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Le Livre des cinq anneaux, également connu sous le nom de Traité des cinq roues est un texte de kenjutsu écrit par Musashi Miyamoto vers 1645. Musashi alors âgé de 60 ans se retire dans une grotte et se livre à un exercice d'introspection et de réflexion sur l'art du sabre japonais. Ce livre est généralement considéré comme un classique de stratégie militaire, à la manière du traité sur L'Art de la guerre par Sun Zi (Sun Tsu). Comme ce dernier, le livre des cinq anneaux de Musashi va au delà d'un simple traité sur l'art du sabre, les développements philosophiques du livre peuvent être appréciés par un auditoire non exclusivement réservé au pratiquant d'arts martiaux. De par ses éléments sur la guerre dans son ensemble, il est aussi un livre de stratégie militaire mais a également dépassé cette audience pour intéresser les hommes d'affaire dans la résolution de conflits. Le style hyōhō niten ichi-ryū à deux sabres emploie cet ouvrage comme manuel de technique et de philosophie.
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Miyamoto Musashi (c.1584–June 13 (Japanese calendar: May 19), 1645), also known as Shinmen Takezō, Miyamoto Bennosuke, or by his Buddhist name Niten Dōraku was a famous Japanese samurai, and is considered by many to have been one of the most skilled swordsmen in history. Musashi, as he is often simply known, became legendary through his outstanding swordsmanship in numerous duels, even from a very young age. He is the founder of the Hyōhō Niten Ichi-ryū or Niten-ryū style of swordsmanship and the author of The Book of Five Rings, a book on strategy, tactics, and philosophy that is still studied today.
"J'ai voulu exprimer, pour la première fois, en un livre la Voie de ma tactique nommée Ecole de Niten dont j'ai poursuivi l'élaboration durant de nombreuses années. C'est ainsi qu'au début d'octobre de la vingtième année de l'ère Kan-ei (1643) je me suis rendu au mont Iwato situé dans la province Higo en Kyushu. J'ai salué le Ciel, me suis prosterné devant Avalokitesvara (Kannon) et me suis assis face aux Bouddhas.
Je suis un samouraï né dans la province Harima, et mon nom est Shimmen Musashi-no-kami, Fujira-no-genshin. Je suis âgé de soixante ans. J'ai prêté attention aux Voies de la tactique dès ma jeunesse et j'eus mon premier duel à l'âge de treize ans. Pour ce premier duel, mon adversaire était Arima Kihê, bon sabreur de l'école Shintô que j'ai vaincu. A l'âge de seize ans, je vainquis Akiyama, fort au sabre et originaire de la province de Tajima. A l'âge de vingt et un ans, je me suis rendu à Kyoto et y ai rencontré les meilleurs sabreurs du Japon. Je les ai rencontré plusieurs fois en duel sans jamais être vaincu par aucun d'entre eux. Puis j'ai pérégriné à travers les provinces où j'ai rencontré plusieurs sabreurs de diverses écoles et bien que j'ai été jusqu'à avoir une soixantaine de duels avec eux, je n'ai jamais été vaincu par aucun. Tout cela se passa alors que j'avais de treize à vingt neuf ans environ.
Mais passé le cap des trente ans, je me mis à réfléchir sur ma vie et pensais: " Mes victoires ne provenaient pas de la supériorité de ma tactique, mais plutôt de qualités innées chez moi grâce auxquelles je ne me suis pas écarté des meilleurs principes. Peut-être bien aussi que mes adversaires manquaient de tactique. ". Ainsi je décidais d'approfondir encore plus la Voie et continuais de me forger matin et soir et enfin, parvenu à la cinquantaine, l'unification avec la Voie de la tactique s'est faite d'elle-même en moi.
Depuis ce moment-là je n'ai plus aucune Voie à rechercher et le temps a passé. J'ai appliqué les principes (avantages) de la tactique à tous les domaines des arts. En conséquence, dans aucun domaine je n'ai de maître. Bien que j'écrive ce livre aujourd'hui, je ne fais aucun emprunt au bouddhisme ni aucun au confucianisme. Je ne me suis inspiré d'aucun récit militaire ancien ni d'aucun ouvrage ancien de tactique. J'ai voulu exprimer la raison d'être et l'esprit réel de notre école en y faisant refléter la Voie du ciel et Avalokitesvara (Kannon). J'ai saisi mon pinceau à quatre heures et demie du matin, à l'aube du dix octobre, et je commençai d'écrire.
En général, la tactique est la loi des samouraïs et ce sont surtout les officiers qui la pratiquent, mais les simples soldats eux-mêmes doivent la connaître. Dans le monde d'aujourd'hui aucun samouraï n'a compris d'une façon certaine la Voie de la tactique.
Tout d'abord, pour donner un sens clair de la Voie, je dirai: dans le bouddhisme la Voie vient en aide aux hommes ; dans le confucianisme la Voie corrige les Lettres ; dans la médecine la Voie guérit les maladies ; certains poètes enseignent la Voie de la poésie ; les artistes, les tireurs à l'arc ou les gens appartenant à n'importe quel autre domaine des arts, exercent chacun leur art comme ils l'entendent et l'aiment selon leur idée tandis que pour la tactique, rares sont ceux qui l'aiment.
