Le monde des mages - Tome 1 - Jessie Denis - E-Book

Le monde des mages - Tome 1 E-Book

Jessie Denis

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Beschreibung

Les aventures fantastiques de quatre adolescents de cultures différentes !

Quatre adolescents de quatre origines différentes : Le 1er est une jeune grecque nommé Zéra, seule héritière au trône, elle vit seule avec son père qui s'investit dans son éducation et qui la prépare à sa succession. Cependant, Zéra s’ennuie, elle rêve de voyages et d’aventures. Un jour son destin va basculer, un navire en provenance d’Afrique fait escale dans leur port, notre jeune princesse se lie d’amitié avec le capitaine qui l’emmène avec lui dans son pays.
Arrivée en Egypte, elle y découvre de nouvelles coutumes mais elle fait surtout de drôles de rêves depuis qu’elle a reçu un médaillon en cadeau ; Une voix lointaine l’appelle, des paysages inconnus se dessinent à elle. Poussée par sa curiosité, elle décide de partir afin de comprendre le message. Sur sa route, elle fera la connaissance de Oukari, le 2ème adolescent, qui a une petite connaissance de la prophétie que renferme le médaillon. En effet, le détenteur est l’élu, la personne qui les délivrera du mal. Zéra ne veut y croire, cependant elle est témoin d’un véritable carnage coûtant la vie à plusieurs habitants dont le père de son ami. Ils décident alors de se rendre en Chine, rencontrer une connaissance de Oukari, Kounaman, 3ème personnage.
Kounanam connait une légende sur le médaillon ; dires qui les conduiront en Inde. Apres avoir réuni des vivres, ils arpentent une montagne à la recherche d’un coffre mais, une fois au sommet, pas de coffre seule la découverte d’un peuple mi-habillé : les indiens. Les trois jeunes gens sont conduis dans la tribu de ces hommes, ils y découvrent le contenu du coffre, puis le 4ème personnage, Petit Aigle, le fils du chef.
Les quatre adolescents vont alors poursuivre leurs aventures, toutes plus fantastiques les unes que les autres.

Découvrez sans plus attendre les aventures de quatre adolescents dans ce roman jeunesses qui vous emmènera aux quatre coins du monde.

EXTRAIT

Le soleil n’était pas encore levé que Zéra et Oukari prirent la route vers l’océan, afin de rejoindre Lasha. Après une bonne journée de marche, ils arrivèrent au port où ils embarquèrent sur un navire se dirigeant vers Karachi. Le voyage dura trois levers et couchers de soleil. Au petit matin du troisième jour, ils débarquèrent à Karachi, ils devaient continuer le chemin, à bord d’une pirogue, car les gros navires ne pouvaient passer dans ce petit canal. Ainsi, nos deux amis voguèrent sur les flots de l’Indus, à bord d’une pirogue. Ces flots les menèrent paisiblement vers Lasha. Ils passèrent devant une immense chaîne de montagnes : l’Himalaya ; au loin Zéra vit une petite ouverture au bas de la montagne. 

À PROPOS DE L'AUTEUR

Jessie Denis est maman de 2 enfants et travaille comme chargée en relations entreprises. Elle vit en Picardie et est originaire du Pas-de-Calais. Elle aime l'écriture et la lecture et plus particulièrement le monde fantastique. Ce genre lui permet de voyager et de se déconnecter de la réalité et des soucis de la vie.

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Jessie Denis

Le monde des mages

Tome 1

La prophétie

Roman

© Lys Bleu Éditions – Jessie Denis

ISBN : 978-2-37877-665-7

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Chapitre I

Le voyage

Cette histoire se passe il y a bien longtemps, dans un pays où les guerres n’existaient pas et où le peuple vivait en harmonie. Ce pays se nomme Grèce.

