Je suis, la vérité absolue - Marie Benech - E-Book

Je suis, la vérité absolue E-Book

Marie Benech

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Beschreibung

Le chemin vers la connaissance de soi et la spiritualité

Marie est née en 1955 dans une famille où tous les enfants ont été retirés à leurs parents car ces derniers souffraient de retards mentaux. Par décision du juge, elle et sa fratrie sont placés à l'Assistance Publique, puis chez des nourrices. Maltraitée, violentée, affectée à des tâches ingrates, Marie n'attend qu'une chose, que la vie lui sourie enfin. Le bonheur arrive avec ses trois enfants, mais ces rais de lumière se trouvent vite assombris par un mari violent, qui déversera sa colère autant sur elle que sur leurs trois garçons.
Toutes ces blessures font que Marie acquiert une sensibilité d’âme extraordinaire. Attentive à chaque vie, attentive à chaque chose, elle sent en elle s’épanouir une lumière qui la réconforte, l’apaise, lui montre que la vie est belle malgré tous ses défauts. Les signes se multiplient autour d’elle, des arcs-en-ciel naissent à ses pieds, des anges l’accompagnent dans ses difficultés quotidiennes… Marie découvre qu’elle est une âme indigo, qu’elle n’est plus seule, et qu’elle a un objectif : démontrer à l’humanité entière que la plus grande richesse possible est l’amour.

Un récit de vie bouleversant et optimiste qui démontre que la vie est belle malgré toutes les épreuves qu'elle nous impose !

EXTRAIT

Il ne faut pas croire que tout est si simple que cela ; ce ne sont jamais les bons souvenirs qui reviennent à la surface.
Souvent, ceux qui ont vécu cette période savent bien que c’est difficile de remuer son passé.
Grâce à cette vie, je me suis forgé une sacrée carapace, mais malgré cela, je me suis effondrée en larmes ; je n’avais jamais autant pleuré de ma vie, je ne sais combien de fois, j’ai pu lire et relire mon dossier et je remercie notre Créateur d’être bien dans ma tête.
Parmi les cinq enfants que mes pauvres parents ont eus, je suis la seule « malgré un gros retard psychologique et intellectuel » à m’en être sortie.
Ce sont les comptes rendus des assistantes sociales. De plus mes parents étaient reconnus par les services sociaux tous deux comme « de gros débiles profonds », deux êtres qui ne s’amélioreront pas, précisément à cause de leurs tares (« la mère : environ 6 ans d’âge mental »).
J’ai eu la chance d’avoir ces documents d’une si grande importance !
Il faut être sain d’esprit pour avoir ces dossiers ; vous pensez bien qu’ils ont trop peur des représailles.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Marie Benech devient un enfant de l’Assistance Publique à l’âge de 3 mois. Après une scolarité difficile, elle exerce plusieurs métiers en usine, puis en tant que gouvernante. Elle connaîtra l’amour deux fois, mais se retrouvera confrontée à la violence dans chacune de ses relations. Soucieuse du bien-être de ses enfants, elle cherchera à s’assumer seule et cumulera les divers emplois pour s’en sortir.
En 2008, elle réussit à consulter son dossier à la DDASS, s’ensuit une libération totale ainsi qu’une transformation spirituelle. Consciente de son passé, mais le regard tourné vers l’avenir, elle a écrit ce premier livre pour partager son histoire, et témoigner de la lumière qui l’a sauvée.

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M. BENECH

Je suis, la vérité absolue !

ENFANCE MEURTRIE

« Bonjour ça va ? »

« Oui, comme toujours ça va. »

Pensez bien que j’ai beaucoup de souffrances à travers ces mots.

La vie de maintenant est plus calme et détendue.

Mais en regardant certains films comme Les Misérables, tant de souvenirs remontent à la surface, et je ne peux retenir mes larmes ; cela fait un moment que je veux vous en parler.

Mon passé m’a enrichie, c’est pourquoi je le partage avec vous.

Cette longue histoire a fait de moi ce que je suis devenue aujourd’hui.

Avant tout, je tiens à vous dire que je ne donnerai aucun nom, ayant fait la promesse de ne jamais les dévoiler.

Je pense qu’à travers ma vie, beaucoup de personnes vont se reconnaître.

Et comme moi, elles transformeront le négatif en positif, et c’est de là que j’ai trouvé toute cette force pour faire face à une vie pleine d’embûches.

Cette façon de faire devient plus facile, cela fait partie de ma logique.

