À bras le cœur - Amadou Barr - E-Book

À bras le cœur E-Book

Amadou Barr

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Beschreibung

Un jeune garçon d'humeur passive et victime de violences est exclu de son collège.

Max est un garçon vivant avec sa mère et sa sœur dans un quartier difficile de Compiègne. Au collège où règne une certaine ambiance de violence scolaire, le jeune souvent victime de certains de ses camarades se révèle peu à peu lorsque sa passivité le conduit à l’exclusion de son collège. Dès lors, il va ouvrir les yeux sur la misère et la souffrance qui l’entourent et avec l’aide de Madame Martin, une bonne samaritaine, il va panser tant bien que mal les plaies béantes d’un univers social aux fractures multiples.

Suivez, grâce à ce témoignage, le parcours de Max, de sa prise de conscience de l'univers social souffrant qui l'entoure à ses actions pour pallier ces difficultés.

EXTRAIT

Max vit sa mère sous un autre jour, elle n’était pas seulement la mère fouettarde qui aboyait constamment derrière lui, mais la maman attentionnée. Max souriait cet après-midi-là lorsqu’il qu’il descendit nonchalamment l’escalier de l’immeuble chez lui. Désormais, il allait prendre de bonnes résolutions ; Safi sa sœur était restée bouche bée, lorsqu’en plus de mots adorables, genre « petite sœur », il lui proposa un chèque pour des produits cosmétiques dans une boutique de marque.
— Elle est où l’arnaque dit-elle avec une mine qui en disait long sur sa méfiance vis-à-vis de son frère ?
— Il n’y a aucune petite sœur, j’ai changé c’est tout.
Le jeune homme en plus de prendre le temps de discuter avec Michel, le voilà qui disait gaiement bonjour à Mme Martin, et celle-ci faillit tomber à la renverse quand le gamin naguère insolent lui proposa de prendre ses courses et de l’accompagner jusqu’à son appart au troisième étage.
C’est alors que Max eut la surprise de sa vie lorsqu’ayant accepté d’entrer chez Mme Martin qui insista pour lui offrir du café en guise de remerciements. Car au fur et à mesure que celle-ci parlait il découvrit que dans cet immeuble comme ailleurs, de très lourds secrets étaient gardés.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Né au Sénégal, Amadou Barr a fait des études de Sociologie à l’université Gaston Berger de Saint-Louis. Il vit présentement au Canada après quelques années passées en France. Il travaille dans le milieu communautaire notamment à Heberjeune de Parc-Extension où la relation d’aide est primordiale.

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Amadou Barr

À bras le cœur

Témoignage

© Lys Bleu Éditions – Amadou Barr

ISBN :978-2-85113-701-2

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

À Mamadou Oumar Boly

&

Atoumane Samba Malick

Si les prières de la progéniture sont un viatique pour les défunts parents, les miennes vous accompagneront jusqu’aux portes de Firdaws.

SYNOPSIS

Max, enfant d’un quartier défavorisé semble voué à l’échec comme nombre de ses camarades vivant dans conditions similaires de cette France oubliée où des barrières sociales se sont érigées au fil de l’immigration. Heureusement pour le garçon, l’éducation passionnée d’une mère célibataire va constituer une sève nourricière qui réveillera en lui un cœur dont des vies misérables du quartier avaient besoin.

Ce récit est la rencontre entre un garçon voué à l’échec et sa vocation : donner de soi sans compter à des voisins que l’ignorance ambiante, bien plus que leurs conditions réelles, avait réduit au désespoir.

1

Dans un appartement familial situé au quatrième étage de l’immeuble Verlaine, le soleil avait pénétré dans une chambre et éclairait de ses rayons encore fébriles le visage d’un jeune homme qui dormait paisiblement sur un lit individuel. La chambre était un grand foutoir.

Ses habits portés la veille, un jeans, un blouson gris et un léger manteau de cuir marron étaient posés sur un vieux canapé en cuir en face du lit.

Un jet de pierre sur la façade de l’immeuble fit sursauter le jeune garçon.

Max regarda son réveil qui indiquait 8 h 30. Il grommela des injures et se jeta hors du lit. Il regarda à travers la fenêtre mais ne vit pas la personne qui l’avait réveillé.

Il longea le couloir de l’appart à quatre pièces qu’il partageait avec sa mère et ses deux sœurs.

Au salon, il jeta un regard sur la pendule accrochée au-dessus des photos de son défunt père, il ne s’était pas trompé.

— Que fais-tu en caleçon à cette heure-ci ? Lança sa mère avec des invectives pour montrer son aversion pour l’impudeur de son fils.

— Weuch personne ne m’a réveillé, chargea Max

— Tu as dormi à quelle heure, lança sa mère furieuse ? Tu n’es plus un enfant, quand tu as école apprend à te coucher tôt au lieu de traîner comme un vaurien.

Max marmonna des mots inaudibles, accompagnés d’un geste en l’air pour mettre fin aux litanies habituelles de sa mère sur ses sorties nocturnes.

Sa mère l’invectiva à nouveau suite à ce geste de défiance. Elle était entrain de trier les habits assise sur une petite table en face d’une grosse armoire qui occupait la moitié de son salon. Les deux battants étaient ouverts. Elle n’était pas encore habillée, un pagne noué juste au-dessus de ses seins lui servait de vêtement. Sur la tête, une écharpe tenait ses cheveux légèrement envahis de cheveux blancs et en désordre.