Dans la ville de Delos demeurait ainsi une population sage, pacifique, dirigée par un roi, bon et brave. Tous ses habitants l’aimaient et le vénéraient comme un Dieu. Il se nommait Ares. Ce roi bien aimé était le père d’une fille unique prénommée Zéra. La jeune fille possédait à la fois beauté, gaîté, dynamisme, volonté constante d’aider ses contemporains et pourtant, elle se sentait fatiguée et, finalement, insatisfaite. En fait, elle rêvait de voyages, d’aventures, voulant découvrir d’autres horizons, des cultures différentes, s’ouvrir à de nouvelles rencontres mais, jusqu’à présent, elle n’avait pas osé le demander à son père. Depuis la mort de sa mère, Zéra était devenue le seul trésor, le seul espoir d’Ares. Aussi, lui demander de partir serait l’attrister encore plus profondément. Zéra restait donc près du roi, avec ses rêves.

De bon matin, la jeune fille aimait traverser les rues dallées de son royaume, y rencontrer les enfants qui jouaient, prenant plaisir à entendre leurs rires, lui rappelant à ce moment ses propres jeux d’enfant. Alors qu’elle retournait sur ses pas, elle entendit quelqu’un l’appeler :

« Zéra ! Zéra !

— Ah ! Héracles, comment vas-tu ?

— Très bien. Dis-moi, accepterais-tu de m’accompagner au port ?

— Tu sais bien que je ne suis plus autoriser à y aller, répondit-elle tout en faisant une mimique avec la bouche.

— Oh ! Parce que tu as dix-sept ans, alors tu arrêtes de t’amuser !

— Je n’y peux rien. Et puis pourquoi veux-tu que je vienne ?

— Un navire énorme en provenance d’Afrique a accosté, les cales chargées des produits de là-bas et c’est impressionnant !

— Vraiment  ? s’interrogea Zéra, les yeux pétillants.

— Oui ! Allez, viens, ce n’est pas tous les jours qu’un navire comme celui-ci nous arrive !

— Bon, d’accord, acquiesça-t-elle. Le dernier arrivé est un nul !! »

Zéra partit en courant, suivie d’Héracles qui, en accédant au port, s’exclama :

« Tu as triché, tu es partie avant moi !!

— Chut ! Tais-toi, on va se faire repérer. »

Tous deux s’avancèrent en direction du bateau africain. Sur une plaque en argent, on pouvait lire : Élia. Le navire en imposait par son volume, sa coque était en bois, ses voiles immenses et d’un blanc éclatant. De même, l’or dominait sur le bateau. Tout en avançant, les deux adolescents se cachèrent derrière les caisses empilées sur le quai.

« Il faut que je monte à bord ! entendit le garçon.

— Arrête, Zéra ! C’est insensé. ! »

Faisant mine de ne pas l’avoir entendu, la jeune fille se dirigea résolument vers le bateau :

« Zéra, Zéra ! Attends-moi ! s’exclama Héraclès tout en se déplaçant à tâtons.

— Chut !! S’ils nous voient, nous aurons des ennuis ! répondit-elle.

— D’accord, mais on ne reste pas longtemps ! ajouta le garçon

— Mais oui, ne t’inquiète pas. »

Ils empruntèrent une petite passerelle et se retrouvèrent ainsi sur le pont du navire. zigzaguant entre les caisses, tournant autour du mât, quand, soudain, un homme de couleur noire, richement vêtu, s’approcha d’eux. Ses traits traduisaient sa dureté, ses yeux noirs et profonds semblaient lancer des éclairs. Il s’approcha encore, et leur dit

« Que faites-vous sur mon navire ?

— c’… c’est v…… votre ba… bateau ? balbutia Héraclès.

— Oui ! Inutile d’avoir peur, je ne mange pas les enfants.

— Ha ! Ha ! Ha ! Vous êtes le capitaine ? Intervint Zéra avec un grand sourire. Puis elle ajouta : pour information, nous ne sommes plus des enfants ! »

Dessinant à son tour un sourire sur son visage, il répondit : « En effet, je suis le capitaine Ali.

