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Die gefeierte Neuübersetzung von "Les Fleurs du Mal" wird hiermit ergänzt durch "Le Spleen de Paris", ein weiteres Hauptwerk Baudelaires, das den Weltruf des rebellischen Autors, dessen Werke bei Erscheinen sofort verboten wurden, mitbegründete. Er gilt als scharfsinniger, bitterböser, poetischer Chronist des Pariser Lebensgefühls in der frühen Moderne. In diesem Band tritt Baudelaire außerdem auch als Erzähler und Verfasser des Fragment gebliebenen Versdramas "Idéolus" auf. Zahlreiche der früheren Gedichte des Autors erscheinen hier erstmals in deutscher Sprache. Damit liegt das gesamte poetische Werk Baudelaires in zwei als Geschenkbücher und bibliophil gestalteten Bänden vollständig auf Deutsch vor.
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Seitenzahl: 499
Charles Baudelaire
Le Spleen De Paris
Gedichte in Prosa. Sowie frühe Dichtungen. Idéolus. Die Fanfarlo
Aus dem Französischen von Simon Werle
Die gefeierte Neuübersetzung von «Les Fleurs du Mal» wird hiermit ergänzt durch «Le Spleen de Paris», ein weiteres Hauptwerk Baudelaires, das den Weltruf des rebellischen Autors, dessen Werke bei Erscheinen sofort verboten wurden, mitbegründete. Er gilt als scharfsinniger, bitterböser, poetischer Chronist des Pariser Lebensgefühls in der frühen Moderne.
In diesem Band tritt Baudelaire außerdem auch als Erzähler und Verfasser des Fragment gebliebenen Versdramas «Idéolus» auf. Zahlreiche der früheren Gedichte des Autors erscheinen hier erstmals in deutscher Sprache. Damit liegt das gesamte poetische Werk Baudelaires in zwei als Geschenkbücher und bibliophil gestalteten Bänden vollständig auf Deutsch vor.
Charles Baudelaire, geboren am 9.4.1821 in Paris. Ab 1838 schrieb er Gedichte, Prosa und Dramen. Er übersetzte Prosa von Edgar Allan Poe. Im Alter von 36 Jahren veröffentlichte er «Les Fleurs du Mal», was sofort einen Strafprozess wegen «Beleidigung der öffentlichen Moral» gegen Autor und Verleger zur Folge hatte. Heute gilt Baudelaire als einer der bedeutendsten französischen Dichter und als wichtiger Wegbereiter der literarischen Moderne in Europa. Baudelaire starb am 31.8.1867 in Paris.
Simon Werle, geboren 1957, ist Autor und Übersetzer. Er hat u.a. Theaterstücke von Koltès, Genet, Duras und Beckett, Operntexte und Tragödien ins Deutsche übertragen. Für seine Nachdichtung der Tragödien Racines wurde er mit dem Paul-Celan-Preis und dem Johann-Heinrich-Voß-Preis ausgezeichnet. Für seine Übersetzung von Baudelaires Fleurs du Mal erhielt er 2017 den Eugen-Helmlé-Preis.
Tout là-haut, tout là-haut, loin de la route sûre,
Des fermes, des vallons, par-delà les coteaux,
Par-delà les forêts, les tapis de verdure,
Loin des derniers gazons foulés par les troupeaux,
On rencontre un lac sombre encaissé dans l’abîme
Que forment quelques pics désolés et neigeux;
L’eau, nuit et jour, y dort dans un repos sublime,
Et n’interrompt jamais son silence orageux.
Dans ce morne désert, à l’oreille incertaine
Arrivent par moments des bruits faibles et longs,
Et des échos plus morts que la cloche lointaine
D’une vache qui paît aux penchants des vallons.
Sur ces monts où le vent efface tout vestige,
Ces glaciers pailletés qu’allume le soleil,
Sur ces rochers altiers où guette le vertige,
Dans ce lac où le soir mire son teint vermeil,
Sous mes pieds, sur ma tête et partout, le silence,
Le silence qui fait qu’on voudrait se sauver,
Le silence éternel et la montagne immense,
Car l’air est immobile et tout semble rêver.
On dirait que le ciel, en cette solitude,
Se contemple dans l’onde, et que ces monts, là-bas,
Écoutent, recueillis, dans leur grave attitude,
Un mystère divin que l’homme n’entend pas.
Et lorsque par hasard une nuée errante
Assombrit dans son vol le lac silencieux,
On croirait voir la robe ou l’ombre transparente
D’un esprit qui voyage et passe dans les cieux.
Écoutez une histoire, et simple et sans apprêts
D’amour d’adolescents, d’amour timide et frais,
Tel que chacun en eut dans ses jeunes années,
Et qui pour moi ressemble aux premières journées
D’un printemps pur et beau, lorsque plein de tiédeur
Chaque soupir du vent fait éclore une fleur.
N’est-ce pas qu’il est doux, maintenant que nous sommes
Fatigués et flétris comme les autres hommes,
De regarder parfois à l’orient lointain,
Si nous voyons encor les rougeurs du matin,
Et, quand nous avançons dans la rude carrière,
D’écouter les échos qui chantent en arrière
Et les chuchotements de ces jeunes amours
Que le Seigneur a mis au début de nos jours?…
C’était donc une douce et belle adolescente,
Pour tous ceux qui l’aimaient et bonne et caressante.
Et tous deux s’en allaient jouer sous les lilas,
Couraient à perdre haleine, et lorsqu’enfin bien las,
Lui pour appui prêtant son épaule abaissée,
Elle offrant le contour de sa taille enlacée,
Ils revenaient, les vents printaniers et joyeux
Mêlaient les cheveux bruns avec les blonds cheveux.
Sérieux, ils restaient une heure sans rien dire,
Et puis se regardaient et se prenaient à rire.
Et ce silence avait d’ineffables douceurs,
Et ce rire charmant était tout près des pleurs.
… Il aimait à la voir, avec ses jupes blanches,
Courir tout au travers du feuillage et des branches,
Gauche et pleine de grâce, alors qu’elle cachait
Sa jambe, si la robe aux buissons s’accrochait …
Le soir, dans le salon, il aimait à l’entendre
Chanter parfois un air mélancolique et tendre,
Quand sa gorge, oppressée en de vagues désirs,
Ainsi que l’instrument se gonflait de soupirs …
Etc.
Mais, plus tard, à Paris lorsqu’il revint enfin,
Riche, elle demeurait au faubourg Saint-Germain …
… Maintenant, sans rougir, il l’appelle Madame,
Trouve cela tout simple, et n’a plus rien dans l’âme.
Tout à l’heure je viens d’entendre
Dehors résonner doucement
Un air monotone et si tendre
Qu’il bruit en moi vaguement,
Une de ces vielles plaintives,
Muses des pauvres Auvergnats,
Qui jadis aux heures oisives
Nous charmaient si souvent, hélas!
Et, son espérance détruite,
Le pauvre s’en fut tristement;
Et moi je pensai tout de suite
À mon ami que j’aime tant,
Qui me disait en promenade
Que pour lui c’était un plaisir
Qu’une semblable sérénade
Dans un long et morne loisir.
Nous aimions cette humble musique
Si douce à nos esprits lassés
Quand elle vient, mélancolique,
Répondre à de tristes pensers.
– Et j’ai laissé les vitres closes,
Ingrat, pour qui m’a fait ainsi
Rêver de si charmantes choses,
Et penser à mon cher Henri!
Hélas! qui n’a gémi sur autrui, sur soi-même?
Et qui n’a dit à Dieu: «Pardonnez-moi, Seigneur,
Si personne ne m’aime et si nul n’a mon cœur?
Ils m’ont tous corrompu; personne ne vous aime!»
Alors lassé du monde et de ses vains discours,
Il faut lever les yeux aux voûtes sans nuages,
Et ne plus s’adresser qu’aux muettes images,
De ceux qui n’aiment rien, consolantes amours.
Alors, alors il faut s’entourer de mystère,
Se fermer aux regards, et sans morgue et sans fiel,
Sans dire à vos voisins: «Je n’aime que le ciel»,
Dire à Dieu: «Consolez mon âme de la terre!»
Tel, fermé par son prêtre, un pieux monument,
Quand sur nos sombres toits la nuit est descendue,
Quand la foule a laissé le pavé de la rue,
Se remplit de silence et de recueillement.
Vous avez, cher compagnon dont le cœur est poète,
Passé par quelque bourg tout paré, tout vermeil,
Quand le ciel et la terre ont un bel air de fête,
Un dimanche éclairé par un joyeux soleil.
Quand le clocher s’agite, et qu’il chante à tue-tête,
Et tient dès le matin le village en éveil,
Quand tous, pour écouter l’office qui s’apprête,
S’en vont, jeunes et vieux en pimpant appareil,
Lors s’élevant au fond de votre âme mondaine,
Des sons d’orgue mouvants et de cloche lointaine
Vous ont-ils pas tiré malgré vous un soupir?
Cette dévotion des champs, joyeuse et franche,
Ne vous a-t-elle pas – triste et doux souvenir –
Rappelé qu’autrefois vous aimiez le dimanche?
Il est de chastes mots que nous profanons tous;
Les amoureux d’encens font un abus étrange.
Je n’en connais pas un qui n’adore quelque ange
Dont ceux du Paradis sont, je crois, peu jaloux.
