquels il y a des femmes infiniment charmantes, êtes-vous intrépidement amoureux, vous devenez un vrai cordelier sans froc. L’intelligence est incapable de fonctionner dans les hautes sphères de la conception. La vraie force est entre ces deux excès.