Dans une autre vie - Camille Blanchet - E-Book

Dans une autre vie E-Book

Camille Blanchet

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Beschreibung

April fête tout juste ses 16 ans. Cependant, depuis quelques années déjà, à la suite du décès d’un proche, elle vit un phénomène étrange : chaque nuit, elle rêve de Anae, une jeune fille qui semble appartenir à une autre époque. Perdue entre chimères et réalité, April sent qu’elle court un grave danger, car Anae se manifeste maintenant de manière insistante. Mais qui est-elle exactement et que lui veut-elle ?




À PROPOS DE L'AUTEURE




Passionnée depuis plusieurs années par les belles-lettres, Camille Blanchet partage ses expériences littéraires sur Instagram et YouTube depuis plus de deux ans. Poussée par l’engouement de ses premiers lecteurs, elle concrétise ici son premier roman : Dans une autre vie.

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Camille Blanchet

Dans une autre vie

Roman

© Lys Bleu Éditions – Camille Blanchet

ISBN :979-10-377-6294-8

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

1

— April, April !

— … Oh qu’est-ce qu’il y a ?

Je râle, encore ensommeillée.

Lorsque j’ouvre les yeux j’aperçois Aaron, une pièce de monnaie à la main.

— La petite souris est passée !

— Ah ! C’est chouette ça !

Je lui souris avec beaucoup d’enthousiasme.

Depuis ce qu’il s’est passé, il est difficile d’obtenir un sourire d’Aaron, alors le voir heureux me rend moi-même heureuse.

Aaron est mon petit frère de neuf ans, cela fait maintenant deux ans que je m’occupe de lui comme s’il était mon propre fils. Je lui prépare à manger, le borde, et m’occupe de lui jusqu’à ce qu’il s’endorme. Grâce à tout ce temps passé ensemble nous sommes devenus très fusionnels.

Hier, il a perdu une dent alors je lui ai dit de la mettre sous son oreiller.

— Je vais la montrer à papa !

J’entends mon frère descendre les escaliers en courant, puis une fois en bas je l’entends parler à mon père, qui je soupçonne de s’être endormi dans le canapé devant la télévision.

Lorsque je m’aperçus que je rêvassais, je regarde l’heure sur mon réveil, neuf heures. Bien, il n’est pas très tard. Mon regard se pose alors sur le cadre photo juste à côté.

Cette photo est l’un de mes souvenirs les plus précieux, plein de moments merveilleux passés en famille que je n’oublierai pas.

Saisie par ce souvenir, je décide de me lever et je choisis ma tenue pour aujourd’hui.

Pour m’y aider, je regarde le temps par ma fenêtre : magnifique, avec un soleil brillant. Pour un mois d’avril, il fait assez chaud, je choisis donc de mettre un short avec un haut blanc.

Une fois prête, je descends pour préparer le petit-déjeuner de tout le monde. Je sors le lait du frigo et le pose sur la table lorsque je m’arrête, brusquement interrompu par le souvenir de mon rêve de cette nuit.

Nous sommes en juin 1892, en pleine campagne avec quelques montagnes au loin. Le ciel est sombre et le vent fait danser les arbres, deux grands bâtiments surplombent le paysage.

J’aperçois une petite fille, brune, d’environ dix ans. Elle porte un panier rempli de fruits mûrs qu’elle a ramassé dans un petit jardin à l’arrière d’une ferme.

Elle est habillée d’une robe blanche en coton, usée par le temps.

Cette petite fille se dirige vers une un autre grand bâtiment. Elle prend du foin dans un grand sac en toile de jute puis l’apporte à une dizaine de vaches qui s’approchent. Quelques minutes plus tard une personne s’approche d’elle, je l’entends murmurer quelque chose à une femme qui doit être sa mère ; leurs visages abîmés et usés par le temps les vieillissent.

Je les entends échanger quelques phrases sans en comprendre un mot car leurs voix me paraissent lointaines, tristes et fatiguées. La petite fille entre dans sa maisonnette pour entreprendre ses tâches quotidiennes, comme le nettoyage de sa maison, la vaisselle ou encore prendre soin et nourrir ses deux petites sœurs.

2

— Tout va bien, April ? Tu as l’air ailleurs ?

Mon père me regarde d’un drôle d’air, me tirant de mes pensées.

— Oui, tout va bien, le rassurais-je, encore la tête ailleurs.

— Tu as préparé quoi ce matin ? continue mon père en fouillant du regard la table.

Je suis à mon tour son regard et me rappelle que j’ai juste sorti le lait.

— Euh… des céréales ? J’arrive ! je vais les chercher.

Je me dirige vers le placard, toujours déconcentrée par mon rêve, ou plutôt ma vision.

