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« Dans le couloir, le spectre dit "On va aller lui parler", ils disaient déjà ça dans mon ancien quartier. Ils ne sont jamais venus me parler. Tentative de conciliation néanmoins. Apprécie leurs bonnes intentions. Me châtier ou me gracier ?
Je ne suis plus cet enfant, cette innocente victime de mon père, je suis ce bon coupable… »
À PROPOS DE L'AUTEUR
Passionné de philosophie, en particulier celle de Platon et de Nietzsche, Johann Gruffat partage dans ce livre sa réflexion sur le monde. Hanté par son passé, il se réfugie dans son présent marqué par une solitude de plus d’une décennie. Néanmoins, avec le soutien du Hameau des Horizons, il arrive à surmonter les vicissitudes de la vie.
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Seitenzahl: 101
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Johann Gruffat
L’abime des roses
© Lys Bleu Éditions – Johann Gruffat
ISBN : 979-10-422-0734-2
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Quand j’y pense, ceux qui me jugent niquent celles qui me défendent. La plaidoirie n’existe plus.
Le crime pédérastique ne paie plus. Les gens sont sur ma trace dehors.
Jeunesse endiablée ou paisiblement blasée. Hier au-dessus du pont, ils riaient en diable. J’étais « la victime de ce bordel » – seul sous le pont, humanité rare. Payer semblait de circonstance. Ce matin, roses à d’autres jardins. Ma déesse rabâche son désir de me dominer. Je suis consentant.
Psychose interne, irréalité noire. Vents simplement, l’oreille. Geste ou pas. Choisir son camp.
Vivre sous la tutelle des roses. Réalité simple, sans issue.
Psychose printanière. Les gens me suspectent ou pas. Image lointaine, déformée. Pas de souvenir, corps chétif.
Lésions multiples. Ce matin-là, j’ai besoin de contact, toujours. Incessante nudité ivre, fulminent les spectres.
Parler ou pas. Tomber de la Lune, mille fois. Un homme m’a payé un café long, ce matin au bar. Ensuite, j’ai fait les courses à Casino. Hors de prix. J’étais outré. Réalité ennuyeuse. Liberté ennuyeuse.
Cerveau psychosé. Dette remise dans l’air Diable, par la pensée. Ils lisent mes pensées. Ils n’existent pas.
Tirs de mon ancien quartier, oubliés. Nouveau quartier dans mon deux pièces, le manque. Le silence.
Réaliser sa vie n’est rien d’autre qu’un devoir de mémoire. Sauvegarder le message. Correspondant effaré.
Insulter la machine quand ma thune n’arrive pas. Argent semaine. Réconfort. Vacances décéniques.
Histoire de rien, juste l’accrochage. Histoires. Depuis que j’ai quitté le foyer maternel.
Indignations multiples depuis. Turpitudes. Plus loin qui a-t-il ? Proche. Ne rien toucher de ce divin tableau.
Ils sont tous si beaux, si belles, avec leurs crocs et leur dentelle !
Il n’y a plus de surprise, juste la répétition. Récit dans d’autres bouches qui discutent.
La réponse est dans le vent. Menacé, j’esquive la guerre qu’ils me cherchent. Les gens et moi. Histoire.
Je dirais que c’est autant moi que les gens, si chacun voulait bien reconnaître ses torts.
Quinze ans d’histoires humaines. Libre, marcher en travers, en marge de la société. Marge. Foire au pognon !
Quémander. Voir la société depuis par terre. Avarices multiples. L’argent fait loi. Chercher autre chose. Comme des jacinthes, des bleuets, des asphodèles, des ancolies, des iris, des tulipes, des orchidées – autant de race de fleurs, de race de filles.
Courageux face à la maladie. Ma psychiatre est idiote, sotte. Elle ne comprend pas mon histoire depuis dix ans.
Son professionnalisme s’observe néanmoins durant ses groupes de paroles, là-bas, en psychiatrie.