— Enchantée, moi c’est Zéra, et lui, Héraclès, en montrant son compagnon.,

— Ravi ! Maintenant que les présentations sont faites, pourriez-vous me dire ce que vous faites sur mon navire ? »

Pleine d’assurance, la jeune princesse répondit : « En réalité, nous voulions juste découvrir ce que pouvait contenir un bateau aussi imposant. De plus, il n’est pas fréquent d’observer un navire semblable dans nos ports.

— Maintenant que vous êtes à bord, voulez-vous visiter ? demanda alors le capitaine.

— Ce serait avec plaisir, n’est-ce pas Héraclès ? interrogea Zéra.

— Oui, mais ton père ?? chuchota-t-il en direction de la princesse.

— Il n’en saura rien, dit-elle en le foudroyant du regard, puis, se retournant vers le capitaine : c’est parti pour la visite. ! »

Les deux compagnons suivirent donc Ali jusque dans sa cabine, où là, les yeux de Zéra ne purent qu’être émerveillés. La loge était richement décorée, des cartes du monde entier couvraient un bureau, des objets disparates étaient rassemblés depuis des années lors d’incursions dans des pays, un nombre important de livres s’étageaient le long de certains murs revêtus de dorure, des meubles en chêne massif et des chaises recouvertes de velours étaient disposés ça et là.

« Vous voyagez beaucoup ? interrogea Zéra

— Oui, j’ai vu énormément de pays ! lui fut-il répondu.

— Vous avez beaucoup de chance !! soupira Zéra. J’aimerais tellement voyager !

— Viens avec moi  ! Je repars dans mon pays demain matin, tu verras il y a tant de paysages à découvrir !

— Je voudrais tellement, mais mon père n’acceptera pas, répondit-elle, véritablement déçue.

— Conduis-moi près de lui, je lui parlerai ! avança le capitaine.

— Vraiment ? demanda-t-elle en regardant Ali.

Celui-ci acquiesça en souriant.

— Oh merci, merci ! s’écria Zéra.

— Et vous, jeune homme, serez-vous de la partie ?

— M… moi ? Non je préfère rester ici.

— Très bien !!! »

Ils sortirent de la cabine. Héraclès repartit chez lui pendant que Zéra et le capitaine Ali se dirigeaient vers le palais. Une fois arrivés, ils gravirent les marches, entrèrent dans une grande salle ornée de marbre, puis se dirigèrent vers la salle du trône. Cette vaste salle, agrémentée de sculptures représentant différents Dieux, ornée de tableaux de peinture aux couleurs éclatantes était accueillante. La porte franchie, on distinguait le trône sur lequel était assis précisément le roi Ares :

« Tu ne m’avais pas indiqué que ton père était le roi, chuchota le Capitaine.

— Si je te l’avais signalé, serais-tu venu ? » interrogea Zéra.

Ali sourit :

« Votre Majesté, prononça-t-il en s’inclinant.

— Que me vaut votre visite ? demanda le roi en observant notamment le Capitaine.

— Je suis ici pour solliciter une faveur ! répondit-il.

Le roi se redressa et concentra son regard sur Ali.

— Autoriseriez-vous votre fille à effectuer le voyage du retour avec moi, en Afrique, mon pays ?

— Mais… !!...

— S’il te plaît, papa ! C’est un rêve que je souhaiterais réaliser. Je sais combien tu m’aimes, que tu as peur pour moi, mais il ne m’arrivera rien, je te le promets ! » supplia la jeune fille.

Le visage du roi se crispa, devint rouge de colère, Zéra n’avait jamais vu son père réagir de la sorte et préféra se redresser. Empli de rage, le roi parvint à dire :

« Il n’en est pas question, jamais tu ne quitteras ce palais, tu es la future reine de ce pays, tu as donc des obligations. Tu n’es plus une enfant, il te faut cesser de rêver et devenir une adulte responsable.

