La religion comme fait psychologique - William James - E-Book

La religion comme fait psychologique E-Book

William James

0,0

Beschreibung

S’il est une question vitale entre toutes, c’est bien celle de la religion.
« Les tendances religieuses de l'homme présentent au moins autant d'intérêt pour le psychologue qu'aucun autre fait de l'esprit humain. Je me propose de les étudier en les prenant uniquement comme des faits de conscience. Mon étude étant toute psychologique, ce ne sont pas les institutions, mais plutôt les sentiments et les instincts religieux qui en feront l'objet ; je m'en tiendrai donc à ces phénomènes subjectifs qui n'apparaissent qu'aux degrés les plus avancés du développement religieux et que nous connaissons par les témoignages écrits d'hommes arrivés à la pleine conscience d'eux-mêmes, c'est-à-dire par la littérature religieuse et notamment par des autobiographies. » 

À PROPOS DE L'AUTEUR

William James est un psychologue et philosophe américain né à New York , le 11/01/1842 et mort à Chocorua, New Hampshire , le 26/08/1910. Fils d'Henry James Sr., le disciple de Swedenborg, et frère aîné d'Henry James, romancier célèbre.

L'essentiel de sa carrière universitaire se déroule à Harvard où il est d'abord instructeur (1872) puis professeur adjoint de physiologie (1876).

En 1880, il devient professeur associé, puis très rapidement, en 1885, professeur de philosophie. En 1890, son titre officiel est « professeur de psychologie » avant de redevenir « professeur de philosophie » en 1897.

En plus de ses travaux de pionnier en psychologie ("Principles of Psychology" de 1890) et en philosophie, William James est célèbre pour ses travaux au sein des sciences psychiques, ou parapsychologie.

On lui doit également les premiers travaux sur la mémoire: intégrant un double système de mémorisation en fonction de la durée de rétention de l'information.

Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:

Android
iOS
von Legimi
zertifizierten E-Readern
Kindle™-E-Readern
(für ausgewählte Pakete)

Seitenzahl: 136

Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:

Android
iOS
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



Couverture

La religion comme fait psychologique

Page de titre

La religion comme fait psychologique

Valeur de la vie religieuse

S’il est une question vitale entre toutes, c’est bien celle de la religion. Haute et profonde elle englobe les vies, tant des individus que des nations. Elle ne se manifeste pas en toute occurrence, mais avec quelque perspicacité, on ne manque pas de la découvrir.

(Elie Reclus, La formation des religions).

*

La religion, du moins dans l’origine, et par rapport au monde extérieur, n’a pas d’autre tendance, d’autre tâche, que de transformer l’être mystérieux de la nature en un être connu et familier, d’en adoucir au foyer brûlant du cœur le caractère rigide et indomptable et de le rendre souple et docile aux desseins de l’homme. Elle a donc le même but que la civilisation, dont la tendance est précisément de rendre la nature intelligible, et d’en faire, au point de vue pratique, un être obéissant dont l’homme puisse se servir pour la satisfaction de ses besoins. Mais la route suivie par l’une est bien différente de la route suivie par l’autre. La civilisation arrive à son but par des moyens empruntés à la nature elle-même tandis que la religion y arrive sans moyens, ou, ce qui revient au même, par les moyens surnaturels de la prière, de la foi et des sacrements. Tout ce qui, par conséquent, dans la suite du développement de l’humanité, est devenu l’affaire de la civilisation, de l’activité humaine, de l’anthropologie, a été, dans le principe, l’affaire de la religion ou de la théologie, comme, par exemple, la jurisprudence, la politique, la médecine, qui, chez les peuples barbares, n’a pour moyens de guérison que des pratiques religieuses...

(Ludwig Feuerbach, Essence de la religion).

La religion : essai de psychologie{1}

Chapitre I

Névrose et religion

Les tendances religieuses de l'homme présentent au moins autant d'intérêt pour le psychologue qu'aucun autre fait de l'esprit humain. Je me propose de les étudier en les prenant uniquement comme des faits de conscience. Mon étude étant toute psychologique, ce ne sont pas les institutions, mais plutôt les sentiments et les instincts religieux qui en feront l'objet ; je m'en tiendrai donc à ces phénomènes subjectifs qui n'apparaissent qu'aux degrés les plus avancés du développement religieux et que nous connaissons par les témoignages écrits d'hommes arrivés à la pleine conscience d'eux-mêmes, c'est-à-dire par la littérature religieuse et notamment par des autobiographies. Malgré l'intérêt que présentent l'origine et les premiers degrés d'un développement, il convient, quand on se préoccupe avant tout de pénétrer le sens d'une chose, de s'adresser aux formes les plus parfaites et les plus complètement épanouies. Les documents les plus importants pour notre étude seront ceux qui proviendront des hommes les plus avancés dans la vie religieuse et capables de rendre compte clairement de leurs idées et de leurs motifs. Ce seront ou bien des auteurs relativement modernes, ou bien, parmi les auteurs plus anciens, ceux qui sont devenus classiques en fait de religion. Les documents humains qui nous instruiront le plus n'exigeront pas l'érudition d'un spécialiste : ils sont dans le domaine courant, accessibles à tous. Je prendrai donc mes citations, mes exemples d'expériences religieuses, dans des livres qui se trouvent entre toutes les mains, et cela ne diminuera pas la valeur de nies conclusions.