Je suis née en 1955 ; à 3 mois, je suis devenue une enfant de l’Assistance Publique, mots qu’il ne faut surtout pas prononcer : quelle honte, nous sommes des moins que rien, des « cas sociaux » voilà le langage de certaines personnes qui ont fait des études et ont eu une bonne éducation !

Vous voyez, pour moi le racisme n’est pas qu’un problème de couleur de peau, c’est ne pas accepter son semblable tel qu’il est.

2008, j’ai eu la force d’aller chercher mon dossier à la DDASS.

J’ai tellement fait de placements que j’étais incapable de savoir si tout ce que j’avais vécu était vrai, je n’avais personne pour me le dire ; quel bonheur et quelle mémoire, cela me surprend ! Je me souviens même des noms et des actes que j’ai subis, je descends dans mon enfance jusqu’à l’âge de 3 ans.

Je vais enfin pouvoir remonter le temps et continuer mon chemin.

Il ne faut pas croire que tout est si simple que cela ; ce ne sont jamais les bons souvenirs qui reviennent à la surface.

Souvent, ceux qui ont vécu cette période savent bien que c’est difficile de remuer son passé.

Grâce à cette vie, je me suis forgé une sacrée carapace, mais malgré cela, je me suis effondrée en larmes ; je n’avais jamais autant pleuré de ma vie, je ne sais combien de fois, j’ai pu lire et relire mon dossier et je remercie notre Créateur d’être bien dans ma tête.

Parmi les cinq enfants que mes pauvres parents ont eus, je suis la seule « malgré un gros retard psychologique et intellectuel » à m’en être sortie.

Ce sont les comptes rendus des assistantes sociales. De plus mes parents étaient reconnus par les services sociaux tous deux comme « de gros débiles profonds », deux êtres qui ne s’amélioreront pas, précisément à cause de leurs tares (« la mère : environ 6 ans d’âge mental »).

J’ai eu la chance d’avoir ces documents d’une si grande importance !

Il faut être sain d’esprit pour avoir ces dossiers ; vous pensez bien qu’ils ont trop peur des représailles.

Il a fallu que je prenne un premier rendez-vous avec la psychologue ; lorsqu’elle m’a vue, son regard m’a dévisagée de la tête aux pieds !

Elle m’a dit : « Quel métier faites-vous ? » Je lui ai répondu « cuisinière » et de là, elle m’a fait entrer dans son bureau ; et toute contente, j’ai commencé à lui parler de mes souvenirs.

Je lui ai dit : « C’est ma mère qui a tué mon frère. »

J’avais entendu, cachée derrière un rideau qui séparait une cuisine d’une arrière-cuisine, une conversation, déjà commencée, entre un homme et ma nourrice.

J’avais entendu mon nom de famille et cela avait attiré mon attention.

L’homme disait que l’enfant, qui était mon frère aîné, avait trébuché dans une bassine d’eau bouillante et était mort ébouillanté.

À cette époque, j’avais 10 ans et avais déjà vécu l’horreur ; me voilà à écouter une terrible histoire qui me fera détester ma mère jusqu’en 2008.

La psychologue m’a dit : « Ce n’est pas votre mère ! Il est décédé accidentellement chez une nourrice. »

Je n’ai jamais pu prendre ma mère dans mes bras et m’excuser ; j’ai attendu qu’elle soit décédée pour aller chercher ce dossier.

Il était difficile pour moi de penser que ma mère avait tué mon frère.

Je me suis effondrée en larmes ! Elle m’a fait asseoir et a commencé à me dire tout d’un bloc : « Nous vous avons maintes fois trouvés grelottant, en partie nus, sur une paillasse grouillante de vers et d’excréments et qui vous servaient de nourriture ! » 

« Sans drap et sans couverture, les enfants ont les jambes violacées et les orteils morts par le froid, et tout ce que nous avons pu acheter comme literie et linge, pour la mère et les enfants, était souvent revendu au fur et à mesure par le père dans ses périodes d’ivrognerie ou laissé à pourrir dans un coin, à cause de la paresse pathologique de la mère ; l’aîné vient d’avoir 1 an et est nourri, bien souvent, de biberons d’eau et de harengs saurs ! » Etc. Ce récit de l’assistante sociale me faisait double peine.

Ils ne se rendent pas compte du mal qu’ils nous font vis-à-vis de nos propres parents ; malgré tout, c’est ma famille.

