L'abime des roses - Johann Gruffat - E-Book

L'abime des roses E-Book

Johann Gruffat

0,0

Beschreibung

« Dans le couloir, le spectre dit "On va aller lui parler", ils disaient déjà ça dans mon ancien quartier. Ils ne sont jamais venus me parler. Tentative de conciliation néanmoins. Apprécie leurs bonnes intentions. Me châtier ou me gracier ?

Je ne suis plus cet enfant, cette innocente victime de mon père, je suis ce bon coupable… »


À PROPOS DE L'AUTEUR

Passionné de philosophie, en particulier celle de Platon et de Nietzsche, Johann Gruffat partage dans ce livre sa réflexion sur le monde. Hanté par son passé, il se réfugie dans son présent marqué par une solitude de plus d’une décennie. Néanmoins, avec le soutien du Hameau des Horizons, il arrive à surmonter les vicissitudes de la vie.

Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:

Android
iOS
von Legimi
zertifizierten E-Readern
Kindle™-E-Readern
(für ausgewählte Pakete)

Seitenzahl: 101

Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:

Android
iOS
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



Johann Gruffat

L’abime des roses

© Lys Bleu Éditions – Johann Gruffat

ISBN : 979-10-422-0734-2

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Chapitre 1

1- À la laverie, elle rêve avec moi, nous discutons. Il n’y a pas d’arbitres ni de juges. Rien qu’elle et moi.

Quand j’y pense, ceux qui me jugent niquent celles qui me défendent. La plaidoirie n’existe plus.

Le crime pédérastique ne paie plus. Les gens sont sur ma trace dehors.

2- Ils ont remonté ma trace, puis m’ont laissé sur le sol, sous le pont. Le Diable me tente. Dieu me souffle une dernière vérité, indiscutable. Il souffle juste. Les bourdons discutent. Châtiment dans l’air. Quand tout fait sens, seul le cœur possible. D’autres bouches, d’autres fins.

Jeunesse endiablée ou paisiblement blasée. Hier au-dessus du pont, ils riaient en diable. J’étais « la victime de ce bordel » – seul sous le pont, humanité rare. Payer semblait de circonstance. Ce matin, roses à d’autres jardins. Ma déesse rabâche son désir de me dominer. Je suis consentant.

3- Le rêve au bar, vents terribles, proches – bouffer des crottes. Chacun sa crotte. Les hommes, charognards, sont sur ma trace. Je suis pointé du doigt depuis dix ans. Paranoïa libérale.

Psychose interne, irréalité noire. Vents simplement, l’oreille. Geste ou pas. Choisir son camp.

4- Attente. Procès d’intentions multiples. Les flics ne sont pas des psychologues. Entente cordiale avec eux. Dire la vérité, toujours. Fâche. Vacheries masculines, féminines.

Vivre sous la tutelle des roses. Réalité simple, sans issue.

5- Le long des rues des mouilles depuis ; réalité connue. Indigérable épaisseur. Simplicité héroïque.

Psychose printanière. Les gens me suspectent ou pas. Image lointaine, déformée. Pas de souvenir, corps chétif.

Lésions multiples. Ce matin-là, j’ai besoin de contact, toujours. Incessante nudité ivre, fulminent les spectres.

6- La vitesse effarée de l’immobilité de la victime. Depuis. Récit saturé dans le casque. En suspens.

Parler ou pas. Tomber de la Lune, mille fois. Un homme m’a payé un café long, ce matin au bar. Ensuite, j’ai fait les courses à Casino. Hors de prix. J’étais outré. Réalité ennuyeuse. Liberté ennuyeuse.

7- Cohérence du récit : scatologique. Saturée dans le cerveau. Fluidité dans la parole. Des lunes dehors passent, chantent, déesses de l’instant. Circulation dense, journées dans la rue. Je rencontre Vin’s, un ange, qui s’en est sorti, « rien de légal mais ça va », m’a-t-il dit.
8- Les roses convoitent d’autres jardins. Un homme m’observe. « Il est malade », dit-il pour changer. Je le laisse parler à son téléphone. Menaces multiples. Liberté menacée. Vie privée menacée. Toujours. Avaler des couleuvres.

Cerveau psychosé. Dette remise dans l’air Diable, par la pensée. Ils lisent mes pensées. Ils n’existent pas.

9- Rester calme si on te niaque. Ou crier la blessure du crâne ou de façon très ironique, se comporter.

Tirs de mon ancien quartier, oubliés. Nouveau quartier dans mon deux pièces, le manque. Le silence.

Réaliser sa vie n’est rien d’autre qu’un devoir de mémoire. Sauvegarder le message. Correspondant effaré.

10- L’homme est un loup pour l’homme, dans cette jungle urbaine, fermer les yeux, écouter la violence du monde.

Insulter la machine quand ma thune n’arrive pas. Argent semaine. Réconfort. Vacances décéniques.

Histoire de rien, juste l’accrochage. Histoires. Depuis que j’ai quitté le foyer maternel.

