Hervé Weill
L’odyssée de Perhan
Roman
© Lys Bleu Éditions – Hervé Weill
ISBN : 979-10-422-0854-7
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Je dédicace ce livre à mes enfants et à mon épouse qui m’ont soutenu et apporté de bons conseils. Ils sont une source d’inspiration pour ce roman.
Chères lectrices, chers lecteurs, certaines langues étrangères ont été employées dans ce livre sans connaissances préalables de ma part. Les traductions sont donc très probablement fausses ou mal écrites, je vous prie de ne pas en tenir rigueur.
Bonne lecture.
Prologue
Perhan vivait dans un squat sordide du quartier nord de Marseille. Sa vie était des plus banales en ce mois de mai 1999. Il travaillait pour Salem, un individu peu recommandable, spécialiste de toutes les affaires louches et ayant un casier judiciaire permettant de remplir un bottin. Perhan avait rencontré cet individu lorsqu’il errait dans les rues phocéennes, le ventre à moitié vide. Il n’avait jamais connu son père et sa mère était morte lorsqu’il était encore petit. Depuis, il ne connaissait que les foyers et les familles d’accueil, jusqu’au jour de ses 16 ans. Il décida alors de fuguer et vécut caché dans une cave d’un immeuble à moitié vide avec d’autres enfants sans famille. Le seul souvenir qu’il avait de sa famille était un carnet de son grand-père qu’il aimait beaucoup de son vivant, où était expliquée l’origine de sa vie de gitan et de ses origines indiennes. Mais à l’heure actuelle, ce petit carnet qui changerait sa vie n’avait aucune signification pour lui, à part qu’il y était attaché en tant que souvenir précieux. C’est donc lors d’une promenade habituelle, hors de sa cave, qu’il avait rencontré Salem, lui proposant de gagner de l’argent en échange de petits travaux. Ayant l’estomac qui criait famine, il avait accepté de le suivre. La tâche qu’il lui proposa était fidèle à l’énergumène qu’était Salem. Il s’agissait de convoyer de la drogue de l’Italie vers la France, des voyages qu’il prit l’habitude de faire régulièrement en échange de 2000 euros qui lui permettaient de vivre un peu plus décemment. Ce nouveau voyage allait être inhabituel. Lors du passage à la frontière italienne, il constata un déploiement policier exceptionnel à la suite du braquage d’une banque. Arrivant avec son complice près de la frontière, il transpirait à la vue des policiers avec cette voiture remplie à ras bord de drogue cachée dans les roues et ailleurs. Ils essayèrent de passer par un chemin de campagne avant la frontière, mais malheureusement pour eux, un policier remarqua leur véhicule et décida de les prendre en chasse. La poursuite fut de courte durée, ils immobilisèrent le véhicule et trouvèrent rapidement la drogue grâce à leurs chiens. Ils furent emmenés au commissariat et encouraient une peine de cinq ans de prison. C’est lors de cette arrestation que Perhan vécut une aventure hors du commun. Fatigué par cette poursuite, il s’endormit rapidement sur le lit de fortune de sa cellule. Quelques heures passèrent quand soudain, un vacarme assourdissant réveilla Perhan, ses compagnons de cellule ainsi que les policiers de garde cette nuit-là. Une lumière aveuglante surgit du mur ainsi qu’une fumée. Perhan, effrayé, se blottit contre le mur de la cellule, les policiers, également effrayés, dégainèrent leurs armes, ne sachant pas sur quoi tirer. Perhan essaya de voir qui surgissait de cette épaisse fumée. Il vit un être bizarre avec une peau violette qui tendait ses mains vers les policiers qui tombèrent comme des mouches. Il prit Perhan par le bras, qui se débattit, mais sans succès. Il se réveilla quelques heures plus tard au milieu d’une clairière, ne se rappelant rien. L’individu à la peau violette se tenait à côté de lui et attendait patiemment son réveil. Près de lui se tenait également une étrange créature mi-aigle mi-homme. Perhan cria et essaya de s’enfuir devant ces deux êtres étranges. Il entendit l’homme à la peau violette lui crier :
— Tu n’as pas besoin de t’enfuir, nous sommes venus te sauver et t’offrir une nouvelle vie.
Perhan, ne comprenant pas les paroles de l’individu, essaya de s’éloigner. Bien trop préoccupé de regarder derrière lui, il ne prit pas garde à un arbre et s’y cogna fortement, perdant connaissance. À son réveil, il se vit ligoté à l’arbre où il s’était cogné. Il cria :
— Au secours, à moi, on va me tuer !
— L’homme violet s’adressa à lui :
— Je n’ai pas l’intention de te tuer, je t’ai attaché pour que tu ne t’enfuies pas de nouveau.
— Que me voulez-vous ? Je ne vous connais pas.
— Moi, je te connais depuis que tu es né, tu as été choisi pour une mission.
— Moi, je ne travaille que pour Salem et personne d’autre, répondit Perhan.
— Il ne s’agit pas de ce genre de travail, mais d’une mission pour sauver l’humanité.
— Une mission pour sauver l’humanité. Tu me prends pour Dieu ? Je ne suis qu’un simple humain, tu as dû prendre des drôles de drogues pour me demander ça et quelle est cette couleur bizarre sur ta peau, tu es malade ? Je n’ai jamais vu quelqu’un de violet et cette créature qui t’accompagne, qu’est-ce que c’est ? Tu as créé un monstre ou tu m’as drogué aussi ? rétorqua Perhan.
— Je vais t’expliquer qui je suis et ce que nous attendons de toi.
— Nous ? Qui ça, nous ?
— Les Dieux de l’Inde. Je suis Vishnu et ma fidèle monture Garuda, expliqua l’homme violet.
— Quoi, Vishnu et Garuda ? Mais c’est quoi ce délire ? Vous n’existez pas ! Bon, ça suffit, ôte ton déguisement, la plaisanterie a assez duré.
— Je ne plaisante pas, je suis Vishnu, Dieu de la préservation et c’est pour cette raison que je suis venu te voir. Si tu ne me crois pas, regarde le carnet de ton grand-père.
Chapitre 1
La mission de Perhan
Mon cher petit-fils,
Quand tu liras ce carnet, il se passera un événement exceptionnel dans ta vie. Lorsque cet événement se produira, accueille-le sans réticence et obéis à la divinité qui te sauvera de la déchéance. Je t’aime.
— Il savait que vous viendriez… Comment cela se fait-il ? demanda Perhan.
— Ton grand-père avait la foi. On le regardait souvent depuis notre royaume, et nous avions de l’admiration pour lui. C’est pourquoi nous venons à ton secours, toi, le petit-fils d’un mortel hors du commun.
— Votre Royaume ? Où se trouve-t-il et que voulez-vous de moi ?