La nature psychologique des tendances religieuses et leur signification philosophique sont deux questions d'ordre différent ; à ne pas s'en rendre compte, on risque de tomber dans des confusions graves. Aussi je voudrais insister un peu sur ce point avant d'aborder l'étude des documents qui serviront de matériaux à notre recherche. On est d'accord aujourd'hui pour distinguer deux ordres de recherches sur n'importe quel objet. D'une part, quelle est sa nature, son origine, son histoire ? D'autre part, quelle est son importance, sa dignité, sa valeur ? La réponse à la première question est, un jugement d'existence ou de constatation, la réponse à la seconde question est un jugement de valeur ou d'appréciation. Ces deux jugements ne peuvent pas se déduire immédiatement l'un de l'autre. Ils procèdent de deux préoccupations intellectuelles tout à fait distinctes ; l'esprit doit les former chacun séparément avant de pouvoir les ajouter l'un à l'autre.

En matière de religion, il est facile de distinguer ces deux ordres de questions. Tout phénomène religieux a son histoire et dérive d'antécédents naturels. Ce qu'on appelle aujourd'hui la critique biblique est simplement une étude de la Bible au point de vue historique, étude trop négligée par l'Église jusqu'aux temps modernes. Quelle a été l'histoire de chacun des auteurs dont les divers écrits composent le saint livre ? Qu'y avait-il exactement dans l'esprit de chacun d'eux ? Ce sont là des questions de fait ; aucune réponse qu'on y pourra faire ne résoudra sur le champ l'autre question, la question de valeur. L'origine de la Bible une fois connue, à quoi ce livre doit-il nous servir, soit pour nous guider dans la vie, soit pour nous révéler ce que nous voudrions savoir ? Il faut, pour répondre, avoir déjà construit une théorie générale sur ce qui peut constituer une source de révélation ; et cette conception elle-même serait ce que j'appelle un jugement de valeur. En la combinant avec des jugements d'existence, on pourrait en déduire une appréciation portant sur la valeur même de la Bible. Par exemple, si cette théorie impliquait qu'un livre, pour posséder la valeur d'une révélation, doit avoir été inspiré d'en haut et composé sans liberté de la part de l'écrivain, ou bien ne doit contenir aucune erreur scientifique, ne doit exprimer aucune passion individuelle, aucun préjugé local, il est probable que la Bible serait jugée sévèrement. Mais si, au contraire, la théorie admettait qu'un livre peut contenir une révélation malgré ses erreurs, malgré les passions qu'il manifeste, malgré des traces évidentes de libre composition humaine, pourvu qu'il rapporte fidèlement les crises intérieures de grandes âmes aux prises avec leur destinée, alors Je verdict serait beaucoup plus favorable. Tous ceux qui sont vraiment compétents en fait de critique biblique distinguent avec soin la question de fait et la question de valeur. Avec les mêmes conclusions par rapport aux faits qu'ils étudient, les uns apprécient d'une manière et les autres d'une autre la valeur de la Bible comme révélation.

Si j'ai fait cette remarque sur les deux sortes de jugements, c'est qu'il existe beaucoup d'esprits, notamment des esprits religieux, qui n'ont pas encore appris à se servir couramment de cette distinction et qui pourront être d'abord un peu effarouchés par la méthode strictement positive que j'emploierai dorénavant. Quand je traiterai les phénomènes d'expérience religieuse en biologiste et en psychologue, comme si ce n'étaient que des faits curieux dans l'histoire d'un individu, quelques-uns pourront penser que je rabaisse un sujet sublime et me soupçonner, avant que j'aie pu pleinement exprimer ma pensée, de dénigrer la religion. Rien n'est plus éloigné de mon intention ; je tiens à le dire, car un tel préjugé dans l'esprit de mes lecteurs pourrait les empêcher de me bien comprendre.