On ne doit accorder ce nom sublime et doux
Qu’à de beaux cœurs bien purs, vierges et sans mélange.
Regardez! il lui pend à l’aile quelque fange
Quand votre ange en riant s’assied sur vos genoux.
J’eus, quand j’étais enfant, ma naïve folie
– Certaine fille aussi mauvaise que jolie –
Je l’appelais mon ange. Elle avait cinq galants.
Pauvres fous! nous avons tant soif qu’on nous caresse
Que je voudrais encor tenir quelque drôlesse
À qui dire: mon ange – entre deux draps bien blancs.
Quant à moi, si j’avais un beau parc planté d’ifs,
Si pour mettre à l’abri mon bonheur dans l’orage,
J’avais comme ce riche un parc au vaste ombrage,
Dédale s’égarant sous de sombres massifs;
Si j’avais vos bosquets, ô rossignols craintifs,
Ô cygnes, vos bassins, votre sentier sauvage,
Vers luisants qui le soir étoilez le feuillage,
Vos prés au grand soleil, petits grillons plaintifs;
Je sais qui je voudrais cacher sous mes feuillées,
Avec qui secouer dans les herbes mouillées,
Les perles que la Nuit y verse de ses doigts;
Avec qui respirer les odeurs des rivières,
Et dormir à midi dans les chaudes clairières,
Et tu le sais aussi, Belle aux yeux trop adroits.
Je n’ai pas pour maîtresse une lionne illustre;
La Gueuse de mon âme emprunte tout son lustre.
Invisible aux regards de l’univers moqueur,
Sa beauté ne fleurit que dans mon triste cœur –
Pour avoir des souliers elle a vendu son âme;
Mais le bon Dieu rirait si près de cette infâme
Je tranchais du Tartufe, et singeais la hauteur,
Moi qui vends ma pensée, et qui veux être auteur.
Vice beaucoup plus grave, elle porte perruque.
Tous ses beaux cheveux noirs ont fui sa blanche nuque;
Ce qui n’empêche pas les baisers amoureux
De pleuvoir sur son front plus pelé qu’un lépreux.
Elle louche, et l’effet de ce regard étrange,
Qu’ombragent des cils noirs plus longs que ceux d’un ange,
Est tel que tous les yeux pour qui l’on s’est damné
Ne valent pas pour moi son œil juif et cerné.
Elle n’a que vingt ans; sa gorge – déjà basse
Pend de chaque côté comme une calebasse,
Et pourtant me traînant chaque nuit sur son corps,
Ainsi qu’un nouveau-né, je la tète et la mords –
Et bien qu’elle n’ait pas souvent même une obole
Pour se frotter la chair et pour s’oindre l’épaule –
Je la lèche en silence avec plus de ferveur,
Que Madeleine en feu les deux pieds du Sauveur –
La pauvre Créature au plaisir essoufflée
A de rauques hoquets la poitrine gonflée,
Et je devine au bruit de son souffle brutal
Qu’elle a souvent mordu le pain de l’Hôpital.
Ses grands yeux inquiets durant la nuit cruelle
Croient voir deux autres yeux au fond de la ruelle –
Car ayant trop ouvert son cœur à tous venants,
Elle a peur sans lumière et croit aux revenants. –
Ce qui fait que de suif elle use plus de livres
Qu’un vieux savant couché jour et nuit sur ses livres
Et redoute bien moins la faim et ses tourments
Que l’apparition de ses défunts amants.
Si vous la rencontrez, bizarrement parée,
Se faufilant au coin d’une rue égarée,
Et la tête et l’œil bas – comme un pigeon blessé –
Traînant dans les ruisseaux un talon déchaussé,
Messieurs, ne crachez pas de jurons ni d’ordure,
Au visage fardé de cette pauvre impure
Que déesse Famine a par un soir d’hiver
Contrainte à relever ses jupons en plein air.
Cette bohème-là, c’est mon tout, ma richesse,
Ma perle, mon bijou, ma reine, ma duchesse,
Celle qui m’a bercé sur son giron vainqueur,
Et qui dans ses deux mains a réchauffé mon cœur.
Ci-gît qui, pour avoir par trop aimé les gaupes,
Descendit jeune encore au royaume des taupes.
Portrait du poète et de la bien-aimée. Mélange des cœurs. Ciel sans nuage. Béatitude.
Jalousie du roi. Il somme le poète de lui prêter sa maîtresse. Refus du bien-aimé. Menaces du tyran (Louis-Philippe!). – Message royal annonçant une vengeance inouïe.
Une même couche a réuni les deux amants. Sommeil profond des lutteurs. Une rumeur imperceptible surgit dans le lointain …
(Crescendo des djinns.) Bruits d’épées. Canons roulants, foule grondante. Une armée en marche. Tumulte énorme sur le quai.
Ce qui vient s’arrête; la porte «s’ouvre au nom du Roi!» C’est l’armée tout entière, tambour-major en tête, qui, sous les yeux du bien-aimé, paralysé d’horreur, vient souiller sa maîtresse. Description plastique des exécuteurs de l’œuvre infâme. Costumes, gestes, attitudes distincts de l’infanterie, de la cavalerie et des armes spéciales.
Le poète est devenu fou. La muse ne lui envoie plus que des rimes insensées … Malédiction !!!
Tous imberbes alors, sur les vieux bancs de chêne,
Plus polis et luisants que des anneaux de chaîne,
Que jour à jour la peau des hommes a fourbis,
– Nous traînions tristement nos ennuis, accroupis
Et voûtés sous le ciel carré des solitudes,
Où l’enfant boit, dix ans, l’âpre lait des études.
– C’était dans ce vieux temps mémorable et marquant,
Où forcés d’élargir le classique carcan,
Les professeurs encor rebelles à vos rimes,
Succombaient sous l’effort de nos folles escrimes,
Et laissaient l’écolier, triomphant et mutin,
Faire à l’aise hurler Triboulet en latin.
– Qui de nous, en ces temps d’adolescences pâles,
N’a connu la torpeur des fatigues claustrales,
– L’œil perdu dans l’azur morne d’un ciel d’été,
Ou l’éblouissement de la neige, – guetté,
L’oreille avide et droite, – et bu, comme une meute,
L’écho lointain d’un livre, ou le cri d’une émeute?
C’était surtout l’été, quand les plombs se fondaient,
Que ces grands murs noircis en tristesse abondaient,
Lorsque la canicule ou le fumeux automne
Irradiait les cieux de son feu monotone,
Et faisait sommeiller dans les sveltes donjons,
Les tiercelets criards, effroi des blancs pigeons;
Saison de rêverie, où la Muse s’accroche
Pendant un jour entier au battant d’une cloche;
Où la Mélancolie, à midi, quand tout dort,
Le menton dans la main, au fond du corridor, –
L’œil plus noir et plus bleu que la Religieuse
Dont chacun sait l’histoire obscène et douloureuse,
– Traîne un pied alourdi de précoces ennuis,
Et son front moite encor des langueurs de ses nuits.
– Et puis venaient les soirs malsains, les nuits fiévreuses,
Qui rendent de leur corps les filles amoureuses,
Et les font aux miroirs – stérile volupté –
Contempler les fruits mûrs de leur nubilité –
Les soirs italiens, de molle insouciance,
– Qui des plaisirs menteurs révèlent la science,
– Quand la sombre Vénus, du haut des balcons noirs,
Verse des flots de musc de ses frais encensoirs.
.......................................................................
Ce fut dans ce conflit de molles circonstances,
Mûri par vos sonnets, préparé par vos stances,
Qu’un soir, ayant flairé le livre et son esprit,
J’emportai sur mon cœur l’histoire d’Amaury.
Tout abîme mystique est à deux pas du Doute.
– Le breuvage infiltré, lentement, goutte à goutte,
En moi qui dès quinze ans vers le gouffre entraîné,
Déchiffrais couramment les soupirs de René,
Et que de l’inconnu la soif bizarre altère,
– A travaillé le fond de la plus mince artère.
J’en ai tout absorbé, les miasmes, les parfums,
Le doux chuchotement des souvenirs défunts,
Les longs enlacements des phrases symboliques,
– Chapelets murmurants de madrigaux mystiques;
– Livre voluptueux, si jamais il en fut.
Et depuis, soit au fond d’un asile touffu,
Soit que, sous les soleils des zones différentes,
L’éternel bercement des houles enivrantes,
Et l’aspect renaissant des horizons sans fin,
Ramenassent ce cœur vers le songe divin, –
Soit dans les lourds loisirs d’un jour caniculaire,
Ou dans l’oisiveté frileuse de frimaire –
Sous les flots du tabac qui masque le plafond,
– J’ai partout feuilleté le mystère profond
De ce livre si cher aux âmes engourdies
Que leur destin marqua des mêmes maladies,
Et devant le miroir j’ai perfectionné
L’art cruel qu’un Démon en naissant m’a donné,
– De la Douleur pour faire une volupté vraie, –
D’ensanglanter son mal et de gratter sa plaie.
Poète, est-ce une injure ou bien un compliment?