— Notre royaume est un endroit éloigné pour toi, tu le découvriras peut-être un jour. Ce que nous voulons, c’est que tu honores tes origines. Pour cela, tu feras un long voyage dans le temps, répondit Vishnu.
— Qu’entendez-vous par mes origines et quel voyage dans le temps ?
— Tes origines gitanes, qui viennent d’un pays que tu ne connais pas pour le moment, mais que tu apprendras à connaître au fur et à mesure de tes innombrables voyages : l’Inde. Mais pour l’instant, tu vas partir dans d’autres époques, à proximité de la France, en Allemagne, pour combattre un homme cruel.
— Mais à l’heure actuelle, il n’y a personne de si cruel là-bas, je ne comprends pas ?
— Il s’agit de Hitler : un être cruel qui persécutait toutes les personnes qui s’opposaient à lui ou étaient considérées comme non allemandes par rapport à leurs origines. Ta mission est de sauver les gens, d’anéantir ces bourreaux.
— Des armées entières n’ont pas pu les détruire et tu veux que moi, tout seul, je combatte son armée ? Décidément, tu me prends pour quoi ? Un Surhomme ? Comment veux-tu que je fasse ça ? demanda Perhan.
— Ne t’inquiète pas, nous allons te donner des pouvoirs hors du commun. Tu conserveras une apparence humaine, mais tu auras le pouvoir de lancer des flammes hors de tes mains. Mais fais attention, ce pouvoir épuisera ton corps si tu l’utilises trop souvent. De temps en temps, tu devras utiliser les armes des mortels. Pour cela, tu devras créer une armée en prenant contact avec un homme qui se nomme Vlad. Il vit en Roumanie, c’est le descendant direct d’un ancien guerrier et il a le pouvoir de voler. Tu devras te rallier à lui, il a beaucoup de connaissances et de nombreux amis qui pourront t’aider à combattre ce bourreau. Je vais maintenant te téléporter dans son pays et tu devras le chercher dans son village. Bon courage, attention, ça va secouer.
— C’est tout ? Tu m’as donné son nom, mais pas le nom de son village.
— Tu devras te débrouiller tout seul. Bon voyage, conclut Vishnu.
Perhan fut transporté dans un monde lumineux, et son corps flottait dans différents domaines. Il commençait à avoir la nausée, n’étant pas habitué à voyager de cette façon. Son corps commença à chuter, il poussa un cri de frayeur et se posa en douceur au milieu d’une place pavée d’un village. Pendant cette chute interminable, il crut qu’il allait mourir et perdit connaissance. Lorsqu’il revint à lui, il vomit plusieurs fois. Décidément, ce Dieu devrait penser à mon estomac fragile, pensa-t-il. Il régnait une nuit sombre, et pour trouver ce fameux Vlad, ça ne sera pas facile, se dit-il. Il commença à errer dans la rue à la recherche d’une âme qui vive. Tout ce qu’il rencontra fut un chat apeuré et une chouette sur le toit d’une habitation. Comment vais-je faire pour trouver ce personnage ? pensa-t-il. C’est à ce moment qu’il remarqua la lueur d’une maison au loin.
— Ah, il y a quand même quelqu’un qui vit ici. Je vais voir s’il peut me renseigner sur mon mystérieux personnage, exprima Perhan.
Il frappa à la porte, une vieille dame lui ouvrit. Il lui parla et fut étonné qu’elle comprenne ce qu’il lui dit. Je viens de parler une langue que je ne connais pas, mais qu’est-ce qu’il m’arrive ? pensa-t-il. Il venait de s’exprimer en roumain ! Elle lui proposa l’hospitalité et un bon repas qu’il ne refusa pas. Ces émotions lui ont ouvert l’appétit. Lorsqu’il demanda si elle connaissait Vlad, son visage changea de couleur et l’expression devint haineuse et apeurée. Elle l’expulsa de sa maison sans ménagement. Décidément, ce Vlad ne doit pas être aimé et en plus, il fait peur. Quel genre d’individu m’a-t-on demandé de chercher ? Depuis le départ de la maison, les visages des autres habitants étaient hostiles. Apparemment, les nouvelles se répandent vite. Comment vais-je faire pour le trouver ? Pour commencer, je vais m’éloigner de ce village. En arpentant les rues, Perhan remarqua sur le haut d’une montagne une grande bâtisse illuminée qui ressemblait à s’y méprendre à un château. Peut-être que le maître de ces lieux pourra me renseigner, à moins qu’il me referme aussi la porte au nez. L’ascension jusqu’à cette bâtisse était éprouvante, il fallait traverser une forêt. Il entendit une meute de loups qui le pourchassait, alors il évalua la distance pour y arriver. Elle était trop éloignée pour s’y réfugier. Il décida de grimper au sommet d’un arbre pour éviter d’être dévoré par eux. Les loups essayèrent de grimper sur l’arbre, mais en vain. Ils décidèrent de rester au pied, attendant que leur proie tombe de l’arbre. Perhan commençait à s’endormir. Épuisé d’avoir dû courir pour leur échapper, il chuta sur le sol. Les loups commencèrent à lui mordre les jambes, mais un cavalier muni d’un fusil tira plusieurs coups de feu en l’air, faisant fuir les bêtes sauvages.
— Bonjour Perhan, viens, je vais t’emmener dans mon château.
— Tu connais mon nom ? demanda Perhan.
— Bien sûr ! On m’a prévenu de ta venue, je me présente : Vlad.
— C’est vous que je cherchais, heureusement que vous êtes venus, j’ai failli me faire dévorer par ces loups. Les gens du village ne vous aiment pas
— Oui, de vieilles légendes sur ma personne. Mais entre, je t’expliquerai cela devant un bon repas.
— Ce n’est pas de refus. J’ai fait un voyage incompréhensible et j’ai l’estomac dans les talons.
— Les quoi ? demanda Vlad.
— Les talons, tu ne sais pas ce que ça veut dire ?
— Non, c’est quoi ?
— C’est avoir faim.
— Ah ! D’accord, je vais satisfaire ta faim et ta curiosité.
Après ce bon repas, Perhan reprit des forces et était prêt à écouter Vlad.
— Ma famille a toujours été accusée de vampirisme, ce qui est totalement faux. Mon arrière-grand-père n’a fait que se défendre et la cruauté dont on l’accusait, c’était monnaie courante à son époque. Beaucoup de guerriers buvaient le sang de leurs victimes. Mais malheureusement pour lui, des villageois l’ont surpris en train d’effectuer cet acte, ayant la bouche ensanglantée. Les légendes populaires ont fait le reste.
— D’accord, mais il semble que tu puisses voler, seuls les vampires peuvent le faire, non ?
— C’est vrai, c’est un pouvoir que j’ai hérité de ma famille.