Ensuite, elle m’a dit : « Vous reprendrez rendez-vous dans un mois pour récupérer seulement ce qui doit vous revenir. »

Un mois après, je suis revenue chercher mon dossier ; il était composé de quatre-vingt-dix feuilles, je me suis empressée d’acheter un classeur.

Enfin, j’ai eu hâte d’arriver chez moi pour voir le contenu, et j’ai commencé à lire : à 8 mois, j’avais déjà fait trois placements, « poids 8,5 kg, enfant arriérée, assez vivace, à surveiller, développement physique très en retard ».

1956 à 1957, quatrième placement, en comptant toujours les entre-deux qui se passent dans les foyers.

Enfin une très bonne nourrice, la seule de toute ma période de mes multiples placements ; ayant un problème de couple, ils n’ont pu me garder. Je suis partie de chez eux à 23 mois, on disait de moi que j’étais brune, assez aimable, que je marchais bien depuis les rayons. Cinquième placement, je suis sortie du centre nourricier pour être placée avec mes frères.

Septembre 1958 à décembre 1958, je suis examinée au dispensaire par un docteur : « Marie marche très mal, traîne la jambe droite, le pied étant en dedans. »

J’ai toujours un problème au pied droit.

Ils ont fait une demande en vue de l’admission à l’institut Calot à Berk-Plage dans le Pas-de-Calais ; en raison d’un gros rachitisme.

Tout a été nettement profitable au point de vue général, la courbe de poids est passée de 12,5 kg à 13,2 kg, la taille de 0,84 m à 0,87 m.

1958 à 1960, sixième placement, je me souviens de cette nourrice mais pas de son visage !

J’ai su que j’avais 3 ans lorsque je suis arrivée chez elle.

Je me souviens même de la maison, d’une volière avec des faisans, près d’un bois et dans celui-ci, il y avait une cabane de chasseurs ; encore grâce à mon dossier, je suis retournée sur le lieu, et comme c’est éloigné des villes, tout était resté comme avant.

Il y avait même une pancarte fixée à un arbre avec l’inscription « chasse réservée » quelle joie pour moi, j’en suis surprise ! Tout est bien vrai ; alors ce que j’ai vécu est bien réel, j’ai pris des photos pour compléter mon dossier ; à chaque fois que je retourne sur les lieux, je suis en larmes, c’est bien ici que j’ai été violée.

Je dormais dans la chambre d’un homme qui rentrait de temps en temps ; je me souviens de la façon dont il était vêtu : vert kaki, j’ai su plus tard qu’il était de l’Armée de Terre.

J’avais entre 3 et 5 ans, lors de ces faits. Je me rappelle aussi que je cirais les chaussures au sous-sol, j’étais juste à la hauteur de la table, je pleurais, il fallait que je nettoie également la semelle.

1960, je suis rentrée à l’hôpital en chirurgie suite à une chute ; je n’ai aucun souvenir ! Ma nourrice a envoyé une lettre avec tous les détails. Ce courrier m’a permis de tout connaître.

Voici le contenu :

« Je viens vous annoncer que la petite Marie est partie à l’hôpital depuis hier au soir ; elle s’est foulé l’os du dessus de la jambe gauche en jouant dans la chambre. Il y a un lit-cage qui est fermé ; elle est montée dessus, sans doute était-il mal attaché, en tous les cas, elle l’a ouvert, est tombée dessous, sa jambe brisée sous un pied du lit.

Vous voyez, je n’ai vraiment pas de chance avec ces enfants-là ; je pense que ça ne va pas lui durer longtemps pauvre gosse.

Maintenant, je vous demanderais de bien vouloir dire à la dame qui s’occupe des paiements qu’elle a oublié de me payer le mois ; ne m’oubliez pas si vous en avez deux autres pour moi et ma fille. »

C’est exactement la copie de la lettre.

J’ai regardé la psychologue et je lui ai dit : « Tout est faux. » Elle m’a répondu « oui ».

À cette époque, nous ne valions pas grand-chose, nous étions comme des esclaves. Bien que tout était inventé de toutes pièces, j’y resterai jusqu’en octobre 1960, le jour de mes 5 ans, quel cadeau d’anniversaire !

Je suis rentrée au foyer, j’y étais mieux traitée que chez les nourrices.

1961 à 1963, septième nourrice. Je suis placée, avec mon deuxième frère, un an plus jeune que moi ; je me souviens, je dormais avec lui sur une sorte de paillasse dans un bâtiment ; la nuit, je rampais à quatre pattes pour voler des harengs fumés pour manger et le nourrir.