Depuis le décès de ma mère, chaque nuit, je fais un rêve. Mais pas n’importe lequel. Non. Toujours le même, enfin presque. La vie de cette petite fille qui grandit au fil de mes rêves. Quand j’ai commencé à rêver d’elle, elle n’était encore qu’au berceau, un nourrisson au milieu de ses grands bâtiments et de ses animaux. Ces rêves me paraissent comme des visions, comme une vie réelle, peut-être celle de ma mère dans un autre temps ou alors un ancêtre de ma famille, qui sait ?

J’ouvre le placard pour prendre les deux paquets de céréales, trois bols et les place sur la table, puis je prépare le café de mon père. Pendant que je démarre la cafetière les deux garçons viennent s’installer à table et j’observe mon frère se jeter sur son bol de céréales comme s’il n’avait pas mangé depuis plusieurs jours, tandis que mon père allume la télévision et met les informations. Tous les matins, nous prenons le petit-déjeuner ensemble mais chacun reste dans ses pensées… ou regarde la télévision en ce qui concerne mon père. C’est un homme assez grand, mais pas très sportif et la fatigue se lit constamment sur son visage dû à son travail. J’aimerais que le matin soit un moment plus convivial mais il en a toujours été ainsi.

Une fois mon petit-déjeuner terminé, je place tout au lave-vaisselle et vais me brosser les dents. Puis pour la dernière fois, je vérifie mon sac de cours. Non pas que je sois maniaque, mais j’ai toujours la peur d’oublier quelque chose. Je regarde autour de moi, tout est en ordre, mon lit est fait, sur la banquette qui est à côté aucun vêtement n’est posé dessus et mon bureau est rangé, mais je ne préfère pas ouvrir les tiroirs, je m’en occuperais plus tard. Ce matin je n’ai pas le temps. Je me regarde une dernière fois dans le miroir, ma tresse blonde n’a pas bougé depuis hier, ayant les cheveux longs je privilégie des coiffures qui tiennent parfois plusieurs jours pour ne pas passer des heures à les brosser chaque matin. Une fois que tout est bon, je jette mon sac machinalement sur mon épaule, puis redescends.

Avant de sortir de la maison je fais un bisou à mon père puis à mon frère et fais une caresse à mon petit chien Snoopy, un bouledogue français noir de trois ans.

Il aime beaucoup jouer avec mes chaussettes, je crois que c’est d’ailleurs pour cela qu’il ne me reste qu’une chaussette sur la plupart de mes paires. Pratique, n’est-ce pas ? Nous l’avons adopté l’année passée dans une SPA. Maintenant il est avec nous et je pense qu’il est heureux (de plus c’est le petit bébé de la famille).

Après une dernière caresse, je sors sur le palier de la maison puis au moment de refermer la porte j’entends mon père me dire :

— N’oublie pas tes clés pour ce soir.

— Oui, ne t’inquiète pas, elles sont dans mon sac.

— D’accord, à ce soir.

Je lui adresse un sourire qu’il ne voit sûrement pas, car il a les yeux fixés sur l’écran de la télévision, puis ferme la porte et prends la direction du lycée.

Mon petit frère commence les cours plus tard et finit plus tôt que moi, donc nous ne faisons jamais le chemin ensemble même si nos écoles sont assez proches l’une de l’autre.

Aaron est assez timide en général même avec moi. Cependant nous nous ressemblons beaucoup au niveau du caractère, mais pour ce qui est du physique nous sommes très différents. Pour donner un exemple, je suis blonde et assez petite pour mon âge comme l’était ma mère tandis que mon frère est très grand avec des cheveux bruns tout comme mon père.

Nos différences et nos points communs font que l’on s’entend très bien et les disputes sont vraiment rares. Mais pas inexistantes, bien sûr.

Lorsque j’arrive moins de dix minutes plus tard devant les grandes portes du lycée, je retrouve Eden. Ma meilleure amie se tient adossée au grillage de l’entrée, elle a le regard fixé sur son téléphone et ne m’a pas vue.

— Salut !

— Salut, me répond-elle en levant les yeux de son téléphone.

— Tu finis les cours à quelle heure ?

Elle me regarde avec ce sourire que je connais très bien. Je lui pose cette question tous les matins.

— Seize heures et toi ?

— Dix-huit heures…

Je fais semblant de bouder et lui tire la langue ce qui lui arrache un rire, où beaucoup de lycéens se retournent pour nous regarder.

— Chut, tais-toi ! lui dis-je en voyant les regards posés sur nous deux.

Et presque instantanément elle s’arrête de rire car elle sait à quel point je suis mal à l’aise, lorsque tant de personnes font attention à nous.