Me file la trique. C’est un Dieu obscur, une Déesse ténébreuse. Le Diable me tente. Si les femmes sont Esprit, j’aime le Diable autant que Dieu. Mercenaire de l’abîme ou du paradis, je cours. Esclave de mes désirs.
Ils veulent être riches. Richesses intérieures. Ils parlent de sommes que jamais je n’aurai. Ont des problèmes financiers. J’ai des problèmes d’ordre mentaux, psychiques, moraux. Insouciance néanmoins. J’embrasse la totalité du visible connu. Suintent les recoins.
La gérante est partie pour laisser sa place à l’autre, plus agréable au regard. Puis je suis revenu là où les hirondelles crèchent avec les princes, d’autres roses, d’autres jardins. Je suis rentré chez moi après avoir déliré un peu. Neige brûlante.
Mais j’ai des fantasmes à contre-courant des mœurs. Impraticables. Obsédé la nuit, frêle. Le jour tout paraît normal. Le jeu en vaut la chandelle.
Rassurée qu’elle était de me voir vivant ! Je suis passé à l’offensive dans ma tête quand j’ai vu cette fille en mini-jupe.
Ma bouche se tut. Je rentrais chez moi à nouveau, excité par tant de beauté ! Les femmes de mon âge étaient sympas avec moi !
Elles sont le Dieu ignoble des causes perdues. Des affamés. Souffle dans la structure, le désir collectif.
Sabrina travaille dans la restauration. Elle trouve les gens ingrats, je suis d’accord.
Mariages sans suite, l’instant est un ravissement, mais une punition divine. Cristal chauffé à blanc. Des rubis rouge sang se baladent.
Les patrons s’en foutent plein les poches, les salariés sont sous-payés. Gagner sa vie est un rêve que je ne fais pas.
On me l’a payé. J’ai fait partie du monde des handicapés. Aujourd’hui, je suis un mec qui travaille du chapeau !
J’aime lui ressembler. Même en diable, en chien de l’Enfer, je suis resté silencieux au recadrement des jeunes hommes. C’est eux qui règlent le problème que je suis. Suspect idéal. Victime parfaite.
Recadrage des formes, quand je m’assoupis, on me réveille. Leur conscience unique. Dans la grande ville, anxiogène, je fuis. Fuite du père, fuite du fils. Problème connu. Père absent, père indigne.
Silencieusement. Petit plaisir simple. Bassesse connue des hommes, mécontents. Je m’amuse bien !
Courir, chercher refuge. Prison cérébrale. Esprit libre. Des états d’âme changeants. Bien ou mal ?
Mieux vaut se taire. Accepter. Je n’ai rien à redire. Les reines s’esclaffent. La mort, cette mort, tant convoitée, vivre simplement l’instant présent ! Officieusement, Diable glisse l’humanité contre moi.
Parents hippies, bien, prête pour la révolution ! Femme louche. « Qui se ressemblent s’assemblent » !
Aujourd’hui, je me répare encore. Moteur obstrué. Direction ? Asssistée. Conduire sans permis, délirer seul.
Soleil déglingué. Mes hommages à la Lune, des étoiles plein partout. Abandonner encore.
Dieu aussi. Tentations multiples. Reste une répulsion généralisée. Noir sur Noir.
Humanité écœurée. Je me demande quoi faire. Je tourne en rond, dehors aussi ça coince. Je suis grillé.
Pas de solution. Toujours. Les mêmes fleurs, les mêmes clous. Impasse.
Plus qu’un an à vivre. Mort silencieuse. Cadavre perplexe. Se sentir souffrant. Lucide.
Procès sans fin dans l’invisible. Embrasser le visible. Jouer le jeu. Travailler à mourir ou à vivre. S’en sortir. Atomes pulvérisent, dansent.
Yeux dans mes yeux. L’instrument chirurgical des ténèbres. D’autres jalousies, chaleureux princes ! Anarchie ascendante.
Prendre le temps sous les crocs du loup. Les mecs protègent les filles. Je grimpe le rideau, passe-temps.