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« Je rêvais éveillé. Ils ont bloqué leur compte, comme d’habitude, l’humanité égale qu’ils ont voulue, comme aujourd’hui, mes rêves sont identiques à moi-même, leur rêve à eux, elles, de me condamner, chaque jour avec la même froideur, reste identique à ce qu’ils sont eux. Des hommes d’affaires, des êtres de sciences, univers nano et du Tétra Pharmacos qui revient parfois de quelques racines gréco-latines ; mais Molière est mort tout comme de Funès alors… »
À PROPOS DE L'AUTEUR
Passionné de philosophie,
Johann Gruffat réalise
Le bas paradis, une réflexion sur le monde qui l’entoure. Son présent est une solitude de plus d’une décennie soutenue par le Hameau des Horizons qui est un FAM – foyer d’accueil médicalisé – aidant les personnes en situation de handicap, familiarisées avec l’univers de la maladie mentale.
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Seitenzahl: 68
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Johann Gruffat
Le bas paradis
Essai
© Le Lys Bleu Éditions – Johann Gruffat
ISBN :979-10-377-7947-2
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Ce jour-là, je m’assis sur la chaise « Bruce Willis », d’un café de la comédie. Je parlais à des inconnus, sur la place, de cette époque à laquelle je ne comprenais rien, sous le jugement systématique et identique, des gens qui fuyaient. Un ciel vide comme d’habitude, avec des fumées, des traînées d’avions supersoniques. Mes proches avaient changé, sans que je ne puisse me l’expliquer, et nous passions, moi entre les gens, notre temps à nous juger. La vie était changée par ceux qui avaient le pouvoir et l’argent. La vie était changée et nous étions, entre nos signes et nos rêves, vers la fin ou le début d’une ère.
« La société a bien changé », me dit la dame du bureau de tabac. Je lui dis un truc, et elle riait.
J’avais l’impression d’être entre paradis et enfer, loin des affaires politiques et administratives, ou même financières. L’ordre Nouveau, donnait systématiquement la même chose et je n’avais plus rien à voir avec le monde. Mes proches semblaient douter de moi et n’avaient plus aucun lien avec mes trente-trois ans. Difficile de songer fort à quelqu’un ou quelque chose qu’on a plus. Les gens, oui, connaissaient mon prénom, j’allais chez les vendeurs ambulants, certains, mais peu, n’avaient pas changé en dix ans. Les gens ne se parlaient que sur leurs portables, et des âmes semblaient écouter mes pensées. L’enfer et ce monde de jugement, la nature humaine, n’avaient plus aucun intérêt pour moi, ils partaient travailler, en silence, elles semblaient sourire de mes pensées, alors que j’en rougissais. Le monde avait-il changé ? J’avais beau analyser les choses, je n’y trouvais rien, ni clé, ni solution.
Les âmes sont belles quand elles se cognent, aux rivières des yeux taillés en diamants, et des dents désormais sorties. Lutte de singes, instincts primaires, cette ville que je ne reconnaissais plus, seuls les marchands, seules les affaires restaient. J’étais à bout du jugement de l’autre, et le silence des intuitions semblait me comprendre. Les sourires du feu étaient retournés dans leur tombe d’or. L’eau avait fini ses tourments, la pluie de temps à autre, revenait d’un ciel azur où la glace des miroirs se brise… C’était un monde d’apparence, où j’étais seul à vouloir comprendre, mais en fait, il n’y avait pas d’issues, au-delà du songe, de mon passé sans futur qui n’existait même plus. Oui, on connaissait mon prénom sur Terre, mais, avec tout ça, je n’avais plus rien à voir avec ce monde, de peur, de pouvoir, d’illusions, de vengeance et d’affaires…
J’avais passé trente-trois ans dans l’incertitude et le silence, et toute ma vie, sans réel dialogue qu’avec ma tante et ma mère, alors je n’avais plus peur, même si le jugement incessant des gens me harcelait moralement, et qu’ils avaient de l’appréhension à mon égard. La pensée était figée, comme le ciel, c’était comme des balles qu’ils ne voulaient pas se tirer eux-mêmes dans leur tête.
La veille, en revoyant ce par quoi j’étais passé, et en revoyant ces autres inconnus condamnant ou condamnés, j’avais posé un couteau sur mes veines, que je lâchais subitement quand je voyais qu’il y avait encore quelque espoir de dialogue et de rédemption, et de reconnaissance, ou même, d’amour et de soutien, d’humanité, en bref.