Dans la journée, je ne le voyais pas ; j’étais toujours attachée, soit près du puits, au poulailler ou dans l’étable ; ceci devait dépendre du temps !

Dehors, j’étais attirée par les papillons, il y en avait de toutes les couleurs, ils s’approchaient de moi ; plus tard, j’allais savoir pourquoi !

Nous étions dans une ferme. Je me rappelle cette odeur de lait caillé ; elle ne m’a jamais quittée et cela pendant des années.

Je me goinfrais de fromages blancs et yaourts nature afin de retrouver, peut-être inconsciemment, l’odeur du lait caillé.

J’ai appris des années plus tard qu’elle fabriquait ses fromages.

Pendant ce placement, en 1962, j’ai eu un rendez-vous en consultation d’hygiène mentale : « mauvais comportement scolaire, elle mange ses crayons, déchire tout, QI aux alentours de 80, mais grande instabilité, vocabulaire très pauvre et défaut de prononciation ».

Traitement instauré pour six mois, puis nouvelle consultation en avril pour décider d’un placement en IMP pour rééducation du langage « rendue difficile par l’absence totale de communications ».

Ce n’est pas parce que je ne parlais pas, que je n’avais pas mémorisé toutes les horreurs que j’avais vécues.

2008, souvenez-vous, c’est l’année où j’ai récupéré mon dossier à la DDASS et depuis ce moment, une libération totale et une transformation spirituelle se sont développées dans ma tête !

Quel soulagement pour moi !

Quand j’étais dans l’étable, je me souviens de cette femme ; elle était assez mince avec un grand tablier gris, elle s’asseyait sur un seau retourné et un autre lui servait pour traire les vaches. Dans le poulailler, j’observais les poules qui picoraient, voilà comment j’occupais mon quotidien !

On dit que j’ai subi des injures : « Tu seras comme ta mère, c’est une folle, elle sortait avec les hommes ! » Etc. 

Toutes ces méchantes paroles ont fait que je me suis détachée de ma mère !

Grâce à une amie, j’ai pu aller sur les lieux ; comme toujours, tout était resté tel quel ; cette ferme venait juste d’être vendue.

Discrètement, nous sommes allées interroger une personne pour avoir des renseignements sur les anciens propriétaires.

Nous avons tout de suite engagé la conversation avec une habitante du village, et elle nous a dit :

« Tout le monde la connaissait ; même que son mari voulait se suicider à plusieurs reprises tellement elle était méchante. »

Et encore une fois, j’étais en larmes ; elle a également dit qu’elle était décédée en 1992.

Nous sommes allées au cimetière ; elle était bien enterrée là, j’ai demandé à mon amie de me photographier près de cette tombe ; plusieurs jours après, je me suis sentie très mal chez moi, c’était comme si une petite voix me disait : « Supprime cette photo. » Donc je l’ai brûlée, et tout est redevenu comme avant.

1963, j’étais de retour au foyer. « Examen psychologique de Marie, motif de la consultation : difficultés de langage au sein du milieu familial, les parents sont tous deux de gros débiles mentaux. 

« Les enfants :

•premier : né en 1954, décédé accidentellement chez une nourrice. […] »

La mémoire me revient, c’est bien ce que j’ai entendu, il avait entre 3 et 4 ans.

•« deuxième : âge 8 ans, née en 1955. […] »

C’est moi, je suis la mieux !

•« troisième : âge 6 ans, né en 1957. Débile profond, doit être placé incessamment ;

•quatrième : âge 5 ans, née en 1958. Débile profond ;

•cinquième : âge 4 ans, né en 1959, inéducable. »

Nous étions trois garçons et deux filles.

Lorsqu’ils parlent de nous, je fonds en larmes, pour moi ils prennent un grand plaisir de bien faire la différence entre le monde normal et anormal, puisque ces mots se répètent presque dans tous les rapports concernant ma propre famille ; quelle honte d’avoir un langage aussi désagréable vis-à-vis de ses semblables ! Ça fait très mal d’entendre ces mots.

« Niveau intellectuel : QI 81 au Wisc avec des résultats peu homogènes, QI verbal 74, le retard porte principalement sur le vocabulaire avec des lacunes liées à une expérience verbale insuffisante. »

C’est ce qui avait été trouvé à la consultation du docteur un an auparavant.

« Cependant, il existe un retard important sur le langage. » 

Aujourd’hui, j’ai encore un problème d’élocution, ceci aurait un rapport avec ce que j’ai vécu, me dit la psychologue.