Nous rentrons dans la cour du lycée au moment où la sonnerie retentit. Je lui fais un signe de la main, puis monte devant la salle de cours. Notre lycée est assez grand et y accueille beaucoup d’élèves donc je dois me faufiler entre les différents groupes qui se forment pour réussir à passer.

Notre professeur arrive avec une dizaine de minutes de retard mais ne semble pas s’en soucier.

Pendant toute l’heure de mathématique, je fais des dessins d’un visage d’une femme qui m’est familier dans la marge de mon cahier. Nous sommes en train d’étudier les différentes fonctions, affines et linéaires, mais je ne comprends pas grand-chose.

Enfin, la sonnerie retentit et je file pour mon cours de physique.

Toute la journée me semble longue et ennuyeuse, sauf le moment où j’ai retrouvé Eden ce midi et qu’elle a renversé la moitié du pichet dans son assiette, par mégarde. Elle est très maladroite et ne passe pas une journée sans rien renverser. Cela me fait beaucoup rire mais c’est parfois fatigant, surtout quand elle vient dormir à la maison, comme cet hiver, et qu’elle a renversé tout son verre de jus de fruit dans mon lit. J’étais ravie…

Je n’ai pas vraiment écouté les cours aujourd’hui. J’ai même failli m’endormir.

En rentrant chez moi, j’appuie sur la poignée et me souviens que mon père rentrera plus tard.

J’ouvre mon sac et retourne mes affaires pour chercher mes clés. J’entends une personne passer derrière moi et me dire bonjour, je me retourne à peine pour saluer la libraire de notre village car je m’impatiente en ne trouvant pas les clés. Je finis par me souvenir que je croyais les avoir prises mais elles sont restées sur mon bureau.

Je sors mon téléphone de ma poche pour appeler mon père lorsque je vois un message de celui-ci :

— J’ai laissé les clés dans le porte-parapluie devant la porte, bisous, à ce soir tête en l’air.

Je lui envoie un message pour le remercier puis prends les clés, il a dû les voir sur mon bureau.

J’ouvre la porte et manque de m’évanouir.

Mon père a laissé la fenêtre ouverte et le chat de la voisine est entré dans la maison. Visiblement mon chien a pris un malin plaisir dans cette course poursuite car la maison est sens dessus dessous. Ce n’est pas la première fois que ça arrive. Surtout quand il fait beau temps et que mon père a tendance à oublier de refermer les fenêtres avant de partir travailler.

Lorsque je vois Snoopy venir vers moi pour me faire la fête, je m’approche et le gronde :

— Tu te fiches de moi ? C’est quoi ça ? Va dans ta panière et maintenant !

Il baisse les oreilles puis part dans sa niche. Je n’aime pas le gronder mais je vais devoir tout ranger et tout nettoyer.

Je monte dans ma chambre, pose mon sac de cours par terre et me retourne puis aperçois le chat de la voisine couché sur mon lit. Je pousse d’abord un cri de surprise puis fais de grands gestes pour l’éloigner.

— Va-t’en ! Sors de là !

Le chat, au lieu de sortir directement, court dans toute la pièce puis saute par la fenêtre faisant tomber un de mes livres par terre. Je le regarde s’enfuir sur le toit et redescendre dans la rue puis je prends soin de bien fermer la fenêtre. Je soupire, ramasse le livre et le pose sur mon bureau, puis je me dirige vers le balai pour remettre la maison en ordre. Vu comment elle est, j’en ai pour un bon moment.

Lorsque je finis enfin le ménage il est dix-neuf heures, j’ai tout nettoyé et rangé. Je commence à préparer à manger, puis à mettre la table quand mon père et Aaron rentrent enfin.

D’habitude, ils ne rentrent pas aussi tard mais ce soir mon père avait une réunion, et Aaron un essaie de sport pour le basket, il a toujours voulu pratiquer un sport mais n’a pas encore trouvé celui qui lui correspond. Moi je me contente faire de la marche ou de la course quand j’en ai envie.

Le repas se passe dans le silence car mon père et moi sommes fatigués et mon frère regarde les dessins animés. J’ai donc décidé de préparer du poulet avec des légumes, simple, rapide à faire et qui convient à tout le monde.

Une fois le repas fini, je débarrasse la table, fais la vaisselle puis je dis à Aaron de se préparer pour aller se coucher. Il râle pour la forme puis s’exécute. Je vais le voir une dizaine de minutes plus tard pour lui faire un bisou et le border. Il est en train de lire une bande dessinée donc je lui laisse la lumière, mais lui dis tout de même de ne pas rester éveillé trop tard.

Je descends dire bonne nuit à mon père puis pars également me préparer.