Car je suis vis-à-vis de vous comme un amant
En face du fantôme, au geste plein d’amorces,
Dont la main et dont l’œil ont pour pomper les forces
Des charmes inconnus. – Tous les êtres aimés
Sont des vases de fiel qu’on boit les yeux fermés,
Et le cœur transpercé que la douleur allèche
Expire chaque jour en bénissant sa flèche.
Noble femme au bras fort, qui durant les longs jours
Sans penser bien ni mal dors ou rêves toujours
Fièrement troussée à l’antique,
Toi que depuis dix ans qui pour moi se font lents
Ma bouche bien apprise aux baisers succulents
Choya d’un amour monastique –
Prêtresse de débauche et ma sœur de plaisir
Qui toujours dédaignas de porter et nourrir
Un homme en tes cavités saintes,
Tant tu crains et tu fuis le stigmate alarmant
Que la vertu creusa de son soc infamant
Au flanc des matrones enceintes.
...........................................................
Au milieu de la foule, errantes, confondues,
Gardant le souvenir précieux d’autrefois,
Elles cherchent l’écho de leurs voix éperdues,
Tristes, comme le soir, deux colombes perdues
Et qui s’appellent dans les bois.
Je vis, et ton bouquet est de l’architecture;
C’est donc lui la beauté, car c’est moi la nature.
Si toujours la nature embellit la beauté,
Je fais valoir tes fleurs … me voilà trop flatté!
D’un esprit biscornu le séduisant projet
– Qui de tant de héros va choisir Bruandet!!
On me nomme le petit chat;
Modernes petites-maîtresses,
J’unis à vos délicatesses
La force d’un jeune pacha.
La douceur de la voûte bleue
Est concentrée en mon regard;
Si vous voulez me voir hagard,
Lectrices, mordez-moi la queue.
C’est moi, messieurs, qui suis le terrible Prologue.
Cicérone effroyable, et taillé comme un ogre;
Je porte à chaque main, grimaçants et tordus,
Des trousseaux gémissants de peintres suspendus.
A voir mes dents en scie et mes mâchoires larges,
Vous diriez que je dois, dans mes cruelles charges,
M’abreuver de leur sang, Polyphème nouveau,
Et repaître ma faim du suc de leur cerveau.
Ma moustache et mon œil sont ceux d’un ogre! En somme,
Pour comprendre combien au fond je suis bon homme,
Il suffit de jeter un coup d’œil attentif
Sur l’aspect malheureux de mon pourpoint chétif.
Mon habit est connu dans les foires publiques;
Toutes mes armes sont des armes pacifiques,
Des plumes, des pinceaux, une palette; aussi
Je suis, messieurs, de ceux que le sort sans merci
Force de provoquer un éternel délire,
Et de faire aux passants partager leur fou rire.
J’ai l’orgueil, tant je suis innocent et naïf.
D’amuser ceux-là même à qui mon crayon vif
Infligea le tourment de la caricature;
Je veux que les pendards, pendus à ma ceinture,
Dénués de tout fiel comme de tout rancœur,
En rires éclatants désopilent leur cœur.
Oui, messieurs, suivez-moi sans nulle défiance,
Car je sais le moyen d’élargir votre panse,
Et crois que je ferai, je le dis entre nous,
Rire pour mille francs plutôt que pour vingt sous.
Il est un académicien
Connu … de mon grand-père,
On le prétend homme de bien,
Homme de lettres, guère …
Le laurier dont il est orné,
Était déjà quand je suis né,
Fané.
Oh, oh, oh, oh! ah, ah, ah, ah!
Connaissez-vous ce garçon-là?
La la.
Ce brave homme eut la passion
Des mères de familles,
Même on le donne en pension
Pour prix aux jeunes filles.
Avec L’École des vieillards,
Il amassa force milliards
De liards.
Oh, oh, oh, oh! ah, ah, ah, ah!
Connaissez-vous ce barbon-là?
La la.
Au collège il vit l’empereur
Lui tourner le derrière,
Quand il demandait dans sa peur
Dispense de la guerre.
En avant on l’a vu crier …
Mais il n’est qu’au fond d’un terrier
Guerrier.
Oh, oh, oh, oh! ah, ah, ah, ah!
Connaissez-vous ce lapin-là?
La la.
Poète du juste-milieu,
Hugo lui fait la nique.
Racine qu’il nomme son Dieu,
Le trouve … romantique!
Mais en revanche, maint ventru
À son talent (sans l’avoir lu),
A cru.
Oh, oh, oh, oh! ah, ah, ah, ah!
Connaissez-vous cet auteur-là?
La la.
Werner, Byron, Corneille, en chœur,
Derrière lui s’écrient:
«Arrêtez-le, c’est un voleur!»
Ses confrères en rient?
Plus d’un vivant qui n’en fait rien
Pourrait lui réclamer très bien
Son bien.
Oh, oh, oh, oh! ah, ah, ah, ah!
Connaissez-vous ce pillard-là?
La la.
Il fut toujours très bien en cour,
Même en cour citoyenne.
On dit … le bruit fâcheux en court …
Qu’il fit La Parisienne.
Certain château pour ses doux vers,
Lui tient sa table et ses couverts
Ouverts …
Oh, oh, oh, oh! ah, ah, ah, ah!
Connaissez-vous ce dîneur-là?
La la.
Ces jours derniers il conspirait
Chez un vaudevilliste.
En vain ce duo raturait
Un grand nom de leur liste.
Le lendemain, partout on lit:
Il est bien malade, on le dit
Au lit.
Oh, oh, oh, oh! ah, ah, ah, ah!
On connaît ce moribond-là.
La la.
Vacquerie
À son Py-
Lade épi-
Que: «Qu’on rie
«Ou qu’on crie,
Notre épi
Brave pi-
Aillerie.
«Ô Meuri-
Ce! il mûri-
Ra, momie;
«Ce truc-là
Mène à l’A-
Cadémie!»
Qui fit L’Ombre d’Éric?
C’est Paulin Limayrac.
Cric!
Crac!
À l’heure où le cœur se délabre,
Où l’estomac est mal rempli,
Le gaz meurt dans le candélabre;
Paris d’ombre est enseveli.
Sur le pavé sec et poli
Passe un long cheval qui se cabre,
Portant sur son dos assoupi
Un spectre grimaçant et glabre.
Dans un vieux clairon tout cassé,
Sous son suaire de futaine,
Il pousse une note incertaine.
C’est le squelette encor glacé
Du raccommodeur de fontaine
Qui mourut de froid l’an passé.
Père
Chaque
Pâle
Las!
Vent
Fou,
Mère
Claque
Pas le
Pas.
Dent.
Sou!
Erre
Rude
Couve
Sur
Jeu …
Port
Terre …
Plus de
Trouve
Dur!…
Feu!
Mort!
Maigre
Rêve
Bière …
Flanc,
Pain
Trou …
Nègre
Crève
Pierre
Blanc,
Faim …
Où
Blême!
Cherche
Sale
Pas
Rôt,
Chien
Même
Perche
Pâle
Gras.
Haut,
Vient,
Songe
Trotte
Sur le
Vain …
Loin,
Bord,
Ronge
Botte
Hurle
Frein.
Point.
Fort
Couche
Traîne
Clame
Froid,
Sa
Geint
Mouche
Gêne,
Brame …
Doigt;
Va,
Fin!
Mes bottes, pauvres fleurs, sur leurs tiges fanées,
Dans un coin, tristement, gisaient, abandonnées,
Veuves des soins du décrotteur.
Les jours étaient passés où mon âme ravie
Les voyait recouvrer leur éclat et leur vie,
Sous le pinceau réparateur.
Et moi, je contemplais avec sollicitude
Le spectacle émouvant de leur décrépitude;
Puis, un de ces soupirs qu’on ne peut étouffer
S’échappa malgré moi de ma gorge oppressée,
Et mon cœur, encor plein de leur grandeur passée,
Se mit à les apostropher.
Ô bottes! leur disais-je, ô bottes infidèles,
Vous êtes, vous aussi, comme les hirondelles,
Des oiseaux légers, inconstants!
Vous aimez le ciel pur et les brises amies;
Aussi, d’un vol léger, vous vous êtes enfuies
Quand est venu le mauvais temps.
Ainsi, durant les jours pluvieux de novembre,
Me voilà donc contraint de rester dans ma chambre,
Appelant, mais en vain, les beaux jours d’autrefois;
Car la dent des pavés en grosses cicatrices
A gravé sur vos fronts vos états de services;
Et vous n’entendez plus ma voix.
Le ciel, dont la bonté s’étend sur la nature,
Refuse ses bienfaits à la littérature.
Peut-être, hélas! l’hiver entier,
Traînant cette existence absurde et malheureuse,
J’attendrai vainement d’une âme généreuse
Un crédit chez quelque bottier.
Oh! si pareil bienfait vient à tomber des nues,
Je jure de marcher au travers de nos rues
Avec un légitime orgueil.
Et vous, dont je n’ai plus qu’une triste mémoire,
Ô mes bottes! rentrez au fond de cette armoire
Qui va vous servir de cercueil.
Vous étiez du bon temps des robes à paniers,
Des bichons, des manchons, des abbés, des rocailles,
Des gens spirituels, polis et cancaniers,
Des filles, des marquis, des soupers, des ripailles.