— Donc… Tu es un vampire ?
— Non, je ne suis pas un suceur de sang, j’ai juste le pouvoir de voler.
— Et où sont tes ailes ?
— Tu les verras au moment venu. Parlons plutôt de la mission qui nous a été confiée : nous devons élaborer un plan d’action.
Perhan l’interrompit :
— Excuse-moi, mais nous ne sommes que deux et cet homme dispose d’une armée. Comment comptes-tu t’y prendre ?
— C’est ce dont nous allons parler. Je dispose d’une armée très fidèle.
— Ah ! Oui, combien sont-ils dans ton armée ?
— J’ai une centaine d’hommes très déterminés.
— Une centaine d’hommes ! Mais attends, c’est du délire ! s’exclama Perhan. Décidément, j’ai affaire à des fous ! D’abord, c’est Dieu qui me dit de combattre une armée à moi tout seul et qui après me dit que tu disposes de connaissances. Je pensais que tu disposais d’une armée et tu me parles de centaines d’hommes. Comment comptes-tu t’y prendre avec si peu d’individus ?
— Ils ont des pouvoirs très puissants, ce sont tous des loups-garous. Un seul peut décimer mille hommes, et moi-même, j’ai le pouvoir de me transformer en chauve-souris et de détruire une armée de 1000 hommes. Aussi, je sais que tu as obtenu le pouvoir de lancer des flammes. Ce pouvoir peut causer beaucoup de dégâts dans une armée, surtout si tu les lances sur un dépôt d’armes ou d’explosifs. Nous allons nous rendre dans son pays d’origine, en Allemagne, pour attaquer tous les camps qu’il a créés. Nous les détruirons et ensuite nous attaquerons son armée. Il y en a aussi en dehors de son pays, en France et en Pologne. Nous irons à Bergen-Belsen, ensuite à Dachau, Dora, Struthof en France et Buchenwald, et nous libérerons les prisonniers.
À l’orée de la forêt, Perhan prit connaissance des amis de Vlad. Il constata effectivement que tous ressemblaient à des loups, mais se déplaçaient comme des êtres humains. Vlad disait vrai, les cinq camps furent facilement détruits. Les loups-garous déchiquetèrent les soldats comme des pantins. Après leur départ, il ne restait que des corps complètement disloqués. Les prisonniers criaient de grands hourras de les avoir libérés. Les combattants reprirent leurs apparences humaines pour ne pas les effrayer. Perhan récupéra quelques armes et fit exploser le reste après avoir lancé ses flammes sur la poudre.
Quand Hitler prit connaissance de la nouvelle, il entra dans une rage habituelle et demanda à ses fidèles généraux de retrouver les terroristes qui avaient détruit une partie de son armée et ses camps. Vlad, Perhan et ses compagnons n’en restèrent pas là. Ils allèrent jusqu’en Pologne, où ils détruisirent tous les camps, dont les plus connus comme Auschwitz, Sobibor et Treblinka. Hitler n’en revenait pas, il se demandait qui pouvait les détruire aussi facilement, alors qu’aucune armée n’avait réussi à le combattre. Il n’allait pas tarder à le savoir. Perhan était également étonné que leur mission fût réussie si facilement. Mais il leur restait une tâche à accomplir : aller au nid de l’aigle à Bergen-Belsen pour abattre l’homme responsable de tout. Cette tâche était plus ardue, car les hommes fidèles de Hitler étaient prêts à tout pour l’empêcher, quitte à mourir. Hitler voulut savoir qui menaçait ainsi son pouvoir. Son fidèle général Himmler envoya des espions pour infiltrer cette armée, mais malheureusement pour eux, la plupart revenaient en mille morceaux ou à moitié fous, incapables de dire la cause de leur folie. Hitler était de plus en plus furieux et inquiet de ces inconnus qui le mettaient en péril. Il décida d’utiliser son armée de l’air et ses tanks pour contrer cet ennemi. Perhan et Vlad s’approchaient de la ville de Berlin. Ils furent surpris par une offensive de tanks et d’avions. Les loups foncèrent, nullement inquiets des fracas des mitrailleuses et des obus lancés par les tanks. Les soldats allemands, voyant ces êtres bizarres se diriger vers leurs tanks, les quittèrent rapidement, effrayés. Ils décidèrent de leur laisser la vie sauve pour informer le Führer de leur présence. Lorsqu’il vit arriver ses soldats apeurés, il voulut savoir quels ennemis les effrayaient tellement.
— Mon Führer, ce sont des loups-garous ! dit un soldat.
— Des loups-garous ? J’avais pourtant insisté pour qu’on ne serve pas d’alcool pendant leurs missions… Qu’on me convoque leurs généraux ! s’exclama Hitler.
Une heure après, ils arrivèrent dans le bureau du Führer, tremblant face à sa réaction…
— Alors, expliquez-moi ce qu’il s’est passé et pourquoi ces soldats racontent des histoires d’ivrognes ?
— Malheureusement, mon Führer, leur histoire est vraie. Ce sont des loups-garous et ils n’étaient pas seuls.
— Ça suffit, qu’on arrête de me prendre pour un idiot ! Les loups-garous, ce sont des histoires de vieilles femmes. Trouvez-moi ces terroristes et tuez-les !
Les généraux se doutaient de la réaction de leur chef, ils allaient devoir se débrouiller tout seuls. Un des généraux avait entendu dire que les balles en argent pouvaient tuer les loups-garous, ils allaient devoir en fabriquer. Malgré la fabrication de ces cartouches spéciales, ils ne purent combattre cette armée hors du commun. Au tournant d’un chemin, ils tombèrent nez à nez avec les loups-garous, qui les décimèrent sans ménagement. Quand le Führer examina les corps, il découvrit des blessures inhabituelles. Il dut se rendre à l’évidence qu’il s’agissait bien de morsures de loups-garous. Il devait prendre une décision rapide, pour cela, il convoqua un de ses fidèles serviteurs. Goebbels entra dans le bureau d’Hitler.
— Ces individus sont des loups-garous, il faut faire appel à un sorcier pour nous fournir des combattants capables de les anéantir. Faire renaître des Walkyries me semble la meilleure solution.
— Des Walkyries, mais comment on peut les faire revivre ? demanda Goebbels.
— Il faut récupérer du sang de suppliciés, elles sont friandes de sang frais. Nous allons sacrifier quelques ennemis et récupérer leurs sangs pour prononcer la formule magique.
— Mais avons-nous un sorcier capable de faire ça ?
— Oui, il s’appelle Ingmar, il est suédois et fidèle à nos idées. Il sera tout à fait enchanté de nous aider dans cette tâche. Allons le voir et pendant ce temps, demandez à nos généraux d’attaquer un village dissident et de nous ramener leurs sangs, ordonna Hitler.