Max s’habilla rapidement. Un coup de brosse rapide dans la salle de bains, un jet d’eau sur le visage. Il s’essuya avec une serviette qui pendait sur la porte de la salle de bain.

Suite à un mouvement brusque pour ranger sa brosse à dents, il fit tomber la petite armoire jadis conçue comme une pharmacie et qui était mal accrochée au mur.

Il grommela encore des injures.

—Tu me répares tout ça avant de sortir hein ! Fo que t’arrêtes de me casser mes affaires ! j’en ai marre de ce vaurien, lance sa mère du salon dont la porte faisait face à celle de la salle de bain, juste à l’entrée de l’appartement.

—Je suis pressé, je m’en occuperai tout à l’heure maman.

Max s’était fait plus petit, car sa mère avait bondi devant la salle de bain avec sa silhouette athlétique.

— Je suis très en retard maman, je te promets que je vais tout remettre en place après l’école.

Le jeune homme s’effaça, sous le regard furieux de sa mère qui lui pointait une main prête à l’agripper.

La porte de l’appart claqua derrière lui quelques secondes plus tard.

Dehors en bas de l’immeuble Michel le gardien était entrain de discuter avec la femme de ménage.

— Hep jeune homme lança-t-il

Max ne répondit pas, pressé, il bifurqua par la pelouse au lieu de la contourner par la chaussée.

— Je te parle, Mr Sarr. Je sais que c’est toi et tes copains qui avez tagué la façade de l’immeuble.

« Vas te faire foutre », répliqua Max à mi-voix

— Je vous demande pardon, lança le gardien qui avait cru entendre des injures.

C’était un homme trapu, chauve d’une cinquantaine d’années, environ. Il arborait la tenue de l’Office de l’habitat.

— Ces gamins, je ne te dis pas… compatit la femme de ménage, une brune au visage dodu un peu plus grande que le gardien. Elle tenait le service du ménage. Le gardien semblait vouloir lui faire signer quelques papiers.

Max arriva au collège haletant. À bout de souffle, il se présenta à la vie scolaire. Virginie la surveillante principale ne daigna pas le regarder lorsqu’il marmonna des explications incohérentes.

Dans la salle de la vie scolaire, trois filles et un homme étaient occupés chacun autour d’une grande table qui leur servait de bureau commun.

Virginie était installée au bureau en face de la porte, c’était une jolie petite blonde. Ses cheveux bouclés encerclaient son joli visage ovale. Ses magnifiques yeux verts étaient retranchés derrière de petites lunettes de vue. Elle pianota sur le clavier de l’ordi dans lequel elle semblait entrer des informations contenues dans les fiches qu’elle tenait sous les yeux. Au bout de quelques minutes, elle daigna enfin lever sa tête.

— Cette semaine, tu es arrivé en retard tous les jours, j’ai appelé ta mère et tout ce que tu m’avais dit hier est archifaux.

Virginie avait hurlé fort.

Max baissa la tête comme un petit garçon.

Il se mit à martyriser le sac qu’il portait en bandoulière avec les clés de leur appart dans ses mains.

— Hé, oh, je te parle, reprit la surveillante, il faut arrêter de nous prendre pour des idiots.

Arrive la CPE, Mme Miné, un petit bout de femme, svelte mais l’air volontaire. Son bureau était adjacent à la vie scolaire, sa porte n’était pas fermée, elle n’avait rien perdu des réprimandes de la jeune femme.

— C’est pas bien de mentir Max, dit-elle sur un ton plutôt doux. Il faut arrêter d’inventer des maladies à ta maman.

De tout le collège, c’était sans doute la plus aimable avec le garçon. Max ne s’expliquait toujours pas cette tendresse alors que d’habitude elle est très coriace avec les élèves.

Virginie resta furieuse mais se leva de sa chaise, prit un carnet à côté de sa collègue, Latifa, une magrébine et griffonna dessus. Déchira le papier qui devait être le billet de retard pour Max.

— Tiens ! Je ne veux plus de retard pour le reste du mois, compris ?

Max haussa la tête tout en saisissant le ticket qui lui était tendu.

Les Waouh, résonnent dans la classe lorsque le jeune homme fit son irruption à la salle 31 du troisième étage.

— Toujours les mêmes, lança, Mme Guerrier, la prof de français à l’endroit de Max qui lui remettait le billet de retard avec un sourire narquois.

— Taisez-vous hurla l’enseignante, alors que les chahuts pleuvaient à l’endroit de Max.

Le mot « blédard » fusa des quatre coins de la salle.

— Il ne sait pas lire l’heure, plaisanta Guillaume. Un brun, qu’on peut trouver vieux pour le collège, il était la terreur de Max, avec Yaya, un jeune black toujours à côté de lui.

— Il est naze, le blédard, plaisanta un autre.

Mme Guerrier, qui était assise sur le bureau depuis l’arrivée de Max, bondit devant les élèves.

— Taisez-vous !

Tout redevint calme, lorsqu’elle hurlait de cette façon-là.

Max faillit tomber au moins trois fois à cause de croche-pieds tendus sur la rangée, alors qu’il allait au fond de la classe.

Élodie, son amie de toujours enleva le sac qu’elle avait mis sur la chaise. Max s’assit à côté d’elle.

Elle n’avait pas manqué de lancer « Creuvards », lorsque ses camarades s’étaient acharnés sur Max avant l’intervention de Mme Guerrier.