Moutons poudrés à blanc, poètes familiers,
Vieux sèvres et biscuits, charmantes antiquailles,
Amours dodus, pompons de rubans printaniers,
Meubles en bois de rose et caprices d’écailles;
Le peuple a tout brisé, dans sa juste fureur,
Vous seule avez pleuré, vous seule avez eu peur,
Vous seule avez trahi votre fraîche noblesse.
Les autres souriaient sur les noirs tombereaux,
Et, tués sans colère, ils mouraient sans faiblesse,
Car vous seule étiez femme en ce temps de héros.
Te souvient-il, enfant, des jours de ta jeunesse,
Et des grandes forêts où tu courais pieds nus,
Rêveuse et vagabonde, oubliant ta détresse
Et laissant le zéphir baiser tes bras charnus?
Tes cheveux crespelés, ta peau de mulâtresse
Rendaient plus attrayants tes charmes ingénus:
Telle avant ses amours Diane chasseresse
Courait dans la bruyère et sur les monts chenus.
Il ne reste plus rien de ta beauté sauvage;
Le flot ne mordra plus tes pieds sur le rivage,
Et l’herbe a recouvert l’empreinte de tes pas.
Paris t’a faite riche entre les plus hautaines.
Tes frères les chasseurs ne reconnaîtraient pas
Leur sœur qui, dans ses mains, buvait l’eau des fontaines.
La muse est de retour! La campagne s’allume.
Partez, ma fantaisie; errez parmi les prés;
Voici le soleil d’or et les cieux sidérés,
La nature s’éveille et le bois se parfume.
Le printemps, jeune oiseau, vêt sa première plume.
Avril vient en chantant dans les champs diaprés,
Ouvrir sous un baiser les bourgeons empourprés,
Et la terre en moiteur s’enveloppe de brume.
Le printemps engloutit la neige et les chagrins
Et dispense à chacun des jours purs et sereins.
Vous dont les rigueurs font que sur ma tête il neige,
N’êtes-vous pas d’avis, belle qui dès longtemps
De me faire mourir avez le privilège,
Qu’il serait sage et bon d’imiter le printemps?
Que n’avons-nous pu voir ce siècle – même un jour –
Où les abbés galants, sans trouver de cruelles,
Lisaient leur bréviaire à l’oreiller des belles;
Quand Bernis pour Madone adorait Pompadour!
Ils sont passés, ces temps, et passés sans retour,
Où, d’un pied libertin, ils couraient les ruelles,
Et bravaient de l’enfer les flammes éternelles
Dans les boudoirs rocaille enflammés par l’amour!
Oh! que n’existions-nous, – vous, toute à Dieu, madame!
Moi, tout au sentiment que votre vertu blâme;
À notre culte vrai l’un et l’autre attachés.
J’aurais pris la tonsure, – et, qu’en sait-on? peut-être,
Tout en vous confessant, m’auriez-vous permis d’être
De moitié quelque soir dans vos divins péchés.
Nous t’aimions bien jadis, quand sur ta triste harpe
Tu raclais la romance, et qu’en un carrefour,
Pour attirer la foule à voir tes sauts de carpe,
Un enfant scrofuleux tapait sur un tambour;
Quand tu couvais de l’œil, en tordant ton écharpe,
Quelque athlète en maillot, Alcide fait au tour,
Qu’admire le bourgeois, que la police écharpe,
Qui porte cent kilos et t’appelle mamour.
Ta guitare enrouée et ta jupe à paillettes
Étalaient à nos yeux le rêve des poètes,
La danseuse d’Hoffmann, Esmeralda, Mignon.
Mais déchue à présent, te voilà, ma pauvre ange,
Sultane du trottoir, ramassant dans la fange
L’argent qui doit soûler ton rude compagnon.
Vos cheveux sont-ils blonds, vos prunelles humides?
Avez-vous de beaux yeux à ravir l’univers?
Sont-ils doux ou cruels? sont-ils fiers ou timides?
Méritez-vous enfin qu’on vous fasse des vers?
Drapez-vous galamment vos châles en chlamydes?
Portez-vous un blason de gueules ou de vairs?
Savez-vous le secret des hautaines Armides?
Ou bien soupirez-vous sous les ombrages verts?
Si votre corps poli se tord comme un jeune arbre,
Et si le lourd damas, sur votre sein de marbre,
Comme un fleuve en courroux déborde en flots mouvants,
Si toutes vos beautés valent qu’on s’inquiète,
Ne laissez plus courir mon rêve à tous les vents,
Belle, venez poser devant votre poète.
Pourquoi donc m’aimez-vous, ô ma belle maîtresse?
Vous avez pour moi seul des sourires joyeux,
Et bien après le jour, sur le divan soyeux
Vous savez d’un baiser caresser ma paresse.
Suis-je, pour vous aimer, ô blonde enchanteresse,
Un timide écolier qui rêve de vos yeux
Et rougit quand son front sent frémir vos cheveux
Dont la brise lascive éparpille une tresse?…
Suis-je un beau raffiné, vainqueur de l’univers,
Mettant flamberge au vent pour un mot de travers,
Prenant pour vous aimer sa plus farouche pose?…
Non! mais je suis le seul dont le souffle hardi,
Ô froide Galatée, arrive, quand je l’ose,
À réchauffer un peu votre marbre engourdi.
«Combien dureront nos amours?»
Dit la pucelle, au clair de lune.
L’amoureux répond: «Ô ma brune,
Toujours! toujours!»
Quand tout sommeille aux alentours,
Elise, se tortillant d’aise,
Dit qu’elle veut que je la baise
Toujours! toujours!
Moi je dis: «Pour charmer mes jours
Et le souvenir de mes peines,
Bouteilles, que n’êtes-vous pleines
Toujours! toujours!»
Mais le plus chaste des amours,
L’amoureux le plus intrépide,
Comme un flacon s’use et se vide
Toujours! toujours!
J’aime ses grands yeux bleus, sa chevelure ardente
Aux étranges senteurs,
Son beau corps blanc et rose, et sa santé puissante
Digne des vieux jouteurs.
J’aime son air superbe et sa robe indécente
Laissant voir les rondeurs
De sa gorge charnue à la forme abondante,
Qu’admirent les sculpteurs.
J’aime son mauvais goût, sa jupe bigarrée,
Son grand châle boiteux, sa parole égarée
Et son front rétréci.
Je l’aime ainsi! Tant pis … Cette fille des rues
M’enivre et me fascine avec ses beautés crues.
Tant pis, je l’aime ainsi!
Dort oben, fern der sichren Pfade, ganz weit oben,
Fern der Gehöfte, jenseits noch von Tal und Hang,
Jenseits des Walds, der Teppiche, aus Grün gewoben,
Der letzten Alm, zertrampelt von der Herden Gang,
Trifft man den finstren See, tief in den Schlund geschachtet,
Den ein paar Gipfel bilden, trostlos, tief bedeckt mit Schnee;
Ein Wasser schläft drin Tag und Nacht, das nie erwachte;
Nie furcht sein stürmeschwangeres Schweigen eine Bö.
In dieser öden Wüste dringen an erstaunte Ohren
Bisweilen lange, schwache Töne, unklar nur erfasst,
Und Echos, dumpfer noch als, in der Weite fern verloren,
Die Glocke einer Kuh, die an des Tales Abhang grast.
Auf diesen Bergen, wo die Winde jede Spur zerzausen,
Den Gletschern, von der Sonne funkelnd hell entfacht,
Den hochmütigen Felsen, wo die Schwindel hausen,
Um diesen See, der rot ihr Antlitz spiegelt, naht die Nacht,
Zu meinen Füßen, über mir und überall nur Schweigen,
Ein Schweigen derart tief, dass man entkommen will,
Das ewige Schweigen und die Berge, endlos steigend;
Hier scheint alles zu träumen, und die Luft steht still.
Fast wirkt es, als betrachte sich in dieser Menschenleere
Der Himmel in den Wogen und als ob die Berge dort,
In ernster Haltung tief versunken, ein Geheimnis hören
Göttlicher Art und nicht erfassbar für des Menschen Wort.
Trübt manchmal, schweifend auf des Zufalls Bahnen,
Gar eine Wolke diesen See, der stets in Schweigen bleibt,
Meint man das Kleid, den klaren Schatten zu erahnen
Eines Phantoms auf Reisen, das durch diese Himmel treibt.
Vernehmt eine Geschichte, ohne Künstelei und schlicht,
Von einer Jugendliebe, einer Liebe scheu und frisch,
Wie sie für jeden sich in jungen Jahren zugetragen,
Und die mir wie ein Gleichnis scheint der ersten Tage
Eines erhabenen Frühlings, da, von lindem Hauch durchtränkt,
Der Wind mit jedem Seufzer einer Blume Leben schenkt.
Ist es etwa nicht süß, jetzt, da wir genau so müde
Und so zerschlissen sind wie unsere Menschenbrüder,
Manchmal zurückzuschauen auf das ferne Morgenrot,
Ob darin unserm Auge noch der Glanz der Frühe loht,
Und, da auf rauher Bahn wir stetig vorwärtsdringen,
Zu lauschen auf die Echos, die vom Anfang singen,
Und auf das Flüsterwort, das aus der Liebe tönt,
Mit welcher Gott den Anfang unserer Lebensbahn belehnt?….
Sie also war ein schönes Mädchen, höchst entzückend,
All denen, die sie liebten, zugetan und herzbestrickend.