On avait effacé ma trace pour 2018, mais cela ne me dérangeait pas, puisque de toutes les façons, ce monde m’était étranger, que je n’avais plus rien de famille ni d’amis, que je vivais, hors du monde depuis trente-trois ans. J’étais seul dans cette vie, même ayant cherché le contact, je m’aperçus soudainement que mes rêves me suffisaient. Ma compagnie me comblait et les autres compliquaient cette vie si simple que j’avais, détaché de tout.
On avait tous, semble-t-il, un identique miroir, mais ce reflet leur faisait peur, pour qu’ils jugent de façon si acharnée.
Les âmes n’avaient pas cessé d’émettre, les raisons non plus, il y avait un intérêt à tout ça, mais, comme je ne connaissais pas ces gens, ces crevards en fin de vie, que je ne leur avais rien volé ni rien fait, j’en jugeais qu’il était inutile en cette fin de temps, d’y prêter attention.
J’avais pour une chanson du groupe Police mise sur mes vidéos YouTube, eus des atteintes aux droits d’auteur, d’une société baptisée UMG. Les entreprises, selon mon pays d’origine, avaient, semble-t-il, récupéré les droits, d’une chanson de ce groupe, mort à ma connaissance.
YouTube, quand on cherchait par exemple, Halloween 1, au visionnage du film, déception, plus d’actrice ni de thème principal, au film. Alors je regardais les films gratuits de 2017, pour essayer de comprendre l’époque. Les films de ma jeunesse étaient dans un peu toutes les langues, mais la version française n’existait pas, et les films pornos, bien que légaux, étaient si explicites que j’en eus une impression qui collait avec ce que je voyais des autres, ces inconnus, si beaux, si belles, si parfaits.
Tout ça était une fois de plus une industrie forcée à laquelle je n’avais pas consenti, mais les affaires restent les affaires, surtout pour les pires. Alors que sur YouTube on attendait un nouveau parti socialiste et qu’à ma radio Merkel et le Pacte Jamaïque étaient passés avec 33 % des voix, n’ayant pas ni télé, ni eau chaude en hiver, ni chauffage électrique. Je me demandais où était la bonne information et où était ce contact dernier, dans cette vérité dont tous semblent se cacher. Peu importe, en un an, j’avais vu trop de choses pour qu’il faille s’en souvenir, et la vie de ceux qui me l’avaient volée puis détruite semblait en pâtir. En ce ciel vide et sans pardon, eux, que je ne connaissais aucunement, semblaient m’en vouloir beaucoup, puisqu’ils répétaient systématiquement cette chose, ce jugement stupide et borné, chose que sans mot je ne pouvais comprendre.
« Seitan » avait disparu un instant, c’était en fait, selon moi, la traduction d’un mec tourmenté, ils m’appelaient comme ça eux, et l’énergie du démon circulait dans la foule. Moi j’essayais de comprendre comment on m’avait tué. Pourquoi continuer sous terre comme je le faisais, pourquoi brûler si souvent, comme un bidon d’essence, pourquoi avaient-ils tous l’air si parfaits et si beaux ? Ô rêves des luxures complices, des rouges profanes, et des lunes, l’œil froid et mauvais comme la mort, Ô lunes meurtrières !
J’étais baptisé comme ça, depuis qu’ils m’avaient tué et qu’ils avaient ma vie, ils étaient désormais libres de lui en me nommant comme ça, de riches princes avec de belles fringues, et je revoyais les sourires rouges et profanes des filles, sous du bob Marley.
Connaissant ma faute et la cause qui la précède, même si ma vie est oubliée, on parle d’une cohérence, dans ce monde, où la seconde n’échappe pas à la fourmilière. Un être humain déprimé qui se balade dans la ville, et qui terrorise tout le monde, est-ce par sa faute ou parce qu’il est déprimé ? Parlant à d’autres, à l’air du temps, aux robots, si parfaits à l’aspect physique, qui répètent sans cesse la même chose et s’enfuient dans la brume, est-ce parce qu’ils m’en veulent d’être humain ou d’avoir fait une faute ?
Je quittais mon siège Bruce Willis du café, m’allumais une clope en pensant à la séance d’hypnose d’il y a quelques semaines, qui fit jaillir mon histoire en panique, et sans plus vouloir ni pouvoir y revenir, je me penchais, y allant, à la vie qui connaissait désormais mon prénom, même l’enfer le connaissait… De drôles d’anges.