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La découverte soudaine de ses prétendues origines seigneuriales par son ami Marcel plonge Claude dans une quête obsessionnelle pour recréer une vie de noblesse. Convaincu de sa royauté, il s’efforce de constituer une cour autour de lui. Cependant, cette certitude est-elle fondée ?
À PROPOS DE L'AUTRICE
Explorateur de la plume,
Jean-Marie Faure utilise l’écriture pour exprimer ses points de vue sur la politique et les relations interculturelles, notamment avec les Anglais. Au travers de son univers littéraire unique, chaque mot devient une invitation à la réflexion et à la découverte de nouveaux horizons.
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Jean-Marie Faure
Cy n’entrez pas
Roman
© Lys Bleu Éditions – Jean-Marie Faure
ISBN : 979-10-422-2928-3
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Cy n’entrez pas, hypocrites bigots.
Rabelais
Pour les oreilles délicates :
Si j’use de mots étrangers où grossiers, c’est, ne vous déplaise, pour leur sonorité.
Pour les oreilles fines :
Oui il y a des collages, mais comment les citer tous sans alourdir ?
Ceci dit, il me tombe dessus, un truc pas possible, vraiment bolchoï.
D’abord, un peu d’histoire.
En 751, Pépin dépose Childéric III, le roi mérovingien légitime, puis, à Soissons, il se fait élire roi des Francs par acclamation d’une assemblée d’évêques et de grands du royaume. Pépin devient le premier roi de la dynastie carolingienne. Quant à Childéric III est tonsuré (il perd les cheveux longs, signe de pouvoir chez les Francs) et finit ses jours enfermé dans le monastère de Saint-Bertin, près de Saint-Omer.
Maintenant, mon histoire perso.
Marcel, mon pote depuis la maternelle, est devenu un ponte du séquençage de l’ADN en archéologie. Il me téléphone hier.
— Je te rassure, j’ai étudié ton génome, tu n’as aucune tare génétique. Mais écoute-moi bien, il arrive une chose incroyable, tu sais que j’ai établi le génome complet de plusieurs rois mérovingiens. Là, stupéfaction, ton génome est à 99 % celui des Mérovingiens, aucun doute, tu es un de leurs descendants.
— Tu te fous de ma gueule, Marcel arrête ton char, j’en sors par la cuisse peut-être ?
— Je ne me fous pas du tout de ta gueule, je l’ai fait vérifier par des collègues de Heidelberg et de Cambridge, je t’envoie leurs confirmations écrites noir sur blanc, en plus tu as exactement le même chromosome Y, celui des descendants mâles, donc légitimité maxi. Qu’est-ce que t’en dis, mon ami ?
Yes, c’est bolchoï, je suis royaliste depuis l’âge de trente ans environ, ça a mis longtemps à mûrir, c’est du solide. Donc, quoiqu’encore un peu sceptique, je suis ravi, prêt à endosser le rôle de Roy, malgré les risques de ridicule, alea jacta est.
Je le dis à Marcel qui rigole, mais sans me décourager.
Rendez-vous avec Marcel.
Que faire maintenant ?
MARCEL : Il faut te choisir un nom, je suggère le Roy Clo, Roy prononcé à l’ancienne : roé, comme Corneille, comme moé encore dans les campagnes et pas roa à la parigot ; Clo, évocation de Clodion et de Clovis sans la prétention d’un de ces noms.
— Attends, je vois venir la plaisanterie, faure-clos.
— OK, alors Claude.
Non, car on va nous balancer des reines-claudes faisant mine de s’interroger sur mon genre, ou bien m’appeler Claude Pruneau ; ne prêtons pas le flanc aux vannes trop faciles, je préfère Jean-Marie.
— C’est déjà pris par Le Pen.
— Tant pis, je le reprends, après tout c’était le nom de mon père et de mon frère.
— Bene, Jean-Marie, rex francorum. Maintenant, il te faut une image.
— En un, l’amour ! Encore l’amour et toujours l’amour, pour paraphraser Danton ; l’amour opposé au ressentiment, l’amour de son coin de terre, de la nature, de tous les hommes et même plus, l’amour de tout, on est responsable individuellement de tout ce qui arrive, donc non seulement de ce que l’on fait, mais aussi de ce que font les autres, pas d’échappatoire, c’est la grande leçon de Dostoïevski.