Les généraux choisirent un village français aux alentours de Schirmeck et massacrèrent tous les habitants, hommes, femmes et enfants, en prétextant des représailles contre des terroristes. Un médecin présent effectua la tâche lugubre de récupérer le sang des suppliciés dans des conteneurs réfrigérés comme le réclamait le Führer.
— Mon Führer, nous vous ramenons le sang comme convenu, déclara le médecin.
— Bien, bien, vous pouvez disposer. Venez, Goebbels, nous allons voir Ingmar pour qu’il procède à la renaissance des Walkyries.
Ingmar vivait dans une sorte de cave très peu éclairée avec des bocaux bizarres sur des étagères, il y sentait une odeur nauséabonde comme de la pourriture. Sur le sol traînaient des traces brunâtres qui devaient être du sang séché. Goebbels frissonna face à Ingmar. Son visage était lugubre, couturé de cicatrices et d’un œil manquant. Ingmar se retourna à l’arrivée de Hitler.
— Ah ! Mon cher ami, que me vaut cette visite ?
— Nous avons besoin de vos services pour faire renaître des Walkyries, c’est dans vos possibilités, je pense ? affirma Hitler.
— Ingmar répondit : Bien sûr, mon Führer, vous savez que j’ai besoin de sang frais pour accomplir cette tâche. En avez-vous ?
— Nous avons récolté plus de 1000 litres de sang, cela vous suffira-t-il ?
— 1000 litres ! Vous avez massacré un village entier ? Ou, cela me suffira. Je pourrais vous créer autant de Walkyries que de litres récupérés. Mais pourquoi avez-vous besoin de ces créatures ?
— Depuis un moment, des êtres bizarres tels que des loups-garous et deux autres individus, dont je n’arrive pas à définir leurs formes, attaquent mon armée.
— Des loups-garous, vous dites, il faut que je leur fournisse des épées en argent pour les combattre. Je leur donnerais également un sortilège d’immortalité. Chaque fois qu’une Walkyrie sera blessée, une goutte de sang créera une nouvelle Walkyrie.
— Parfait ! Avec ces créatures, nous arriverons à combattre ces terroristes. Quand seront-elles prêtes ?
— Dans une semaine à peu près.
— Parfait, dans une semaine alors.
Le temps qu’Ingmar créa les Walkyries. Perhan et Vladessayèrent de savoir ce que manigancent leurs ennemis.
— Cela fait plusieurs jours que nous n’avons pas rencontré de soldats, c’est comme s’ils essayent de nous éviter, fit remarquer Vlad.
— Perhan rétorqua : « Il n’y a rien d’étonnant étant donné l’attaque qu’ils ont subie. »
— Certes, mais Hitler n’est pas le genre à baisser les bras comme cela, il prépare un plan et j’aimerais savoir lequel.
Ils ne tardèrent pas à le savoir. Les loups-garous vinrent vers eux pour les informer.
— Il y a une armée de femmes qui viennent vers nous, dit un loup-garou.
— Des femmes ? Quels genres de femmes ? demanda Vlad.
— Un des loups-garous nommé Valpurgis répondit : Ça a l’air d’être des Walkyries, elles portent des armures, un casque et ont des épées accrochées à la taille.
— Des épées… Pas d’armes à feu… Bizarre, d’où viennent ces créatures et comment Hitler a pu créer cette armée ? Et surtout, comment ont-ils fait pour nous trouver ?
— Elles sont très redoutables, il faut se préparer au combat. Elles aiment le goût du sang, je pense que c’est pour cette raison qu’il a recruté ces guerrières. En revanche, comment il les a créées, c’est un mystère, déclara Valpurgis.
— D’accord, nous verrons cela plus tard, préparez-vous à combattre.
Les guerrières se ruèrent comme des furies sur les loups-garous, leurs épées en blessent mortellement plusieurs qui s’évanouissent en fumée. Vlad fut surpris de la façon dont elles arrivaient à décimer ses amis, qui en général étaient invincibles. Les armes devaient être en argent. Certains loups ripostèrent et déchirèrent le cou de leurs victimes, mais cela était pire, non seulement elles ne mouraient pas, mais en plus chaque goutte de sang créa une nouvelle guerrière. Cela devait être un sortilège puissant qui les protégeait. Vlad ordonna à ses troupes de se replier avant que cela ne se termine en carnage. Perhan était aussi étonné de la tournure du combat, il alla demander des explications à Vlad. En se dirigeant vers lui, il vit des Walkyries jubilant devant la fuite de leurs ennemis.
— Mon cher Vlad, que s’est-il passé ? Pourquoi ces femmes sont aussi fortes ?
— Elles doivent être protégées par un sortilège qui les empêche de mourir et en plus, elles renaissent de leurs blessures. Je vais devoir faire appel à un ami sorcier pour protéger nos troupes.
— Un sorcier ? Décidément, je ne suis pas au bout de mes surprises… Où vit ton ami sorcier ?
— Il vit en Roumanie, il ne sera pas contre de nous rejoindre ici en Allemagne, il possède une maison avec son matériel. Je vais l’appeler de ce pas.
— L’appeler avec quoi ?
— Avec un téléphone pardi ! Tu sais ce que c’est un téléphone ? se moqua Vlad.
— Bien sûr, je sais ce que c’est qu’un téléphone, pas besoin de te moquer de moi, mais avec tes pouvoirs, je ne pensais pas que tu utiliserais un moyen aussi simple.
— Ce n’est pas parce que j’ai le pouvoir de voler que je ne peux pas utiliser les moyens modernes.
— Certes, mais à propos de voler, je ne t’ai pas encore vu le faire.
— Chaque chose vient avec le temps, trouvons une cabine téléphonique pour appeler mon ami.
— D’accord, après vous, mon cher camarade.
Les rues étaient calmes malgré l’agitation qu’il y avait eu quelques heures auparavant. Dans une ruelle mal éclairée, ils trouvèrent une cabine téléphonique. Vlad y introduit quelques Marks et effectua le numéro de son ami. Perhan s’éloigna le temps de l’appel, et au bout de quelques minutes, Vlad revint le visage souriant.
— Alors, je présume que les nouvelles sont bonnes ?
— Effectivement, mon ami Igor viendra demain et discutera avec Fergin pour demander une trêve.
— C’est qui, Fergin ?
— Vlad répondit : C’est la chef des Walkyries, il la connaît bien et surtout, il sait de quelles façons elles ont été ramenées à la vie. C’est une façon que les Walkyries n’aiment pas. Nous en saurons plus demain, allons dormir, une dure journée nous attend.
— Ce n’est pas de refus, j’ai les yeux qui piquent énormément… Allez, bonne nuit, à demain, rétorqua Perhan.