Unter dem Flieder tollten gerne sie umher zu zweit,
Bis sie nach Atem rangen; wenn, erschöpft nach langer Zeit,
Er bei der Heimkehr ihr die Schulter bot zur Stütze
Und sie ihm ihre Taille, dass seine Arm sie schütze,
Bewirkte es der Frühlingswinde loses Spiel,
Dass in das braune Haar das blonde Haar oft fiel.
In tiefem Ernst saßen sie wortlos manche Stunden
Und lachten hell, sobald die Blicke sich gefunden.
Dies Schweigen war von unsagbarer Lust erfüllt,
Dies Lachen von dem Ernst, aus dem die Träne quillt.
… Gern schaute er ihr zu, wie sie mit ihren weißen Röcken
Quer durch das Blattwerk lief und durch die Hecken,
Linkisch und doch graziös, wenn’s ums Verhüllen ging
Des Beins, falls in den Büschen sich ihr Kleid verfing …
Er liebte es, ihr im Salon des Abends zuzuhören,
Wenn sie ein Lied sang, sehnsuchtsvoll betörend,
Und ihr der Busen, von noch ziellosem Begehren voll,
So wie das Instrument von tiefen Seufzern schwoll …
Usw.
Doch als er später in Paris sich schließlich wiederfand,
Da wohnte sie in Saint-Germain als Frau von Stand …
… Jetzt nennt er sie Madame, ohne je zu erröten,
Findet das ganz banal, und seine Seele ging ihm flöten.
Vernommen hab von draußen ich soeben
Die Klänge einer süßen Melodie,
Eintönig, doch so zärtlich schwebend,
Dass sie verschwommen mich durchzieht,
Den Klang der Muse armer Auvergnaten,
Des Leierkastens mit dem Klageton,
Der, wenn wir freie Stunden hatten,
Uns oft verzauberte, ach, damals schon!
In seiner Hoffnung hart getrogen,
Ist dann der Arme traurig heimgekehrt.
Und schon fühlt’ ich mich hingezogen
Zum Freunde, dessen Liebe mir so wert,
Der mir erklärt’ auf langen Gängen,
Mit welcher großen Lust er es genoss,
Solch einer Serenade nachzuhängen,
In Mußestunden, lang und freudelos.
Solche Musik war’s, die wir liebten,
Schlicht und dem matten Geist so süß,
Die unsere Gedanken, die betrübten,
Ein schwermutsvolles Echo finden ließ.
– Hartherzig ließ die Fenster ich verschlossen,
Vor jenem Mann, der mich dazu gebracht,
Dass ich einen so schönen Traum genossen
Und dass Henri, des lieben, ich gedacht!
Wer ist um sich, um andre nicht in Klage schon verfallen?
Ach, wer sprach nicht bereits zu Gott: «O Herr, vergib,
Wenn ich nicht einem und mir selbst nicht einer lieb!
Es liebt dich niemand; und verderbt bin ich, von allen!»
Dann gilt es, diese Welt und all ihr leeres Reden leid,
Zu wolkenlosen Firmamenten seinen Blick zu heben
Und sich in jener stummen Bilder Obhut zu begeben,
Die allen, die da ohne Lieb’, der Liebe Trost verleiht.
Dann gilt es, dann, sich in Geheimnis einzuhüllen,
Dem Blick sich zu entziehen und, statt unter Haders Stich
Dem Nächsten laut zu sagen: «Nur den Himmel liebe ich!»,
Zu Gott zu sagen: «Lasse Trost ob dieser Welt mich fühlen!»
So füllt ein frommes Bauwerk, das sein Priester schloss,
Sobald die Nacht über den dunklen Dächern aufgezogen,
Und auf dem Pflaster still verebbt die Menschenwogen,
Mit Sammlung und mit Schweigen sich in seinem Schoß.
Du, dessen Herz ein Dichter, kamst, o mein Gefährte,
Schon durch so manchen Weiler, rot geschmückt,
Wenn sich zum Fest der Himmel rüstet und die Erde,
An einem Sonntag, den der Sonnenschein beglückt,
Wenn Glocken lauthals aus dem Kirchturm dröhnen,
Der mit dem Weckruf früh das ganze Dorf durchhallt;
Wenn alle, andächtig zu lauschen, in die Messe strömen,
Herausgeputzt in bunten Kleidern, jung und alt;
Haben dann nicht, dem Weltlingsherzen jäh entstiegen,
Der Orgel und der Glocken ferne Klänge, rasch verfliegend,
Dir selbst zum Trotz den Seufzern einen Weg gebahnt?
Hat diese freie, frohe Frömmigkeit des flachen Landes
Dich nicht als süße, traurige Erinnerung daran gemahnt,
Dass einst zum Sonntag tiefe Liebe du empfandest?
Züchtige Worte gibt es, welche alle wir entweihen;
Mit Weihrauch treiben argen Missbrauch die Verliebten.
Kaum einer, der sich Engeln nicht geweiht hätt mit Gelübden,
Die himmlischen kaum Anlass sind zu Eifersüchteleien.
Diesen erhabenen, edlen Namen darf man nur verleihen
Den schönen, hehren Herzen, die in Unflat niemals stippten.
Sieh, ob nicht Kot und Schmutz ihm seine Schwingen trübten,
Setzt sich dein Engel dir aufs Knie zu kecken Albereien.
Ich hatte einen Kindheitsschwarm in meinen frühen Jahren,
Ein junges Ding, so reizend anzusehn wie arg erfahren.
Mein Engel! hab ich sie genannt. Fünf wollten um sie frein.
Wir armen Narren sind auf Zärtlichkeit so wild versessen,
Dass gerne ich ein junges Ding würd an mich pressen,
Zu dem ich Engel sag, zwischen zwei Laken, weiß und rein.
Besäß ich einen schönen Park, mit Eiben dicht bepflanzt,
Hätt ich, mein Glück vor Stürmen zu verstecken,
Wie Reiche einen Park im Schatten hoher Hecken,
Ein Labyrinth, das hinter Sträuchern sich verschanzt,
Hätt, scheue Nachtigallen, euer Boskett für mich ich ganz,
Ihr Glühwürmchen, im Abendlaub die Sterne weckend,
Euren verwachsenen Pfad, o Schwäne, eure Becken,
Und eure Wiesen, klagende Grillen, in der Sonne Glanz;
Dann wüsst ich, wen ich in den Lauben bergen wollte,
Von wem geschüttelt in die feuchten Gräser rollten
Die Perlen, die die Nacht aus ihren Händen niedertaut;
Mit wem ich einsöge der Flüsse frische Düfte
Und mittags auf der Lichtung schlief in lauen Lüften,
Und auch du weißt es, Schöne, deren Aug durchschaut.
Ich habe als Maitresse keine stolze Löwin vorzuzeigen;
Nur meiner Seele Glanz ist dieser Bettlerin zu eigen,
Und ihre Schönheit, die die Welt der Spötter übersieht,
Ist nur in meinem trauervollen Herzen aufgeblüht.
Für ein Paar Schuh verkaufte sie die eigene Seele,
Doch lachen würde Gott, führt ich ob ihrer Fehle
Vor ihr, des Dünkels Affe, als Tartüffe mich auf,
Biet ich als Dichter doch mein Denken zum Verkauf.
Zudem trägt sie Perücke, noch viel schlimmere Sünde;
Im weißen Nacken ist kein schwarzes Haar zu finden,
Und doch beregnen Liebesküsse ihre Stirne ungezählt,
Auf der die Haut sich mehr als bei Leprösen schält.
Sie schielt; doch der Effekt der Blicke, der verqueren,
In Wimpernschatten, länger, als es die von Engeln wären,
Ist so, dass jedes Aug, für das ihr durch die Hölle gingt,
Mir nie das Auge dieser Jüdin aufwög, schwarz umringt.
Sie ist erst zwanzig; schon hängt ihr des Busens Masse
Auf jeder Seite schwer herab wie eine Kalebasse,
Und dennoch schlepp ich hin zu ihr mich Nacht für Nacht,
Und saug und beiß daran, wie es ein Säugling macht.
Obwohl ihr häufig selbst die Oboli noch fehlen,
Das Fleisch sich einzureiben und die Schultern einzuölen,
Schleck ich sie schweigend ab in heißerem Sinnenbrand,
Als Magdalena auf des Heilands Füße einst verwandt.
Das arme Wesen, bei der Lust nach Atem ringend,
Lässt rauhes Rasseln aus gequälter Brust erklingen;
Daraus, wie schwer der Atem ihrem Mund entfährt,
Schließ ich, wie oft sie schon das Brot des Hospitals verzehrt.
Ihr Auge, groß und rastlos, glaubt in Nächten voll Gefahren
Zwei andere Augen auf dem Grund der Kammer zu gewahren;
Denn da sie stets den ersten Besten in ihr Herz einließ,
Erschreckt sie, die an Wiedergänger glaubt, die Finsternis.
Drum lässt sie auch an Talg mehr Pfunde schmelzen
Als selbst Gelehrte, die zu jeder Stunde Bücher wälzen,
Und fürchtet weniger das Darben und des Hungers Pein,
Als dass ein längst verblichener Freier ihr erschein.