En deux, la force, la force tranquille à la Segala, la force qui fait face, qui ne reculera pas, qui fera ce qui est approprié, sans s’énerver, serein, un roc face à la tempête, jamais laisser entrevoir une des faiblesses fatales à Louis XVI, ne jamais se déculotter, never ever. C’est le support de la confiance qu’on voudra bien m’accorder et qui m’est si nécessaire. Je n’ai pas l’intention de gouverner, laissons la gestion de l’éducation dite nationale, des comptes de la sécu, à un Premier ministre qui est là pour prendre les coups, moi je suis le rempart contre les dérapages, je garde un droit de veto, ce droit est le socle riveté à la statue du roi, ils ne font qu’un, si on enlève l’un on enlève l’autre. Je vais me faire traiter de Monsieur veto, comme Louis XVI, tant pis, j’y tiens, je ne lâcherai rien sur ce point, si non que resterait-il, un pot de fleurs dans un décor d’opérette. Bien entendu ce droit doit être utilisé le plus rarement possible, c’est la glissière de sécurité de l’autoroute, il ne faut pas s’y frotter à tout bout de champ.
— OK, j’adhère à fond. Suivant, il te faut un conseil.
— Pour le conseil je préfère le terme d’équipe, 11 personnes comme au foot, ce ne sera pas facile, car au début on nous prendra pour des rigolos et plus tard pour des réacs. Donc, avec moi, seulement 12 types autour de la table, éventuellement d’autres autour, non exclus, mais levant le doigt pour intervenir.
Pour le choix des membres, d’abord 3 permanents inévitables, toi et les 2 autres généticiens, au-dessus de tout soupçon de servilité. Vraiment libres et indépendants.
MARCEL : Ouais ! tu peux compter sur moi, pour les autres ça peut les amuser ou non, on verra, mais pourquoi ces complications ?
— Pour éviter la routine, la fonctionnarisation, éviter le dépit d’une exclusion, rester respectueux. Le mépris est la seule chose qu’on ne pardonne pas, c’est la chose qu’on sait quand on a vécu à la campagne comme toi et moi ; si tu la ramènes t’es fini.
— T’as raison, à un mec tu peux lui piquer sa montre, son portefeuille et même sa femme, il peut te le pardonner, mais le moindre signe de dédain, il ne te le pardonnera jamais, il pourra te servir, mais il ne sera jamais ton pote, la courtoisie est essentielle.
— Pour compléter la table, on tire au sort parmi les présents, toujours dans le même esprit, et aussi décourager les lécheurs, je n’aime pas les fayots.
MARCEL : C’est rigolo, mais je suis d’accord. Parlons des spécialistes.
— Je veux un latiniste, pas forcément un normalien, mais un type capable de me fournir ou de contrôler mes citations latines, je les adore, peut-être parce que j’en ai été frustré par mon père qui détestait le latin, peut être bien parce qu’il en avait lui-même été frustré à son époque, il était essentiel de distinguer l’enseignement secondaire des mieux nantis de l’enseignement primaire supérieur, destiné à limiter l’ambition des bouseux, en faire des serviteurs compétents et pas cher payés. Pour eux, pas de bac, pas de fac, car pas de latin. Pompidou, pour « démocratiser », a supprimé le latin obligatoire, résultat, il est en train de disparaître. Qu’apprenaient à l’école nos grands poètes, de Villon à Racine ? Non le français, mais le latin. Qu’apprenaient les grands scientifiques, de Ferma à Pascal et Copernic ? Le latin ! les maths, c’était pour s’amuser.
MARCEL : Ouais ! C’est tout à fait vrai, même si le latin ne les a pas aidés, mais qui sait, il ne les a pas empêchés d’accomplir une œuvre immense, je pense à d’autres géants : Kepler, Galileo, Newton, qu’avaient-ils appris dans les écoles ? Le latin ! Tiens, je pense soudain à un de nos plus grands poètes, Rimbaud, qui était capable d’écrire d’excellents vers en latin.
— Claro ! Maintenant, ça va te sembler bizarre, mais j’ai besoin d’un type très fort dans le décryptage du comportement, de la gestuelle, de la mimique, je pense à un champion de poker, appelons-le Pok.