— À demain, fais de beaux rêves.
Des doigts ensanglantés qui essayaient de l’attraper et son grand-père qui le regardait en versant des larmes de sang. Ce cauchemar réveilla Perhan en plein milieu de la nuit. Il essaya de se rendormir, ce qui arriva une heure plus tard. Il sentit une main le secouer :
— Debout, Perhan, c’est l’heure, le réflexe lui fit effectuer une forte pression sur la main.
— Eh doucement ! Tu vas m’arracher la main. Il reconnut la voix de Vlad.
— Excuse-moi, j’ai eu un sommeil agité.
— J’ai remarqué, tu n’arrêtais pas de te battre dans ton sommeil et tu parlais fort comme si tu avais des ennemis devant toi.
— Toutes ces émotions m’ont rendu agité.
— D’accord, viens, nous allons prendre un bon petit déjeuner et après, nous allons rencontrer mon ami Igor.
— Quoi ? Il est déjà là ? Tu viens de l’appeler hier, comment a-t-il fait pour arriver si vite de Roumanie ?
— Tu n’as pas encore compris que nous ne sommes pas des êtres ordinaires, nous avons des pouvoirs. Comme toi, tu en as reçu un.
— Je vois… Et bien sûr, tu ne vas pas me dire lequel ?
— Comme je te l’ai dit avant, chaque chose te sera dite le moment venu. Allons maintenant prendre notre petit déjeuner. Après, je te promets, tu sauras tout sur nous deux.
Ils rentrèrent dans une petite auberge, où cela sentait bon le lard grillé, les œufs, le café et le thé. Ils se restaurèrent de manière copieuse au vu de la journée qui les attendait. Une heure après, un individu s’approcha d’eux.
— Vlad lui sourit : Bienvenue Igor, as-tu fait un bon voyage ? Je te présente Perhan, un ami fidèle.
— Enchanté, répondit Igor. Il passa tout de suite au sujet qui les préoccupait.
— Avant d’aborder ce sujet, ne veux-tu pas te restaurer ? demanda Vlad.
— Non, merci, j’ai pris mon petit déjeuner avant d’arriver.
Perhan ne put s’empêcher de fixer le regard d’Igor, il avait les pupilles brillantes comme s’il voulait dévorer l’âme de quelqu’un. Il apostropha Perhan :
— Pourquoi tu me regardes comme ça, tu me cherches des ennuis ? s’énerva Igor.
— Vlad intervint : Calme-toi, tu as effectivement un regard un peu avide, tes yeux sont injectés de sang. Tu as dû te restaurer d’une proie succulente ?
— Ah ça, oui ! Il n’a pas eu le temps de crier, proclama Igor d’un ton enjoué.
Perhan crut s’évanouir face aux propos qu’il tenait, son visage devint blême.
— Ton ami n’a pas l’air de se sentir bien, tu ne lui as pas parlé de nous ? demanda Igor.
— Pas encore, je n’ai pas eu le temps. Mon cher Perhan, je vais te dire ce que nous sommes, des vampires. C’est pour cela qu’Igor a pu venir si vite, il s’est déplacé en volant et il s’est délecté d’un humain, mais ne t’inquiète pas, il s’agissait d’un ennemi.
— Mais toi, tu t’es restauré comme moi, tu ne bois pas de sang ?
— Si des fois, je suis mi-vampire, mi-humain, déclara Vlad.
— Comment ça ?
— Mon père était vampire et ma mère humaine, de ce fait, je vis de deux façons : humaines et vampires.
— D’accord, et que faisons-nous maintenant ? demanda Perhan.
— Igor va nous expliquer ce que nous allons faire.
— Nous allons rencontrer Fergin et ses guerrières, elles ont été ramenées à la vie avec du sang d’innocents. Ce n’est pas du goût des Walkyries, elles aiment le sang, mais pas quand ce sont des non-guerrières. C’est lors de combats à armes égales qu’elles acceptent de le faire couler. C’est ce que je vais dévoiler à Fergin et à ses acolytes. À mon avis, elles vont se rallier à nous.
— D’accord, allons-y alors ! s’exclama Vlad.
Une heure après, ils trouvèrent les Walkyries. Perhan n’en revenait pas, elles étaient toutes très belles. Il pensait trouver des femmes avec d’horribles blessures sur leurs corps, mais aucune n’en avait ou très peu. Perhan vit l’une des plus grandes guerrières, cela devait être Fergin, effectivement, elle confirma les pensées de Perhan. Elle se dirigea vers Igor.
— Comment vas-tu, mon ami ? demanda Fergin.
— Très bien, et toi ?
— Quelles sont les informations que tu veux me donner ? Sois bref, car même si tu es mon ami, je n’hésiterai pas à te tuer, si tu m’as fait déplacer pour rien.
— L’homme qui vous a ressuscité a utilisé du sang d’innocents et non de guerriers. Aussi, vous avez le pouvoir de vous régénérer lorsque vous êtes blessé, dit Igor.
— Es-tu sûre de ce que tu dis ? questionna Fergin.
— Tu devrais savoir que je ne te mens jamais.
— C’est vrai que tu es une créature que je déteste, mais tu es loyale, répondit Fergin. Elle fut prise d’une colère.
— Je vais retrouver ce chien d’Ingmar qui nous a floués et si je retrouve son acolyte qui s’est servi de nous pour ses desseins, je lui trancherai la gorge avec plaisir, n’est-ce pas mes sœurs ? Nous allons nous venger de cet affront ?
Une clameur s’éleva, le bruit des épées se fit entendre, ce qui signifiait qu’elles étaient prêtes pour le combat jusqu’à la mort, s’il le fallait. Des soldats qui patrouillaient à proximité de la forêt, intrigués par ce vacarme, décidèrent d’aller voir ce qu’il se passait. En approchant de la forêt, ils découvrirent un spectacle effrayant : des loups-garous, des walkyries et deux vampires. En apercevant les soldats, ils foncèrent sur eux. Les walkyries en tête suivies des loups-garous les taillèrent en pièces à l’exception d’une dizaine de soldats. Fergin s’approcha d’eux.
— Nous vous laissons la vie sauve pour porter un message à votre Führer. Du moins, toi, comment t’appelles-tu ?
— Je m’appelle Hans, répondit le soldat.
— Bien, écoute-moi, tu vas dire à ton chef que je viendrais le décapiter de mes propres mains comme tes compagnons présents.
En moins d’une seconde, elle brandit son épée, décapita les neuf soldats et entailla la joue de Hans qui hurla de douleur.
— Tu as vu de quoi je suis capable ? Je te préviens que si tu ne respectes pas ta mission, tu mourras comme ces idiots. Pars maintenant, dicta Fergin d’un ton autoritaire.