Erblickt ihr jemals sie, die schrille Klunker schmücken,
Sich um die Ecke einer abgelegenen Gasse drücken,
Wie, gleich verletzter Taube Kopf und Blick gesenkt,
Sie mit halb offenem Schlappschuh in der Gosse hängt,
Speit, meine Herren, weder Schmutz noch unflätige Namen
In das geschminkte Angesicht der elenden Infamen,
Die eines kalten Winterabends Göttin Hungersnot
Draußen die Röcke raffen ließ um ein Stück Brot.
Diese Zigeunerin ist mir mein Alles, mein Vermögen,
Meine Prinzessin, meine Perle, meine Königin, mein Segen,
Sie, die auf ihrem Schoß mich triumphierend eingewiegt,
Sie, die mit ihrer Hände Glut mir warm das Herz umschmiegt.
Hier ruht wer, der, weil er es gerne trieb mit Schnallen,
In frühem Jahr bereits den Maulwürfen verfallen.
Portrait des Dichters und seiner Angebeteten. Verbindungder Herzen. Wolkenloser Himmel. Glückseligkeit.
Eifersucht des Königs. Er gebietet dem Dichter, ihm seine Geliebte zu leihen. Weigerung des Liebenden. Drohungen des Tyrannen (Louis-Philippe!). – Königliche Botschaft, die eine Rache sondergleichen ankündigt.
Ein und dasselbe Lager hat die beiden Liebenden vereint. Tiefer Schlaf der Kämpfer. Ein unwahrnehmbares Geräusch erhebt sich in der Ferne …
(Crescendo der Dschinn.) Degenklirren. Dröhnende Kanonen, lärmende Menge. Eine marschierende Armee. Ungeheurer Aufruhr am Kai.
Das, was da kommt, hält inne; die Tür «öffnet sich im Namen des Königs!» Die gesamte Armee, allen voran der Tamburmajor, macht sich unter den Augen des vor Schreck gelähmten Liebhabers daran, seine Geliebte zu besudeln. Plastische Beschreibung der Vollstrecker der Freveltat. Die verschiedenen Uniformen, Gebärden, Haltungen von Infanterie, Kavallerie und der speziellen Waffengattungen.
Der Dichter ist verrückt geworden. Die Muse schickt ihm nur noch sinnlose Reime …. Verdammnis!!!
Damals noch alle bartlos und an Bänken, alt, aus Eiche,
Die, blanker noch und glatter, jenen Kettenringen gleichen,
Die Haut von Menschen lang poliert hat Tag um Tag,
Schleppten wir kauernd unsere Trauer hin, ödnisgeplagt,
Unter den Vierkanthimmel unserer Einsamkeit uns duckend,
In der wir ein Jahrzehnt die bittere Milch der Schule schlucken.
Es war in jener alten Zeit, der man als prägender gedenkt,
In der, zur Lösung aus dem klassischen Korsett gedrängt,
Unsere Lehrer, die noch nichts an Euren Versen fanden,
Dem Ansturm unserer Fechtkunst nicht mehr widerstanden
Und es erlaubten, dass ihr aufmüpfiger Schüler triumphiert,
Indem er dröhnend Triboulet zum Spaß lateinisch rezitiert.
Wer unter uns hat nicht in jenen bleichen Jünglingszeiten
Durchlebt die dumpfe Schwermut klausurierter Mattigkeiten –
Das Aug verirrt im Sommerhimmel, der azurn sich dehnt,
Oder im gleißend hellen Schnee –, hat nicht herbeigesehnt,
Das Ohr gierig gespitzt, und wie ein Rudel eingesogen,
Den fernen Nachhall eines Buchs oder des Aufruhrs Wogen?
Vor allem sommers war es, wenn der Dächer Blei zerfloss,
Dass sich aus hohen schwarzen Mauern die Tristesse ergoss,
Wenn der verrauchte Herbst oder die Hundstagshitze
In eintönigen Strahlen ließ die Himmel blitzen,
Und in den schlanken Erkern, stumm und sonst so laut,
Habichte schlummerten, vor denen es den Tauben graut;
Die Zeit der Träumerei, in der die Muse wie im Taumel
Den lieben langen Tag am Klöppel einer Glocke baumelt;
Da die Melancholie, zur Mittagszeit, wenn alles fest
Am Ende langer Flure schläft, ans Kinn die Hand gepresst –
Das Auge schwärzer, blauer, als die Nonne es gewesen,
Deren Geschichte, schmerzvoll und obszön, jeder gelesen –,
Von frühem Gram beladen, schweren Schrittes, vorwärtskreucht,
Die Stirn noch von den Mattigkeiten ihrer Nächte feucht.
Dann kamen ungesunde Abende, die Nächte voller Fieber,
In denen in den eigenen Leib die Mädchen sich verlieben
Und die im Spiegel sie – Wollust, die fruchtlos bleibt –
Betrachten lassen die gereiften Früchte ihrer Weiblichkeit,
Italiens gelöste Abende, befreit von Sorgenschwere,
Die uns die Wissenschaft der trügerischen Lüste lehren,
Wenn eine dunkle Venus, hoch von der Balkone Finsternis,
Aus frischen Weihrauchbecken Moschusströme niedergießt.
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In solcher Welt, in der die Trägheit mit Erschlaffung streitet,
Durch Euere Sonette reif, von Euren Stanzen vorbereitet,
Trug eines Abends, als mein Spürsinn auf dies Buch mich wies,
Nach Haus ich auf dem Herzen die Geschichte Amaurys.
Zwei Schritt vom Zweifel wohnt der Abgrund mystischer Versenkung.
Dies Elixier, Tropfen um Tropfen langsam mich durchtränkend,
Mich, den, schon fünfzehnjährig in des Abgrunds Sog,
Es, mühelos sie deutend, hin zu Renés Seufzern zog
Und den das Unbekannte reizt zu sonderbarem Sehnen,
Verrichtete sein Werk in mir bis in die kleinsten Venen.
Alles an ihm schlang ich in mich hinein, Pesthauch und Duft,
Das sachte Murmeln der Einnerungen aus der Gruft,
Ausladende Verkettungen symbolbeladener Sentenzen,
Mystische Madrigale, flüsternd leis gleich Rosenkränzen –
Ein Buch der Lust, wenn es ein solches je gegeben hat.
Seit jenem Augenblick, sei es an sicherer Zufluchtsstatt,
Sei’s, dass die Sonnen weltenfern getrennter Sphären,
Das stete Wiegen, das die Wogen rauschhaft uns gewähren,
Oder die ewige Neugeburt der Horizonte ohne Saum,
Dies Herz zurückführen zu seinem göttlich ersten Traum,
Sei es im Müßiggang der Hundstage voll schwüler Schwere,
Sei es im klirrend kalten Nichtstun des Frimaire
Unter der Tabakwolke, die trübe an der Decke hängt,
Hab allerorts ich ins Geheimnis mich versenkt
Dies einen Buchs, so teuer den erschlafften Seelen,
Denen die gleiche Krankheit ihre Schicksale erwählen,
Und vor dem Spiegel hab ich zur Vollkommenheit gebracht
Die Kunst, mit der der Dämon mich bei der Geburt bedacht:
Um in wahrhaftige Lust den eigenen Schmerz zu kehren,
Blutig zu scheuern seine Wunde, aufzukratzen seine Schwären.
Ist es ein Kompliment oder ein Schimpf, das Wort Poet?
Vor Euch gleich ich dem Liebenden, der gegenübersteht
Jenem Phantom, an dessen Gesten sich die Lüste heften
Und dessen Hand und Auge, auszusaugen unsre Kräfte,
Fremde Magie besitzen. – Alle jene Wesen, die man liebt,
Sind Gallebecher, die man, Augen zu, hinunterkippt,
Und das durchbohrte Herz, das Schmerz verlockend blendet,
Segnet noch jenen Pfeil, an dem es Tag für Tag verendet.
Vornehme Frau mit starkem Arm, die Tag um Tag,
Im Sinne Böses, Gutes nicht, in Schlaf oder in Träumen lag,
Gegürtet in antikem Kleide,
O du, der durch ein ganzes, lang sich dehnendes Jahrzehnt
Mein Mund, an Küsse voller Sinnlichkeit gewöhnt,
Die Liebe eines Mönches weihte –
O Schwester meiner Lust, o du, des Lasters Priesterin,
Immer verschmähtest du, zu tragen und heranzuziehn
Den Mann, der deinen heiligen Schoß bewohne;
So tiefe Furcht und Abscheu ruft das Stigma in dir wach
Welches der Tugend Pflugschar voller Schmach
Einprägt dem Leib der schwangeren Matrone.
...............................................................
Verwirrt umherirrend inmitten einer Menge,
Bewahrend des Vergangenen kostbare Gestalt,
Suchen sie ihrer erregten Stimmen Echoklänge,
So traurig wie zwei Tauben, deren Flügel hängen,
Des Abends rufend sich im Wald.
Ich leb; dein Blumenstrauß ist bloß Architektur;
Er ist die Schönheit, denn ich selber bin Natur.
Wofern Natur die Schönheit allemal verschönt,
Bring Blumen ich zur Geltung … welch ein Kompliment!
Eines verschrobenen Kopfes äußerst reizende Idee
– Wer wählt von so viel Helden ausgerechnet Bruandet!!