11- Je ne m’incline plus aux vents qui soufflent. Je proteste ou alors j’avale la couleuvre. Avaler évite la protestation.

Indignations multiples depuis. Turpitudes. Plus loin qui a-t-il ? Proche. Ne rien toucher de ce divin tableau.

Ils sont tous si beaux, si belles, avec leurs crocs et leur dentelle !

12- Annuler le flux. Programme en suspens. Le Diable commence à me connaître autant que Dieu.

Il n’y a plus de surprise, juste la répétition. Récit dans d’autres bouches qui discutent.

La réponse est dans le vent. Menacé, j’esquive la guerre qu’ils me cherchent. Les gens et moi. Histoire.

13- Dire ce qui est à dire. Chanter. Un homme se demandait il y a quelques jours si c’était moi ou les gens ?

Je dirais que c’est autant moi que les gens, si chacun voulait bien reconnaître ses torts.

Quinze ans d’histoires humaines. Libre, marcher en travers, en marge de la société. Marge. Foire au pognon !

14- Plus de sous. Portes du royaume fermées vers la fin de semaine. Vivre dans la rue.

Quémander. Voir la société depuis par terre. Avarices multiples. L’argent fait loi. Chercher autre chose. Comme des jacinthes, des bleuets, des asphodèles, des ancolies, des iris, des tulipes, des orchidées – autant de race de fleurs, de race de filles.

15- Que cherchent-ils ? Qui sont ces gens, dis-moi ? Ces inconnus qui me trouvent taré et même courageux.

Courageux face à la maladie. Ma psychiatre est idiote, sotte. Elle ne comprend pas mon histoire depuis dix ans.

Son professionnalisme s’observe néanmoins durant ses groupes de paroles, là-bas, en psychiatrie.

16- Cette voix féminine, cette voix masculine, n’existe pas. Elle lit dans mes yeux. Dans ma tête. M’envahit.

Me file la trique. C’est un Dieu obscur, une Déesse ténébreuse. Le Diable me tente. Si les femmes sont Esprit, j’aime le Diable autant que Dieu. Mercenaire de l’abîme ou du paradis, je cours. Esclave de mes désirs.

17- Le ciel n’en a pas parlé, mais il connaît mes secrets. Pardonne. L’enfer s’acharne.

Ils veulent être riches. Richesses intérieures. Ils parlent de sommes que jamais je n’aurai. Ont des problèmes financiers. J’ai des problèmes d’ordre mentaux, psychiques, moraux. Insouciance néanmoins. J’embrasse la totalité du visible connu. Suintent les recoins.

18- « Il hallucine », a dit le patron du bar. Je n’ai rien répondu. Je n’ai pas trouvé ça utile.

La gérante est partie pour laisser sa place à l’autre, plus agréable au regard. Puis je suis revenu là où les hirondelles crèchent avec les princes, d’autres roses, d’autres jardins. Je suis rentré chez moi après avoir déliré un peu. Neige brûlante.

19- Un doute subsistait néanmoins. Moi, eux, elles ? Rien ni personne. Esclave de mes désirs, je ne sais pas combien de temps je résisterais. Ne touchant rien, une caresse ou une morsure. Les roses jouaient avec ma trique et mon cerveau, j’étais littéralement soumis la nuit.
20- Dieu permet le jeu des transparences au gré des vents, érotiques et sans suite. Dieu permet les bonnes relations.

Mais j’ai des fantasmes à contre-courant des mœurs. Impraticables. Obsédé la nuit, frêle. Le jour tout paraît normal. Le jeu en vaut la chandelle.

21- Les princes m’ont vendu des crêpes tout à l’heure. Une pour maman, une pour moi.

Rassurée qu’elle était de me voir vivant ! Je suis passé à l’offensive dans ma tête quand j’ai vu cette fille en mini-jupe.

Ma bouche se tut. Je rentrais chez moi à nouveau, excité par tant de beauté ! Les femmes de mon âge étaient sympas avec moi !

22- Les hommes me suspectaient à juste titre d’en être un. Je n’y émis aucune objection. J’étais consentant de toute façon, pour tout ce qu’elles feraient et diraient. Les reines ont tous les droits sur moi.

Elles sont le Dieu ignoble des causes perdues. Des affamés. Souffle dans la structure, le désir collectif.

23- Les hommes protègent les femmes, conformément au schéma archaïque de nos sociétés. La femme soumise, l’homme dominant. Quelle tristesse ! J’ai tant de fois inversé le schéma. Ombres et lumières. Grillé par tant de clairvoyance, de paranoïa, de schizophrénie, et d’autres maladies que les ruptures sentimentales proposent.
24- Le campus était un océan de couleurs et de formes, la vie en rose. Méfions-nous des épines tout de même.

Sabrina travaille dans la restauration. Elle trouve les gens ingrats, je suis d’accord.

Mariages sans suite, l’instant est un ravissement, mais une punition divine. Cristal chauffé à blanc. Des rubis rouge sang se baladent.