— Igor s’adressa à Fergin : Tu vas vraiment punir ce soldat s’il ne prévient pas Hitler ?
— Fergin sourit : sûrement pas ! Je voulais lui faire peur, je suis sûre qu’à l’heure actuelle, il se terre comme un rat dans sa maison, en priant Dieu que je ne le retrouve pas.
— Après cette allocution, elle s’adressa à ses sœurs : Nous allons nous préparer à la bataille en nous entaillant nos bras, puisque ce chien d’Ingmar nous a fourni un sortilège de duplicité. Chacune de vous va créer une vingtaine de sœurs. Cela nous permettra de combattre l’armée de ce chien galeux.
En se dirigeant vers le nid de l’aigle à Bergen-Belsen, ils décimèrent un grand nombre de militaires, même ceux qui voulaient se rendre. Les rues étaient jonchées de cadavres. En arrivant à proximité du village, une centaine de soldats essayèrent de stopper cette armée féminine. Ils furent décimés en quelques minutes. Lorsqu’elles arrivèrent dans le château surplombant le village, Fergin fonça dans l’appartement personnel d’Hitler dans le but de le décapiter. Elle trouva son corps sans vie, avec un trou au niveau de la tempe.
— Lâche jusqu’au bout ! lancèrent en cœur Vladet Fergin.Il n’a pas eu le courage de subir l’affront de sa mort d’une autre main que la sienne.
Les Walkyries, à la suite de la mort d’Hitler, commencèrent à disparaître en volute de fumée.
— Fergin lança à Igor : À un de ces jours, mon ami, dans un futur proche.
— Parfaitement, à un de ces jours peut-être, répondit Igor.
Vlad remercia Igor de son aide et prit congé, en lui souhaitant bonne chance et au revoir.
— Quand tu veux mon ami, lorsque tu auras besoin de moi et de mes relations pour combattre des êtres vils, conclut Igor.
Chapitre 2
La rédemption de Vlad
Après avoir salué le départ d’Igor, ils se dirigèrent vers une auberge pour se restaurer. Perhan exprima sa satisfaction, la mission a été exécutée très facilement. En revanche, Vlad avait l’air soucieux.
— Que se passe-t-il ? demanda Perhan. Tu n’es pas satisfait de notre action ?
— Vlad répondit : Si bien sûr, mais malheureusement, je viens d’apprendre qu’en Russie, des cas identiques se produisent, sauf que ce sont des communistes et non des nazis.
— Et alors ? Où est le problème ? Nous ferons de même.
— Ce n’est pas aussi simple, son armée est plus puissante, elle est composée d’êtres plus fanatisés que celle d’Hitler et le pays ne ressemble pas à l’Allemagne. Il y règne aussi des hivers très rigoureux, ce qui nous rend plus vulnérables. Nous allons demander conseil à Vishnu, c’est notre guide, avant de décider quoi que ce soit. Allons dormir, nous verrons cela demain, dit Vlad.
Le lendemain, Vishnu, accompagné de Brahma, leur rendit visite et les félicita pour leur action en faveur de l’humanité.
— Je vous présente. Brahma, Dieu de la création du monde, son symbole est l’eau et le feu, il vous sera d’un grand secours pour mener à bien votre nouvelle mission. Dans ce pays, la Russie, des frères gitans sont en danger ainsi que d’autres humains qu’il faut protéger. Perhan, tu as déjà le pouvoir du feu, nous allons le décupler pour protéger tes compagnons dans ce pays où le climat est rude. Grâce à ce pouvoir supplémentaire, tu pourras les protéger du froid qui règne. Quant à toi, Vlad, tu auras le pouvoir de l’eau. Grâce à cela, tu pourras geler l’armée adverse et ainsi vous la combattrez facilement. Êtes-vous prêts pour recevoir ces nouveaux pouvoirs ? Cela sera un peu douloureux.
— Oui, nous sommes prêts, décidèrent Vlad et Perhan.
Brahma tendit ses mains vers Vlad, un tourbillon d’eau se dirigea vers lui. Vlad fut soulevé du sol, il hurla de douleur et commença à étouffer sous la pression de l’eau. Celle-ci s’arrêta brusquement, Vlad s’écroula sur le sol et essaya de reprendre son souffle.
— Perhan s’élança vers lui : Ça va ? Comment te sens-tu ?
— Ça peut aller, répondit Vlad d’une voix faible.
— Grâce à ce tourbillon d’eau, tu détiens le contrôle de toute l’eau sur Terre désormais. Cela sera identique pour toi, Perhan, mais il s’agira d’un tourbillon de flammes. Es-tu prêt ? demanda Vishnu.
— Pas vraiment, un peu inquiet.
— Ça va bien se passer, murmura Vishnu.
Brahma tendit ses mains vers Perhan, des flammes sortirent de ses mains. Perhan fut aussitôt soulevé du sol, pris dans un tourbillon de flammes qui l’encercla. Il poussa un hurlement alors qu’il avait l’impression que sa peau s’enflammait. La douleur était intense, mais brève, et il atterrit lourdement sur le sol.
— Vlad s’élança vers lui : Comment te sens-tu ?
— Ça peut aller, j’ai mon estomac qui a un peu souffert, répondit Perhan.
— Vishnu s’adressa à eux : Voilà, vous êtes prêts à combattre l’armée de ce tyran. Vous devez vous rendre vers les environs de Moscou, à Solovetski exactement. C’est un des premiers camps à détruire, Vlad. Tu emmènes tes amis les loups, ils ne seront pas de trop pour lutter contre ces soldats. Sur ce, je vous dis bonne chance, nous nous reverrons à la fin de votre combat.
Ils décidèrent de voyager de nuit pour ne pas effrayer les villageois. Vlad poussa un hurlement de loup. Perhan s’effraya.
— Que fais-tu ?
— J’appelle mes amis les loups-garous, tu as entendu Vishnu, il nous a conseillé de les emmener avec nous, répondit Vlad.
— Oui, c’est vrai, mais préviens quand tu les appelles, ça m’a un peu surpris. D’ailleurs, c’est vrai, après le combat, ils ont rapidement disparu… Pourquoi ?
— Ils sont comme ça, mais ne t’inquiètes pas, ils seront ici rapidement.
Effectivement, une demi-heure plus tard, tous les loups-garous étaient là. Leur chef Lupuss’avança vers Vlad :
— Nous avons entendu ton appel, que se passe-t-il ?
— Nous devons combattre un nouveau tyran en Russie, pouvons-nous compter sur vous ? demanda Vlad.
— Bien sûr, nous sommes toujours partants pour t’aider dans cette lutte. En plus, dans ce pays, nous avons des frères pour nous aider. Où devons-nous aller ? demanda Lupus.
— La première ville est Solovetski, près de Moscou.