Den kleinen Kater man mich nennt;
Ihr jungen heutigen Maitressen,
Ich füg zu Eueren Finessen
Des Paschas Temperament.
Des Himmels sanftes Gleißen
Aus meinem Blicken quillt;
Wollt, Leserinnen, ihr mich wild,
Müsst ihr den Schwanz mir beißen.
Ich bin der schreckliche Prolog, meine verehrten Herren!
Ein fürchterlicher Cicerone, den zum Oger sie verzerren.
Ich trag in jeder Hand ein Bündel, krumm gestaucht,
Mit allem Werkzeug rasselnd, das die Zunft der Maler braucht.
Beim Anblick meiner spitzen Zähn und mächtigen Backen
Denkt ihr vielleicht, dass ich bei meinen grausamen Attacken
An deren Blut mich weide wie ein neuer Polyphem
Und ihres Hirnes Mark als Nahrung zu mir nehm.
Mein Schnurrbart und mein Aug sind ogerhaft. Indessen
Um zu verstehn, was ich im Grunde für ein biederes Wesen,
Genügt bereits ein einziger aufmerksamer Blick
Auf den armseligen Wams, der mich notdürftig schmückt.
Bekannt ist mein Gewand auf allen Kirmesplätzen,
Und meine Waffen bringen Frieden statt Entsetzen,
Sind sie doch Feder, Pinsel und Palette. So gehör ich denn
Zu denen, die das Los, das kein Erbarmen kennt,
Zwingt, einen Wahn, der niemals endet, zu entfachen,
Und jeden, der da kommt, hineinzuziehn in irres Lachen.
Es ist mein Stolz – so ohne Arg bin ich und so naiv –,
Selbst die noch zu erheitern, die mein spitzer Stift
Zu ihrem tiefen Kummer zu Karikaturen machte.
Die Galgenstricke, die an meinem Gürtel schmachten,
Sollen, erlöst von aller Galle und der Rachsucht Pein,
Durch schallendes Gelächter sich das Herz befrein.
Ja, meine Herren, folgt mir unbeschwert von Vorbehalten,
Kenn ich doch Mittel, Euren Wanst recht zu entfalten,
Und lachen lass ich euch, das sichere ich euch zu,
Eher für tausend Franken als für zwanzig Sous.
Ein Mitglied ist er der Akademie,
Bekannt … bei meines Vaters Vater,
Zwar gilt als Mann von Bonhomie,
Doch nicht als Literat er …
Es war der Lorbeer, der ihn schmückt,
Bereits als ich das Licht der Welt erblickt,
Geknickt.
Oh, oh, oh, oh! Ah, ah, ah, ah!
Kennt ihr vielleicht den Knaben da?
La la.
Dem braven Kerl galt die Passion
Der Mütter und Matronen,
Man lässt ihn gar in der Pension
Mit jungen Mädchen wohnen.
Die Greisenschule war sein Clou,
Da flossen ihm Milliarden zu
An Sous.
Oh, oh, oh, oh! Ah, ah, ah, ah!
Kennt ihr den alten Knacker da?
La la.
Den Kaiser selbst sah er als Gymnasiast
Den Hintern sich zukehren,
Als er erbat, von Angst erfasst,
Dispens vom Militäre.
Es heißt, er sei es, der Attacke schreit …
Doch nur im Mauseloch bereit
Zum Schneid.
Oh, oh, oh, oh! Ah, ah, ah, ah!
Den Hasenfuß, kennt ihr den da?
La la.
Ihm, Dichterling des Juste-Milieu,
Wird Hugo Rübchen schaben.
Racine, den er zum Gott erhöht,
Findt rührend sein Gehabe!
Dafür sagt mancher Kloß, er fänd
An ihm, von dem er gar nichts kennt,
Talent.
Oh, oh, oh, oh! Ah, ah, ah, ah!
Kennt ihr gar diesen Autor da?
La la.
Corneille, Byron, Werner schreien laut
Hinter ihm her im Chore:
«Haltet ihn fest, er hat geklaut!»
Höhnen auch andere Autoren?
So mancher könnt – auch wenn er es nicht tut –
Ihm abverlangen, wär er auf der Hut,
Sein Gut.
Oh, oh, oh, oh! Ah, ah, ah, ah!
Kennt ihr den Plagiator da?
La la.
Er war bei Hof stets angesehen,
Bei Bürgern auch, na denn!
Es heißt … üble Gerüchte gehen …
Er gab La Parisienne.
Es hält für seine nette Reimerei
Ein Wirtshaus eigner Art bei Zecherei
Ihn frei …
Oh, oh, oh, oh! Ah, ah, ah, ah!
Erkennt ihr diesen Stammgast da?
La la.
In jüngster Zeit verschwor er sich
Mit einem Vaudevillisten.
Vergebens einen großen Namen strich
Dies Duo aus den Listen.
Tags drauf las man in der Gazett’,
Er läg, weil er ’ne Krankheit hätt’,
Im Bett.
Oh, oh, oh, oh! Ah, ah, ah, ah!
Man kennt den halben Leichnam da.
La la.
Vaquerie
Seinem Py-
Lades, dem I-
Llustren: Ob Ruhm sie
Ob Infamie
Auf sich zieh,
Unsere Poesie
Trotzt jedem Federvieh.
O Meuri-
Ce! Zur Mumi-
E er gedieh;
Solch eine Bra-
Vour führt zur A-
Kademie.
Wer schrieb Der Schatten von Éric?
Das war Paulin Limayrac.
Krick!
Krack!
Zur Stund, da es im Herzen wabert
Und nichts den leeren Magen füllt,
Das Gas erstirbt im Kandelaber
Und sich Paris in Dunkel hüllt,
Sticht auf dem blanken Pflaster wild
Ein dürres, müdes Ross der Haber;
Sein Reiter, ein Gespenst, enthüllt
Die kahle Fratze, höchst makaber.
Aus einem löchrigen Kornett,
Hervor unter Barchentgeweben,
Lässt vage Töne es entschweben.
Es ist des Mannes eisiges Skelett,
Der Brunnenflicker war im Leben,
Vom Vorjahrsfrost hinweggemäht.
Vater
Schwirrend
Ein Tor
Totmüd!
Windwehn
Der Welt,
Mutter
Lässt klirren
Verlor
Verschied!
Die Zähn.
Sein Geld!
Auf Wander-
Teuer
Zum Port
Fahrt
Das Spiel …
Sich streckend,
Durch Lande
Das Feuer
Am Ort
Hart!…
Entfiel!
Verreckend!
Nichts
Gierend
Aufgebahrt …
Beißt er,
Nach Brot
Im Grund
Wicht
Krepierend
Verscharrt
Heißt er,
Vor Not …
Dann. Und,
An Blässe
Statt Braten
Verdreckt,
Groß,
Schlemmend
Ein Hund
An Essen
Den Spaten
Mit steckt
Bloß,
Stemmend,
Im Bund,
Traum
Stets gehend
Die Leiche
Heckend …
Weiter,
Zum Steine-
Zaum
Die Zehen
Erweichen
Schmeckend.
Eiter.
Beweinend,
Kalt kreuzt
Tragend
Die Stelle
Er’s Land,
Seit je
Geländ
Schneuzt
Der Plagen
Verbellend …
In die Hand;
Weh,
Und End!
Es lagen meine Stiefel, arme Blumen auf verwelkten Stielen,
In einer Ecke traurig, sie, so lange in den Sielen,
Verwaist nun von des Putzers Müh.
Vorbei waren die Tage, da ich mit entzückten Sinnen
Sie ihre Pracht, ihr Leben sah zurückgewinnen,
Die ihnen Schusters Hand verlieh.
Und ich betrachtete, in meiner Seele tief bekümmert,
Dies triste Schauspiel ihrer Größe, nun zertrümmert;
Da hat einer der Seufzer, die kein Wollen stillt,
Sich mir zum Trotz meiner bedrückten Brust entrungen,
Sodass mein Herz, von ihrem einstigen Glanz durchdrungen,
Vor ihnen eine Rede hielt:
Ihr Stiefel, o ihr ungetreuen, sagte ich zu ihnen,
So seid Ihr das, was früher mir die Schwalben schienen,
Nur lose Vögel, die stets weiterziehn!
Einzig dem klaren Himmel und dem lauen Wind gewogen,
Seid Ihr sogleich auf leichten Fittichen entflogen,
Sobald die schlechte Zeit erschien.
So muss ich denn an des Novembers Regentagen
In meinem Zimmer eingesperrt zu sein ertragen
Und ruf umsonst die schöne Zeit, derer ich nun beraubt.
Denn in zu tiefen Narben prägte unser Straßenpflaster
Auf euere bejahrten Stirnen euer Dienstkataster:
Für meine Stimme seid ihr längst ertaubt.
Der Himmel, dessen Wohltaten die Allnatur umfassen,
Will einzig die Literatur dem Mangel überlassen.
Vielleicht warte die ganze Winterzeit,
Da ich mich durch dies glücklose, absurde Dasein quäle,
Ich, ach, vergebens auf die hochherzige Seele,
Die Geld mir für den Stiefelmacher leiht.
Sobald die Wolken dieses Manna auf mich regnen lassen,
Dann, schwör ich, schreite ich durch unsere Gassen
Mit nur zu legitimem Stolz.