Je vais consacrer ce chapitre à l'étude des rapports qu'il semble y avoir, chez certains individus, entre les phénomènes religieux et l'état plus ou moins pathologique de l'organisme, notamment du système nerveux. C'est un fait incontestable que, lorsque la vie religieuse absorbe toute la pensée et toute l'activité d'un individu, elle tend à le rendre excentrique. Je ne parle pas du croyant vulgaire qui pratique extérieurement, comme tout le monde, la religion de son pays. Que cette religion soit le bouddhisme, le christianisme ou le mahométisme, ce n'est pas lui qui se l'est faite ; d'autres l'ont créée pour lui, il l'a reçue par tradition, et la conserve par habitude. De quel profit serait-il d'étudier cette religion de seconde main, peu à peu stéréotypée par l'imitation ? Nous chercherons plutôt les expériences religieuses originales qui ont servi de modèle à tous ces sentiments suggérés, à toutes ces pratiques machinalement répétées. Or, l'on ne peut rencontrer de telles expériences que chez des individus en qui la religion existe, non point émoussée comme une simple habitude, mais bien plutôt à l'état aigu de fièvre mentale. Ce sont des génies dans l'ordre religieux, et, comme tant d'autres dont l'activité fut assez féconde pour que leurs noms soient inscrits aux pages de l'histoire, ces grands initiateurs ont souvent présenté des symptômes d'instabilité nerveuse. Peut-être sont-ils, plus encore que les autres génies, sujets à des phénomènes psychiques anormaux. Ils ont toujours une sensibilité fort exaltée ; souvent leur vie intérieure est déchirée de contradictions ; plusieurs souffrent de mélancolie durant une partie de leur carrière. Ils ne connaissent pas de mesure, ils sont sujets aux obsessions, aux idées fixes ; ils tombent en extase, ils ont des visions, ils entendent des voix, ils présentent toutes sortes de symptômes classés comme pathologiques. Il convient d'ajouter que ces phénomènes morbides ont souvent augmenté leur succès et leur influence.

Si l’on veut un exemple concret, il n'en est pas de meilleur que celui de George Fox. La religion des Quakers, qu'il fonda, est une chose que l'on ne saurait trop admirer ; dans une époque de mensonge et d'hypocrisie, ce fut une religion de véracité, prenant ses racines dans la vie spirituelle la plus intime et se rapprochant de l'évangile primitif plus qu'aucune des religions connues en Angleterre jusque là. Le protestantisme contemporain, en évoluant dans le sens de la liberté, ne fait que revenir à l'attitude que Fox et les Quakers avaient prise il y a si longtemps. Assurément, l'esprit de Fox était d'une vigueur et d'une pénétration peu communes. Tous ceux qui curent affaire avec lui, depuis Olivier Cromwell jusqu'aux juges et aux geôliers de petite ville, semblent avoir reconnu sa supériorité. Et cependant, la constitution de Fox était celle d'un névropathe, d'un « détraqué ». Son journal abonde en passages de ce genre :

« Comme je me promenais avec quelques amis, je levai la tête, je vis les flèches de trois clochers et cela me remua jusqu'aux moelles. Je leur demandai : Quel endroit est-ce là ? Ils me répondirent : Lichfield. Immédiatement la parole du Seigneur m'ordonna de m'y rendre. Arrivés à la maison où nous allions, je priai mes amis d'entrer, sans leur dire ce que je voulais faire. Dès qu'ils furent entrés, je m'en allai, et, marchant droit devant moi à travers haies et fossés, j'arrivai à un mille de Lichfield ; là, dans un grand champ, des bergers gardaient leurs moutons. Alors le Seigneur m'ordonna d'ôter mes souliers. J'hésitai, car c'était l'hiver ; mais la parole du Seigneur était comme un feu en moi. J'ôtai donc mes souliers et les laissai auprès des bergers ; ces pauvres gens tremblaient d'étonnement. Puis je marchai environ un mille et dès que je me trouvai dans la ville, la parole du Seigneur parvint de nouveau jusqu'à moi et me dit : Crie : « Malheur à Lichfield, cette ville de sang ! » Je parcourus donc les rues en tous sens, criant bien haut : Malheur à Lichfield, cette ville de sang ! Gomme c'était jour de marché, je me rendis sur la place et je m'y promenai, m'arrêtant çà et là, en criant toujours : Malheur à Lichfield, cette ville de sang ! Personne ne mit la main sur moi. Et comme j'allais, criant ainsi à travers les rues, il me semblait qu'il y courait un ruisseau de sang et que la place du marché n'était qu'une mare de sang. Quand j'eus ainsi proclamé le message qui pesait sur moi, je me sentis soulagé, et je sortis en paix de la ville ; je revins vers les bergers et je leur repris mes souliers, en leur donnant quelque argent. Mais le feu du Seigneur était sur mes pieds et sur toute ma personne, au point que je ne tenais pas à remettre mes souliers et que je restai sans savoir s'il fallait les remettre ou non, jusqu'au moment où je sentis que le Seigneur me permettait de le faire ; alors, après m'être lavé les pieds, je remis mes souliers. Je tombai ensuite dans une profonde méditation, cherchant pour quelle raison j'avais pu être envoyé à cette ville, pour lui crier qu'elle était une ville de sang. Car, malgré que beaucoup de sang y eût été répandu pendant les guerres entre le parlement et le roi, qui se disputaient le pouvoir, il ne s'y était rien passé de plus qu'en maint autre endroit. Mais j'appris plus tard qu'au temps de l'empereur Dioclétien, un millier de chrétiens avaient subi le martyre à Lichfield. C'est pour cela que j'avais dû aller et traverser pieds nus leur sang qui coulait dans les rues, qui formait une mare sur la place du marché ; que j'avais dû évoquer le souvenir du sang versé plus de mille ans auparavant, qui gisait encore tout refroidi sur le pavé de ces rues. Voilà comment je sentais peser sur moi le remords de ce sang, voilà comment je dus obéir à la parole du Seigneur. »