— Mais père… tenta d’expliquer Zéra
— Il suffit, cet entretien est clos, en attendant tu es consignée dans ta chambre jusqu’à nouvel ordre ! »

À cet instant, Zéra regarda son père avec exaspération et chagrin, ses yeux bleu océan se remplirent de larmes et elle s’enfuit en direction de sa chambre afin d’apaiser son ressentiment.

« Quant à vous, Capitaine, je vous somme de quitter mon palais sur-le-champ et de ne pas revenir. Je ne vous salue pas. »

Ali s’inclina et tourna les talons vers la sortie. Le roi s’effondra sur son trône. Il se rendit compte qu’il avait été très dur dans ses propos. Comment avait-il pu parler de la sorte à sa fille ? Au bout de quelques heures, il se rendit dans la chambre de la princesse. Il toqua faiblement à la porte :

« Zéra, ma chérie, c’est ton père, puis-je entrer ?? » Après un court instant et sans avoir obtenu de réponse, il se permit d’entrer. La jeune fille était allongée sur son lit, le dos tourné, face à la porte. Quand le roi entra, elle ne se retourna pas, apparaissant ainsi profondément blessée.

« Zéra, je suis désolé, je ne souhaitais pas te parler aussi durement, je ne comprends pas ce qui m’a pris. Je t’en supplie, pardonne-moi. »

La princesse se redressa et fit face à son père, ses yeux étaient boursouflés tant elle avait pleuré, ce qui ne manqua pas d’ajouter au malaise du roi.

« Je ne comprends pas vos paroles père, mais je vous pardonne, père, parce que je vous aime.

— Je suis honteux, mais Zéra tu es ma fille unique, mon joyau ; te savoir loin de moi me tourmente et me fait peur ; aujourd’hui, tu es une belle jeune femme et j’ai peur de te perdre !
— Mais père !… Elle se leva et alla l’enlacer.

— Jamais je ne vous quitterai. Je souhaitais simplement découvrir un nouveau monde, des cultures différentes, des pays inconnus, pendant que le temps me le permet, car un jour, comme vous l’avez annoncé, j’accèderai à mon tour au trône, pour vous succéder.

— Oh ! Zéra, mon enfant !! »

Alors, le roi s’effondra dans les bras de sa fille, pleura de bonheur mais également de désespoir. Son petit bébé avait grandi et voulait voler de ses propres ailes.

« Très bien !! prononça le roi

— Pardon ? répondit-elle

— Très bien, j’accepte que tu partes avec le Capitaine Ali découvrir son pays !

— Merci père ! Merci, je vous aime !! » s’écria Zéra joyeusement.

Heureuse, elle parcourut sa chambre de long en large afin de préparer son sac de voyage. Son père, l’observant dans sa démarche, attrapa le tournis et s’assit sur le lit. Une fois son bagage terminé, elle embrassa tendrement son père et courut vers le port, en espérant que le navire n’avait pas disparu.

En remarquant que le bateau d’Ali était toujours à quai, Zéra se mit à crier : « Attendez-moi ! Attendez-moi, Ali, Ali !! »

L’ayant entendue, le capitaine, souriant, apparut sur le pont et. Zéra embarqua aussitôt.

« Tu ne t’es pas enfuie, j’espère ?? lui demanda-t-il.

— Tenez voici une missive de mon père ! » fut sa réponse.

Ali ouvrit donc la lettre. Dans un premier temps, le roi présentait ses excuses puis il expliquait qu’il lui confiait sa fille et leur souhaitait un excellent voyage. Tout en refermant la lettre, le Capitaine ajouta :

« Bienvenue à bord, princesse ! »

Puis, on entendit : – Levez l’ancre ! Cap sur l’Afrique »

Tout d’abord, Ali et Zéra s’installèrent dans la cabine, évoquant les voyages du capitaine, ce qu’il avait pu voir, découvrir. À l’écoute de ce récit, l’avenir parut merveilleux à Zéra. En cours de journée, ils remontèrent sur le pont, admirant la vue somptueuse qui se présentait à eux. Ali remarqua à quel point les yeux de Zéra brillaient.