Und ihr, für mich nur noch ein trauriger Gedanke,
Verbergt euch, o ihr Stiefel, tief in diesem Schranke,
Der bald auch eures Sarges Holz.
Ihr lebtet in der guten alten Zeit von Reifrockkleid,
Abbés, Muffs, Muschelgrotten und Malteserhunden,
Schöngeistern, feinsinnig, glatt und klatschbereit,
Von Demoiselles, Marquis, Soupers und Tafelrunden.
Als Hausgast der Poet, Schafe mit Puder weiß beschneit,
Biskuit- und Sèvres-Porzellan, fast schon Antiquitäten,
Pompons am Frühlingsband, Amouren draller Sinnlichkeit,
Möbel aus Rosenholz und Schildpatt-Kuriositäten;
Dies alles hat das Volk zerbrochen in gerechter Wut.
Nur Ihr wart Euch für Angst und Trauer nicht zu gut,
Nur Ihr verrietet Euren Adel, den Ihr frisch erworben.
Vom schwarzen Karren lächelten die anderen herab;
Getötet ohne Grimm, sind ohne Schwäche sie gestorben.
Nur Ihr wart Frau zu jener Zeit, in der es Helden gab.
Entsinnst du, Mädchen, dich noch deiner Jugendtage,
Der Hochwälder, die du durchstreift mit bloßem Fuß,
Schweifend und träumerisch dich deiner Not entschlagend,
Als auf dem drallen Arm du duldetest des Zephyrs Kuss?
Gelockte Haare und die Haut, Mulattenfarbe tragend,
Erhöhten deiner Anmut Reiz, dem Auge zum Genuss:
So stiebt Diana über schneebedeckte Berge jagend
Und durch die Heide, eh die Liebe sie erfahren muss.
Auf deine wilde Schönheit kann nun nichts mehr weisen;
Nie mehr wird am Gestade deinen Fuß die Woge beißen,
Und Gras hat wuchernd deiner Schritte Spur verwischt.
Paris lässt, reiche Frau, dich zu den Höchsten zählen;
Erkennen würden deine Jagdbrüder von damals nicht
Die Schwester, die mit Händen trank das Nass der Quellen.
Die Muse ist zurückgekehrt! Die Landschaft leuchtet.
Auf, meine Phantasie, durchstreif der Wiesen Grund!
Die Sonne strahlt in Gold, bestirnt strahlt Himmels Rund,
Duft sprüht der Wald, da die Natur den Schlaf verscheuchte;
Lenz fiedert sich, als ob er sich Jungvogel deuchte.
April hält singend Einzug auf den Feldern bunt
Und öffnet küssend aller Knospen Purpurmund;
In Nebelschwaden hüllt die Erde sich, befeuchtet.
Der Lenz, der Schnee und Herzeleid versenkt,
Gelöste, frohgemute Tage einem jeden schenkt.
Ihr, deren Frost es auf mein Haupt lässt schneien,
Dünkt’s Euch, o Schöne, der das Privileg gehört,
Über so lange Zeiten mich dem Tod zu weihen,
Nicht weise, nachzutun, was uns der Frühling lehrt?
Könnten wir das Jahrhundert sehn, für einen Tag auch nur,
Da, ohne je der Schönen Nein zu hören, als Galane
Abbés Breviere lasen in den Kissen der Diwane;
Da als Madonna huldigte Bernis der Pompadour!
Sie kehrt nie mehr zurück, die Zeit, die einmal war,
Da sie mit leichtem Fuß besucht die Kemenaten,
Bereit, sich mit der Hölle ewigen Flammen zu beladen
In dem von Liebesglut entzündeten Rocaille-Boudoir!
Warum gab es uns damals nicht – ganz Gottes Ihr, Madame,
Ich ganz der Eurer Tugend ach so anstößigen Flamme;
Beide gleich tief ergeben unserem wahren Kult?
Ich hätt Tonsur getragen; als ich Eure Beichte hörte,
Wer weiß, ob Eure Huld mir da nicht gar gewährte,
Mit Euch zu teilen Eure göttlich süße Sündenschuld.
Wir mochten dich, als auf der Harfe traurige Balladen
Du zupftest; als am Eck, wo jedermann vorüberfuhr,
Um uns zum Schauspiel deiner kühnen Sprünge einzuladen,
Ein pickeliger Knabe auf die Trommel eindrosch als Tambour;
Als du den Schal zerknülltest und den Blick ließt schweifen
Auf den Athleten im Trikot, mit Herkulesstatur,
Vor dem die Bürger staunen, den die Polizisten greifen,
Der hundert Kilo stemmt und zu dir sagt: Mamour.
Die krächzende Gitarre und dein Kleid voll mit Pailletten
Ließen vor unserm Aug erstehen die Träume der Poeten,
E. T. A. Hoffmanns Tänzerin, die Esmeralda und Mignon.
Doch jetzt, nach deinem Sturz, heißt, armes Engelwesen,
Sultanin des Trottoirs, das Geld es aus der Gosse aufzulesen,
Das dann im Rausch verzecht dein roher Kompagnon.
Sind Eure Haare blond und feucht Eure Pupillen?
Ist Euer Aug so schön, dass niemand ungefesselt bleibt?
Lasst Ihr, sanft oder hart, Stolz oder Scheu es füllen?
Verdient Ihr es fürwahr, dass man Euch Verse schreibt?
Lasst Ihr galant den Schal als Chlamys Euch umspielen?
Zeigt Kürsch oder zeigt Feh das Wappen, das Ihr tragt?
Könnt die Geheimnisse erhabener Armiden Ihr enthüllen,
Oder zwingt Trübsal Euch, dass Ihr in grünem Schatten klagt?
Kann Euer glatter Leib gleich jungem Baum sich ranken,
Umströmt Damast in schwerer Fülle Eure Marmorflanken
Gleich einem Fluss, der zornig seine Ufer sprengt,
Verdient es Euere Schönheit, dass ob ihrer wir erröten,
Dann duldet nicht, dass nach dem Wind mein Träumen drängt –
O Schöne, kommt herbei, Modell zu stehn Eurem Poeten.
Warum nur liebt Ihr mich, Gebieterin, meine Schöne?
Für mich nur euer Mund ein frohes Lächeln zeigt,
Und auf des Diwans Seide, wenn der Tag sich neigt,
Wisst Ihr mit Küssen meine Trägheit zu verwöhnen.
Bin ich, dass ich Euch liebe, o Ihr Circe, so verlockend,
Ein argloser, von euren Augen träumender Scholar,
Schamrot, wenn seine Stirn erschauert unter Eurem Haar,
Das in lasziver Brise sich entrollen lässt die Locken?…
Wär ich ein raffinierter Beau, der alle Welt bezwingt,
Der auf ein falsches Wort sogleich die Lanze schwingt,
Zur Schau nur Euch zuliebe seine wildste Pose tragend?…
O nein! Doch bin’s nur ich, o Galatea, die Ihr friert,
Der mit beherztem Atem, wenn ich es denn wage,
Noch einen Rest von Glut in Eurem starren Marmor schürt.
«Wie lang währt unserer Liebe Seligkeit?»
Das Mädchen fragt’s in Mondscheinlaune.
Darauf sagt der Verliebte: «Meine Braune,
Für alle Zeit, für alle Zeit!»
Wenn alles schlummert weit und breit,
Sagt, sich behaglich räkelnd, mir Elise,
Sie wünsche sehnlichst meine Küsse
Für alle Zeit, für alle Zeit!
Ich sag: «Um die Erinnerung an altes Leid
Und meine Gegenwart in Glanz zu hüllen,
Warum könnt ihr, o Flaschen, euch nicht füllen
Für alle Zeit, für alle Zeit!»
Doch auch der keuschsten Liebe Seligkeit,
Des kühnsten Liebhabers Begehren,
Wird, Flasche, die zerbrach, sich leeren
Für alle Zeit, für alle Zeit.
Ich lieb ihr großes blaues Aug, ihr Haar, wie Feuer flammend,
Drin herber Dunsthauch gärt;
Das Weiß und Rosa ihres Leibs, robuster Kraft entstammend,
Den Strauß einstiger Recken wert.
Ich lieb den stolzen Blick, des Kleids zuchtlose Hülle,
Das frei das Rund bewundern lehrt
Des drallen Busens in der Formen üppiger Fülle,
Wie sie ein Bildhauer begehrt.
Ich liebe ihren Kitschgeschmack an schrillen Sachen,
Den großen, stets verrutschten Schal, die wirre Sprache,
Und ihre Stirne, eng und schmal.
So lieb ich sie! Sei’s drum …! Von diesem Kind der Gassen,
Das mich mit kruden Reizen bannt, kann ich nicht lassen.
Sei’s drum! So lieb ich sie nun mal!
SOCRATÈS
IDÉOLUS
NOBILIS
FORNIQUETTE
NUBILIS
Scène I – Idéolus travaille et se lamente. Socratès ronfle.
Scène II – Les précédents, Forniquette et Nobilis. Socratès prend à part Nobilis et cause avec lui. Idéolus profite de leur aparté pour causer dans une embrasure avec Forniquette.
Scène III – Nubilis arrive un verre d’eau à la main pour Socratès: jalousie naissante à la vue d’Idéolus causant avec Forniquette.
Scène IV –