Les contes de la fougère - « Mystères de Corrèze » E-Book

Élisabeth Fern

• Herausgeber: Le Lys Bleu Éditions
• Kategorie: Für Kinder und Jugendliche
• Sprache: Französisch
• Veröffentlichungsjahr: 2022

Seitenzahl: 38

Beschreibung

Les contes de la fougère regroupe six histoires fantastiques qui nous emmènent au cœur d’une nature surprenante et insoupçonnée. Ces récits mettent en avant des personnages, des lieux chargés de magie et emprunts d’une autre réalité.

Leseprobe

Élisabeth Fern

Les contes de la fougère

« Mystères de Corrèze »

© Lys Bleu Éditions – Élisabeth Fern

ISBN : 979-10-377-6233-7

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Préambule

Arrivée en Corrèze il y a quelques années pour une vie au cœur de la nature, j’ai parcouru les chemins de randonnée qui traversent ce département, et tout de suite, sa magie m’a imprégnée. Oh douce Corrèze pleine de mystères et de silences poétiques qui s’offrent au fur et à mesure que mes pas cheminent dans ta verdure ! De par les chemins et les sentiers, me voilà à te parcourir et à découvrir tes secrets. Voici des histoires nées de ces rencontres avec cette nature corrézienne remplie de mystère et de magie.

Les grelots du bois moussu

Je me trouvais, en début d’automne, à parcourir les forêts de la haute Corrèze en quête de précieux champignons pour ma dégustation.

Ce jour-là, je jette mon dévolu sur une forêt dense et touffue, pourvue essentiellement de douglas et de pins sylvestres. À peine sortie du véhicule, une ambiance feutrée et prenante vient s’enrouler et m’envelopper. À mon regard s’offrait un paysage verdoyant du sol aux cimes, se laissant deviner par les quelques trouées entre les troncs efflanqués.

Une balade prometteuse, emplie de senteurs et de paysages fabuleux, s’offrait à moi.

Et je n’ai pas été déçue, où se posait mes yeux ce n’était que paysage tout en verdures diverses et variées.

Pas une parcelle de terre, pas un relief du sol, ni même des arbres, tombés au fur et à mesure des années, n’étaient épargnés par le phénomène.

Tout n’était que mousses et fougères, avec des creux, des bosses, des formes efflanquées ou courbées. Alors, dans cette froide matinée d’automne, sous le couvert d’une fine brume et les quelques rayons du soleil qui perçait de-ci de-là, j’ai cru me retrouver dans un livre enchanté.

C’est alors que des grelots se font entendre. Bruit incongru dans cette verdure mystérieuse, mon esprit gamberge, se faufile dans l’étrange et l’irréel. Revenue à la raison, je trace sur la piste du chant des grelots, des mouvements dans les fougères, au milieu des monticules verdoyants, je n’arrive pas à saisir d’où provient le son.

Les chiens de quelques chasseurs ? Bien sûr, ceci pourrait expliquer cela mais si c’était tout autre, si cela était les grelots du bois moussu ?

Voilà la légende de ces derniers :

Dans un temps ancien, très ancien, au temps où peu d’hommes marchent sur terre et où les peuples premiers tels que lutins, sirènes, géants, elfes et j’en passe, évoluent paisiblement, chacun sur un territoire adapté à ses besoins. Là sur le territoire qui deviendra la Corrèze bien plus tard, vit au milieu des bois de mousses le peuple des Ewyns. Petits êtres malicieux, pas plus hauts que trois raves, hardis et débrouillards sauf dans le brouillard. Combien de ces fils de clan se sont perdus et mettent des jours à retrouver leur logis, leur famille ou encore jamais ne reviennent. Mais un jour, tout cela allait changer.

Un matin d’automne ensoleillé, des jeunes du clan sont fin prêts pour passer l’épreuve de la grande muraille.

Ils ont atteint l’âge de raison et pour servir au mieux le peuple des Ewyns, une épreuve est à passer. Ils choisissent celle de la grande muraille. Des épreuves, il y en a de toutes sortes, mais chacune permet d’apprendre et de montrer leur capacité à s’unir dans un même élan pour atteindre un objectif. Ainsi, à chaque épreuve, les jeunes renforcent les liens qui les lient à jamais, assurant ainsi la bonne tenue de la tribu.

Au petit matin donc, ils sont douze, prêts à tenter l’aventure, six gars et six filles s’élançant dans l’immense plaine verte, bordée d’arbres et de fourrés. Le but est d’atteindre la grande muraille que l’on voit par jour clair et de la traverser pour aller chercher, par de-là cette frontière, la fleur de l’éternité.