25- La lutte ouvrière travaille juste à côté. Avec leurs machines qui font un boucan du Diable. Ils travaillent.

Les patrons s’en foutent plein les poches, les salariés sont sous-payés. Gagner sa vie est un rêve que je ne fais pas.

On me l’a payé. J’ai fait partie du monde des handicapés. Aujourd’hui, je suis un mec qui travaille du chapeau !

26- Dans la galaxie de la hyène, les chacals nous invitaient à l’appréhension. Kenshin le vagabond en lecture,

J’aime lui ressembler. Même en diable, en chien de l’Enfer, je suis resté silencieux au recadrement des jeunes hommes. C’est eux qui règlent le problème que je suis. Suspect idéal. Victime parfaite.

27- Cœur devenu impossible. Traces. Fleuve dans la normalité de son mouvement, lucioles, lionceaux. Ajustement.

Recadrage des formes, quand je m’assoupis, on me réveille. Leur conscience unique. Dans la grande ville, anxiogène, je fuis. Fuite du père, fuite du fils. Problème connu. Père absent, père indigne.

28- « C’est un vrai malade », dit l’homme dans mon couloir d’un air indigné. Je n’ai rien à redire. La répétition de ces six dernières années commence à m’amuser follement. Les gens radotent. Je savoure ma victoire.

Silencieusement. Petit plaisir simple. Bassesse connue des hommes, mécontents. Je m’amuse bien !

29- Abîmé, endiablé, tranquille chez moi. Rire d’une fille. L’air irrespirable de la Vérité. Blesse et fâche. Vexe. Souvenir d’un jeune gars de la cité universitaire, Central Fac, qui m’avait donné son affection. Même schéma depuis dix ans.

Courir, chercher refuge. Prison cérébrale. Esprit libre. Des états d’âme changeants. Bien ou mal ?

30- Roses rouges. Noir des autres. Négativité ambiante. Ma voix est vraiment merdique sur l’enregistreur vocal.

Mieux vaut se taire. Accepter. Je n’ai rien à redire. Les reines s’esclaffent. La mort, cette mort, tant convoitée, vivre simplement l’instant présent ! Officieusement, Diable glisse l’humanité contre moi.

31- Un prince m’offre ses restes. Des dattes, que je savoure goulûment, tout en continuant à délirer. Chavirer, nager, encore et toujours, en direction de la Terre promise. Rencontre hasardeuse. Sans doute une droguée.

Parents hippies, bien, prête pour la révolution ! Femme louche. « Qui se ressemblent s’assemblent » !

32- Ma psychologue m’a dit : « Après un abus, il y a deux solutions possibles. » Soit répétition, soit réparation.

Aujourd’hui, je me répare encore. Moteur obstrué. Direction ? Asssistée. Conduire sans permis, délirer seul.

Soleil déglingué. Mes hommages à la Lune, des étoiles plein partout. Abandonner encore.

33- Je bouffe les merdes du peuple, par les oreilles, souvent. J’avale celles des filles la nuit. Le Diable le sait,

Dieu aussi. Tentations multiples. Reste une répulsion généralisée. Noir sur Noir.

Humanité écœurée. Je me demande quoi faire. Je tourne en rond, dehors aussi ça coince. Je suis grillé.

34- Fourmi solitaire, je creuse des galeries. Sous la terre. Racines. Plus bas que terre, écrasé par l’atome. Un dernier atome, crochu, sauve la face. Sauve les meubles, restants. Réputation de malade. Conscience atomisée. Failles. Analyser l’environnement.

Pas de solution. Toujours. Les mêmes fleurs, les mêmes clous. Impasse.

35- Changer de quartier n’arrange pas la chose. Même problématique. Des fleurs et des cailloux. Ils savent d’où je viens. Ils savent ce que j’ai fait. Vont-ils me punir ou me gracier ? Demain, errer. Âme errante, en peine. Perdition. Si tu savais ma princesse, comme tu manques. Tant de soucis. Chaleur de ton corps dans mon lit. Esprit malin. Corps de rêve, visage sauvegardé.
36- Chute de l’histoire, dévoilée. D’autres bouches. Fin probable. La vie s’achève à quarante ans et commence à cinquante.

Plus qu’un an à vivre. Mort silencieuse. Cadavre perplexe. Se sentir souffrant. Lucide.

Procès sans fin dans l’invisible. Embrasser le visible. Jouer le jeu. Travailler à mourir ou à vivre. S’en sortir. Atomes pulvérisent, dansent.

37- Tous les sens, en éveil. Souffle chaud. Chercher. Dans le noir. Chaotique demeure. Ordre et désordre. Compulsif.

Yeux dans mes yeux. L’instrument chirurgical des ténèbres. D’autres jalousies, chaleureux princes ! Anarchie ascendante.

Prendre le temps sous les crocs du loup. Les mecs protègent les filles. Je grimpe le rideau, passe-temps.

38-