Nous nous proposons d'étudier l'ensemble des faits positifs qui conditionnent la vie religieuse ; il est impossible que nous en passions sous silence les aspects pathologiques. Nous devons les décrire et les dénommer exactement comme si nous les rencontrions chez des hommes non religieux. Il est vrai que nous répugnons instinctivement à voir un objet qui tient aux fibres les plus profondes de notre âme classé par l'intelligence, c'est-à-dire rangé dans la même case que d'autres objets. Or, quand une chose a pour nous une importance infinie et que tout notre être s'incline devant elle, il nous semble évident qu'elle doit être unique et sui generis. Il est probable qu'un crabe se sentirait indignement outragé s'il entendait avec quelle désinvolture nous le classons une fois pour toutes parmi les crustacés. « Vous vous trompez tout à fait, dirait-il ; je suis moi-même, moi-même, vous dis-je, et rien d'autre ».

Après avoir classé ses objets, l'intelligence s'occupe de rechercher les causes qui leur ont donné naissance. Spinoza disait : « J'examinerai les actions et les appétits des hommes, comme s'il était question de lignes, de plans ou de solides »{2}. Les conséquences de nos passions découlent de leur nature « aussi nécessairement qu'il résulte de la nature du triangle que ses trois angles soient égaux à deux droits... J'examine les passions humaines et leurs propriétés, exactement comme les autres phénomènes naturels »{3}. Taine nous dit, dans l'Introduction à l'Histoire de la littérature anglaise : « Que les faits soient physiques ou moraux, il n'importe, ils ont toujours des causes ; il y en a pour l'ambition, pour le courage, pour la véracité, comme pour la digestion, pour le mouvement musculaire, pour la chaleur animale. Le vice et la vertu sont des produits comme le vitriol et le sucre ». Devant ces prétentions de l'intelligence à vouloir assigner les conditions matérielles de toute chose, nous nous sentons heurtés, diminués dans notre vie intime. El je ne dis rien de la légitime impatience que provoque en nous la disproportion quelque peu ridicule entre le programme de ces auteurs et son exécution. De telles comparaisons, froidement instituées, sont à nos yeux une menace pour ce que notre âme a de plus précieux. Il semble qu'en expliquant leur origine, on en détruise du même coup la valeur, en les réduisant au rang de ces produits utiles et vulgaires auxquels Taine les compare.

L'idée que les choses perdent toute leur dignité dès qu'elles sont réputées de basse extraction est une idée courante, qui se manifeste en particulier dans les commentaires auxquels les esprits positifs se livrent si souvent sur le compte de leurs parents et amis plus idéalistes. Si Alfred croit si fermement à l’immortalité de l'âme, c'est qu'il est d'un tempérament trop émotif. Fanny est trop consciencieuse tout bonnement à cause de sa grande nervosité. La philosophie mélancolique de William est due à ses mauvaises digestions ; il doit avoir un engorgement du foie. Le vif plaisir qu'Elisa prend à fréquenter l'église est un symptôme de sa constitution hystérique. Pierre serait moins tourmenté au sujet de son âme s'il prenait plus d'exercice au grand air. Un autre exemple du même raisonnement, c'est la manie, commune à beaucoup d'écrivains contemporains, de faire la critique des émotions religieuses en montrant qu'elles ont un rapport étroit avec la vie sexuelle. La conversion serait une crise d'adolescence et de puberté. Les macérations des saints et le dévouement des missionnaires ne seraient que des déviations de l'instinct qui porte les parents à se sacrifier pour leurs enfants.. La nonne hystérique, condamnée à la vie la plus anormale, affamée d'amour, trouverait en Jésus-Christ le succédané imaginaire d'un objet d'affection plus terrestre.