« C’est vraiment magnifique, dit-elle, quelque peu émue.

Zéra semblait goûter aux joies de la mer, et Ali profita ainsi du voyage pour lui enseigner quelques notions de navigation.

À la nuit tombée, cependant, des nuages sombres s’amoncelèrent dans le ciel, les vagues devinrent de plus en plus impressionnantes, le bateau balança fortement sur les flots, jetant à la mer plusieurs marins ainsi que des provisions. Des voiles s’arrachèrent et la plaque « ÉLIA » qui ornait le navire, se décrocha. Pendant ce temps, Ali et Zéra, alarmés par les cris, montèrent rapidement sur le pont afin de venir en aide aux marins. À vrai dire, la tempête faisait rage. Zéra s’affaissa, secouée par un vent si fort que le voilier tanguait de plus en plus dangereusement. Soudain, une corde équipée d’une poulie se décrocha et vint heurter la princesse, la faisant basculer par-dessus la rambarde, inconsciente. Ali, qui avait été témoin de la scène, se précipita vers l’endroit supposé de la chute, mais Zéra avait disparu. Sans réfléchir, Ali se débarrassa de son long manteau rouge et de ses bottes, puis plongea. Les marins se regroupèrent, en outre, le long du bastingage dans le but d’assister leur capitaine.

En même temps, Zéra s’enfonçait plus profondément dans l’océan. Brusquement, elle reprit conscience et commença à paniquer, constatant qu’elle n’arrivait pas à remonter à la surface. Elle sentit aussi que l’oxygène venait à lui manquer et sa vue se troubla. Elle aperçut néanmoins, en cet instant, une ombre approcher, avant de fermer les yeux.

Par ailleurs, Ali réussit à attraper Zéra par la taille puis, après quelques mouvements de natation, accéda à la surface de l’eau, accompagné de Zéra. Les marins, inquiets, continuaient à scruter les eaux noires :

On entendit tout à coup : « Là-bas, regardez c’est le capitaine !! Vite ! À tribord toute !

— Lancez la bouée ! »

Le capitaine en prit possession et les marins hissèrent les deux sinistrés par-dessus bord. Un cercle se forma autour d’eux mais Zéra demeurait inerte. Le capitaine se releva prestement et se mit à procéder aux gestes de sauvetage :

« Allez, Zéra, reviens, reviens ! Ne me laisse pas maintenant, allez princesse ! »

Ali poursuivit le massage quand, soudain, Zéra se mit à tousser, recracha de l’eau et ouvrit les yeux. Elle sentit le capitaine la serrer très fort dans ses bras :

“Oh Zéra, tu m’as fait peur, comment te sens-tu, vraiment ??

— Je suis un peu « secouée » et j’ai froid” dit-elle en riant.

Ali rit à son tour. Il porta la princesse dans sa cabine, lui donna une couverture et se préoccupa de lui trouver des vêtements pour se changer.

« Merci de m’avoir sauvé la vie ! » intervint Zéra avant qu’il ne ferme la porte.

Au matin, on put constater que les pertes étaient importantes, ainsi que les dégâts. Durant la journée, Zéra aida les matelots à réparer les voiles, à remettre en état et en ordre le navire sans omettre la cabine d’Ali. Lors du rangement, la jeune fille découvrit un collier sur le sol, projeté sans doute par la violence de la tempête. Son médaillon représentait un soleil mais également une gravure difficile à déchiffrer. C’est à cet instant que Zéra entendit une voix derrière elle.