— Certains keufs sont aussi très bons.
— Il faudrait aussi que je puisse consulter un grand entrepreneur, un Bernard Arnault, un Pinot, une Bolloré, un Nunez, Xavier Niel, des gars qui ont fait leurs preuves dans la mêlée, pas des profs d’économie.
— Mais le dernier ?
— OK, il est feuj, mais qui a parlé de roi catho ? Over ! C’est fini, les juifs en France sont les plus fervents défenseurs de la laïcité, je te rappelle d’ailleurs qu’un Israël heureux, c’était un roi plus un dieu qui amenait la pluie. Pas une assemblée, de toute façon on ne peut pas s’en passer, mais ne nous faisons pas d’illusion, il y aura toujours des renifleurs pour trouver des effluves d’antisémitisme même dans ce que je viens de dire, on aime tout le monde, je l’ai dit.
— C’est clair comme du cristal !
— En cas de joute verbale, j’ai besoin d’un tac au tac d’esprit mettant les rieurs de mon côté, et aussi d’un percutant, un tackleur.
— Pour moi, le meilleur tac serait Dieudonné, le tackleur Onfray ou Laure Lavalette.
— Une meuf ! Mais tu ne vois pas le scandale si une main pleine de doigts se balade vers son fendu ?
— Mot à bannir, defo ! t’es vulgaire.
— Non, grossier ! Et encore je n’ai pas utilisé le mot gonzesse. Pas de meuf parmi les apôtres, pas de meuf aux grandes heures de la Royal Navy qui reposait sur 3 choses « Rum, whip and sodomy », Nelson dixit.
— Good ! Même si elle n’est pas vraie. N’empêche tu vas te mettre à dos beaucoup de femmes, tu ferais bien d’en finir avec les grivoiseries et les gaudrioles à la Depardiou.
— Peut-être bien, néanmoins, je me répète, qui est sûr de ne jamais effleurer un beau boume qui ondule, méfis té.
— C’est quoi un boume ?
— Je vois que tu ne fréquentes pas les Africaines de France. Un boume, c’est les fesses, un cul bien rebondi, l’appât sexuel numéro un pour les vrais mâles africains, les vrais, pas les moitiés européanisées.
— Nota bene. Il te faut des scientifiques ?
— C’est clair ! Villani et Alain Aspect seraient top, mais qui sait, et aussi un biologiste.
— Et pour la com ?
— Au début était le verbe. OK, primordial ! Mais pas de discours à la Pétain ou à la de Gaulle, juste des brèves sur X comme Trump, on s’y colle tous, surtout, latin, tac et tackle, les journalistes, un par un comme Houellebecq, pas en meute.
— Pour ta sécurité ?
— Je vois un gonze assez fort pour maîtriser n’importe qui sans le moindre bobo, évidemment jamais de pain, de savate ou de Glasgow-kiss, un haltérophile quoi ! Un Rambo Bilboa.
— Un Glasgow-kiss, c’est quoi ?
— Excuse-moi, j’adore, c’est notre coup de boule… (de breton).
— J’aime bien. Un service secret ?
— Oui, un mini Mossad réduit à deux types, un pour les renseignements sur les flics, une taupe, mais achtung ! Nous ne lui demandons pas de trahir son engagement, nous n’aimons pas les traîtres, nous lui demandons de décrire l’ambiance, ce qui se trame en gros dans la grande maison, pas en détail.
— Comment le recruter ?
— Prévenir les frankaouis que, si un keuf se présente, on lui demande s’il veut garder l’anonymat, comme à la légion, s’il dit oui et s’il est bien placé (pas à la circulation), on lui envoie « pok » pour le sonder.
— Pour le deuxième gars ?
— Un exécuteur, un entarteur, pas de bobo, ici encore, faut que le mec n’ait pas froid aux yeux et qu’il soit balaise, car il risque des réactions violentes, à la B.H.L.
— Parlons maintenant des amis.
— D’abord, leur nom, les « frankaouis », les francs, en beur. Les francs, ça aurait un parfum de racisme qu’on nous balancerait à la figure. Tout le monde est le bienvenu pourvu qu’il soit royaliste, quel que soit son favori, un Orléans ou any