— C’est parfait, nous avons des amis à Moscou qui vont nous aider, nous ferons un petit détour pour les rencontrer.
— Aucun problème, plus nous serons nombreux, mieux cela sera, exprima Vlad.
À proximité de Moscou, Lupus s’adressa à Vlad et Perhan :
— Attendez-moi tranquillement ici, je vais rendre visite à mes amis. Ils sont assez méfiants avec les humains et les vampires, il faut d’abord que je les mette au courant de votre présence pour éviter de vous faire déchiqueter.
— D’accord, on t’attend ici ? demanda Vlad.
— Tout à fait.
Quelques mètres plus loin, il pénétra dans un immeuble avec une façade assez lugubre. Sur le mur, on distinguait des traces de sang et des griffures très profondes. Repaire sans aucun doute des loups-garous. En pénétrant, une voix résonna :
— Lupus, sacrée racaille, que viens-tu faire dans cette ville de brigands ? Tu es loin de chez toi ! s’écria Lycaon, chef des loups de Moscou.
— Je viens avec des amis pour combattre le tyran qui règne dans votre pays, répondit Lupus.
— De quel tyran parles-tu ?
— De Staline.
— Rien que ça ! Tu oublies qu’il a une armée. Même si j’admets que ça ne me déplairait pas de l’anéantir, ce sont nos ennemis aussi, dit Lycaon.
— C’est pour cela que je viens te voir, pour que tu te rallies à nous avec mes amis. Es-tu d’accord ? demanda Lupus.
— Oui, bien sûr, mais tu viens de dire que tu es venu avec des amis, combien êtes-vous ? Car nous ne sommes que cinquante et combattre son armée est du suicide avec si peu de personnes.
— J’ai ramené 100 compatriotes qui peuvent chacun tuer 5 à 10 militaires grâce au pouvoir d’un ami vampire et sorcier ainsi qu’un mortel qui détient des pouvoirs, grâce à des dieux indiens qui les lui ont donnés.
— Un vampire et un mortel… As-tu confiance en ces deux individus ? Ils méritent de mourir ! Ce sont des impies ! Où sont-ils que je les tue de mes propres mains ? s’exclama Lycaon.
— Calme-toi, ils sont nos alliés et nous attendent à l’extérieur de ton bâtiment. Je savais que tu réagirais comme cela, c’est pour cette raison que je les ai fait patienter dehors. Es-tu d’accord de les rencontrer ?
— Tu es mon ami, je te fais confiance, je veux bien les rencontrer, mais si jamais ils nous trahissent, je me ferai un plaisir de les dévorer, et toi aussi. J’espère que tu ne te trompes pas, ça m’attristerait de te tuer, dit Lycaon.
— Ça n’arrivera pas, car tu verras, ils sont dignes de confiance.
— D’accord, allons voir tes fameux amis. Venez, mes compagnons, allons faire connaissance avec ces comparses au soi-disant pouvoir hors du commun.
Les loups-garous grognèrent de satisfaction pensant s’offrir un bon festin. Arrivés à l’extérieur, Lupus se dirigea vers Vlad et Perhan, suivi d’une horde de loups-garous d’une taille impressionnante. La plupart devaient mesurer 2 mètres. Vlad et Perhan furent surpris de leur taille, ils ressentirent de l’appréhension face à eux. Lycaon s’adressa à Perhan et Vlad :
— Alors, c’est vous qui voulez attaquer l’armée de Staline ? Vous m’avez l’air bien prétentieux pour envisager ce genre de projet ! En plus, vous semblez bien frêle… Lupus m’a dit que vous avez des pouvoirs, puis-je les voir ?
Vlad, sans dire un mot, se transforma en gigantesque vampire qui effraya les loups-garous et surprit Perhan. Il saisit un des loups-garous dans ses pattes et utilisa son pouvoir de l’eau : il gela sa proie qui heurta lourdement le sol. Perhan en profita pour montrer les siens : il lança des flammes au-dessus du loup-garou gelé, sortant ainsi la victime de sa glace. La cible poussa un glapissement de peur :
— Qu’avez-vous fait, quels sont ces pouvoirs ?
— Lycaon émit un rictus : Pas mal comme démonstration… Effectivement, tu as raison, Lupus, ils peuvent être utiles, leurs pouvoirs sont très persuasifs. Quel est votre plan ? demanda-t-il.
— Nous attaquerons les goulags dans lesquels sont détenus des prisonniers, nous tuerons les soldats s’ils refusent de se rendre et libérerons les prisonniers. Est-ce que vous êtes d’accord de nous aider ? dit Vlad.
— Je suis le chef des loups-garous de Moscou et je vous suis, ainsi que mes compagnons, acquiesça Lycaon.
La horde poussa des hurlements qui devaient s’entendre à plusieurs kilomètres aux alentours.
— Juste une question, pouvez-vous avoir un aspect humain ? demanda Vlad à Lycaon.
— Pourquoi cette question ? répondit Lycaon.
— Car nous allons rencontrer des humains qui risquent de s’effrayer en voyant votre aspect.
— Oui, nous pouvons prendre une apparence humaine, mais nous ne le faisons jamais, car nous nous sentons bien en loups-garous. Fit remarquer Lycaon.
— Étant donné que nous allons libérer des prisonniers humains, cela serait préférable… Pouvons-nous compter sur vous pour prendre une apparence humaine ? demanda Vlad.
— Oui, vous pouvez, répondit Lycaon.
— Parfait ! Nous nous dirigerons vers le camp de Solovetski, puis nous irons vers Leningrad, Vologda, Kotlas et Vorkouta.
Arrivés au camp de Solovetski, alors que le jour n’était pas encore levé, quelques soldats firent leurs rondes en attendant la relève matinale qu’ils ne connaîtraient jamais. Avant de pouvoir comprendre ce qui leur arriva, une meute de loups mi-humains, mi-animaux leur foncèrent dessus et déchiquetèrent leurs gorges.
— Vlad dit à Lycaon : Nous devions seulement les tuer s’ils refusaient de se rendre, vous ne leur avez pas laissé le temps de réagir… Ce n’est pas ce qui était prévu.
— Sincèrement, tu penses qu’ils ne vont pas réagir face à nous ? Ce sont des militaires, leur but est de tuer. D’ailleurs, prépare-toi, nous allons bientôt avoir les autres soldats qui dorment pour nous attaquer.