— « Ce collier appartenait à ma grand-mère !...

— Excuse-moi, Ali, je l’ai trouvé en rangeant ta cabine, et puis, ma curiosité a pris le dessus !…

— Ce n’est rien, Zéra, d’ailleurs je tiens à t’en faire cadeau !

— Mais… ! C’est à toi. Il appartenait à ta famille !…

— C’était à moi, effectivement, mais tu en auras plus besoin que moi.

Zéra resta songeuse :

— C’est un porte-bonheur ! »

— Merci beaucoup, Ali, reprit-elle, je ne le quitterai jamais. Puis, elle attacha le collier autour de son cou et contempla longuement le médaillon. Elle fut tirée brusquement de sa rêverie par un cri.

Chapitre II

Les terres d’Afrique

« Terre, droit devant !!

— On est arrivés chez moi  ! » déclara le Capitaine en abordant la côte.

« Élia » accosta ainsi dans le port d’Alexandrie, situé en Égypte. Dès que possible, Ali et Zéra descendirent la passerelle pour se diriger vers la ville et découvrirent alors des montures aux formes bizarres, apparemment moyen de transport inconnu de la jeune fille. :

— « Votre carrosse est avancé, princesse, s’esclaffa Ali.

— Comment s’appellent ces animaux ? demanda Zéra, un peu craintive.

— Des chameaux !

— Des chameaux, quelle révélation ! »

Ali enjamba alors un chameau. De suite, celui-ci se mit debout, Zéra emboîta le pas au capitaine, tenta d’imiter son approche de l’animal mais l’effet attendu ne fut pas couronné de succès. Une fois sur le dos du chameau, elle bascula à la renverse, Ali ne put se retenir de rire.

« Ce n’est pas drôle ! réagit la jeune fille.

— Excuse-moi, Zéra, répondit-il en souriant. Il faut que tu t’assoies en équilibre entre ses bosses.

— C’est plus facile à dire qu’à faire ! bougonna-t-elle ».

Le deuxième essai fut tout aussi catastrophique, mais là, elle se retrouva les jambes en l’air.

Ali pouffa de rire à nouveau, descendit de sa monture afin de lui venir en aide.et retint Zéra jusqu’au bout de sa manoeuvre.

« Oh la la, rien à voir avec un cheval, mais c’est plutôt amusant ! admit-elle.

— Surtout, reste bien droite, lui dit-il, sinon tu risques de tomber !

— Bien, chef, où allons-nous ?

— À mon palais.

— À ton palais ?? t… t… tu es le roi d’Égypte ? interrogea-t-elle, interloquée.

— Pas exactement, j’en suis le prince et mon père est le roi.

— Pourquoi ne m’as-tu rien dit ? demanda Zéra.

— Si je te l’avais dévoilé, serais-tu venue ? » répondit Ali sur un ton enjoué.

Ils se dévisagèrent un instant puis tous deux explosèrent de rire. Ils continuèrent ainsi leur route, quand, soudain, Ali se mit à chanter :

« Que c’est beau la vie,

Que c’est beau l’amour,

Quand tu reviens dans ton pays, plein d’amis

Remplis de trésors et d’amour. »

Il chanta tout au long du trajet, jusqu’au palais. Désirant mettre pied à terre, Zéra bascula de nouveau de son chameau, pleine d’admiration pour la splendeur et l’immensité des lieux :

— « Alors, on ne tient plus sur ses jambes, plaisanta Ali.

— Ouah ! C’est vraiment magnifique chez toi ! énonça-t-elle

— Tu n’as encore rien vu ! Demain, je te ferai découvrir tout le royaume, les trésors qu’il renferme et ses particularités. Mais, auparavant, je te propose d’aller te changer puis nous irons enfin partager un grand festin, suivi d’une bonne nuit de sommeil.