En premier lieu, les samouraïs sont familiers avec deux voies : les Lettres et les arts militaires. C'est en cela que consiste leur Voie et même s'ils ne sont pas dignes d'Elle, les samouraïs doivent porter tous leurs efforts sur la tactique militaire selon leur grade.
Lorsque je réfléchis à ce que doit être un samouraï, je suis convaincu qu'il doit être intime avec l'idée de la mort, mais la Voie de la mort n'est pas le seul fait des samouraïs. Les bonzes eux-mêmes, les femmes, les paysans, même les gens appartenant aux plus basses classes de la société doivent savoir décider de leur mort face à leur devoir ou à la honte. En ce sens il n'y a aucune différence entre les samouraïs et eux. Mais les samouraïs, quant à eux, poursuivent en plus la Voie de la tactique. Ils se doivent d'être supérieurs en tout à leurs adversaires. Ou bien ils gagnent dans un combat singulier, ou bien ils sortent vainqueurs d'une bataille. Ils recherchent les honneurs et un haut rang social pour leur seigneur et pour eux-mêmes. Tout ce qu'ils obtiennent est dû aux vertus de la tactique.
D'autres pensent qu'étudier la Voie de la tactique ne peut servir à rien au moment où l'on en a besoin. S'il en est ainsi, il faut alors s'exercer à la tactique de telle façon qu'elle soit utile à n'importe quel moment et il faut l'enseigner de telle manière qu'elle soit applicable à tous les domaines. C'est en cela que consiste la vraie Voie de la tactique.
En Chine et au Japon ceux qui pratiquaient cette Voie étaient traditionnellement appelés experts en la tactique. Quant aux samouraïs ils ne peuvent se passer de l'étudier. De nos jours, des gens vivent en se prétendant tacticiens, mais cela se borne en fait qu'à l'escrime. Des prêtres shintoïstes appartenant aux sanctuaires Kashima et Katori situés dans la province Hitachi (nord-est de Tokyo) ont fondé des écoles d'escrime transmettant l'enseignement des divinités. Ils vont de provinces en provinces pour répandre ces écoles. Le mot de tacticien utilisé aujourd'hui a ce sens. Depuis les temps les plus reculés il est dénombré dix disciplines et sept arts parmi lesquels la tactique figure sous le nom de moyens d'avoir l'avantage. Ainsi la tactique peut-être considérée comme une forme d'art. Mais comme elle fut désignée sous l'appellation « moyens d'avoir l'avantage », la tactique ne peut être bornée seulement à l'escrime. Si on la borne seulement à l'escrime on ne peut même connaître l'escrime, et naturellement, on est inapte à la saisir sur un plan militaire plus large.
Lorsque je regarde autour de moi, je constate que tout le monde fait commerce de l'art, que les hommes eux-mêmes sont considérés comme des marchandises, que l'on ne fabrique des objets que dans le but de les vendre. Prenons par exemple une fleur et un fruit. On donne souvent moins d'importance au fruit qu'à la fleur, surtout dans notre Voie de la tactique où on est sujet à se laisser aller au décorum, aux fioritures et à faire montre de technique. Telle ou telle salle d'exercice est créée pour enseigner cette sorte de tactique et ainsi tout le monde s'y exerce en vue d'un bénéfice quelconque. D'après un dicton, "une tactique non mûrie est l'origine de grandes blessures". C'est vrai.
En général, il y a quatre états de vie : samouraïs, paysans, artisans et commerçants.
1°) Paysans : ils possèdent divers outils et instruments agricoles. Ils observent sans cesse la succession des quatre saisons. C'est ainsi que s'écoule leur vie. C'est la façon de vivre des paysans.
2°) Commerçants : les brasseurs de sake utilisent les outils et instruments adaptés à leur profession, et à cause de cela ils passent leur vie à obtenir de plus ou moins grands bénéfices. Dans tous les domaines du commerce, les commerçants font des bénéfices qui vont selon leurs activités et ils passent leur vie grâce à ces bénéfices. C'est la façon de vivre des commerçants.
3°) Samouraïs : quant aux samouraïs ils inventent toutes sortes d'armes. Ils doivent connaître les caractéristiques de chaque espèce d'arme. C'est la façon de vivre des samouraïs. Si un samouraï n'était pas familier avec les armes et qu'il ignore les caractéristiques de chaque arme, cela ne serait-il pas insensé ?
4°) Artisans : prenons pour exemple les charpentiers qui fabriquent avec habileté toutes sortes d'outils et instruments qu'ils étudient bien, ils corrigent leurs erreurs au moyen de mesures. Ils travaillent sans prendre de loisir et ainsi passent leur vie.
La vie de ces samouraïs, paysans, artisans et commerçants représentent quatre façons différentes de vivre.