Snoopy me rejoint dans ma chambre et s’installe au pied de mon lit comme tous les soirs. Une fois allongée et installée sous les couvertures je ferme les yeux et trouve aussitôt le sommeil.

3

Juin 1892,

Aujourd’hui la petite fille attend sa mère. Lorsque celle-ci arrive elle s’adresse à la petite :

— Anae, prends ça et va le nettoyer à la rivière de suite.

La mère tend à sa fille une caisse en bois avec du linge. La petite s’exécute et court au ruisseau effectuant sa tâche. Elle traverse un petit bois où quelques rayons de soleil veulent percer les nuages. Il est assez tôt, le soleil vient de se lever, mais Anae est déjà prête à travailler. Son visage est fatigué malgré son jeune âge et des cernes marquent le dessous de ses yeux. Le travail qu’elle effectue chaque jour laisse apparaître quelques muscles sur ses bras encore frêles.

Arrivée devant le cours d’eau, elle s’agenouilla, prit une planche en bois ainsi qu’une brosse qu’elle trouva dans la caisse, puis commença à laver les vêtements. L’eau est claire, quelques poissons nagent en suivant le courant et les plantes dansent dans le cours d’eau, mais bien ancrées au sol caillouteux.

Le soleil était à son zénith, plus d’une heure passa, Anae commença à avoir la tête qui tournait, les jambes douloureuses à force de s’asseoir dessus et les mains engourdies d’avoir serré la brosse.

Une fois son travail terminé, elle rassembla son linge et le plia dans la caisse puis par-dessus elle y posa la planche et la brosse.

Elle se leva et commença à traverser le bois pour rentrer lorsqu’elle se prit le pied dans une racine, faisant tomber son linge encore humide. La fatigue et l’étourdissement l’avaient privé de son sens de l’observation et d’attention, d’habitude si présent.

Elle se releva et regarda autour d’elle, le linge était éparpillé dans l’herbe et les quelques feuilles mortes reposant sur le sol. Elle décida de le secouer au mieux, mais cela ne servit à rien.

Elle le ramassa puis rentra en courant et en pleurant sachant ce qui allait se passer…

Arrivée devant la ferme de ses parents, elle s’avançait, voyant sa mère qui l’attendait impatiemment. Lorsque celle-ci vit le linge plein d’herbes, son regard prit une expression de colère, elle attrapa le bras de sa fille et la jeta par terre. Anae ne tenta pas de parler et regarda le sol, prise de peur et de honte.

— Tu ne peux pas faire attention ? Regarde le temps que tu me fais perdre ! Tout cela ne sert à rien si tu n’es pas capable de le faire correctement !

Anae ne répondit rien et pleura en relevant le regard.

La mère d’Anae prononça d’autres paroles.

La scène et les deux femmes devinrent floues et je n’entends plus que des murmures lointains.

4

Lorsque je me réveille ce matin, il fait déjà jour. Un rayon de soleil filtre entre mes rideaux.

Je me lève et va ouvrir la fenêtre pour faire entrer la chaleur.

Ce matin, je choisis de porter une jolie robe qui était à ma mère. Elle est noire avec des pois blancs et elle a de la dentelle au niveau des épaules.

Je décide de descendre et de préparer le petit-déjeuner. Je réveillerais mon frère après.

Mais lorsque j’arrive en bas, je vois plein de pâtisseries et de gâteaux sur la table. On se croirait dans un film. Je fronce les sourcils et ne comprends pas ce qu’il se passe, jusqu’à ce qu’Aaron et mon père accompagné de Snoopy sortent de derrière le canapé en criant :

— Joyeux anniversaire !

Mais bien sûr, j’avais complètement oublié que c’était aujourd’hui ! Je ne réponds rien, toujours sous le coup de la surprise. Ils se dirigent vers moi et me prennent tous les deux dans leurs bras.

— Merci beaucoup.

— Mais c’est normal, on n’allait pas oublier tes 16 ans quand même, me dit mon frère en me serrant de plus en plus fort entre ses petits bras.

Moi-même j’ai oublié mon propre anniversaire, ça alors !

— Viens ouvrir tes cadeaux, me dit-il en me lâchant et en courant vers la cuisine.

Je regarde mon père qui me fait un clin d’œil et un signe de tête pour suivre mon frère.

Lorsque je passe la porte, je vois les cadeaux sur la table, il y en a deux. Un, rectangle et plat, et un petit en forme de carré.

Je m’approche du plus petit et le prends pour l’ouvrir.

— Ah non, celui-là, tu l’ouvres en dernier, me dit Aaron en me le prenant des mains.

Je le regarde un instant puis prends donc le deuxième.

J’ouvre le paquet en déchirant l’emballage couleur bleu métallique, et