— D’accord, je te suis, conclut Zéra »

À l’intérieur du palais, ou plutôt de la pyramide, s’étalaient de nombreuses poteries, ainsi que des gravures. Différentes fresques représentant des Dieux tels qu’Isis, Osiris et autres, étaient exposées. Tout d’abord, Ali emprunta un petit couloir sur la gauche et Zéra lui emboîta le pas. Ils arrivèrent ainsi dans une zone du palais consacrée aux bains. Tout avait été conçu pour le bien-être : bassins remplis d’eau chaude, d’où la vapeur s’échappait et dont une mousse onctueuse apparaissait, donnant un air magique à cet endroit.

« Voilà ton bain, tu trouveras du linge propre derrière le paravent ! annonça Ali.

— Merci, Ali, de m’avoir donné la chance de venir ici ! lui répondit la jeune fille.

— Avec plaisir, Zéra. Surtout, détends-toi  ! On se rejoint au dîner ? conclut Ali. »

Zéra se déshabilla puis s’allongea dans cette eau chaude, ferma les yeux et se laissa emporter par ses rêves. En premier lieu, une image brouillée apparut qui devint toutefois de plus en plus nette. Zéra se voyait marchant dans un désert, environné de hauteurs dont la couleur rouge prédominait et dont la forme s’apparentait à des Dômes. Attirée par ce paysage magnifique, Zéra s’en approcha. Elle vit bientôt, en avançant, l’entrée d’une grotte au pied de la montagne. Elle s’y aventura, mais avant même d’habituer ses yeux à la pénombre, elle entendit des cris et se réveilla.

« – Quel cauchemar ! » pensa-t-elle

Elle se lava rapidement, s’habilla et alla rejoindre Ali dans la salle du dîner. Pendant le repas, ce mauvais rêve lui revint à l’esprit :

« – Ça ne va pas ? demanda Ali.

— Si, si, très bien. Pourquoi ? répondit Zéra, légèrement décontenancée.

— Tu n’as encore rien mangé ! fit remarquer le capitaine

— Oh !! Non ce n’est rien, rassure-toi, je suis seulement un peu fatiguée. D’ailleurs, je vais aller me coucher, si tu le veux bien ?

— Très bien, bonne nuit et à demain.

— Merci, à toi aussi Ali. »

Zéra monta dans la chambre qui avait été préparée. À cet instant, elle était encore tellement préoccupée qu’elle n’alluma pas la lumière et ne vit pas la jolie décoration de la chambre. Couchée, elle n’osa pas fermer les yeux, de peur que ce cauchemar ne revienne la hanter. Elle resta donc éveillée une bonne partie de la nuit mais finit cependant par sombrer dans le sommeil.

Au petit matin, une fois levée, Zéra ressentit une faim de loup. Elle s’habilla alors avec hâte et descendit déjeuner.

« Bonjour Zéra, bien dormi ? questionna Ali.

— Bonjour Ali, oui très bien, comme un bébé. » répondit-elle machinalement.

Tout en mangeant, elle demanda soudain :

« – quel sera le programme d’aujourd’hui ?

— Je comptais te faire visiter le royaume.

— C’est une bonne idée ! » répondit-elle et Zéra se hâta de terminer son repas.

Pour réaliser cette visite, ils embarquèrent sur le Nil. À partir de leur embarcation, ils purent admirer différentes villes portant les noms de « El Minya », « Assiout », « Luxor ». Les paysages étaient merveilleux, peu de végétation cependant mais une joie de vivre tout à fait perceptible habitait ce pays. Ali et Zéra abordèrent dans la dernière ville du royaume. « Assouar », semblait une ville très active. Aujourd’hui était jour de marché. Nombre de marchands empilaient devant eux les produits qu’ils avaient récoltés : légumes, fruits ; d’autres vendaient leur création : des objets taillés dans le bois ou d’autres encore des pierres, des bijoux. Ali et Zéra se fondèrent dans la foule : traverser la ville si fréquentée était assez difficile. Prenant patience, ils arrivèrent tout de même au bout de la rue. Là, deux chameaux les attendaient.