Le soldat sur le mirador du camp dirigea son projecteur en direction de mouvements suspects. Son visage se glaça d’horreur lorsqu’il vit des loups dévorer les corps de ses camarades. Il sonna l’alerte et des soldats lourdement armés sortirent de leurs baraquements. Au vu des êtres étranges qui leur firent face, ils eurent un moment d’hésitation fatal. Les loups-garous leur foncèrent dessus et déchiquetèrent leurs gorges. Les hurlements des soldats firent venir une nouvelle escouade qui utilisa leurs mitraillettes sur les loups. En vain, les loups-garous firent des bons si rapides qu’aucune balle ne les toucha. Devant l’impossibilité de tuer les agresseurs, les soldats ne surent que faire et voulurent se rendre. Cependant, ils n’obtinrent aucune grâce des loups-garous qui se contentèrent de les dévorer.
Après avoir massacré tous les soldats, Vlad, Perhan et leurs amis, les loups reprirent une apparence humaine dans le but de libérer les prisonniers. Ceux-ci sortirent apeurés de leurs baraquements pensant qu’ils allaient être massacrés. Quand ils virent tous les soldats morts couchés sur le sol, ils poussèrent des cris de soulagement et de joie, se précipitant sur leurs sauveurs pour les remercier. Perhan s’adressa à eux :
— Prenez les vêtements des soldats, retournez dans vos familles et quittez vite la Russie.
— Un des prisonniers répondit : Mais qui êtes-vous ? Et pouvez-vous vous joindre à nous pour combattre l’armée de Staline ?
— Je ne crois pas que cela serait possible, dit Perhan.
— Le prisonnier en question : pourquoi ? Nous vous sommes redevables et tous mes compagnons ont l’expérience des armes, nous pourrons vous être utiles.
Afin de couper court, Vlad se transforma en vampire et les loups-garous reprirent leurs formes originales. Les prisonniers reculèrent effrayés.
— Vlad s’adressa aux prisonniers : Ne vous inquiétez pas, ils ne vous feront rien. C’est juste pour vous montrer que nous ne sommes pas des êtres ordinaires. Retournez dans vos familles, c’est le mieux que vous ayez à faire.
— Mon nom est Boris, rétorqua le prisonnier qui les avait interpellés. Mes compagnons d’infortune ainsi que moi-même n’avons plus de famille. Elle a été massacrée par cette armée, c’est pour cette raison que nous voulons vous suivre, malgré l’aspect de vos compagnons qui certes nous a effrayés. Vous êtes venus pour nous libérer, n’est-ce pas ?
— Oui, c’est cela, Vlad, je pense qu’on peut leur faire confiance, emmenons-les avec nous, dit Perhan.
— Avant de prendre une telle décision, quittons ces lieux et récupérons toutes les armes possibles avant qu’une nouvelle armée n’arrive.
Ils se dirigèrent vers la banlieue de Moscou à l’orée d’un parc afin de discuter calmement sans trop attirer l’attention.
— Alors, pouvons-nous rester ? demanda Boris.
— Que ressens-tu en me voyant ainsi que mes compagnons ? demanda Lycaon en approchant sa gueule de son visage.
— Boris déglutit : de la peur, mais aussi de la confiance, car si vous vouliez me tuer, vous l’auriez fait sans poser cette question, pas vrai ?
— Lycaon fit un rictus : Ahah ! Il me plaît ce mortel, il est franc. C’est bon, vous pouvez rester, mais je vous préviens qu’il y en a un qui nous trahit, je m’occuperai de lui personnellement.
— Cela n’arrivera pas.
— OK, allons-y ! Nous allons attaquer de prochains camps. Boris, c’est toi qui t’occuperas des prisonniers pour se joindre à nous et surtout pour prendre autant d’armes que nécessaire, car mes amis les loups n’ont pas besoin d’armes, mais vous oui. Je peux compter sur toi pour cette tâche ? proclama Vlad.
— Tout à fait, nous souhaitons anéantir son armée à vos côtés ! répondit Boris.
— Parfait, allons-y.
Ils attaquèrent les camps de Leningrad, Vologda, Kotlas et Vorkouta où ils causèrent les mêmes dégâts. Boris, à chaque attaque, se dirigea vers les prisonniers pour les rassurer et leur proposer de les rejoindre pour combattre Staline. Au même moment, Staline convoqua ses meilleurs généraux.
— Pouvez-vous me dire ce qu’il se passe ? Qui sont ces terroristes qui ont réussi à détruire mes meilleurs camps ?
— Un des généraux répondit : Selon les informations de certains survivants, ce sont des loups-garous et un vampire.
— Des loups-garous, mais bien sûr ! Et pourquoi pas des fées ! Retrouvez-moi ces assassins, qu’on les fusille sur le champ et qu’on cesse de me raconter des histoires pour effrayer les enfants ! s’énerva Staline.
Les soldats russes, sillonnant toutes les routes, ne trouvèrent aucune trace de ces mystérieux êtres qui eurent l’audace de braver les armées de Staline. Perhan et Vlad s’étaient cachés avec tous les prisonniers libérés et leurs acolytes dans une grotte, attendant que la nuit tombe pour relancer une nouvelle offensive contre plusieurs camps se trouvant près d’Omsk, tels que Barnoual, Novossibirsk, Krasnoïarsk et Karaganda. Quand Staline apprit la destruction de ses camps et la libération des prisonniers, il avala une grande rasade de vodka et prit son téléphone.
— Je veux qu’Yvan vienne dans mon bureau et rapidement, ordonna Staline.
— Bonjour Yvan, assieds-toi, veux-tu un verre de vodka ?
— Oui, merci.
— Alors, explique-moi ce qu’il se passe. Qui sont ces ennemis qui déciment mon armée et les camps ? demanda Staline.
— Des loups-garous, répondit Yvan.
— Staline haussa le ton : Ah non ! Pas toi ! Tu ne vas pas me sortir les mêmes sornettes !
— Malheureusement, c’est vrai, dit Yvan.
— Staline réfléchit : je veux savoir qui est leur chef. Il faut envoyer un espion pour obtenir des renseignements. Je ne vois que toi, tu es le plus fidèle de mes hommes. Pars et ramène des informations.
Yvan fut ravi d’avoir la confiance de Staline, mais assez inquiet sur ce qui l’attendit pendant cette mission. Les loups-garous sont connus pour ne pas être très conciliants avec les humains. Le plus dur pour l’instant est de trouver leur cachette. Pour cela, Yvan dut trouver des vêtements de paysans pour passer inaperçu et avoir l’air d’un ennemi du régime. Il dut voler des vêtements dans une ferme près de Komsolmok et se diriger vers le village. Avec la proximité d’un goulag, il pensa que ses combattants de l’ombre montreraient sûrement le bout de leur nez.
— Le militaire de garde pointa son arme vers lui : Halte là, vous êtes dans une zone militaire, les civils sont interdits dans ce secteur.
— Yvan s’adressa à lui : Repos soldat. Il dévoila son visage. Je suis ton chef, j’ai dû me déguiser pour retrouver les terroristes qui attaquent nos camps. Va chercher ton chef.