En les apercevant, Zéra pouffa de rire :

« Voici ma monture préférée !

— Comme nous allons traverser une partie du désert, mets ce voile s’il te plaît ! lui indiqua Ali

— Pourquoi ? demanda Zéra.

— Cela te protégera du soleil. » fut la réponse du prince.

Zéra installa donc le voile, monta sur le chameau et suivit Ali dans le désert. Après quelques heures, ils arrivèrent près d’une oasis.

« Que c’est beau ! Qu’est-ce que c’est, Ali ?

— Ceci est une oasis, c’est une petite étendue d’eau encerclée de palmiers, et, par chance, on verra peut-être des noix de coco. ! »

Zéra, impatiente, devança Ali et arriva bientôt près de l’étendue d’eau, sauta alors de son chameau pour plonger aussitôt :

« — Eh bien tu ne perds pas ton temps  ! affirma son compagnon, en souriant.

— Oh, j’avais trop chaud, je ne pouvais plus tenir » répondit la princesse.

Ali se mit à rire et alla chercher ce qui ressemblait à première vue à une grosse balle marron et poilue :

« — Qu’est-ce que c’est ? interrogea Zéra.

— Une noix de coco, fruit du palmier. Quand tu la fends, tu y trouves un lait épais et très riche en vitamines. Tu veux goûter ?

— Oui, je veux bien. »

Ali scinda la noix en deux parties et tendit l’une d’entre elles à Zéra qui but avidement le contenu. Après leur dégustation, tous deux s’allongèrent une petite heure afin de se reposer puis repartirent vers le royaume.

Durant la nuit, la princesse dut subir une nouvelle fois l’anxiété liée au même rêve. Au matin, elle avait donc décidé de partir.

« Ali, je suis très heureuse d’avoir fait ta connaissance, et d’avoir passé de si bons moments avec toi, mais… mais j’ai fait le choix de partir un peu à l’aventure.

— Mais, Zéra, je repars demain en Grèce, que vais-je pouvoir dire à ton père ?

— Tu lui remettras cette lettre, si tu veux bien, et puis, pour le reste, ne te fais pas de souci ! énonça la jeune fille.

— D’accord, mais sois accompagnée d’un de mes valets, s’il te plaît ! supplia Ali.

— Non ! Je suis une grande fille ! riposta Zéra.

— Très bien, mais fais attention à toi ! Et ne m’oublie pas ! conclut Ali.

— Ne t’inquiète pas, tu es gravé dans mon cœur. » ajouta la princesse.

Ils s’enlacèrent, puis Zéra prit ses affaires sans oublier son porte-bonheur. Elle prit place alors à bord d’une embarcation, se retourna afin de répondre à son ami qui lui adressait de grands signes d’au revoir.

Ainsi, Zéra partit à l’aventure sur une barque glissant le long du Nil. Elle ne s’était pas vraiment fixé une destination, elle irait au jour le jour. Après quelques heures, elle choisit de débarquer à Khartoum où elle se procura un chameau afin d’atteindre la prochaine ville. Désormais, elle devait se hâter pour trouver un endroit où dormir car la nuit n’allait plus tarder. Enfin, elle entra dans la ville de Juda au crépuscule, descendit de sa monture et alla rapidement s’installer dans l’une des couchettes disposées le long de certaines rues. Cette nuit-là, étrangement, elle passa une très bonne nuit, sans cauchemar. Au matin, elle fut réveillée par des marchands passant avec leurs chameaux chargés de paniers d’où sortait parfois tout un attirail disparate. Zéra mangea un peu avant de reprendre la route, juchée sur sa monture. Elle traversa ainsi l’« Ougenda » puis arriva à « Nanyuki » au Kenya où elle s’arrêta quelques instants afin de se désaltérer.